Photo 1055. – Rideau pétrifié émergeant d'une masse rocheuse.
(Cette photo et celles qui suivent : 19 juin 2010.)
(Cette photo et celles qui suivent : 19 juin 2010.)
LOCALISATION
Gatineau (Québec), rive gauche de la rivière Gatineau, secteur de l'île Marguerite
31G/05
Le site est normalement sous les eaux de la rivière Gatineau une bonne partie de l'année. L'endroit présente un danger certain (variations brusques du niveau de l'eau causées par l'activité du barrage Chelsea en amont). Ne pas s'y rendre demeure une excellente idée.
CONTEXTE GÉOLOGIQUE
Marbre flué de la province de Grenville ; roches vieilles d'un milliard d'années. (Voir Géolo-chronologie.)
DESCRIPTION
Bande de gneiss (?) sombre dans un marbre blanc (le rose est dû à une altération superficielle). La bande de gneiss est plissotée ; la dissolution lente du marbre (érosion par l'eau courante) a dégagé le gneiss qui apparaît comme la bordure d'un rideau pétrifié émergeant de la pierre. (Non, ce n'est une tentative maladroite de faire de la poésie.) Une bête érosion mécanique (comme celle des glaciers) aurait tout arasé au même niveau sans discrimination.
Photos 1062 et 1062A. – Remarquez les cupules (flèches) sous les arches (ou anticlinaux, parlons savant) du gneiss, creusées par l'eau piégée tourbillonnant entre le marbre, roche soluble, et la voûte résistante. La rivière Gatineau coule à peu près dans la direction indiquée par les flèches.
Photo 1062B. – Gros plan du «rideau» et d'une cupule. Celle-ci s'est approfondie en progressant vers l'aval, sous le gneiss, et semble présenter deux niveaux.
Photo 1143. – Vous êtes prévenus.
Photo 1083. – Certains ont prétendu contrer la dérive des continents par des moyens extrêmement naïfs.
Ajout (15 octobre 2010)
Photo 1061. – À quelques cm des photos 1055 et 1062 : autre partie du «rideau» laissant un vide se développer sous ses replis. Le stylo est visible dans le coin supérieur droit de la photo 1062. (19 juin 2010)
Ajout (26 février 2012)
Quelques documents anciens provenant des rives du «lac-Trente-et-Un-Milles»*, 60 km au nord de l'île Marguerite. Ils qui me semblent éclairer d'une lumière nouvelle ce billet.
- * Selon la Commission de toponymie, on devrait écrire «lac des Trente et Un Milles», sans traits d'union.
Le long des rives du lac des Trente et Un Milles, à l'est de Bouchette, les surfaces de marbre sont piquées d'une multitude de petites cavités circulaires à section conique, ou cupules, de 2,5 cm à 20 cm d'ouverture et de 10 cm à 13 cm de profondeur, parfois davantage (jusqu'à 30 cm). Ces cupules sont contenues entre les niveaux des basses et des hautes eaux. On peut en déduire que l'action du clapotis est l'agent responsable de cette forme d'érosion due à la dissolution du carbonate de calcium (Aubert de la Rüe, 1953).
Je n'ai pas observé de phénomènes exactement similaires à l'île Marguerite, cependant, on l'a vu, des cupules isolées se sont développées à plusieurs endroits, là où des obstacles entretiennent des tourbillons stationnaires.
Phénomène de dissolution dans les marbres. Rive ouest du lac des Trente et Un Milles.
Le manche d'un marteau (?), en haut, donne l'échelle.
Le manche d'un marteau (?), en haut, donne l'échelle.
(Aubert de la Rüe, 1953)
Cupules de dissolution dans le marbre sur une île du lac des Trente et Un Milles.
Le marteau, en haut, au centre, donne l'échelle.
Le marteau, en haut, au centre, donne l'échelle.
(Aubert de la Rüe, 1956)
RÉFÉRENCES DE CETTE PARTIE
- Aubert de la Rüe, E., 1953, Rapport géologique 50 : région de Kensington, comtés de Gatineau et de Labelle. Québec, ministère des Mines, 50 pages, cartes 919 et 920 (1/63 360). 31J05.
- Aubert de la Rüe, E., 1956, Rapport géologique 67 : région du lac Trente-et-un-Milles, districts électoraux de Papineau, de Labelle et de Gatineau. Québec, ministère des Mines, 42 pages, carte 921 (1/63 360). 31J04
Vive les érosions non-mécaniques! D'autre part j'aimerais bien être tenu au courant de tout développement dans la lutte contre la dérive des continents. Je me demande si ces méthodes s'appliqueraient aussi à l'expansion de l'univers. Ça m'inquiète...de plus en plus!
RépondreSupprimerPour contrer l'expansion de l'Univers, ce sont des élastiques géants qui sont utilisés, ce qui explique le cycle Big Bang - Big Crunch, etc.
RépondreSupprimerLes câble de la toile du Stade olympique de Montréal jouaient un rôle, m'a-t-on aussi assuré, mais sans avancer de preuves.
Tout cette discussion peut nous mener très loin !...
Les élastiques géants ont-ils un rapport avec la string theory? Il faudrait mieux la qualifier alors: elastic string theory. À ce jour je n'avais entendu aucune explication satisfaisante sur les câbles olympiques. Merci de nous égarer encore plus!
RépondreSupprimerIl fallait lire «câbles» et «toute» dans mon dernier commentaire.
RépondreSupprimerCeci dit, le propre des élastiques étant de pincer les doigts de celui qui les manipule quand ils ne lui éclatent tout simplement pas au nez, je préfère ne pas élaborer.
Quant à la théorie des cordes, je connais un quatuor qui en fait un très bon usage !
Faut toujours éviter d'en arriver à des conclusions tirées par les... élastiques.
Hé bien ! nous en apprenons tous les jours ah!
RépondreSupprimer@ Patrick
RépondreSupprimerEt nous en oublions aussi, pour rafraîchir notre vieux savoir avec du nouveau...