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mercredi 29 octobre 2014
Marbre, rideaux et vieilles guenilles : suite et persévérance
Fig. 1. Rideau pétrifié : strate ou mince filon plissé dans un marbre, au fond du Lac-des-Seizes, dans les Laurentides (Québec). La lente dissolution du marbre fait ressurgir l'inclusion, moins soluble dans l'eau. L'effet est assez spectaculaire, je dirais même féérique !
Photo Jean-Louis Courteau, oct. 2014.
Jean-Louis Courteau, décidément très persévérant, a rapporté du fond du Lac-des-Seize-Îles cette nouvelle photo d'une inclusion résistante dégagée par la dissolution du marbre qui l'enferme. On croirait voir un rideau de pierre naturel, avec plis et replis.
Voir, pour plus de détails, ces deux précédents billets :
26 oct. 2014, «Marbre, rideaux et vieilles guenilles : suite»
28 sept. 2014, «Marbre, rideaux et vieilles guenilles»
Des formations semblables peuvent être aperçues au bord des rivières. J'ai sorti de mes archives ce rideau pétrifié dont j'ai déjà parlé dans un billet daté du 20 juin 2010 (lien). Dans ce cas, l'action de l'eau courante a permis à l'eau de concentrer ses attaques à des endroits particuliers :
Île Marguerite, Gatineau (Québec) : marbre érodé par l'eau courante (rivière Gatineau). Sous une inclusion résistante plissée, les tourbillons ont creusé des cupules dans le marbre.
Photos, Henri Lessard, juin 2010.
Fig. 2. Bande de gneiss (?) sombre dans un marbre blanc (le rose est dû à une altération superficielle). La bande de gneiss est plissée ; la dissolution lente du marbre (érosion par l'eau courante) a dégagé le gneiss qui apparaît comme la bordure d'un rideau pétrifié émergeant de la pierre. Le stylo bleu, partiellement visible en haut, à droite, donne l'échelle.
Fig. 3. Remarquez les cupules (flèches) sous les arches (ou anticlinaux, parlons savant) du gneiss, creusées par l'eau piégée tourbillonnant entre le marbre, roche soluble, et la voûte résistante. La rivière Gatineau coule à peu près dans la direction indiquée par les flèches. (À l'époque de la publication de ce document dans le blogue, j'avais l'habitude de numéroter les photos. Habitude fastidieuse que j'ai abandonnée.)
Fig. 4. Gros plan du «rideau» et d'une cupule. Celle-ci s'est approfondie en progressant vers l'aval, sous le gneiss, et semble présenter deux niveaux.
Libellés :
31G/05,
31G/16,
Erosion différentielle,
Gatineau (Rivière),
Ile Marguerite,
Inclusions plissées (fond des lacs),
Lac-des-Seize-Îles,
Marbre (fluage),
Québec
Pays/territoire :
Lac-des-Seize-Îles, QC J0T, Canada
dimanche 26 octobre 2014
Marbre, rideaux et vieilles guenilles : suite
Fig. 1. Inclusion rocheuse dégagée par la dissolution du marbre au fond du Lac-des-Seize-Îles (Laurentides). Photo et cueillette sous-marine, Jean-Louis Courteau, 2014.
Suite du billet du 28 sept. 2014, «Marbre, rideaux et vieilles guenilles».
Malgré les apparences, il ne s'agit pas d'un morceau de feutre tout juste retiré de la laveuse (fig. 1 et 2), mais bien d'une inclusion remontée du fond du Lac-des-Seize-Îles par Jean-Louis Courteau.
Le marbre des Laurentides est une roche bien inclusive, mais qui se froissait facilement à l'époque de sa jeunesse*. Les inclusions (granite, gneiss...) qui la traversaient ont gardé quelques faux plis de cette époque. La dissolution du marbre au fond des lacs par l'action de l'eau dégage peu à peu ces inclusions chiffonnées, plus résistantes à l'érosion.
J'ai beau en avoir déjà vu, c'est toujours le même étonnement.
* Marbre de la province de Grenville, plus d'un milliard d'années.
Blogues de Jean-Louis Courteau
Voir aussi les articles du blogue liés au libellé «Marbre (fluage)».
Fig. 2. L'inclusion de la fig. 1, vue par la tranche. Admirez les plis serrés... Photo ; Jean-Louis Courteau, 2014.
Fig. 3. La roche mère, au fond du Lac-des-Seize-Îles, d'où provient l'inclusion. Tout n'est pas parfaitement identifiable. On remarque quand même, au centre, les plis que forme une mince strate rocheuse. Photo Jean-Louis Courteau, 2014.
Fig. 4. Exemple plus local : inclusions plissées dans un marbre «aérien» : il suffirait de laisser le massif rocheux tremper au fond d'un lac quelques centaines d'années et plus pour que les inclusions ressortent en relief.
Parc de la Gatineau, chemin Dennison (piste 5), 12 juillet 2012.
dimanche 28 septembre 2014
Marbre, rideaux et vieilles guenilles
Ce billet a désormais une suite (26 oct. 2014).
1. Inclusion (gneiss ? quartzite ? ou ?...) retirée d'un marbre grenvillien (plus d'un milliard d'années) au fond du Lac-des-Seize-Îles, dans les Laurentides. L'eau du lac a lentement dissout le marbre (calcaire) et a laissé en relief les inclusions plissées de gneiss ou de granite, plus résistantes. Photos et cueillette en plongée : Jean-Louis Courteau (2014).
