lundi 28 décembre 2015

Hors sujet : géographie (presque) imaginaire - les monts Watshish


Voir suite, billet du 1er janv. 2016.


1. De très sinueux monts Watshish ondulent en Abitibi. (Frères maristes, 1926). La chaîne déborde même en Ontario - ou, de l'Ontario, déborde au Québec, selon le point du vue que l'on préfère. Photo à main levée, pardonnez les distorsions.


Pendant longtemps, je me suis demandé ce qu'étaient ces monts Watshish qui serpentaient autrefois sur les cartes du Québec au nord des Laurentides. On les chercherait en vain sur les cartes modernes, on ne les trouvera pas davantage sur le terrain. Les monts Watshish n'existent plus ; ont-ils jamais existé, du moins, tels qu'on les a représentés ?

De 1731 à 1949, on a décrit et représenté les monts Ouatchish, Watshish, Watchich, Wotchish, etc. D'abord restreints à une zone au NE du lac Mistassini, ils en sont venus à couper le Québec en deux. Depuis l'Ontario jusqu'au détroit de Belle-Isle, l'extension de cette chaîne de montagnes atteignait 2000 km à vol d'oiseau. Une broutille, que les géographes modernes ne se donnent plus la peine de reporter sur leurs cartes ! Et pour cause.

En 1949, Jacques Rousseau, premier géographe moderne à visiter les monts Watshish - au sens le plus étroit du terme, c'est à dire le massif situé à 160 km au NE du lac Mistassini -, donne sa juste place et ses justes dimensions à cette entité orographique. Les extravagants monts Watshish sont réduits à un massif en cuesta faisant face au NW et découpé par des vallées encaissées accueillant lacs et rivières. Le tout occupe une zone de 20 km x 50 km 50 km x 80 km et culmine sous les 1200 m. On est loin des proportions continentales qu'on prêtait à la chaîne ! Rousseau, conseillé par un guide montagnais, corrige le toponyme en Otish (voir plus bas la section «Commission de toponymie du Québec»). Les monts Otish modernes sont nés, du moins sont identifiés, baptisés et circonscrits.

Rousseau publie l'histoire des avatars des monts Otish dans un article des Cahiers de géographie du Québec (1959 ; disponible en ligne, voir «Références»). Il explique la création de cette chaîne de montagnes imaginaire à partir d'un embryon réel – le massif – par la tendance des anciens géographes à reporter sur leurs cartes un relief pour souligner les lignes de partage des eaux. À l'examen des cartes (voir celles qui figurent dans ce billet), on constate que les interminables et sinueux monts Watshish ne sont que ça : l'expression exagérée de la ligne de partage des eaux ! Les chaînes de montagnes n'ont pas l'habitude de serpenter comme les monts Watshish de la fig. 1. Quoi qu'il en soit, les chimériques monts Watshish ont quand même eu une existence réelle (sur les cartes) de plus de deux siècles.

Mais Rousseau (1959, p. 457) ne qualifiait-il pas les monts Otish de «pivot hydrographique de la péninsule Québec-Labardor». Les monts Watshish sont morts, vive les monts Otish !


Commission de toponymie du Québec

Le site de la Commission de toponymie du Québec résume et complète l'article de Rousseau (1959) :

«Les monts Otish se dressent jusqu'à une altitude de près de 1130 m au mont Yapeitso [1128 m selon la fiche de la Commission consacrée à ce mont], dans la partie est de la municipalité de Baie-James, à quelque 160 km au nord-est du lac Mistassini. De part et d'autre de la limite entre la région administrative du Saguenay–Lac-Saint-Jean et celle du Nord-du-Québec, ces monts s'étendent sur environ 50 km de longueur et 20 km de largeur et comprennent plusieurs pics, couverts de végétation alpine, que séparent des vallées, des ruisseaux et des lacs encaissés. La rivière Otish est issue de ces monts dont elle porte le nom. La première mention du toponyme remonte à 1731, année où sur sa Carte du Domaine en Canada, le père Laure indique «M. Ouatchish» et situe cette entité orographique à environ 50 km au nord-est du lac Mistassini. Plus tard, John Arrowsmith inscrit «Wotchish Mts» sur ses cartes de 1834 et de 1842, tandis que le journal d'expédition de l'aide-arpenteur Frank Bignell, daté de 1885, fait mention des «monts Otish». De façon générale, les explorateurs et les géographes du XIXe siècle arrivent difficilement à un consensus quant aux dimensions et à la localisation exactes des monts Otish. Par exemple, une carte du Canada, tracée en 1885 par John Bartholomew, les représente même comme étant une chaîne de quelque 800 km de longueur, débutant près de la source de l'Harricana et passant au sud du lac Mistassini pour disparaître à la hauteur des terres, au-dessus de la rivière Moisie. Il faudra attendre le XXe siècle pour élucider ce mystère. Lorsqu'il explore les monts en 1949, Jacques Rousseau les localise avec précision et note que le toponyme Otish, qui signifie petite montagne, résulte d'une déformation de l'appellation montagnaise Watshish. Selon le père Joseph-Étienne Guinard, Watchich est tiré du mot cri watchi, montagne et du diminutif ich, petite. En 1952, on avait attribué à ces monts le nom de Marie-Victorin, qui ne s'est pas imposé dans l'usage. L'appellation amérindienne est donc redevenue officielle.»


Coda

Les monts Watshish n'ont pas totalement disparu : à leur extrémité orientale, là où, suivant la lige de partage des eaux, ils se confondent avec les Laurentides (carte 2b), on reconnait leur tracé dans la frontière Québec - Terre-Neuve décidée par le Conseil privé de Londres en 1927 au détriment du Québec. (Voir carte 3 et Wikipedia, «Frontière entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador».)

Bien sûr, si les Watshish étaient une fiction, les frontières en sont une autre, me direz-vous...

Ajout (29 déc. 2015)

«Laurentides. — Les Laurentides comprennent trois chaînes principales :
1. Les monts du Labrador, qui vont de la baie d'Ungava au détroit de Belle-Ile [sic] ;
2. Les monts Watshish, qui forment la ligne de partage des eaux entre le versant de la baie d'Hudson et celui du Saint-Laurent ;
3. Les Laurentides proprement dites, qui s'étendent du Labrador aux Grands-Lacs
[sic] en longeant la vallée du Saint-Laurent.
Plateau laurentien. — La région située entre ces trois chaînes de montagnes forme un immense plateau appelé plateau laurentien.»
(Frères maristes 1926, p. 40, gras dans le texte ; orthographe respectée.)

«Les Watshish ne sont guère que des collines ; elles forment la ligne de partage [des eaux] entre le bassin du Saint-Laurent et celui de la mer d'Hudson.» (Frères des écoles chrétiennes, 1926 (1930), p. 50.)



Références

  • Commission de toponymie du Québec, «Monts Otish». 
  • Commission de toponymie du Québec, «Mont Yapeitso».
  • Frères des écoles chrétiennes, 1926 (1930), Géographie : cours complémentaire. Montréal, Les Frères des écoles chrétiennes, 168 p.
  • Frères maristes (1926), Atlas-Géographie de la province de Québec et du Canada avec des notions générales sur les cinq parties du monde : cours supérieur, 5ème et 6ème année, Montréal, Librairie Granger Frères Limitée, 114 pages.
  • Jacques Rousseau, 1959, «Grandeur et décadence des monts Watshish», Cahiers de géographie du Québec, vol. 3, n° 6, 1959, p. 457-468. DOI: 10.7202/020196ar http://id.erudit.org/iderudit/020196ar



2a. Carte des Frères maristes (1926, détail). Les monts Watshish s'étendent de l'Abitibi jusqu'au Labrador, en prolongeant de squelettiques Laurentides vers l'est. Les Watshish coïncident avec la ligne de partage des eaux (pointillé) qui annonce (à l'est) le futur et toujours contesté tracé de la frontière Québec - Terre-Neuve. Photo à main levée, pardonnez les distorsions.



