dimanche 27 août 2017

Ruisselets perdus dans l'Île-de-Hull : du nouveau







Carte 1. - Île-de-Hull, 1918. Deux ruisselets se jettent dans dans une baie du ruisseau de la Brasserie (Brewery Creek), au nord de l'île. L'un s'écoule à partir du lac Flora, au centre de l'île ; l'autre dans l'angle NE de celle-ci. La courbe de niveau des 150 pieds (46 m) s'évase près de leur embouchure, comme il est normal dans ce genre de configuration.
Carte topographique, échelle de 1/63 360, 31-G-05, Ottawa (détail). Publiée en 1918. (« Department of Militia and Defence 1908. Reprinted with corrections 1918. Surveyed in 1906. ») Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Cote : G 3400 s63 C37 31-G-05 1918 CAR. Numéro catalogue Iris : 0002684558. http://services.banq.qc.ca/sdx/cep/document.xsp?id=0002684558


J'ai parlé dans ce blogue du couple de ruisselets qui se jetaient autrefois – ou qui se seraient jetés, toute la question est là ! – dans le ruisseau de la Brasserie, au nord de l'Île-de-Hull. L'existence de ces deux cours d'eau n'est pas tout à fait avérée. Même si j'entretiens un fort parti pris en faveur de leur réalité, il demeure des sceptiques. Mon hypothèse initiale reposait sur une carte publiée en 1915 par la (très sérieuse) Commission géologique du Canada (Jonhston, 1915 ; carte 2). Or, une seconde carte topographique du début  du XXe s. vient conforter l'hypothèse de leur existence (carte 1). Les ruisselets y apparaissent clairement et sans équivoque.

Billets du blogue reliés au même sujet
1er nov. 2015 , « Ruisselet perdu et retrouvé »
7 nov. 2015, « Île-de-Hull : ruisseaux et coïncidences »
1er juin 2017, « Le canal de drainage du lac flora à Hull QC »


Ces ruisselets ont existé, la preuve, ils ont incisé le terrain ! Les courbes de niveau, sur la rive du ruisseau de la Brasserie, forment en effet des échancrures à leur embouchure, ainsi qu'il est normal dans ce genre de situation (cartes 1 et 2).

Les cartes 1 et 2 sont basées sur des levées du Department of Militia and Defence. Qu'elles concordent entre elles n'est donc pas étonnant. Il serait étonnant par contre que deux cartes émises par des organismes officiels contiennent une erreur aussi grosse que celle de faire figurer des ruisselets fictifs dans un territoire urbain habité depuis plus de cent ans. En pleine brousse, loin des zones peuplées, une telle bévue serait pardonnable, mais à un peu plus d'un km du Parlement...

Dans mon billet du 7 nov. 2015, je soulignais le fait que les canaux et canalisations actuels servant à l'évacuation des eaux de pluies s'ajustent parfaitement aux tracés des ruisselets, comme si les ingénieurs avaient prolongé la ligne d'écoulement des eaux vers le ruisseau de la Brasserie (carte 3). Est-ce que les deux ruisselets coulent encore, sous terre, canalisé, cachés à nos yeux ? Ils semblent avoir disparu du paysage dès les années 1920.






Carte 2 Johnston (1915). - On voit les deux ruisselets déjà représentés dans la carte 1 se jeter dans le ruisseau de la Brasserie. Carte « Based on a map published by the Department of Militia and Defence », comme la première.
W.A. Johnston, 1915 – Ottawa, Carleton and Ottawa Counties, Ontario and Quebec. Commission géologique du Canada, Carte géologique polychrome 1662, 1 feuille (1/63 360), doi:10.4095/107538