Blogues de Jean-Louis Courteau (à voir absolument, mais après lecture de ce billet).
J'en ai souvent parlé, le marbre dans notre région contient nombre d'inclusions (bandes de gneiss ou de quartzite, intrusions de granite, etc.) qui ont été plissées, démembrées et dispersées par les forces tectoniques. Le marbre, ductiles et fluable, a agi comme un solide «pâteux», les inclusions, plus ou moins fragiles, se sont plissées ou brisées.
(Voir les articles du blogue liés au libellé «Marbre (fluage)»).
Le résultat peut-être assez spectaculaire.
Parfois, on a l'impression de tenir des fragments de draperies.
Témoin ce fragment de (gneiss, ou quartzite, ou granite...) fortement plissé, ramené du fond du Lac-des-Seize-Îles dans les Laurentides par Jean-Louis Courteau (fig. 1). L'eau a lentement dissous le marbre (calcaire) et a laissé en relief le gneiss ou le granite, plus résistant.
Le lac, d'orientation N-S, suit d'ailleurs le trajet d'une importante bande de marbre.
Mes rideaux font à peu près le même genre de plis que ce fragment. L'altération de sa surface ne me permet pas toutefois de préciser sa nature : gneiss, quartzite ou granite...
Autres billets du blogue sur le même sujet illustrés par des photos de Jean-Louis
- 11 août 2012 ; «Lac Tremblant : radiographie du marbre»
- 16 oct. 2012 ; «Lac Tremblant : retour au fond des choses»
2. Le phénomène ne s'observe pas qu'au fond des lacs. Cette photo tirée de mes archives personnelles (juin 2010) montre un gneiss tordu imparfaitement dégagé du marbre qui le contient par l'érosion fluviatile. Rive de l'île Marguerite, Gatineau (Québec). On dirait de vieilles guenilles...
3. J'ai souligné en rouge l'allure des plis de l'échantillon ramené par Jean-Louis ; la contraction de la plaque rocheuse est d'environ 70 %. La présence de marbre lors de la contraction tout autour, il y a un milliards d'années, a sans doute joué dans le fait qu'elle ne se soit pas rompue. Voir section «Autres billets du blogue sur le même sujet...» Photo modifiée de Jean-Louis Courteau.
jeudi 10 janvier 2013
Les Chaudières : combien de chutes ?
1. Installations de Philemon Wright à Hull (Gatineau), sur la rive nord de l'Outaouais, en 1830,
près des chutes des Chaudières (vue vers le SW). La Petite Chaudière est au centre de l'image ;
la Grande Chaudière, plus à gauche, est masquée par l'arbre incliné et le bâtiment à gauche. Avouez
qu'il aurait été difficile de trouver un point de vue qui nous donne autant envie de voir de ces chutes
ce que l'artiste ne nous en montre pas...
ce que l'artiste ne nous en montre pas...
(Pour savoir de quelles Chaudières (avec majuscule) on parle ici, voir mes récents billets.)
Aquarelle de Thomas Burrowes ; titre original : Hull, (Lower Canada), on the Ottawa River;
at the Chaudier [sic] Falls, 1830. Archives publiques de l'Ontario, C 1-0-0-0-6. Le «sic» n'est pas de
moi ; par contre, c'est bien moi qui ai «déjauni» l'image. Voir cette autre représentation du même site
à la fin de ce récent billet (tableau de DuVernet, 1823).
moi ; par contre, c'est bien moi qui ai «déjauni» l'image. Voir cette autre représentation du même site
à la fin de ce récent billet (tableau de DuVernet, 1823).
Les piles brunes sur la terre ferme et dans l'eau sont des lits de calcaire gris. Une sorte de
tabou empêchait apparemment les artistes du XIXe s. de représenter ce calcaire autrement qu'en
ocre ou en brun. Les différentes teintes de gris n'étaient pas encore à la mode.
* * *
Combien y a-t-il de chutes aux Chaudières ? On connaît la Grande et la Petite Chaudière. Et s'il y en avait (eu) une troisième, toute petite, en amont ? Une sorte de mini-Chaudière ?
2. Détail.
Voyez ce détail d'une aquarelle de T. Burrowes datée de 1830 (illustration no 2). Au centre du paysage, derrière l'île (à gauche), discrètement placée en retrait d'une pointe de terre qui s'avance dans la rivière, on entre-aperçoit une chute, pas très haute.
À moins que Burrowes aie voulu représenter des rapides ? Il existe bel et bien des rapides en amont des chutes des Chaudières, les petits rapides des Chaudières, à plus d'un km de l'endroit où l'auteur de l'aquarelle a planté son chevalet.
Un km, alors que les petites chutes de notre aquarelle semblent beaucoup plus près, même s'il est difficile d'être affirmatif devant cette œuvre d'amateur.
3. Détail encore plus détaillé (non «déjauni»).
Cet autre détail, plus serré (illustration no 3), permet au moins d'affirmer qu'il s'agit bien d'une chute, et non de rapides. Or, à ce que je sache, personne, explorateur, géographe ou historien, n'a jamais mentionné cette mini-chute.
Chose trop insignifiante que ce prodrome de la Grande Chaudière pour seulement mériter une mention ?
Diane Aldred (1994, p. 87) affirme que la construction d'un batardeau devant les chutes en 1868 aurait réduit la puissance (et l'étendue ?) des petits rapides des Chaudières en haussant le niveaux des eaux de la rivière.
On peut se demander si, en plus d'assagir les rapides, ce batardeau (et/ou les autres barrages, construits vers 1910 aux Chaudières), n'aurait pas effacé (ou noyé...) cette petite chute ?