2b.Carte des Frères maristes, en entier (1926). La côte du Labrador (Terre-Neuve) apparaît en blanc («Monts du Labrador»). La carte a été dessinée avant le jugement du Conseil privé de Londres qui a décidé de la délimitation de la frontière Québec - Terre-Neuve en 1927 au dépens du premier. (Voir carte 3 et Wikipedia, «Frontière entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador».)



3. Le Québec en bleu, Terre-Neuve-et-Labrador en rouge, et la zone contestée au Labrador hachurée en rouge et bleu. La ligne de partage des eaux de la carte 2b (monts Watshish et Laurentides) se retrouve dans la partie du tracé au nord de la zone contestée.
© Sémhur / Wikimedia Commons.

mercredi 23 décembre 2015

Joyeuse Noelle et une année ronde !


Ne pas confondre temps de canard et froid de canard. Lendemain du solstice d'hiver, ruisseau de la Brasserie, Gatineau, 23 déc. 2015.


Hiver. – Saison qui, pour un hémisphère, débute au solstice où le pôle de cet hémisphère est à l'opposé du soleil.

Comme on le voit, neige et froid ne sont pas indispensables à la définition de l'hiver.

Et si Noël s'annonce brumeux, je vous le souhaite néanmoins joyeux.

(Remarquez que je ne me plains pas, j'adore cet hiver qui s'efface (dans la brume) pour offrir une période supplémentaire à l'automne.)

Par contre, je peux vous souhaiter une année nette, ou ronde, puisque celle qui commence bientôt aura exactement 366 jours tout juste, sans quart résiduel.

Note. – Puisque Noël est la fête de la Nativité, je trouve qu'il sera préférable de se souhaiter joyeuse Noelle comme on souhaite de joyeuses Pâques.

Note (bis). – On peut regretter que les années bissextiles allongent l'hiver avec le 29 février. Autant ajouter des jours à l'été. Pourquoi pas un 31 juin ou un 32 juillet à la place ?



mardi 22 décembre 2015

Sablières de Cantley : état des choses (suite)


1. Carrière DJL, Cantley (Québec). Gneiss rubané envahi lit-par-lit et découpé par un granite rosâtre. Photo 2 mai 1999.


Résumé

Question de propriété : sablières/carrière(s) à Cantley (Québec) : migmatites lit-par-lit et marbre gris sculpté par des torrents sous-glaciaires («marbres de Cantley») ; route 307, Montée de la Source, au nord du chemin St-Andrew. SNRC 31G/12
45.590609, -75.786596


Il y a un peu de confusion autour des carrières/sablières du secteur des marbres de Cantley (Québec). Dans mon esprit du moins. (Voir billet du 20 déc. 2015, «Sablières de Cantley : état des choses».) Les questions de propriété m'étant en général indifférentes, tant que j'ai accès aux affleurements, je n'ai peut-être pas été assez attentif.

Récapitulons.

Il y a les migmatites du côté est de la 307 (billet du 7 nov. 2009), et les marbres sculptés par les torrents sous-glaciaires («marbres de Cantley») du côté ouest (billet du 11 nov. 2009).

Du côté est... Une carte exprimera mieux les choses :


Photo satellite : © Google
Carrières et sablières du secteur des marbres de Cantley (no 3). Route principale : la 307 (Montée de la Source) ; les deux chemins secondaires sont, au sud, le chemin St-Andrew et, au nord, le chemin Holmes.
  • 1. Construction DJL inc., carrière Cantley : usine d'enrobés bitumineux, granulats (photo 2) ; «sablière Cantley» selon d'autres sources. DJL est propriétaire du terrain, sauf erreur de ma part.
  • 2. Carrière Cantley de DJL inc. (?), au nord du site 1.
  • 3. Marbres de Cantley, sculptés par des torrents sous-glaciaires. Aucune activité, ancienne carrière Pageau ; site du futur Parc géologique (Plan d'urbanisme de la Municipalité de Cantley (2005). Propriétaires actuels :  M. Tremblay et M. Vanesse (Sharpe, 2015).
  • 4. Denis Thom Sable & Gravier (?), 1324, montée de la Source, Cantley (Québec)
  • 5. Dépôt de matériaux secs (fermé).
  • ?. Eurovia Québec CSP inc. : exploite une sablière du côté est de la route 307 sans être propriétaire du terrain. D'autres carrières et sablières se trouvent au sud et au nord du secteur.

Compliquons encore les choses. Il existe un certain contentieux entre Construction DJL inc., d'une part, et les citoyens et le conseil de Cantley d'autre part :
« Opposition à la demande d'exploitation d’une carrière par Construction DJL inc. – Le conseil municipal a exprimé son désaccord et son opposition à l’égard de toute décision provinciale autorisant l’ouverture d’une exploitation d’une carrière, tel que demandé par Construction DJL inc. Une copie de la résolution sera transmise au ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) ainsi qu’à toute instance concernée pour considération.» (Site de la Municipalité de Cantley, 8 avril 2014.)

Voir les autres articles dans les Références.

Pourquoi tout ceci ? Pour répondre à des questions qu'on m'a posées.

Références



2. Route 307, face aux migmatites de la photo 1 : site 1 de la photo de Google. Sept. 2015.





dimanche 20 décembre 2015

Sablières de Cantley : état des choses (corrections)


Suite dans le billet du 22 déc. 2015.


1. Migmatites, résultat de l'invasion lit-par-lit d'un gneiss sombre par du granite rosâtre. Sablière de la Montée de la Source, à Cantley (Québec), côté est de la route 307. Photo 19 sept. 2015.

Photos : sauf indication contraire, 19 sept. 2015. 
Les passages entre [crochets] ou rayés : corrections, 22 déc. 2015.


Voici une courte description des sablières de la Montée de la Source, à Cantley, avec références et état d'avancement du dossier (cf. préservation du site : voir section Protection). Par rapport à ce que j'ai envoyé par courriel à l'un des exploitants actuels [d'une carrière du secteur] (Eurovia Québec CSP inc.), ce texte est un peu plus complet, sauf l'absence d'une pièce-jointe, dont l'essentiel est cependant donné à l'Annexe 2.


Sablières et carrières de Cantley, route 307, au nord du chemin St-Andrew

Localisation, propriétaires et exploitant(s)

Sablières et une carrière à Cantley (Québec) : migmatites lit-par-lit et marbre gris sculpté par des torrents sous-glaiciaires. Route 307 (Montée de la Source), au nord du chemin St-Andrew.
SNRC 31G/12
45.590609, -75.786596

Propriétaires et exploitants

Propr. : M. Tremblay et M. Vanesse (Sharpe, 2015) [propr. du terrain du côté ouest de la 307 uniquement ; ancienne carrière Pageau.)
Exploitant (côté ouest) : aucune activité.
Exploitant [et propriétaire] (côté est) : Eurovia Québec CSP inc. et/ou Carrière Cantley Pageau , JDL. Voir photo 5. Accès interdit, sites dangereux.

Autres billets décrivant le site

D'autres textes et d'autres photos dans les billet du 7 nov. 2009 (migmatites du côté est de la 307) et du billet du 11 nov. 2009 (marbres sculptés, côté ouest).

Description générale

Les roches du site considéré, des deux côtés de la 307, appartiennent à la province (géologique) de Grenville et datent de plus d'un milliard d'années. Ce sont les racines d'une ancienne chaîne de montagnes érodée. Les roches ont été polies par les glaciers (roches moutonnées) qui ont disparu il y a environ 12 000 ans. Le sable qui recouvre les formations a été accumulé par un esker, ou cour d'eau qui s'écoulait sous les glaces.



