vendredi 14 mai 2021

Hors sujet : briques le long du quai de la Gilmour à Hull

La version originale de ce billet a été effacée par le bug qui a affecté Blogger le 14 mai 2021 en soirée. Ceci est une version réécrite le 23 mai 2021.

Brique marquée trouvée sur le bord de l'ancien quai de la Gilmour & Hughson au parc Jacques-Cartier (Hull, Gatineau). La première lettre peut être un C ou un O (voir détail plus bas). 
Dans un cas comme dans l'autre, il ne peut pas s'agir d'une variété de brique écossaise semblable à celles que l'on trouve aux alentours (voir billets des 4 sept. 2016 et du 21 sept. 2020, liens dans le texte). 
Je n'ai en effet relevé aucune « OB Co » ou « CB Co » dans l'index du site de la Scotland's Brick Industry. Photo 15 mai 2021.
(AJOUT 15 juin 2021). - C'est bien une « OB Co », j'ai vu des débris de deux autres briques avec des inscriptions plus claires sur le rivage.)


Mettant à profit l'effacement inhabituel des badauds de l'après-midi, le niveau relativement faible des eaux printanières de l'Outaouais et la discrétion passagère de la végétation renaissante, j'ai pu explorer le bord de l'ancien quai de la Gilmour & Hughson au parc Jacques-Cartier, à Hull. Le quai est au nord du pont Cartier-Macdonald, 200 m au SE de l'emplacement de l'ancien moulin à vapeur de la compagnie, à l'embouchure du ruisseau de la Brasserie dans l'Outaouais.

Billets à consulter sur le même sujet (pour savoir de quoi il est question ici)

À consulter aussi 


Briques « sans nom », rive de l'Outaouais, bord de l'ancien quai de la Gilmour. Photo 14 mai 2021.

Le plat terrain à fleur d'eau sous le plateau du parc est en réalité le vestige d'un quai. Il existait déjà en 1887 comme l'atteste une carte de cette année (billet du 11 sept. 2020b). Chaque printemps, la rivière se déleste d'un chargement de sable sur le plateau herbeux aujourd'hui naturalisé. Le sol, hors cet apport sableux, me semble argileux et semé de blocs. Remplissage ou origine naturelle ? Je penche pour la première hypothèse. Des éléments en bois du quai se devinent le long de la rive, des fragments d'outillages en fer achèvent de rouiller entre les galets et les briques battus par les vagues (billet du 11 sept. 2020a et 2020b). Mon expédition de cet après-midi m'a permis de découvrir des fragments de trois briques réfractaires d'origine écossaise, une CALEDONIA et deux GARTCRAIG, sœurs de celles qui se trouvent sur la rive sous l'ancien moulin à vapeur qui s'élevait autrefois au nord (billets du 4 sept. 2016 et du 21 sept. 2020). 


Frotti mettant en évidence le bourrelet (bulle éclatée à la cuisson ?) qui empêche de décider s'il faut lire la première lettre C ou O. Photo 16 mai 2021.
(AJOUT 15 juin 2021). - Il faut bien lire OB d'après d'autres briques vues sur le rivage.)

Un moment, j'ai cru avoir mis la main sur une nouvelle variété de brique écossaise, une « OB Co  » ou une « OC Co ». Un relief irrégulier sur le côté droit de la première lettre empêche d'être sûr qu'il s'agit d'un C ou d'un O déformé. (Je penche pour la première hypothèse.) Dans un cas comme dans l'autre, ma trouvaille est absente de l'index du site de la Scotland's Brick IndustryCependant, la plupart des nombreuses briques, entières ou réduites en morceaux, éclats ou grains qui s'incorporent au sable, sont des briques rouges « sans nom » - réfractaires ou non, je ne saurais juger de la différence. (Des briques semblables se trouvent aussi sur la rive au nord, sous l'ancien moulin.) (AJOUT 15 juin 2021). - C'est bien une « OB Co », j'ai vu des débris de deux autres briques avec des inscriptions plus claires sur le rivage.)

Échantillon plus lisible. Photo 15 juin 2021. (AJOUT 18 juin 2021.)

Une CALEDONIA. Photo 14 mai 2021.

Mes trouvailles sur le « quai » ne permettent pas de résoudre la question de la provenance des briques écossaises avérées du secteur. Débris du moulin démoli dans les années 1930 (et années 1950 pour la cheminée) ou ingrédients de remplissages subséquents ? 

Je ne peux répondre.

La stratigraphie du quai, si je la connaissais, m'éclairerait sans doute. De bas en haut, on devrait avoir le rivage original, l'ancien quai et, plus ou moins mêlés, des briques et des débris de béton (plusieurs âges, sans doute), le terreau (terre et blocs) et du sable. La végétation renaissante surmonte tout ça. Faudrait creuser une tranchée.

Plus la tour de fer. N'oublions pas cet élément du paysage ! (Voir billet du 11 sept. 2020b.)


Fragment d'une GARTCRAIG. 
Photo 14 mai 2021.
Fragment d'une autre GARTCRAIG. 
Photo 14 mai 2021.