La question reste, pour le moment et pour ma part, ouverte.
4. Le même site, vu à l'opposé (visée vers le NE), 182 ans plus tard. Le barrage des Chaudières
est à droite ; la petite Chaudière se trouvait à peu près au fond de la baie, à gauche. Elle est à présent
dissimulée par les installations industrielles. Nulle île, nulle rapides : calme plat.
(Photo décembre 2012, par mauvaises conditions météo.)
est à droite ; la petite Chaudière se trouvait à peu près au fond de la baie, à gauche. Elle est à présent
dissimulée par les installations industrielles. Nulle île, nulle rapides : calme plat.
(Photo décembre 2012, par mauvaises conditions météo.)
«Le barrage [des Chaudières] est construit en 1908 et mis en opération en 1910 dans le but de contrôler et d'uniformiser le niveau d'eau et d'ainsi répartir l'utilisation des forces hydrauliques. Cet ouvrage, qui épouse la forme géomorphologique originale de la chute, est un exemple rare de barrage à poutrelles de retenue. Il est un des premiers barrages hydroélectriques au Québec et le premier sur la rivière des Outaouais.» (Texte © Société du Musée canadien des civilisations.)
5. Rapides Farmer, en amont du pont Alonzo-Wright sur la Gatineau, à Gatineau.
(Voir mes billets sur l'île Marguerite.) Faut dire que, parfois, la différence entre une chute
et des rapides est assez subtile. (Photo juillet 2012, tout près d'une magnifique talle
d'herbe à la puce ; voir ce billet.)
(Voir mes billets sur l'île Marguerite.) Faut dire que, parfois, la différence entre une chute
et des rapides est assez subtile. (Photo juillet 2012, tout près d'une magnifique talle
d'herbe à la puce ; voir ce billet.)
OUVRAGE CITÉ
Diane Aldred, Le Chemin d'Aylmer : une histoire illustrée / The Aylmer Road: An Illustrated History. L'Association du patrimoine d'Aylmer, Aylmer, Heritage Association, photographies par Alan Aldred, traduit de l'anglais par Claude Leahey et Rodrigue Gilbert, 1994, 256 p. ISBN 0929114124
Libellés :
31G/05,
Chutes des Chaudières,
Gatineau,
Histoire et patrimoine,
Hull,
Ile Marguerite,
Outaouais (Riv.),
Québec,
Wright Philemon
Pays/territoire :
District de Hull, Gatineau, QC, Canada
jeudi 12 juillet 2012
Déchaussement et herbe à la puce
On parle de déchaussement pour désigner la dénudation jusqu'à la racine d'une inclusion par dissolution progressive de la roche qui l'entoure, l'inclusion pouvant être une roche d'un autre type que celle qui l'englobe ou un simple cristal résistant.
Prévost et Lauriol (1994)* ont estimé le taux d'érosion régional du marbre sous l'action de l'eau courante à 0,94 cm par siècle (0,42 cm en eaux calmes).
Ces valeurs – qu'il faut manipuler avec précaution, l'exposition aux agents érosifs de telle roche ayant pu changer au cours du temps – permettent d'estimer la durée de déchaussement des diverses d'inclusions du marbre local.
Qu'il soit bien entendu que les extrapolations que je risque, menées à partir des valeurs fournies par Prévost et Lauriol, ne prétendent à aucune rigueur scientifique et n'engagent que moi...
Qu'il soit bien entendu que les extrapolations que je risque, menées à partir des valeurs fournies par Prévost et Lauriol, ne prétendent à aucune rigueur scientifique et n'engagent que moi...
Marbre semé d'inclusions, île Marguerite, rivière Gatineau, à Gatineau.
Les roches de l'endroit montrent des marques évidentes d'érosion par l'eau courante. (Voir cet ancien billet dans ce blogue, ainsi que tous ceux consacrés à l'île Marguerite.)
La plate-forme de marbre contient des inclusions résistantes de granite et de gneiss. Ici, celle qui dépasse, un peu comme un nombril, du plancher de marbre, mesure environ 27 cm (hauteur). D'après le taux de dissolution du marbre dans l'eau courante donnée plus haut, on peut déduire, en supposant que cette inclusion ait été exposée sans interruption aux effets des eaux courantes de la Gatineau, qu'il a fallu environ 2870 ans pour la déchausser à ce point. (Photo 10 juillet 2012.)[Ajout (8 janv. 2015). – Rien ne prouve que l'extrémité de l'inclusion affleurait à la surface du à l'origine. Si elle était au départ entièrement incluse dans la roche, le taux de dissolution du marbre est plus élevé que ce que j'ai calculé.)
Bloc de marbre semé d'inclusions diverses, île Marguerite, Gatineau.
Même calcul, mêmes données (déchaussement de 27 cm), même résultat : temps d'érosion estimé là encore à 2870 ans. Combien de temps avant que cette inclusion ne se détache ? (Photo 10 juillet 2012.)
Même calcul, mêmes données (déchaussement de 27 cm), même résultat : temps d'érosion estimé là encore à 2870 ans. Combien de temps avant que cette inclusion ne se détache ? (Photo 10 juillet 2012.)
Autre point de vue.
(Photo 10 juillet 2012.)
Île Marguerite, Gatineau.
Résultat ? Le sol est jonché d'inclusions détachés du marbre (clapier). Note. – Une proportion importante des grains, gravier et pierraille ne «traînent» pas : ils sont à leur place, encore ancrés dans le marbre. (Photo juin 2010.)