À l'ouest de la 307 : les marbres de Cantley

De ce côté de la roue se trouve un banc de marbre gris. En plus du poli glaciaire, la roche porte les marques sous la forme de cannelures de toutes dimensions de l'érosion par de puissants torrents sous-glaciaires.

Je décris le site (très brièvement) dans mon blogue :



Voir aussi l'«Annexe 2».



À l'est de la 307 : les migmatites de Cantley

Une colline fourni un aperçu exceptionnel sur des affleurements de gneiss et de granite entrelités (migmatites) : le gneiss sombre est envahi lit-par-lit par des feuillets de granite clair (blanc ou orangé). Par endroit, de minces plaques de carbonates recouvrent la roche (photo 4). Ces fragile reliques se sont formées par précipitation des minéraux à la faveur d'une diminution de la pression que subissait l'eau circulant sous le glacier.

Je décris le site (très brièvement) dans mon blogue :





Notoriété

Ces formes d'érosion (cannelures) sont uniques et ont fait l'objet de nombreux articles scientifiques (voir Références). Chaque année, les étudiants en géologie des universités d'Ottawa et Carleton viennent en expédition les examiner. Le site jouit d'une grande réputation, tant locale («les marbres de Cantley») que nationale et davantage (Sharpe et Shaw, 1988, dans le Geological Society of America Bulletin).



Protections

Le site des marbres de Cantley est inscrit dans la liste des Sites géologiques exceptionnels du Québec (SGE ; site sous étude). Des extraits de la demande d'inscription aux SGE que j'ai transmise en 2011 sont disponibles à l'Annexe 2.

La Ville de Cantley, dans son Plan d'urbanisme (Annexe 1) entends protéger et mettre en valeur les sites de chaque côté de la route 307. Elles les destine à la création d'un parc géologique.

Un groupe de personnes a demandé au gouvernement du Québec de placer le site des marbres sculptés sous la protection de la Loi sur les biens culturels (Sharpe, 2015), p. 75).



Utilisation primitive du territoire

La carte topographique du secteur datant de 1952 (Wakefield, Québec, 31G/12, partie ouest, disponible en ligne à Bibliothèque et Archives nationales du Québec) montre, pour le secteur qui nous intéresse (des deux côtés de la route), des collines boisées au milieu des champs. Aucune sablière, gravière ou carrière sur les lieux. Pourtant, le texte de Sharpe (2015, p. 70) indique bien qu'une gravière était exploitée dès 1934 sur le site à l'est de la 307. L'exploitation générale, selon cet auteur, n'a cependant commencé qu'en 1954.

Références

  • [Carte topographique du Canada à l'échelle de 1:50 000] 31 G/12 West Half, Wakefield, 1952 (56), SNRC: 31-G-12-W, no cat. Iris : 0002670330 Lien : http://services.banq.qc.ca/sdx/cep/document.xsp?id=0002670330
  • SHARPE David, 2015 — «The Sculpted Rocks of Cantley», Up the Gatineau!, vol. 41, p. 68-78
  • SHARPE D., PUGIN A., 2007 — Glaciated terrain and erosional features related to a proposed regional unconformity in Eastern Ontario: Field trip Guide Book, Commission géologique du Canada, dossier public 5596, 44 p.
  • SHARPE D.R., SHAW, J., 1988 — «Erosion of bedrock by subglacial meltwater, Cantley, Québec.» The Geological Society of America Bulletin, vol. 101, p. 1011 1020.
  • SHARPE D.R., SHAW, J., 1994 — «Formes d'érosion et sédiments glaciomarins, Cantley.» Dans R. GILBERT (compil.), Guide d'excursions dans le paysage glaciaire et postglaciaire du Sud-Est de l'Ontario et d'une partie du Québec, Commission géologique du Canada, Bulletin 453, arrêt no 16, p. 15-16 (trad.)

ANNEXE 1

Plan d'urbanisme de la Ville de Cantley (2005)

Lien :
http://www.cantley.ca/sites/default/files/docs/plan%20urbanisme%20version%20finale%20aout2005.pdf

J'ai mis quelques passages en gras.

«L’impact visuel [des carrières et sablières] sur le paysage semble le plus décrié, surtout lorsque l’exploitation se fait en bordure d’une route et qu’aucun couvert végétal ne masque l’aire d’exploitation. Ainsi, les sites exploités en bordure des routes achalandées ou des circuits touristiques sont les plus dommageables pour la qualité de nos paysages, particulièrement lorsqu’ils sont visibles sur une grande distance. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’une attention particulière doit être portée aux sites visibles de la montée de la Source. Par contre, la restauration de sites, une fois l’exploitation terminée, peut atténuer grandement les impacts négatifs de certains sites, particulièrement pour les carrières et sablières qui ne présentent pas de déformations importantes par rapport à l’état naturel du terrain environnant.» (p 41.)

«6.4 Valoriser les affleurements et les escarpements rocheux situés à l'ouest et à l’est de la montée de la Source, entre les chemins Holmes et St-Andrew, en y constituant un parc géologique qui permettra la pratique d’activités éducatives et récréatives légères, voire un théâtre en plein-air.
6.5 Favoriser la création d’un circuit récréotouristique de type champêtre à quatre pôles, intégrant : a) l’axe patrimonial du chemin Ste-Élisabeth; b) le parc géologique de la montée de la Source; c) le chemin champêtre du Mont-des-Cascades et le paysage environnant; d) les équipements récréatifs du Mont-Cascades.» (p. 55)


ANNEXE 2

Extraits de la demande d'inscription des marbres de Cantley (côté ouest de la 307) aux Sites géologiques exceptionnels du Québec que j'ai déposée en 2011. Le site est présentement inscrit, mais non classé.

«Les marbres de Cantley. – Formes d’érosion glaciaire créées par l’action puissante de l’eau de fonte sous-glaciaire» (Sharpe et Shaw, 1994) dans un marbre grenvillien (glaciation du Wisconsinien).

Marbre riche en graphite, de couleur blanche à grise, contenant des inclusions résistantes de gneiss et de granite. Il forme des reliefs discrets (roches moutonnées) au milieu d’un dépôt de sable et de gravier, reste d’un cône alluvial subaquatique édifié dans la mer de Champlain. On y a trouvé des fossiles marins : Portlandia arctica, Macoma balthica et Mytilus edulis.

La surface lisse du marbre présente des cannelures créées par les effets d’écoulements d’eau de fonte sous-glaciaire. On remarque, outre des cannelures et des sillons, des marques d’obstacles causées par la présence des inclusions résistantes, des chenaux ou gorges, des coups de gouge ou marques en croissant (formes en S), des crêtes résiduelles et des queues de rats.

Le site, unique dans la région, a fait l’objet de plusieurs études publiées dans divers rapports ou revues spécialisées. En 2005, la Revue canadienne des sciences de la Terre/Canadian Journal of Earth Sciences a utilisé une photo du site en couverture pour les numéros de son volume 42.



2. Sablière de la Montée de la Source, à Cantley (Québec), côté est de la route 307, depuis son extrémité sud. Gneiss sombre et granite clair entremêlés (migmatites). La carrière, non visible, exploite l'escarpement nord de la colline.



3. Même site, vue de la route, visée vers le SE. Photo juillet 2007 (le «1995» est un numéro de fichier). Pour les phots 2 et 3, la partie rouillée au sommet de la colline correspond sans doute à la partie qui affleurait avant l'exploitation du site (1954, voir Sharpe, 2015, p. 70) et le dégagement du roc. Le X : voir photo 1.



4. Concrétion de carbonates plaquée sur le gneiss : ces fragiles reliques ont été formées il y a plus de 12 000 lorsque le relâchement de la pression de l'eau sous le glacier permettait la précipitation des minéraux, dont la calcite. Champ de la photo : env. 30 cm.