Carte 3. - Île-de-Hull (Gatineau, Québec)
Fond de la carte : Atlas du Canada ; annotations et graphisme : Henri Lessard, 2013-2015.
Légende partielle (version complète dans le billet du 7 nov. 2015.)
Ruisseau de la Brasserie : à l'ouest et au nord de l'Île-de-Hull ;
Rivière des Outaouais : au sud et à l'est de l'Île-de-Hull ;
X : système actuel de fossés et de canalisations ;
X' : cours d'eau intermittent, fossé (Québec, 1984, Atlas de la Ville de Gatineau) ;
4c : ancienne baie visible sur les cartes 1 et 2 ;
4d et 4d' (en bleu) : anciens ruisselets (voir cartes 1 et 2) ;
5b : ancien lac Minnow (schématique), ou lac aux Vairons (parc Ste-Bernadette actuel) ;
5c : ancien lac Flora (schématique), aujourd'hui parc Fontaine ;
Cercle blanc : canalisation déversant l'eau ; cercle noir : canalisation recueillant l'eau.

vendredi 25 août 2017

L'histoire qui s'efface


« L'histoire qui s'efface », article de Patrick Duquette sur les vols de plaques commémoratives dans la région (Le Droit, 24 août 2017) :


« Les gens l'ignorent, mais Champlain a sans doute marché à l'endroit où tu te trouves, insiste Michel Prévost [président de la Société d'histoire de l'Outaouais]. Et on ne peut pas blâmer les touristes, les cyclistes et les piétons qui passent dans le secteur de l'ignorer. Comment veux-tu qu'ils le sachent si on enlève toutes les plaques ? »

Que dire de plus ? S'il faut expliquer aux gens qu'il y a des choses qui ne se font pas... 

(Une petite erreur dans l'article : les deux pagaies de bronze du monument aux Voyageur ne sont pas disparues au début du mois d'août, comme il est suggéré. J'ai signalé leur disparition le 13 juillet dernier à la CCN - qui ne m'a pas répondu. Peut-être est-elle un peu déboussolée ? En consultant la carte des pistes cyclables publiée par la CCN, je constate à l'instant que le parc Brébeuf, où s'élève le monument au père Brébeuf, a été englobé dans le parc Moussette, qui se trouve immédiatement à l'ouest, tandis qu'un nouveau parc Brébeuf apparaît, à l'est, séparé de la statue de son père éponyme, dans le secteur du Pont Noir... Les natifs de l'endroit verront l'aberration sans plus d'explication.)

Un professeur de géologie de l'Université d'Ottawa à qui je signalais le vol des pagaies m'a répondu que ses élèves, quand il les amenait au parc Brébeuf, s'étonnaient de voir les pagaies « encore » là...

Nous en sommes arrivés là...



Photos : monument aux Voyageurs, en 2007 et le 11 juillet 2017 (billet du 13 juillet 2017).



Ruisseau de la Brasserie : chronologie (retouches)



L'Île-de-Hull et le ruisseau de la Brasserie, 4 nov. 1925, Hull (Gatineau), Québec. Le nord est à environ 1 heure. Photothèque nationale de l'air (PNA), cliché HA67-60.



J'étais certain d'avoir publié la chronologie du ruisseau de la Brasserie dans l'un ou l'autre des billet que j'ai consacré à ce petit bras de l'Outaouais (lien vers ces billets). Ayant eu besoin de la consulter pour répondre à une question posée par un lecteur, il m'a fallu un temps pour me convaincre qu'elle était demeurée enfouie dans mes archives d'où je la repêche à l'instant.

J'ai été confronté, en la rédigeant, à la difficulté de rassembler et de concilier les données. Il arrive en effet souvent que, dans le concert des sources, s'élève un couac qui vient troubler un instant l'harmonie de la mélodie. Les sources, en effet, ne s'accordent pas toujours entre elles. J'ai fait de mon mieux, mais j'ai été obligé, comme vous le constaterez, de conserver des éléments irréconciliables et je n'ai pas pu réussir à présenter un déroulement uni, sans redites ni contradictions, faute de pouvoir trancher entre les points de vue.

Le tableau chronologique est suivi de la liste des industries et des commerces répartis le long du ruisseau.