Résultats
Il est intéressant de constater que le déchaussement des deux inclusions qui ont fait l'objet de mesures apparaît comme identique. Hasard, synchronicité ou erreur de ma part ? La mesure des dimensions de ces inclusions a été faite d'après photos, qui n'avaient pas été prises dans ce but, ce qui, dès le départ, oblige à tolérer une certaine marge d'imprécision.
Comme mon projet n'était que d'obtenir une idée du temps d'érosion, même grossière, je crois que ces résultats ont leur intérêt.
Que ces blocs se soient déchaussés en 2570 ans ou en 3170 plutôt qu'en 2870 a moins d'importance que de pouvoir appréhender le phénomène dans la durée à partir d'observations grossières. (Et, bien sûr, de données plus exactes fournies par des géologues sérieux !...)
Je retournerai sur place prendre des mesures plus précises. (Affaire à suivre.)
Herbe à la puce
Attention à l'herbe à la puce près du site, le long de la rue Saint-Louis, côté rivière !
RÉFÉRENCE
Clément Prévost et Bernard Lauriol, 1994, «Variabilité de l'érosion actuelle et Holocène : le cas des marbres de Grenville en Outaouais Québécois», Géographie physique et Quaternaire, vol. 48, no 3, p. 297-304.
Article téléchargeable gratuitement à l'adresse suivante :http://id.erudit.org/iderudit/033010ar
Libellés :
31G/05,
Erosion eau courante,
Gatineau,
Gatineau (Rivière),
Grenville (Province de),
Ile Marguerite,
Marbre,
Québec
Pays/territoire :
2496-2512 Rue Saint - Louis, Gatineau, QC J8V 0A7, Canada
dimanche 26 février 2012
Île Marguerite : mises à jour
Cupules de dissolution dans le marbre sur une île du lac des Trente et Un Milles.
Le marteau, en haut, au centre, donne l'échelle.
Source : Aubert de la Rüe, 1956 (référence complète dans ce billet.)
Source : Aubert de la Rüe, 1956 (référence complète dans ce billet.)
J'ai ajouté quelques documents aux billets traitant de l'île Marguerite, à Gatineau.
Il s'agit de photos et de citations qui viennent appuyer mes propos.
Réunir tous ces documents dans un billet nouveau m'aurait obligé à y republier des photos de l'île Marguerite que j'ai déjà utilisées à deux ou trois reprises dans ce blogue. Plutôt que de multiplier les doublons, j'ai préféré saupoudrer ces nouveaux documents (qui sont en fait d'anciennes choses) dans les billets pré-existants pertinents.
«Rideau pétrifié»
«Dissolution à Gatineau (suite)»
«Dissolution à Gatineau (fin)»
dimanche 19 février 2012
«Dissolu», mais bien documenté

Photo 1. - « Affleurements de calcaire* contenant des sulfures**. Extrémité sud du lac Johnston. » (Béland, 1977) Le lac Johnston est situé au N de Wakefield, près de Lascelles (voir « Pays/Territoire », en bas du billet.)
« Là où les sulfures sont abondants, le calcaire* se désagrège et les affleurements s'entourent d'une arène grossière de calcite. Où les minéraux autres que la calcite sont peu abondants, les affleurements sont ravinés par solution, avec formation de cavernes, mais les surfaces restent unies. » (Béland, 1977 [1955], p.31)
* Calcaire cristallin, c'est à dire marbre.
** Sulfures : sulfures de fer ; pyrite (« or des fous ») et pyrrhotine. Ces minéraux rouillent très facilement et hâtent la désagrégation des roches.
J'avais ce document en main depuis des années. La matière en était si bien assimilée que j'ai négligé de le consulter avant de composer certains billets. Pourtant, des passages et des photos auraient aidé à bien étayer mes propos.
Je répare donc ici une double omission : l'une touchant une arche, l'autre des ravines. (En couleur, mes photos, en noir et blanc, saisies d'écran d'un rapport géologique de R. Béland, rédigé en 1955 et publié par Québec en 1977.)
Vaut mieux tard que jamais, ce qui suppose que tout arrive à temps du moment qu'il finit par arriver...
L'ARCHE

Photo 2. - Caprice de l'érosion : l'arche du lac Pink, dans le parc de la Gatineau, Qc. Comparer cette photo et la suivante avec celle qui ouvre ce billet. Marbre friable, riche en sulfures, graphite et minéraux divers. Le sol est couvert d'un sable grossier formé de cristaux de calcite. (Photo juillet 2004)

Photo 3. - Arche du lac Pink, détail de la surface. (Photo sept. 2007)
MARBRE RAVINÉ (« DISSOLU* »)
* Inutile de m'écrire pour m'apprendre que mon emploi du terme « dissolu » est fautif ; je le sais et je sais que vous le savez, et c'est ce qu'indiquent suffisamment bien les guillemets qui ne le quittent jamais.

Photo 4. - « Calcaire [cristallin, ou marbre] raviné par l'eau. 1¼ de mille [2 km] au nord de Farm Point. » (Béland, 1977) Farm Point est sur la rive droite de la Gatineau, au S de Wakefield.