5. En face des migmatites du coté est, route 307 (montée de la Source).

vendredi 18 décembre 2015

Sommaire tectonique du sud-est de l'Ontario


1. Gneiss droits horizontaux de la zone de cisaillement de Maberly, Maberley (Ontario), près de la United Church ; 44.837107,-76.538755. Il s'agit de la MSZ (Maberly Shear Zone) des documents reproduits aux fig. 2 et 3. Photo sept. 2013. (Voir ces anciens billets.)


D'autres que moi dressent des tableaux des temps géologiques (voir mon billet du 5 déc. 2015). Par exemple Magnus et Easton (2015).

Leur Sommary of tectonic events [...] of Southeastern Ontario (fig. 2 et 3 ; les photos 1 et 4 sont de moi) déborde des limites de la province et pourrait servir, avec quelques retouches, à décrire l'Outaouais québécois. La géologie se fiche un peu de nos frontières, elle était là avant nous, et entend bien que l'on respecte sa primauté.

Ce Sommaire est extrait d'une série de trois cartes publiées par ces auteurs qui tentent, par leurs travaux, d'entrevoir le Précambrien de l'est de l'Ontario au travers des couches paléozoïques de la plate-forme du Saint-Laurent. Je n'en dis pas plus, ce n'est pas le sujet premier de ce billet, mais ces trois cartes méritent un coup d'œil attentif. J'y reviendrai, mais rien ne vous interdit d'y aller voir par vous-même immédiatement (références à la fin du billet, les cartes sont téléchargeables gratuitement).

Mais, auparavant, vous pouvez vous s'amuser à comparer le Sommaire tectonique du sud-est de l'Ontario de Magnus et Easton avec mon Tableau des temps géologiques (billet du 5 déc. 2015, lien plus haut).

Il ne faut pas trop se scandaliser des différences entre le Tableau et le Sommary. Ces documents n'ont pas été rédigés dans le même esprit et certains événements s'étant déroulé sur plus de cent millions d'années, il subsiste un flou inévitable dans leur démarrage discret et leur arrêt graduel. Rome ne s'est pas faite en un jour et l'océan Atlantique ne s'est pas ouvert non plus en une saison.

Mais bon, pour ceux qui, comme moi, aiment les tableaux et les références, voici un billet un billet à leur goût. Beaucoup de données, peu de blabla.

Je me tais, donc.


2. Tableau de Magnus et Easton (2015). Je n'ai pas reproduit la dernière colonne (les références), ça aurait étiré ce tableau déjà trop long, reportez-vous au document original. Cliquer sur l'image pour l'agrandir.


3. Carte tirée Magnus et Easton (2015) pour situer quelques-unes des formations dont il est question dans leur Sommary.


4. Gabbro leucocrate de la zone de cisaillement de Maberly (cf. fig. 1). Un filon felsique clair ondule dans la masse du gabbro. Photo sept. 2013.


Références

  • Preliminary Map P.3791. Precambrian Geology of Eastern Ontario Interpreted from Aeromagnetic and Compiled Geological Data—Northwest Sheet; by S.J. Magnus and R.M. Easton, scale 1:100 000, colour. $19.00.
  • Preliminary Map P.3792. Precambrian Geology of Eastern Ontario Interpreted from Aeromagnetic and Compiled Geological Data—Northeast Sheet; by S.J. Magnus and R.M. Easton, scale 1:100 000, colour. $19.00.
  • Preliminary Map P.3793. Precambrian Geology of Eastern Ontario Interpreted from Aeromagnetic and Compiled Geological Data—South Sheet; by S.J. Magnus and R.M. Easton, scale 1:100 000, colour. $20.00.

lundi 14 décembre 2015

Boulet, Blaise, Brassens et le Grand Pan



Le croirait-on en lui découvrant une mine si réjouie ? Le Grand Pan est mort. C'est du moins ce que racontent certaines personnes.
Mosaïque de pavement au buste de Pan. Œuvre romaine, période antonine, 138-192 ap. J.-C. Provenance : une villa de Genazzano qui a peut-être appartenu à Marc-Aurèle et Lucius Verus. Wikipedia, photo Marie-Lan Nguyen (2006).

Boulet (BD) et Brassens (chanson) ont trop de talent. Du génie, disons-le. Je les aime tous les deux, même quand Boulet (qui est génial, l'ai-je dit ?) remet (très) gentiment Brassens (qui abonde en génie, je ne l'ai peut-être pas précisé) à sa place.

Mais, se touchant le crâne en criant : «J'ai trouvé !»
La bande au professeur Nimbus est arrivé',
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les dieux du firmament. (Brassens)

(Vous remarquez l'élision du e muet à la fin du mot «arrivée» ? Brassens ne respectait pas à la lettre la règle du e muet qui ne doit normalement pas compter dans un vers. Mais tout ça, c'est une autre histoire. Voir, à ce propos, l'article de Marie Darrieussecq dans Libération.)

Quand on dit que la science tue le merveilleux et la poésie, je proteste. Boulet aussi s'insurge, avec infiniment plus de talent (et de poésie) que moi :

«Jamais mythologie n'avait inventé un Univers si grand. Et ce cosmos est infiniment plus beau, plus profond et plus excitant que n'importe quelle divinité.» (Boulet)

Parce que moi aussi j'ai eu mon télescope quand j'étais jeune. (En fait, une lunette, ce qui est différent, mais sert au même but.)

Par contre, écouter de la musique en regardant le ciel, c'est de l'hérésie, M. Boulet. «Le silence éternel de ces espaces infinis», comme disait Blaise, réclame un peu plus de respect.

Pour en savoir plus

  • Pour la légende du Grand Pan, voir cet article de Philippe Borgeaud dans la Revue de l'histoire des religions, 1983.
  • Pour Brassens, ce site consacré à cet auteur-interprète né à Sète (autrefois Cette).
  • Pour écouter la chanson live sur le Grand Pan qui est mort (dit-on), peut-on se passer de YouTube ? Oui, mais faudrait chercher. 
  • Pour Blaise Pascal et le «silence éternel des espaces infinis», voir ce site.

Je tiens à préciser que, sauf Boulet, personne n'est autorisé à dire du mal de Brassens. C'est pas parce qu'«au pire des minus l'âme [est] accordée», dixit Brassens (je rétablis le e muet en fin de vers dans cette citation modifiée), qu'il faut abuser de ma bonté !



Dessin © Boulet. Si vous pensez qu'il y a erreur, c'est que vous n'avez toujours pas saisi qu'il n'y a ni haut ni bas dans l'Univers, ni centre ni périphérie non plus (mon commentaire).

samedi 5 décembre 2015

Tableau des temps géologiques : Gatineau et ses environs


Refonte du contenu en cours (nov.-déc. 2019). Vérification du contenu et ajout des sources.

Voir aussi le Sommaire tectonique du sud-est de l'Ontario.


Carte tirée de Ressources naturelles Canada. J'y ai ajouté la position de Quyon.


Tableau des temps géologiques : Gatineau et ses environs *

Henri Lessard, avril 2012, rév. mai 2013 et déc. 2015. Corrections et ajustements nombreux en nov. et déc. 2019, recherches systématiques des sources pour les inclure dans le document.

* La « région de Gatineau » correspond dans ce document à la ville de Gatineau et ses environs immédiats, au Québec et en Ontario ; quelques sites plus éloignés sont mentionnés si utile.

J'ai rédigé ce Tableau des temps géologiques : Gatineau et ses environs en 2012. Pour un travail réservé à l'origine à un usage strictement personnel, non destiné à la diffusion, je n'avais pas cru nécessaire de noter les références, sauf exceptions. La plupart de celles qui apparaissent maintenant ont été ajoutées au fur et à mesure que je retouchais le tableau mis en ligne.

J'invite ceux qui voudraient un aperçu plus étoffé de l'histoire de la géologie locale à consulter le billet « Géo-chronologie de l'Outaouais ».