Partie sud du ruisseau de la Brasserie en 1930. Du sud au nord (gauche à droite) : le chemin d'Aylmer (boul. Alexandre-Taché actuel), l'île de la station de pompage (théâtre de l'Île), pont de la rue Wright, pont de la rue Montcalm avec le château d'eau, rive est, et la Canada Packers, rive ouest. La rue Front (rue Hanson), est à l'ouest du ruisseau.
L'embouchure originale du ruisseau du Lac-des-Fées est visible rive ouest, au nord du pont Wright. L'île, à demi inondée au sud du pont Montcalm, a été rattachée à la rive ouest du ruisseau en 1931 détruite par les travaux de 1938. La rue Taylor actuelle est en partie sur des terrains gagnés sur le ruisseau.
Photothèque nationale de l'air (PNA), montage à partir des clichés A281-28 (sud) et 29 (nord), 1930 ; la ligne blanche sépare les détails des deux clichés.

 

Même secteur, en 1938, avec vue au sud sur l'Outaouais. Le ruisseau est à sec pour les travaux de bétonisation qui vont bon train. L'embouchure du ruisseau du Lac-des-Fées, canalisée en 1933.
Photothèque nationale de l'air (PNA), cliché A6352-25, 25 sept. 1938.



Ruisseau de la Brasserie, Hull (Gatineau), Québec

Chronologie

S1, S2... : sources numérotées selon leur ordre d'apparition dans « Références ». SA : sources autres, parfois précisées dans le texte, sinon principalement cartes topographiques et photos aériennes. Sauf indication du contraire, j'utilise les noms de rues actuels.