Photo 5. - Marbre « dissolu » par action de l'eau de ruissellement, l'île Marguerite, à Gatineau (env. 17 km au S du site de Farm Point). Voir ces billets dans ce blogue : lien et lien, ou cliquer sur le libellé «Île Marguerite». (Photo juin 2010)

Photo 6. - Marbre raviné de l'île Marguerite. La dissolution de la calcite laisse en relief les lithologies résistantes incluses dans la masse du marbre. (Photo juin 2010)

Photo 7. - Marbre « dissolu » de l'île Marguerite. En fait de « surface unie » et de « caverne » (cf. Béland, 1977, passage cité), c'est ce que j'ai pu trouver de mieux. (Photo juin 2010)
RÉFÉRENCE
Béland R., 1977 — Région de Wakefield : rapport final. MRNQ, DP-461, 91 p., avec une carte (1/63 360).
Libellés :
31G/05,
31G/12,
Erosion eau courante,
Farm Point,
Gatineau (Rivière),
Ile Marguerite,
Lac Johnston,
Lac Pink,
Marbre,
Québec
Pays/territoire :
171-199 Chemin du Lac Johnston, Alcove, QC J0X 1A0, Canada
samedi 12 mars 2011
Dissolution à Gatineau : toponymie mouvante
Série sur les «marbres dissolus» de l’île Marguerite, à Gatineau (Québec).
Lien vers l’ensemble des posts antérieurs :
http://geo-outaouais.blogspot.com/search/label/Marguerite%20%C3%AEle
Lien vers le premier post de la série pour une mise en contexte :
http://geo-outaouais.blogspot.com/2010/06/rideau-petrifie.html
Avant ou après, mais pas pendant
Les rives de la Gatineau, le long des derniers km que ses eaux franchissent avant de se mêler à celles de l’Outaouais, ont subi peu de répercussion suite à la mise en œuvre en amont des barrages construits durant les années 1920.
L’île Marguerite, où sont situés les «marbres dissolus» auxquels j’ai consacré quelques posts (voir liens donnés plus haut), se trouve dans cette section pérenne (si l'on peut dire) de la Gatineau.
Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a mis en ligne de nombreux documents visuels sur la Gatineau d’autrefois (dessins et photos). Lorsque j’ai visité l'île Marguerite, en juin et juillet 2010, le niveau de la rivière était au plus bas et l’île semblait être rattachée à la rive gauche de la Gatineau ; son aspect insulaire est plus évident sur ces vieilles photos en noir et blanc qui ont conservé une indéniable fraîcheur.
BAC n’indique pas la date à laquelle les photos qui illustrent ce post ont été prises. Leur auteur, William James Topley, selon BAC, a vécu de 1845 à 1930. J'ai publié dans ce blog d’autres photos de Topley datées, celles-là, toujours selon BAC, de 1882 et 1883.
J'aimerai pouvoir dater ces photos de Topley «avant» ou «après» la mise en œuvre des barrage Farmers et Chelsea en 1927, histoire d'apprécier l'ampleur de leur impact sur l'allure des rives de la Gatineau en aval de leurs digues.
Aparté toponymique
Jusqu’au début du XXe s. au moins, il semble qu’on parlait de la Wright Island, avec une certaine logique puisqu’elle était en face de la résidence d'Alonzo Wright (1825-1894), devenue, en 1912, le noyau du Collège Saint-Alexandre.
Le pauvre Alonzo Wright doit se contenter d'avoir laissé son nom au pont qui enjambe la Gatineau au S de l'île (voir photo satellite) ainsi qu'à son ancien château (Maison Alonzo-Wright).
![]() |
Île Marguerite : chaos rocheux. Titre original : On the Gatineau, above Wright's Island. Crédit : William James Topley (1845-1930)/Bibliothèque et Archives Canada/PA-008475 |
Le toponyme actuel (île Marguerite) a été officialisé le 21 octobre 1993, dixit la Commission de toponymie du Québec qui ne précise pas cependant les raisons de ce choix et sans plus nous éclairer sur la date de l'entrée officieuse du nom dans l'usage.
Le site Internet de la Ville de Gatineau n’est pas plus disert.
Des sources toutefois permettent d’établir que l’île Marguerite était déjà désignée sous ce nom en 1940. (Suivre ce lien et aller à la section no 15.)
Certaines sources, enfin, tout en évoquant l'époque où l'île était un lieu de promenade populaire, rappellent l'existence d'un autre toponyme, l’île des Pères. Les pères spiritains, fondateurs du Collège Saint-Alexandre, sans aucun doute.
Note. Il existe bien une île Wright, à 8 km au S de l'île Marguerite, sur l'Outaouais, au S de l'ancienne ville de Hull (maintenant partie de la Ville de Gatineau). Il s'agit de l'île artificielle créée en 1829 par Ruggles Wrigth, frère d'Alonzo Wright, par le creusement d'un canal destiné à contourner les rapides sur la rivière des Outaouais. Mais ceci est un autre sujet.
![]() |
Île Marguerite, juin 2010 Marbre semé d'inclusions en relief. À rapprocher du type de paysage représenté sur la photo précédente. Photo par l'auteur du blogue. |
Bref, la toponymie locale superpose des usages variés pour un même endroit et n'hésite pas à baptiser du même nom des sites très proches. De quoi confondre les plus attentifs.
Je conclus ce post en laissant deux mystères non résolus : la date de la prise des photos de Topley et les raisons pour lesquelles l'île en face de la Maison Alonzo-Wright en est-elle venue à être désignée île Marguerite.
Affaires à suivre.
Libellés :
31G/05,
Erosion eau courante,
Gatineau (Rivière),
Histoire et patrimoine,
Ile Marguerite,
Marbre (fluage),
Québec,
Xénolites
Pays/territoire :
District de Limbour, Gatineau, QC, Canada
mercredi 2 février 2011
Île Chelsea : la revanche (1/2)
LOCALISATION
Barrages Chelsea et Farmers, sur la Gatineau, au N de la ville de Gatineau (Québec).