Dans son état primitif, ce tableau se présentait sous forme d'une feuiile Excel en plusieurs colonnes. L'emboîtement des éons, ères, périodes et époques s'y distinguait facilement. Ici, adapté aux possibilités du blogue, ces différentes divisons et subdivisions se voient superposées en une seule colonne. Le tableau se réduit donc à une simple liste chronologique. J'espère que la hiérarchie des titres permettra de s'y retrouver.

Par souci de cohérence, la chronologie de la déglaciation et du début de l'Holocène en passant par l'épisode de la mer de Champlain et de l'établissement du proto-Outaouais suit essentiellement les données de Fulton et Richard (1987, étude 86-23) et de Gilbert (1994, bull. 453), établies à partir de dates C14 non calibrées. L'utilisation que j'ai fait de ces sources n'engage que moi. Une chronologie intégrant des dates, calibrées ou non, fournies par des publications plus récentes exigerait trop d'interprétations hasardeuses de ma part.

Quelques acronymes : Ga : milliard d'années ; GOB : graben d'Ottawa-Bonnechère ; GS : graben du Saguenay ; Ma : million d'années : PFSL : plate-forme du Saint-Laurent ; RSL : rift du Saint-Laurent.

    Voir le site de la Commission internationale de Stratigraphie.



    PHANÉROZOÏQUE (éon). De nos jours - 541 Ma 

    Cénozoïque (ère). De nos jours - 66 Ma

    • Dans 1500 ou 50 000 ans, selon les sources : fin de l'actuel interglaciaire et début de la prochaine glaciation. (Voir le billet du 15 janv. 2016.)

    Quaternaire (période). 0 - 2,58 Ma

    « Anthropocène* » (époque)

    * L'Anthropocène n'est pas officiellement reconnue comme une période ou une époque et le terme n'a encore qu'un usage informel. 

    • De nos jours. Le relèvement isostatique de la région de Gatineau reste de 4 mm par an ; de 3 mm dans l'Est ontarien. (Selon Gilbert, 1994). Le champ local des contraintes est horizontal - NE-SO (failles inverses, pop-ups), conforme à celui du NE de l'Amérique du Nord.
    • 2020/05/09. Séisme de Maniwaki (Grand-Remous), QC (M4,2).
    • 2013/05/17. Séisme de Shawville, QC (M5,2) ; aucun dégât.
    • 2010/06/23. Séisme de Val-des-Bois, QC (M5,0) ; dégâts légers (église de la Visitation, Gracefield), glissements de terrain à Mulgrave-et-Derry, Notre-Dame-de-la-Salette, etc.
    • 2008/04/13. Avis d'évacuation de six maisons, rue Lafrance (Gatineau), en raison de la menace d'un glissement de terrain (talus dans l'argile à Leda). 
    • 2008/04/29. Glissement de terrain (argile à Leda) ; ravin du ruisseau Breckenridge, QC. (Dans Russell et al., 2011)
    • 2000/01/01. Séisme, Témiscamingue (M5,2). (Compil. Rimando et Benn, 2005)
    • 1993/06/20. Glissement de terrain de Lemieux (ON), sur la Nation-Sud (argile à Leda).
    • 1990/10/19. Séisme de Mont-Laurier, QC (M5,0).
    • 1989-1991. Évacuation et abandon du village de Lemieux (ON) en raison des risques de glissements de terrain (argile à Leda). (Référence ?) Voir 93/06/20. 
    • 1983/10/11. Séisme de North Gower (sud d'Ottawa), (M4,1). (Compil. Rimando et Benn, 2005)
    • 1982/08/13. Séisme, Témiscamingue (M4,3). (Compil. Rimando et Benn, 2005)
    • 1973/05/08. Glissement de terrain dans l'argile à Leda causé par les travaux de la route 5, Chelsea (QC).
    • 1971/05/16. Glissement de terrain (argile à Leda) à Lemieux (ON), sur la Nation-Sud, 12 jours après celui de Saint-Jean-Vianney (QC) qui avait fait 31 morts.
    • 1971/04/05-13. Glissement de terrain (talus argile à Leda), rue Le Coteau, à Gatineau.
    • 1963/04/?? Glissement de terrain (argile à Leda) ; ravin du ruisseau Breckenridge, QC. (Dans Russell et al., 2011)
    • 1957/04/?? Éboulement dans l'escarpement d'Eardley, env. 900 m au NO du belvedère Champlain ; date incertaine (1956 ou 1957). (Hogarth, 1998 ; billet du 6 févr. 2014)
    • 1944/09/05. Séisme de Cornwall-Massena, ON (M5,6). (Compil. Rimando et Benn, 2005)
    • 1935/11/01. Séisme, Témiscamingue (M6,2). (Compil. Rimando et Benn, 2005)
    • 1928. Crue printanière majeure, inondations. (Voir le billet du 19 avril 2018.)
    • 1914/02/10. Séisme, nord de Buckingham, QC (M5,5).
    • 1908/04/26. Glissement de terrain de Notre-Dame-de-la-Salette, sur la Lièvre, QC (argile à Leda) ; 34 morts (33 selon certaines sources). (Ells, 1908)
    • 1903/10/11. Glissement de terrain de Poupore, sur la Lièvre, QC (argile à Leda) ; aucune victime. (Ells, 1908)
    • 1895. Glissement de terrain (argile à Leda) près de Lemieux, sur la Nation-Sud (ON).
    • 1861/07/12. Séisme, Ottawa, intensité de VII, échelle de Mercalli modifiée. (Compil. Rimando et Benn, 2005)
    • 1830 +/- 150 ans (120 BP +/- 150 ans) ; âge minimal. Glissement de terrain (argile à Leda), rue Jumonville, Hull (Gatineau). (Dans Brooks et al., 2013)
    • 1732/09/16. Séisme de Montréal (pour réf.), M5,8. (Compil. Rimando et Benn, 2005)

    Holocène (époque). De nos jours - 11 700 ans

    • Paléoséismes et glissements de terrain préhistoriques dans l'argile à Leda le long des talus des paléochenaux abandonnés de la rivière des Outaouais ou dans la plaine marine qu'ils incisent et « Seismically disturbed terrains » dans la plaine inondable et les rives abandonnées de l'Outaouais. (Dans Aylsworth et al., 2000 ; ---- et Lawrence, 2003 ; Brooks et al., 2013), (Voir carte au début du billet.)
    • 1020 ans cal. BP. Vallée de la Quyon, ravin du ruisseau Breckenridge, Luskville (QC) ; Beacon Hill (Ottawa) : glissements de terrain causés par un séisme de M6,1. Le long de la Quyon, cicatrice de 12,8 km x 4,8 km, profonde de 18 à 45 m : 600 millions de m3. (The Landslide Blog, 18 sept. 2013)
    • 4550 ans BP (5115 cal. BP). Glissements de terrain ; talus des paléochenaux abandonnés de l'Outaouais à l'est d'Ottawa (ON et QC) causés par un séisme de +M6,2. Quinze cicatrices repertoriées.
    • 5800 ans BP. Glissement de terrain, Verner, 3 km à l'ouest de Quyon (QC). 
    • 6200 ans BP. Glissement de terrain, Angers (est de Gatineau).
    • 7060 ans BP-7530 ans BP. « Seismically disturbed terrains » ; Lefaivre, Treadwell et Wendover (ON) ; Petite et Grande Presqu'Île (QC) dans le chenal de l'Outaouais (« flat erosional plain adjacent to the Ottawa River ») : effets d'un séisme de M6,5 sur l'argile à Leda contenue dans des bassins rocheux profonds. Surface totale affectée de plus de 70 km2. (Aylsworth et Lawrence, 2003)
    • ~ 9.1 ka cal BP. Séisme de M7,3 ou plus révélé par des glissements de terrains dans des lacs du Québec occidental et de l’Ontario nord-oriental (au N du lac Témiscamingue), compris dans une série de 11 séismes de M5 ou plus entre 9,4 et 8,95 ka cal BP résultants du rebond de la croûte terrestre tôt après la déglaciation. (Brooks, 2020)