  • 1806. - Le terrain de la ferme Columbia, traversé par le ruisseau, est concédé à Philemon Wright (S3). Celui-ci construit en 1813 une distillerie (distillerie, brasserie et malterie) aux chutes du ruisseau qui y gagne son nom : Brewery Creek (S3). Le ruisseau a aussi porté les noms de Mill Creek, Brigham's Creek (voir 1832) (S6), de crique Brewery (S13) et même de Bloody Creek (voir 1894).
  • Selon S11, Wrigth s'est mérité dans la région le surnom de roi de l'alcool dès 1806. Le whisky qu'il distillait servait de monnaie d'échange avec les Amérindiens qui le fournissaient en fourrures. La distillerie de 1813 serait en fait la seconde.
  • 1815. - Une levée de terre longue de 990 pieds (300 m), large de 21 (6,4 m) et haute de 6 (1,8 m), percée d'un canal pour laisser passer l'eau, est érigée à l'entrée du ruisseau à l'usage du chemin d'Aylmer (S6).
  • 1818 (1804, selon S5). - Pont du chemin d'Aylmer (boul. Alexandre-Taché) (S1).
  • 1818. - Philemon Wright construit un hôtel particulier en bois sur la rive gauche du ruisseau, au nord du chemin d'Aylmer. Il brûle en 1849 (voir cette date).
  • Entre 1820-1828. - Selon S11, Wrigth convertit l'une de ses deux distilleries en brasserie pour approvisionner en bière les militaires et les travailleurs mobilisés pour la construction du canal Rideau (1826-1832), le commerce des fourrures en déclin diminuant l'intérêt de produire du whisky [Note : mais la Brewery Bay ?].
  • 1826. - Thomas McKay exploite le calcaire de la rive gauche du ruisseau (site de la future Canada Cement) pour extraire de la pierre à bâtir ou pour la production de chaux. Note. - Le « calcaire de Hull », ou Hull cement, qui a servi à la construction du canal Rideau (et du pont Union) se trouvait sur la rive ontarienne de l'Outaouais, à Tunney's Pasture (SA : Hogarth, Pioneer Mines of the Gatineau Région, Québec, 1975).
  • 1828. - James Ferguson achète la brasserie (l'équipement et un droit de brassage). Moins d'un an plus tard, il démantèle la brasserie et transporte ses activités à l'île Green, en amont des chutes Rideau, à Bytown (S11).
  • Avant les années 1830. - Le ruisseau est harnaché, les droits d'usage de l'eau appartenant à la firme Wright & Sons (S3) ;
  • 1831. - Pont du boul. Fournier (S1).
  • 1832. - Le maître-brasseur Ralph Smith loue la brasserie ; il doit se contenter de prendre au ruisseau que l'eau nécessaire au brassage. Le bail est repris deux ans plus tard par Thomas Brigman (S11).
  • 1839-1841. - Mort de Philemon Wrigth en 1839 ; ses fils Tiberius et Ruggles héritent de la brasserie, inactive. Elle est louée à Isaac Smith, brasseur. La Hull Brewery and Distillery et ses dépendances, dont une maison, sont situées à l'endroit du futur château d'eau, « vis-à-vis de la chute » (S11, p. 15).
  • 1841. - Mort de Tiberius Wright ; la brasserie cesse ses activités (S11). Selon S3, la brasserie-distillerie cesse ses activités après 1845.
  • 1844-1851. - Ruggles Wright loue une partie des installations de la brasserie au Dr Descelles qui les convertit en logements pour pensionnaires et en écuries (S11).
  • 1845. - Succession de Thiberius (sic). Le privilège d'eau du ruisseau de la Brasserie est divisé en deux portions. La rive gauche va à la famille de Thiberius : ses enfants Philemon et Nancy Louisa, épouse de John Scott (premier maire de Bytown) ; la droite, à Ruggles (S13).
  • 1849. - Incendie de l'hôtel particulier construit en 1818. Entre 1855 et 1874, Philemon (fils de Tiberius) fait construire à son emplacement la demeure de style néo-gothique qui existe encore de nos jours : la maison Scott, du patronyme de l’époux de sa sœur Nancy Louisa qui l’habitera jusqu’à sa mort, en 1901 (voir « Droits d'usage de l'eau… » plus bas) (S3 et S6).
  • Vers 1857. - Pont de la rue Montcalm (S5).
  • Vers 1860. - Sous l'impulsion de J. Footner, d'Ottawa, Ruggles fait construire une digue et un canal d'amenée en haut des chutes afin d'alimenter un moulin hydraulique. Une fabrique de haches, propriété de Sexton Washburn, s'installe sur les lieux. La fabrique passe ensuite à Henry Walters (S11). Selon S3, c'est vers 1855 que Sexton Washburn, fabriquant de haches, quitte le Trou-du-Diable, aux chutes Chaudières, où il est depuis 1845, et installe sa fabrique dans l'ancienne brasserie. La Henry Walters & Sons prend la relève de la manufacture Washburn en 1886.
  • 1867. - Philemon Wetherall Wright, fils de Ruggles, mort en 1863, hérite de la part de son père sur le ruisseau (S13).
  • 1872. - Philemon Wetherall Wright vend ses droits sur le ruisseau à Ezra Butler Eddy (S13).
  • 1874. - La Gilmour and Co. (Gilmour & Huhgson à partir de 1891) installe une scierie et un quai à l'embouchure du ruisseau, sur la rive droite (SA).
  • 1875. - Incorporation de la Ville de Hull. Le pont de la rue Wright au-dessus du ruisseau existerait au moins depuis cette année (S16), mais voir l'année 1896.
  • 1880. - Construction du pont Prince-de-Galles (Pont-Noir) sur l'Outaouais et de la voie ferrée qui longue la rive gauche du ruisseau par la Quebec, Montreal, Ottawa & Occidental Railway. Le pont et la voie sont achetés par le Chemin de fer Canadien Pacifique (CFCP) ou Canadian Pacific Railway (CPR) en 1882 (SA).
  • 1886. - Construction d'une station de pompage (pompes à vapeur) pour le système d'aqueduc dans l'île de la Crique, don d'E.B. Eddy à la Ville, au nord du chemin d'Aylmer (S1) ; (en 1888 selon S6).
  • 1887. - Le pont Montcalm, emporté par la crue du printemps, est reconstruit (S5).
  • 1886. - E.B. Eddy vend ses droits sur le ruisseau à Charles Everett Graham (S13).
  • 1888. - C.E. Graham vend ses droits à la Cité de Hull (S13) ;
  • 1894. - George Matthews fonde la Pork Packing, abattoir-salaison, rue Montcalm, sur la rive gauche du ruisseau. L'entreprise change de noms et de propriétaires plusieurs fois avant de devenir la Canada Packers Ltd. après la Grande Guerre (S5). Le ruisseau doit aux rejets son surnom de Bloody Creek (SA : Inventaire du ruisseau de la Brasserie).
  • 1896. - Pont de la rue Wright (S1). Selon une autre source (S5), le pont a été reconstruit cette année-là. Auparavant, on traversait le ruisseau par un ponceau de bois, entre Wellington et Wright. Mais voir l'année 1875.
  • 1897. - Le Comité de prévention des incendies recommande l'installation aux chutes du ruisseau de pompes électriques plus puissantes que celles de l'île de la Crique ; en 1899, la Walters reçoit l'avis de quitter les lieux avant avril 1900. Voir l'encart suivant :