31G/05 et 31G/12
TRANQUILLE GATINEAU
Même si je suis natif de la région, c'est tardivement que j'ai pris conscience que le cours de la Gatineau, qui s'apparente le plus souvent à celui d'un long fleuve tranquille, est en grande partie artificiel. C'est une rivière harnachée, et la construction de barrages à l'emplacement des principales chutes durant les années 1920 a considérablement régularisé son débit en noyant de nombreux rapides sous le plan d'eau de lacs et de réservoirs.
La situation actuelle remonte assez loin dans le temps pour avoir acquis, dans notre esprit du moins, la pérennité des choses naturelles.
Mais bref, je ne veux pas vous pondre une épître écologique, encore qu'il y aurait matière à...
Simplement, les documents (cartes et photos) sur la Gatineau pré-1920 sont relativement rares. Un jour, je vais réunir ceux que j'aurai pu rassembler et tenter d'en tirer quoi, je l'ignore encore, mais quelque chose. Affaire à suivre, donc.
Ajout de dernière minute. Le site de la Gatineau Valley Historical Society regorge de textes et de photos sur la Gatineau de jadis. Allez le consulter, vous en aurez pour des heures :
Les chutes de Chelsea m'intéressent aussi dans la mesure où les barrages Chelsea et Farmers ont quelque responsabilité dans la configuration des rives de la Gatineau en aval, en particulier à l'emplacement des «marbres dissolus», le long de la rive gauche de la Gatineau, au N du pont Alonzo-Wright, marbres que j'ai décrits dans de récents posts.
DIALOGUE
Un document isolé, fut-il aussi parlant que la photo des chutes Chelsea en 1911, est réduit au monologue. Ajoutez-en un, et vous avez déjà de bonnes chance d'assister à la naissance d'une sorte de dialogue. Avec un troisième, l'échange a toutes les chances de devenir très instructif.
Voici donc, dans l'espoir d'une confrontation bavarde, deux autres pièces que j'espère éloquentes : des cartes d'époques différentes ramenées à la même échelle afin de faciliter leur comparaison. Notez que la carte géologique s'étend un peu plus au N.
REVANCHE
La comparaison des cartes est éloquente. Les points les plus marquants sont : la modification des rives de la Gatineau et la création d'un large réservoir au N du barrage Chelsea et d'un autre, de moindre superficie, entre les deux barrages.
La disparition des chutes et des rapides est une perte que notre amnésie collective nous permet de ne pas trop ressentir.
L'île Chelsea m'a toujours attiré. Très proche, visible depuis la route 307, à porté de main, sinon de pneu, mais fermée au public (propriété d’Hydro-Québec), elle exerce sur moi l'attrait du fruit défendu.
Dans ces condition, faute de pouvoir aborder dans le sens strict du terme, je ne peux continuer à l'aborder, comme je viens d'entreprendre de le faire, que sous l'angle des documents.
C'est pour moi une sorte de revanche que je prolongerai jusqu'à mon prochain post.
RÉFÉRENCE
Ells R.W., Ami H.M., 1901 - Geological map of the city of Ottawa and vicinity, Ontario and Quebec. CGC, carte 714, échelle : 1:63 360.
Barrages Chelsea et Farmers, sur la Gatineau, au N de la ville de Gatineau (Québec).
31G/05 et 31G/12
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Photo collection Jean-Louis Trudel, voir le post du 16 juillet 2008 de son blogue «Culture des futurs».
Chutes Chelsea, sur la Gatineau (Québec), vues depuis l’île Chelsea (dite aussi île Gilmour), en 1911.
Le barrage Chelsea, érigé à l'emplacement des chutes du même nom par la Gatineau Power (1927), ne laisse plus rien deviner du caractère impétueux de la rivière avant son harnachement.
Je suis conscient du paradoxe qu’il y a à déplorer la perte d’une splendeur naturelle alors que c’est peut-être précisément ce barrage qui me fournit l’électricité nécessaire à la diffusion de mes jérémiades à travers l'univers, via Internet... (Ajout de dernière minute. Voir cet autre point de vue, surprenant de la part de quelqu'un dont la propriété venait tout juste d'être submergée par la montée du niveau de la rivière, suite à la mise en service des barrages sur la Gatineau.)
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TRANQUILLE GATINEAU
Même si je suis natif de la région, c'est tardivement que j'ai pris conscience que le cours de la Gatineau, qui s'apparente le plus souvent à celui d'un long fleuve tranquille, est en grande partie artificiel. C'est une rivière harnachée, et la construction de barrages à l'emplacement des principales chutes durant les années 1920 a considérablement régularisé son débit en noyant de nombreux rapides sous le plan d'eau de lacs et de réservoirs.
La situation actuelle remonte assez loin dans le temps pour avoir acquis, dans notre esprit du moins, la pérennité des choses naturelles.
«Avant les barrages, la Gatineau avait la réputation d'une rivière féroce, traître, farcie de chutes pittoresques et de dangereux rapides. Brusquement elle devint, en sa partie inférieure bordant Cantley [et Chelsea], un cours d'eau large et paisible, constituant un endroit idéal pour la récréation […], n'eût été du flottage du bois.» (Tiré de : http://www.cantley.ca/histoire.htm.)
Mais bref, je ne veux pas vous pondre une épître écologique, encore qu'il y aurait matière à...