      • 4,7 ka BP. Le bassin de l'Outaouais est réduit à ses proportions actuelles. (Fulton et Richard, 1987 ; Gilbert, 1994)
      • 5,5 ka BP. La vallée de l'Outaouais est coupée des Grands Lacs par la fermeture du chenal de North Bay. (Fulton et Richard, 1987, et Gilbert, 1994)
      • 6,0 ka BP. Le relèvement isostatique est réduit à 10 mm par an (Est ontarien)(Gilbert, 1994)
      • 6,0 ka BP - 5,0 ka BP. Remplissage des cavernes karstiques de Kingsmere, parc de la Gatineau (escarpement d'Eardley).
      • 8 ka BP. Le relèvement isostatique du continent libéré des glaces atteint 20 mm par an (Est de l'Ontario). (Gilbert, 1994) Le lac Barlow-Ojibway se draine désormais dans la baie d'Hudson plutôt que dans la vallée de l'Outaouais. (Fulton et Richard, 1987) Le proto-Outaouais abandonne le chenal dans lequel se développeront les tourbières Mer Bleue et d'Alfred, à l'est d'Ottawa. (Gilbert, 1994)
      • 8,4 ka BP. Caverne Laflèche ; un flot de boue apporte du matériel fluvioglaciaire extérieur dans la caverne. (J. Schroeder, 2004)
      • 8,7 ka BP. La mer de Champlain retirée jusqu'à Montréal. (Gilbert, 1994)
      • 9,5 ka BP - 8 ka BP. Les eaux du lac Barlow-Ojibway (Nord, ON et QC) entrent dans la haute vallée de l'Outaouais ; elles s'ajoutent à celles du lac Agassiz qui accèdent à nouveau aux Grands Lacs. Le débit du proto-Outaouais, avec lequel communiquent les Grands Lacs via le chenal de North Bay, atteint des pointes 200 fois supérieures à celles de la rivière actuelle (Gilbert, 1994). Le relèvement isostatique chasse la mer de Champlain vers l'est ; la rivière développe un système complexe de chenaux dans les dépôts émergeant d'argile marine et y découpe des terrasses emboîtées selon la décroissance de son niveau. (Selon Fulton et Richard, 1987, et Gilbert, 1994)
      • 10 000 ans BP. Début de l'actuel interglaciaire.
      • 11 ka BP - 10 ka BP (12,9 cal. ka BP - 11,4 ka cal. ka BP) : Dryas récent. Refroidissement, pause et nouvelles avances du front glaciaire : moraine de Saint-Narcisse. (Daigneault et Occhietti, 2006)
      • 11,2 ka BP. La mer de Champlain à son maximum d'extension.
      • 11,4 ka BP - 10 ka BP. Les eaux des proto-Grands lacs sont gonflées par celles du lac glaciaire Agassiz (Ouest). Les Grands Lacs alimentent à leur tour la vallée de l'Outaouais (ceci sans interruption jusqu'à 5,5 ka BP) via les exutoires des rivières Barron et Petawawa puis de North Bay (lac Nipissing actuel). (Selon Fulton et Richard, 1987, et Gilbert, 1994) 

      Pléistocène (époque). 11 700 ans - 2,58 Ma

      • 12,2 ka BP. La région d'Ottawa, déglacée, est envahie par les eaux salées de la mer de Champlain qui remplacent les eaux douces du lac Candona. Sédimentation d'argile à Leda sur le plancher de la mer. (Selon Fulton et Richard, 1987)
      • Pré-Champlain. La caverne Laflèche est envahie par les eaux d'un lac glaciaire (lac Rideau de Naldrett ; 1988) qui aurait précédé la mer de Champlain ; auparavant, les eaux sous-glaciaires l'ont désengorgée de ses dépôts glaciaires. (J. Schroeder, 2004)
      • 25 ka BP. Création de la caverne Laflèche (nord de Gatineau) ; dissolution du marbre par l'eau de fonte glaciaire le long de joints et de failles. Obstruction de la caverne par des débris glaciaires. (J. Schroeder, 2004)
      • Non daté. Ottawa River Caves : réseau de cavernes immergées long de 10 km sous le lit de la rivière des Outaouais creusées par les eaux sous-glaciaires dans le calcaire ordovicien, près de l'Île aux Allumettes. (J. Schroeder, 2004) Caverne Cardinal (Ottawa). 
      • 25 ka BP - 18 ka BP. L'inlandsis laurentien atteint son extension maximale ; l'enfoncement isostatique de la vallée de l'Outaouais sous le poids de la glace est de 180 à 230 m. Événement de l'Algonquin : crue sous-glaciaire responsable des formes d'érosion dans le marbre à Cantley (QC), dans le calcaire à Gatineau (« marmite des Allumettières »), et d'autres, plus au sud, jusqu'à Kingston (ON). (Selon Gilbert, 1994 et ce blogue, 2009 - voir liens ci-haut.)
      • 100 ka BP - 10 ka BP. Glaciation du Wisconsinien, la dernière du Quaternaire, la seule dont subsiste des traces dans l'Outaouais.
      • 2,58 Ma. Début des glaciations du Quaternaire.

      Néogène (période). 2,58 Ma - 23 Ma

      Pliocène (époque)

      • Climat d'abord chaud, tendance ensuite au refroidissement avec brefs épisodes de réchauffement ; météorisation, érosion et pénéplanation.

      Miocène (époque)

      Oligocène (époque)

      Paléogène (période). 23 Ma - 66 Ma

      Éocène (époque)

      • 48 Ma. Azolla Event ; tendance au refroidissement.

      Paléocène (époque)

      • 58 Ma. Paleocene-Eocene Thermal Maximum (PETM).

      Mésozoïque (ère). 66 Ma - 252 Ma

      Crétacé (période). 66 Ma - 145 Ma

      • 140 Ma - 118 Ma. Montérégiennes, intrusions alcalines liées au passage du continent au dessus du Great Meteor Hot Spot ; dans le GOB, vers 110 Ma, dykes d'une carbonatite dans le calcaire ordovicien (Ottawa, carrière Blackburn) (Hogarth et al., 1988) ; soulèvement du continent et érosion.
      • 230 Ma - 120 Ma. Rupture de la Pangée et ouverture de l'Atlantique (Hocq, 1994) : réactivation du GOB. 

      Jurassique (période). 145 Ma - 201 Ma

      • 145 Ma (tardi-jurassique - début Crétacé). Dans le GOB et le socle ; hydrothermalisme (veines de carbonate-barite-sphalérite NO-SE) en réponse au rifting du NE de l'Amérique du Nord et de la réactivation du GOB et RSL. (Carignan et al., 1997) 
      • 150 Ma. Kimberlites du lac Témiscamingue, QC et ON, liées au Great Meteor Hot Spot.
      • 176 Ma. Dykes de lamprophyre et de kimberlite de Picton, ON.

      Trias (période). 201 Ma - 252 Ma

      Paléozoïque (ère). 252 Ma - 541 Ma

      Permien (période). 252 Ma - 299 Ma

      • 300 Ma - 250 Ma. Orogenèse alléghanienne (Appalaches) : formation du supercontinent de la Pangée. (Hocq, 1994)

      Carbonifère (période). 299 Ma - 359 Ma

      • Sédimentation et érosion. Le Québec est soumis à un régime d’érosion depuis la fin du Dévonien (Globenski, 1987). Épaisseur des roches sédimentaires déposées après l'Ordovicien jusqu'au Dévonien : 5,6 km - 7,5 km ; au Crétacé, épaisseur réduite à 2 km (profondeur de la mise en place des Montérégiennes). (Héroux et Bertand, 1991, dans L. Bouvier, 2013)

      Dévonien (période). 359 Ma - 419 Ma

      • 400 Ma - 360 Ma. Orogenèse acadienne (Appalaches). (Hocq, 1994)

      Silurien (période). 419 Ma - 444 Ma

      • 480 Ma - 430 Ma. Orogenèse taconienne (Appalaches) (Hocq, 1994) ; réactivation du GOB. Fermeture de l'océan Iapetus à la fin du Silurien.