  • Droits d'usage de l'eau et débit du ruisseau. - À la fin du XIXe s., « le ruisseau de la Brasserie subissait une rupture brutale avec sa source lorsque sa série de canaux de pénétration fut endiguée dans un passage étroit disparaissant sous les aménagements industriels d'E. B. Eddy. » (S1, p. 9).
  • « ... la construction du château d'eau [aux chutes du ruisseau] exige l'acquisition des droits d'usage de l'eau du ruisseau qui avait été harnaché avant les années 1830. La firme Wright & Sons et, par la suite, les héritiers de Ruggles Wright [en fait, son fils Wetherall, selon S6] se réservaient le contrôle du débit de l'eau jusqu'en 1872, contrôle alors acquis par la E. B. Eddy. Cette dernière s'en départit au profit de Charles B. [sic : E.] Graham en 1886, lequel vend ses droits à la ville en 1888 et en 1889, dans deux transactions successives. Comme l'autre moitié du ruisseau appartient à la succession de Nancy Louisa Wright, décédée en 1901, la Ville est obligée de passer par le gouvernement provincial qui se déclare propriétaire de l'énergie hydraulique développée par la chute et transfère ses droits à la municipalité [en 1904 (S6)]. » (S3). (Voir à 1905.) Selon S5, le Dr Charles Everett Graham, propriétaire de la chute et du moulin hydraulique loué à la Walters, s'estime lésé en 1887 par la diminution du débit du ruisseau depuis la mise en service de la station de l'île de la Crique. Il vend ses propriétés et droits à la Ville en 1890. La Walters est autorisée à demeurer sur place jusqu'à la fin de son bail.
  • Selon S11, la mise en fonction de la station de pompage en 1886 diminue la force du ruisseau, au mécontentement de la Henry Walters. Le conseil municipal, où siège le Dr Graham comme échevin, élabore le projet d'acquérir le site de la manufacture pour résoudre le conflit. Le décès de H. Walters et les complications de sa succession interrompent les négociations. Après le Grand Feu de 1900 (voir cette date), la fille de M. Walters accepte d'installer la fabrique de haches sur l'autre rive du ruisseau.
  • Enfin, le Special Lignting Committee recommande à la Ville d'utiliser le pouvoir d'eau dont elle est propriétaire dans le ruisseau pour établir une centrale électrique. Des conflits juridiques avec les propriétaires voisins de la Old Brewery Factory de même qu'avec ses locataires, la Walters Axe Company, retardent les choses (S13).