Simplement, les documents (cartes et photos) sur la Gatineau pré-1920 sont relativement rares. Un jour, je vais réunir ceux que j'aurai pu rassembler et tenter d'en tirer quoi, je l'ignore encore, mais quelque chose. Affaire à suivre, donc.
Ajout de dernière minute. Le site de la Gatineau Valley Historical Society regorge de textes et de photos sur la Gatineau de jadis. Allez le consulter, vous en aurez pour des heures :
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Chutes à Kirk's Ferry, sur la Gatineau (moins de 4 km au N de l'île Chelsea), 17 sept. 1900 Crédit : photographie attribuée à James Ballantyne/Bibliothèque et Archives Canada/PA-132303 (Document dans le domaine public, tiré du site de Bibliothèque et Archives Canada.) |
Les chutes de Chelsea m'intéressent aussi dans la mesure où les barrages Chelsea et Farmers ont quelque responsabilité dans la configuration des rives de la Gatineau en aval, en particulier à l'emplacement des «marbres dissolus», le long de la rive gauche de la Gatineau, au N du pont Alonzo-Wright, marbres que j'ai décrits dans de récents posts.
DIALOGUE
Un document isolé, fut-il aussi parlant que la photo des chutes Chelsea en 1911, est réduit au monologue. Ajoutez-en un, et vous avez déjà de bonnes chance d'assister à la naissance d'une sorte de dialogue. Avec un troisième, l'échange a toutes les chances de devenir très instructif.
Voici donc, dans l'espoir d'une confrontation bavarde, deux autres pièces que j'espère éloquentes : des cartes d'époques différentes ramenées à la même échelle afin de faciliter leur comparaison. Notez que la carte géologique s'étend un peu plus au N.
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Île Chelsea, 1901
Légende (adaptée)
Île Chelsea : notez l'inscription «Fall» entre l'île et la rive gauche de la Gatineau.
Bleu (noté parfois d'un A rouge) : marbre «archéen» (aujourd'hui, on dirait précambrien)
Fond rose : autres roches précambriennes (gneiss, quartzite, granite, etc.)
X (au N du pont Alonzo-Wright) : site des «marbres dissolus». [Ajout 19 févr. 2011. Secteur de l'île Marguerite, dite aussi île des Pères ou, au moins jusqu'au début du XXe s., île Wrigth. La toponymie de la région est parfois assez fluide et volatile...]
«Pont Alonzo-Wright» : anachronisme de ma part ; on disait «pont Wright», semble-t-il, à l'époque. Carte : Elles et Ami, 1901 (détail annoté). |
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© Google Ajout, 13 février 2011. Pour répondre brièvement à ma propre remarque (photo qui précède), qu'on me permette quelques affirmations péremptoires : la carte géologique de 1901 est probablement quelque peu schématique et entachée d'approximations ; les chutes Chelsea ne sont pas au sud de l'île (là où figure le mot «Fall»), mais bien au nord, et le barrage a, selon toute vraisemblance, été construit à leur endroit, au nord de l'île et non pas au milieu, comme je l'avais d'abord cru. En gros, on peut donc dire que l'île Chelsea d'aujourd'hui, sous le barrage, correspond à peu près à l'île Chelsea d'autrefois – pour ce qui est de ses contours, du moins. Donc, pas d'«île coupée en deux» comme je l'ai imprudemment laissé entendre. Par contre, en surface, les choses ont bien changé. Les arbres et bâtiments qui se trouvaient sur l'île avant la construction du barrage ont été rasés. Le boisé qu'on y trouve aujourd'hui est récent et date d'après le barrage. Comparez la photo satellite (Google) avec d'anciennes photos du site. |
REVANCHE
La comparaison des cartes est éloquente. Les points les plus marquants sont : la modification des rives de la Gatineau et la création d'un large réservoir au N du barrage Chelsea et d'un autre, de moindre superficie, entre les deux barrages.
La disparition des chutes et des rapides est une perte que notre amnésie collective nous permet de ne pas trop ressentir.
L'île Chelsea m'a toujours attiré. Très proche, visible depuis la route 307, à porté de main, sinon de pneu, mais fermée au public (propriété d’Hydro-Québec), elle exerce sur moi l'attrait du fruit défendu.
Dans ces condition, faute de pouvoir aborder dans le sens strict du terme, je ne peux continuer à l'aborder, comme je viens d'entreprendre de le faire, que sous l'angle des documents.
C'est pour moi une sorte de revanche que je prolongerai jusqu'à mon prochain post.
Suite : une expédition dans l'île Chelsea, septembre 1902.
RÉFÉRENCE
Ells R.W., Ami H.M., 1901 - Geological map of the city of Ottawa and vicinity, Ontario and Quebec. CGC, carte 714, échelle : 1:63 360.
Libellés :
31G/05,
31G/12,
Barrage Chelsea,
Chelsea,
Chutes Chelsea,
Gatineau (Rivière),
Gatineau Valley Historical Society (GVHS),
Grenville (Province de),
Histoire et patrimoine,
Ile Marguerite,
Québec
Pays/territoire :
Cantley, QC, Canada
mercredi 5 janvier 2011
Dissolution à Gatineau : fin
Photo 1135. «Marmite abritée» ou caverne dans un marbre chargé d'enclaves.
Je sais, j'ai déjà affiché cette photo, mais elle est mieux mise en valeur ici. (Gatineau, juin 2010)
LOCALISATION ET CONTEXTE
Histoire de clore ce feuilleton consacré au secteur de l'île Marguerite, quelques photos disparates qui n'épuisent cependant pas les ressources du site. Voir les trois autres billets de la série.