      Sédiments de la plate-forme du Saint-Laurent (Cambro-Ordovicien) (Selon Williams et al., 1992) :

      Ordovicien (période). 444 Ma - 485 Ma

      Ordovic. supérieur. 444 Ma - 458 Ma

      • Formation de Queenston : siltstone, shale.
      • Formation de Carlsbad : shale, siltstone, calcaire.
      • Formation de Billings : shale.
      • Formation de Lindsay : calcaire, shale (Groupe d'Ottawa ; Ordovic. sup./moyen).

      Ordovic. moyen. 458 Ma - 470 Ma

      • Formation de Verulam : calcaire (Groupe d'Ottawa).
      • Formation de Bobcaygeon : calcaire (Groupe d'Ottawa).
      • Formation de Gull River : calcaire, dolomie, grès. (Stromatolites du pont Champlain, Gatineau, QC.) (Groupe d'Ottawa).
      • Formation de Shadow Lake : dolomie (Groupe d'Ottawa).
      • Formation de Rockcliffe : grès, calcaire, dolomie.

      Ordovic. inférieur. 470 Ma - 485 Ma

      Cambrien (période). 485 Ma - 541 Ma

      • Formation de Covey Hill : conglomérat, grès (absente dans la région ; Groupe de Potsdam).
      • 530 Ma. Magmatisme dans le GOB : stock de Chatham-Grenville, QC. (Montréal à la latitude 16° S)

      PROTÉROZOÏQUE (éon). 541 Ma - 2,5 Ga

      Néoprotérozoïque (ère). 541 Ma - 1 Ga

      • 590 Ma. Dykes de diabase E-O de l'essaim de Grenville parallèles au GOB, aulacogène du rift du Saint-Laurent (RSL). Note. — L'aspect actuel du GOB (escarpement d'Eardley, par ex.) est le résultat de réactivations épisodiques survenues jusqu'au Mésozoïque.
      • 590 Ma. Dykes de diabase E-O de Sainte-Sophie (QC ; 50 km au NO de Montréal), apparentés à l'essaim de Grenville. 
      • 550 Ma +/- 100 Ma. Cratère d'Holleford, au N de Kingston (ON), large de 2,4 km ; dans le socle (Bouclier canadien) et recouvert de sédiments de la PFSL. (Voir le billet du 16 octobre 2013.)
      • 625 Ma - 555 Ma. Ouverture de l'océan Iapetus par rifting, rupture du supercontinent Rodinia : la Laurentia se sépare de l'Amazonia. Formation du RSL. (Selon Hocq, 1994)
      • 1000 Ma - 590 Ma. Pénéplanation du continent. 
      • Pour référence, autres activités magmatiques dans le RSL et les grabens associés (GOB et graben du Saguenay (GS)) : 
        580 Ma. Complexes alcalins-carbonatites, lac Nipissing (GOB), ON. 
        575 Ma. Faisceau de dykes de diabase de Rideau (NE-SO), ON et New York.
        560 Ma. Intrusions alcalines-carbonatites de Saint-Honoré et de Crevier (GS), QC.  
        555 Ma. Gabbro-anorthosite de Sept-Îles (RSL), QC.
        555 Ma. Volcanisme alcalin de la formation Tibbit Hills, zone d'Humber, Appalaches, QC.

      Mésoprotérozoïque (ère). 1 Ga - 1,6 Ga

      • 1450 Ma - 1000 Ma. Orogenèse du Grenville.
      • Failles NO-SE - ONO-ESE dans le socle, précurseurs du GOB. (Référence ?)
      • Sédimentation, volcanisme, plutonisme, métamorphisme, rifting et accrétion. Constitution du supercontinent Rodinia (Laurentia, Amazonia, etc.)

      Quelques dates pour Gatineau et ses environs (les * indiquent des extrapolations à partir de régions extérieures proches) :

      • 1015 Ma - 998. Skarn de la mine Yates, Otter Lake, QC.
      • 1020 Ma - 980 Ma. Fénites-carbonatites de Chelsea, QC.
      • 1025 Ma. Fénite du Lac-à-la-Perdrix, QC.
      • 1050 Ma. Syénite d'Onslow, QC.
      • 1060 Ma. Suite volcanique et plutonique potassique de Robitaille (Buckingham - L'Ange-Gardien, QC). 
      • 1160 Ma. Faisceau de dykes (NO-SE) de diabase de Kingston, ON.
      • 1160 Ma - 1190 Ma. Suite de Chevreuil (syénite-diorite de Wakefield, QC)*.
      • 1200 Ma. Métamorphisme régional*.
      • 1230 Ma. Gabbro des Chenaux.
      • 1450 Ma - 1300 Ma. Terrane de Frontenac (ON) - Mont-Laurier (QC) : sédimentation carbonatée et siliclastique ; magmatisme et volcanisme d'arc continental ou d'arrière-arc (gneiss de Bondy, de Lacoste et du Mont-Tremblant).


      Références

      • J.M. Aylsworth, D.E. Lawrence and J. Guertin. « Did two massive earthquakes in the Holocene induce widespread landsliding and near-surface deformation in part of the Ottawa Valley, Canada? » Geology, 2000, 28:903-906.
      • Aylsworth, J.M. and Lawrence, D.E. (2003) « Earthquake-induced landsliding east of Ottawa: a contribution to the Ottawa Valley Landslide Project. » In: Geohazards 2003, Proceedings of the 3rd Canadian Conference on Geotechnique and Natural Hazards, June 9 and 10, Edmonton, Alberta, Canada, p. 77-84.
      • Bouvier, Laura (2013). « Exhumation et érosion mésozoïque des roches grenvilliennes bordant le rift St-Laurent, régions de Québec et de Charlevoix : mise en évidence par datation (U-Th-Sm)/He sur apatite » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de la Terre.
      • Brooks, G R , « Evidence of a strong paleoearthquake in ~9.1 ka cal BP interpreted from mass transport deposits, western Quebec-northeastern Ontario, Canada. » Quaternary Science Reviews, vol. 234, 106250, 2020 p. 1-16, https://doi.org/10.1016/j.quascirev.2020.106250
      • Brooks, G.R., Medioli, B.E., Aylsworth, J.M., and Lawrence, D.E., 2013. A compilation of radiocarbon dates relating to the age of sensitive clay landslides in the Ottawa Valley, Ontario-Québec; Geological Survey of Canada, Open File 7432, 62 p. doi:10.4095/292913.
      • J. Carignan, C. Gariépy, C. Hillaire-Marcel, « Hydrothermal fluids during Mesozoic reactivation of the St. Lawrence rift system, Canada: C, O, Sr and Pb isotopic characterization. » Chemical Geology, vol. 137, nos 1–2, 1997, p.1-21.
      • Daigneault, R.-A. & Occhietti, S. (2006). « Les moraines du massif Algonquin, Ontario, au début du Dryas récent, et corrélation avec la Moraine de Saint-Narcisse. » Géographie physique et Quaternaire, 60 (2), 103–118. https://doi.org/10.7202/016823ar
      • Ells, R. W. Rapport sur l’éboulement de Notre-Dame-de-la-Salette, Ottawa, S. E. Dawson, 1908, p. 3-6.
      • Globensky, Y., Géologie des Basses-Terres du Saint-Laurent, MERQ, MM 85-02, 1987, 70 pages, avec la carte 1999 (1/250 000)
      • Hocq, M, coord., Géologie du Québec, Min. de l'Énergie et des Ressources du Québec, MM 94-01, 1994, 166 pages.
      • Donald Hogarth, «Rumblings in the Park: An explosion and related rock slide near Champlain Lookout, a billion years apart.», Trail & Landscape (The Ottawa Field Naturalist’s Club), April-June 1998.
      • Hogarth, D.D., Rushforth, P., McCorkell, R.H. - 1988. « The Blackburn carbonatites, near Ottawa, Ontario: dykes with fluidized emplacement. » Canadian Mineralogist, v. 26, p. 377-390.
      • Russell, H.A.J., Brooks, G.R., and Cummings, D.I. (ed.), 2011. Deglacial history of the Champlain Sea basin and implications for urbanization; Joint annual meeting GAC-MAC-SEG-SGA, Ottawa, Ontario, May 25–27, 2011; Fieldtrip guidebook; Geological Survey of Canada, Open File 6947, 96 p. doi:10.4095/289555
      • Jacques Schroeder, « Les cavernes : un patrimoine gravé dans le temps », in : G. Prichonnet et M.A. Bouchard, Actes du premier colloque du Patrimoine géologique du Québec, Montréal, 8-9 sept. 2000, MRNQ, MB 2004-05, 2004, p. 77-84.
      • Williams, D.A., Telford, P.G. et al., Canadian Paleontology Conference Field Trip Guidebook No. 2 : Cambrian-Ordovician Geology Of The Ottawa Region, CPC-II Ottawa '92, Canadian Museum of Nature, 1992, 51 pages.
      • Périodes d'activation du GOB (sujet inépuisable), voir : Rolly E. Rimando, Keith Benn -- 2005. « Evolution of faulting and paleo-stress field within the Ottawa graben, Canada. » Journal of Geodynamics, 2005, 39:337–360.