  • 1898-1900. - Construction du pont Alexandra sur l'Outaouais entre Ottawa et Hull (inauguré en 1901), ouvrage complété par celle de deux ponts de chemin de fer sur le ruisseau : l'actuel pont pour piétons et cyclistes derrière la polyvalente de l'Île et celui, supprimé vers 1967, au nord de l'actuel pont du boul. Montclair (SA).
  • Note. - La Canadian Pacific Railway (CPR) acquiert les compagnies qui ont qui ont entrepris la construction du pont, la Pontiac & Pacific Junction Railway et l'Ottawa & Gatineau Railway (S5). Les noms de l'Ottawa Gatineau Valley Railway (G.V.RY.) et de l'Ottawa Northern & Western Railway apparaissent aussi (SA).
  • 1900 (26 avril). - Grand Feu de Hull qui touche d'abord la rive droite du ruisseau au sud de la rue Montcalm ; un second foyer s'allume dans la cour à bois de la Gilmour, près de l'embouchure du ruisseau.
  • 1901-1902. - Construction du château d'eau (S13).
  • 1902. - Le Gouvernement octroie à la Cité de Hull « tout ce qu'il pouvait avoir de droit dans la crique [...], depuis son embouchure jusqu'à la rue Ivy [rue Gagnon], ou à peu près [sic]. » La Ville est donc propriétaire de tout le pouvoir d'eau de la « crique Brewery », des deux côtés (S13).
  • 1903. - L'International Portland Cement Co. Ltd. s'installe dans l'angle NW du ruisseau, rive gauche (voir entrée 1826) avant d'être achetée par la Canada Cement Co. en 1909 (SA) ;
  • Note : les carrières de calcaire à Hull - Outre la Canada Cement et la Wright Company, au nord d'Ahmerst, de nombreuses carrières ont exploité le calcaire le long du ruisseau (ciment, pierre à bâtir, pierre concassée, etc.) jusque vers 1950. La « pierre grise » des anciennes constructions publiques et privées de Hull proviennent en partie de ces carrières (SA : ce blogue).
  • 1904. - La Cour suprême accorde à la Cité de Hull l'entière propriété du lit du ruisseau (S13).
  • 1905. - Janet-L. Scott et alii, représentants de la famille Thiberius Wright, vendent leurs droits à la Cité de Hull (S13). Inauguration du château d'eau, de la centrale hydroélectrique et du barrage aux chutes du ruisseau. La centrale produit l'électricité pour le fonctionnement du château et du système d'aqueduc (selon S3, pour qui elle sert aussi à l'éclairage des rues et des édifices publics, en contradiction avec S13 (voir 1916-1917).
  • Vers 1905-1908. - Construction d'un quai au nord de l'Île-de-Hull pour l'Industrial Development Co. qui comptait fabriquer de l'alcool de bois dans une usine construite sur un terrain acheté à Hormidas Dupuis, échevin, à partir des copeaux et bran de scie des scieries de la région. Le quai subsiste, mais l'usine et le quartier résidentiel planifié sur les terrains de M. Dupuis n'ont pas vu le jour (S10 ; ce blogue).
  • 1909. - Dépôt à Ottawa du rapport sur le canal de la Baie Georgienne publié par le ministère des Travaux publics. Le canal devait occuper la partie aval du ruisseau de la Brasserie, traverser l'Île-de-Hull et recouper le ruisseau à la hauteur de l'actuelle école de l'Île. Le projet n'a pas connu de début de réalisation (S12).
  • 1910. - Une aile est ajoutée au château d'eau (S3).
  • 1910 (8 mai). - Explosion de la fabrique d'explosifs de la General Explosives Company of Montreal Ltd, rue St-Rédempteur. 11 morts et une trentaine de blessés, destruction de 30 maisons. Des fenêtres sont soufflées jusqu'à Ottawa et Pointe-Gatineau (SA : Raymond Ouimet).
  • 1915?-1923? - Pont du boul. Montclair : n'existe pas en 1915 (SA : Rapport Holt), présent en 1923 (SA : carte topographique et photo ci-haut, datée de 1925).
  • 1916-1917. - Construction d'une génératrice à l'ouest du château d'eau, en opération 1917. Conflits avec Hull Electric Company qui détient les droits d'éclairage des rues (S13).
  • 1931. - L'île au sud de la rue Montcalm est rattachée à la rive ouest du ruisseau (SA).
  • 1933. - Démolition des installations de l'ancienne Gilmour à l'embouchure du ruisseau ; le terrain est intégré au parc Jacques-Cartier (SA). Le ruisseau du Lac-des-Fées est canalisé depuis la voie du CP (à l'est du boul. St-Joseph) jusqu'à son embouchure dans le ruisseau de la Brasserie (SA).
  • 1933?-1946? - La British American Oil Co. intalle quatre grands réservoirs de « gasoline » sur la propriété de l'ancienne Gilmour. Les dates de leur mise en place et de leur suppression sont inconnues (SA : ce blogue).
  • 1938. - Canalisation par des murets de la partie du ruisseau au sud de la rue Montcalm par le ministère des Travaux publics (S1) ; l'île qui se trouvait entre le boul. Taché et la rue Montcalm, à la hauteur de l'embouchure du ruisseau du lac des Fées, est supprimée. La partie aval du ruisseau des Fées est recouverte et canalisée. Il débouche aujourd'hui dans le ruisseau de la Brasserie au nord du château d'eau (SA).
  • 1938. - Installation d'une fontaine illuminée devant le château d'eau (S3).
  • Entre 1951 (27 avril) et 1954 (14 mai). - Destruction de la cheminée de l'ancienne Gilmour qui s'élevait encore dans le parc Jacques-Cartier (SA).
  • 1957. - Aréna Robert-Guertin, d'abord appelée Aréna de Hull (S1).
  • 1964. - Construction de l'autoroute 5 au nord de l'Île-de-Hull, sur la rive droite du ruisseau (SA).
  • 1966. - Fermeture de la Gare-Union, à Ottawa : les rails du CFCP qui traversaient l'Île-de-Hull et le pont Alexandra sont supprimés (dans l'Île, ils laisseront la place au futur parc du Sentier-de-l'Île (parc linéaire) ; le pont de chemin de fer au nord du pont Montclair est supprimé, celui derrière la future école de l'Île est conservé pour d'autres usages (SA).
  • 1970. - LCNA (Ciment Lafarge, Amérique du Nord) fusionne avec la Canada Cement Company pour créer la Canada Cement Lafarge Ltd. (CCL) (SA : Lafarge).
  • 1971. - Arrêt du fonctionnement de la centrale électrique et du château d’eau (S3).