En bref, pour vous donner l'essentiel : marbre chargé d'enclaves (granite et quartzite rouillés, gneiss sombres) «dissous» par les eaux de la Gatineau.
Pour en savoir plus, ou suffisamment, consulter, comme il est indiqué plus haut, les premiers billets.
PHOTOS
Juin et juillet 2010
Photos 1032 et 1117. Encoches horizontales dans le marbre (rose, photo du haut ; gris clair et rose, photo du bas) semé d'enclaves variées : j'ai déjà évoqué ces entailles dans ce récent post. Sauf l'érosion, je ne vois pas d'autres manières d'expliquer leur existence. Mais pourquoi des effets à la fois si nets, si intenses et si circonscrits ?
Photos 1076 et 1124. Marmites.
Photo1078. Mince lit plissé dans le marbre. Comment a-t-il fait pour subsister sans être disloqué alors que d'autres inclusions plus robustes ont été réduites à l'état de débris dispersés ? Voir un autre exemple de lit plissé ici.
Photo 1168. Dyke(?) rectiligne. Sa direction est conforme au rubanement du marbre (NE), mais, au lieu d'accompagner ce dernier en plongeant comme lui vers le SE, il le recoupe verticalement. Grand frère costaud du mince lit de la photo 1078 ?
Photos 1084 et 1091. Lits de gneiss dans le marbre : on dirait de vieilles guenilles tordues...
Photos 1110, 1112. Enclaves rouillées dispersées et plissées (granite et quartzite) dans le marbre.
AJOUT. – 26 février 2012
Dans les années 1940 et 1950, le géologue français Aubert de la Rüe a mené plusieurs campagnes de cartographie au nord de l'Outaouais dans un vaste secteur autour de Mont-Laurier et de Bouchette-Maniwaki. Les rapports qu'il a publiés (voir «Bibliographie») contiennent des descriptions de phénomènes de dissolution observés dans les marbres le long des rives des cours d'eau et des lacs qui rappellent ceux que j'ai relevés dans l'île Marguerite, à Gatineau.
Voici donc quelques photos...
Dyke de granite étiré et fragmenté dans un marbre. Rive ouest de la Lièvre en aval de Mont-Laurier. (Aubert de la Rüe, 1948) Voir ma photo 1168, plus haut.
«Nids» de minéraux silicatés en saillie à la surface d'un affleurement de marbre. La photo est imprécise, j'aurais aimé voir ce phénomène de près. Vallée de la Lièvre, canton de Campbell, à l’est de Mont-Laurier. (Aubert de la Rüe, 1948)
... entrecoupées de quelques notes de lecture
Dans la région de Kensington (à l’est de Maniwaki), «[d]es lapiez s'observent assez souvent dans les zones calcaires ; ces fissures et ces trous, cachés par la végétation, peuvent être assez dangereux par endroits.» (Aubert de la Rüe, 1953, p. 12)
Dans la région de Kensington (à l’est de Maniwaki), «[d]es lapiez s'observent assez souvent dans les zones calcaires ; ces fissures et ces trous, cachés par la végétation, peuvent être assez dangereux par endroits.» (Aubert de la Rüe, 1953, p. 12)
Entre le lac des Pins et la Lièvre (canton de Bigelow), des dolines, dépressions circulaires en forme d'entonnoir, se sont creusées dans la plaine de marbre recouverte de sable. Elles atteignent 30 m de diamètre pour une profondeur de 6 m à 9 m.
Sujets à creuser, sans jeu de mots...
Sujets à creuser, sans jeu de mots...
Alternances de marbre et de pyroxénite. Rive d'une île du lac des Trente et Un Milles. (Aubert de la Rüe, 1953) Voir ma photo 1084, plus haut.
Inclusions de pyroxénite dans des marbres, canton de Dudley, à l’est du lac des Trente et Un Milles. En noir et blanc, l'aspect «vielles guenilles» est encore plus probant (cf. plus haut, photos 1084 et 1091). (Aubert de la Rüe, 1953)
BIBLIOGRAPHIE (POUR CETTE SECTION)
- Aubert de la Rüe, E., 1956, Rapport géologique 68 : région de Mcgill, districts électoraux de Papineau, de Labelle et de Gatineau. Québec, ministère des Mines, 30 pages, carte 922 (/63 360).
- Aubert de la Rüe, E., 1956b, Rapport géologique 67 : région du lac Trente-et-un-Milles, districts électoraux de Papineau, de Labelle et de Gatineau. Québec, ministère des Mines, 1956, 42 pages, carte 921 (1/63 360).
- Aubert de la Rüe, E., 1953, Rapport géologique 50 : région de Kensington, comtés de Gatineau et de Labelle. Québec, ministère des Mines, 1953, 50 pages, cartes 919 et 920 (1/63 360).
- Aubert de la Rüe, E., 1948, Rapport géologique 23 : régions de Nominingue et de Sicotte, comtés de Labelle et de Gatineau. Québec, ministère des Mines, 84 pages, cartes 544 et 545 (1/63 360).
Libellés :
31G/05,
Erosion eau courante,
Gatineau (Rivière),
Grenville (Province de),
Ile Marguerite,
La Lièvre,
Lac-des-Trente-et-Un-Milles,
Marbre (fluage),
Marmites,
Mont-Laurier,
Québec
Pays/territoire :
District de Limbour, Gatineau, QC, Canada
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