      mardi 1 décembre 2015

      Marbre et mise en plis


      Pour faire plaisir à qui de droit, voici quelques inclusions tenaces qu'un peu de patience nous permettra de découvrir au fur et à mesure que l'érosion grignotera le marbre soluble qui les contient. Quelques millénaires devraient suffire.

      Voir le billet du 28 oct. 2015 et suivre les liens pour en savoir plus.

      Voir également le billet du 8 nov. 2015 sur le site du pont de pierre du Lac-des-Trente-et-Un-Milles où j'ai pris ces photos le 7 nov. 2015.



      1a. Inclusion résistante dans un marbre poli par l'eau courante.



      1b. Coupe des replis.



      2a. Lits silicatés verts dans le marbre blanchâtre. Le marbre s'est introduit entre les lits (à droite).



      2b. Même inclusion, vue par l'extrémité : un W style bubble gum.



      3. Le chiffonnage de mes inclusions sont moins élaborés que celui des quelques échantillons remontés du fond d'un lac des Laurentides par Jean-Louis Courteau (voir aussi le premier des liens plus haut). Il y a quand même similitude dans le style de mise en plis : des M et des W. Lorsque l'eau attaque le marbre au fond d'un lac, en l'absence de vagues et à l'abri des aléas de la vie à l'air libre, les inclusions ne se brisent pas au fur et à mesure que l'érosion les dégage. Photo © Jean-Louis Courteau.




      4. Nodule silicaté résistant faisant saillie à la surface du marbre.

      jeudi 19 novembre 2015

      Ruisseau de la Brasserie : recyclage d'anciennes structures


      Ce texte a une suite : voir billet du 11 février 2019.


      1. Élégante courbe d'un lacet d'herbes dans le ruisseau de la Brasserie, à Gatineau. Nous sommes tout près de l'extrémité ouest de la structure soulignée par une ligne blanche sur la photo 2a. (La photo ne le laisse pas bien voir, mais il y a une dénivellation de plus de 3 m entre le premier plan et la rive.)  Photo 10 nov. 2015.


      Résumé

      Recyclage par la végétation d'anciennes installations industrielles et de résidus d'un ancien moulin à scie.
      Localisation
      Parc Jacques-Cartier et ruisseau de la Brasserie, Gatineau (Québec).
      31G/05 ; 45.441435, -75.711673
      Autres billets reliés au sujet


      Au parc Jacques-Cartier, à l'embouchure du ruisseau de la Brasserie, près de l'Outaouais où il se jette, des arbres poussent sur plus de 2 m de copeaux de bois accumulés par la Gilmour Hughson Lumber Co. entre 1873 et 1930 (Davidson, 1998 ; voir billet du 10 nov. 2015, lien dans «Autres billets», plus haut). Ils y étalent leurs racines au péril de leur vie, d'ailleurs. Les copeaux sont peu à peu emportés par les crues du ruisseau et le tapis, littéralement, se dérobe sous leurs racines (photo 5).

      Dans le ruisseau de la Brasserie lui-même, d'anciennes digues ou jetées sont repérables par la végétation qui les a envahie (photo 3). Une élégante courbe dans le tracé de la jetée existe toujours (photo 1) tandis qu'un pontillé d'arbres morts permet de reconstituer son tracé ailleurs (photo 4).

      Le naturel revient au galop. Métaphore risquée quand on parle d'arbres et d'herbages : oncques ne vit-on végétal mener grand tintamarre de sabots pour s'annoncer...



      2a. Partie nord de l'Île-de-Hull en 1925. Carrière (U5) à l'ouest, cours à bois à l'est et au nord. Ressources naturelles Canada, Photothèque nationale de l'air, photo HA67, no 60, 4 nov. 1925 (détail).
      Légende (par commodité, j'utilise les codes des cartes que j'ai confectionnées pour le blogue et remises périodiquement à jour. Voir les liens ai début du billet.)
      En haut : ruisseau de la Brasserie ; Ligne blanche : jetée ou digue ; IN : site de l'Imprimerie nationale, construite en 1949-1956 ; SC : boulevard Sacré-Cœur ; U5 : ancienne carrière.



      2b. La même photo sans annotation.


      3. La situation actuelle. La digue ou jetée s'est parée de vert. À l'ouest, viaducs de l'autoroute 50 ; à l'est, ponts du boul. Fournier ; au sud, l'autoroute 50 (autoroute de la Gatineau). Photo © Google.



      4. Le ruisseau, vu de la rive nord, à l'ouest du pont du boul. Fournier (voir photo 3). À l'endroit de la jetée, il n'émerge plus qu'un arbre mort. Photo 11 nov. 2015.



      5. Arbre poussant sur un tapis de copeaux laissés par la Gilmour Hughson Lumber Co. entre 1873 et 1930. Photo 10 nov. 2015. Voir le billet du 10 nov 2015, lien plus haut.



      6. Pont du boulevard Fournier, près de l'embouchure du ruisseau dans l'Outaouais. Même les castors arrivent en ville. Leur barrage explique peut-être l'ennoyage des jetées et les arbres morts, en amont. (Le tapis de copeaux (photo 5) est en aval du barrage des castors, à l'est de la zone couverte par les photos 2 et 3. Ces braves rongeurs sont donc innocentés de l'accusation d'avoir accéléré, par élévation du niveau du ruisseau, l'érosion du tapis de copeaux où poussent les arbres.) Photo 11 nov. 2015.


      Ajout (28 janv. 2016)

      Cette carte topographique est la seule à montrer un ruisseau de la Brasserie réduit à un mince couloir rectiligne dans sa section nord. Habituellement, la rive droite du ruisseau à cet endroit est irrégulière et creusée de larges baies. Comparez les contours du ruisseau à cet endroit avec les digues visibles sur la photo 2. Les digues ne figurent pas sur la carte ; on remarque toutefois un quai (?) avancé dans l'embouchure du ruisseau (quai qui n'existe plus) et un segment de digue à droite.

      L'Île-de-Hull en 1935.
      Carte topographique (détail), «Original survey 1923. Revised 1935», 1/63 360, courbes de niveau en pieds. (Photo à main levée, distorsions possibles.)