« Ce segment médian du ruisseau [au nord de la rue Montcalm], long de 1,4 km a été complètement reprofilé en 1972 après avoir été l’habitat d’une population très pauvre qui s’était installée sur ses rives. Les rives de ce segment ont été remblayées par du matériau provenant des plaines LeBreton à partir de 1964. L’analyse diachronique du ruisseau effectuée à partir de photographies aériennes montre qu’environ 40% à 60% des rives originales, constituées de milieux humides, ont ainsi été remblayées. Les terrains ont ensuite servi à divers usages industriels et institutionnels. La construction de l’autoroute 50 ainsi que la construction de la Polyvalente de l’Île ont nécessité le remplissage des rives avec des matériaux potentiellement toxiques provenant des plaines Le Breton, à Ottawa. La revégétalisation naturelle s’est faite sur la rive est du ruisseau mais reste toujours faible sur l’autre rive. Le seul aménagement notable est la piste cyclable qui longe le ruisseau et qui le traverse en utilisant l’ancien pont ferroviaire de la Canadian Pacific Railway. Si ce segment présente un faible intérêt pour le domaine culturel et patrimonial, le potentiel écologique y est très élevé, en particulier pour les milieux humides présents, l’ornithologie et la présence d’espèces botaniques vulnérables ou menacées. Il reste peu ou pas de traces de la forêt originale et l’ensemble du couvert a subi au travers des âges, des outrages qui l’ont affecté à divers degrés. » (S15 : Pascal Samson, [2012], p. 25.)

 

  • 1975 - La carrière désaffectée de la Canada Cement Lafarge Ltd. est inondée : création du lac de la Carrière.
  • 1975. - Théâtre-de-l'Île dans le bâtiment de l'ancienne station de pompage de l'île de la Crique (S1).
  • 1976. - Polyvalente de l'Île, aujourd'hui école secondaire de l'Île (SA).
  • 1980. - Parcs Montcalm ouest et Taché (SA).
  • 1983. - Restauration des bâtiments de la centrale et du château d'eau par la Ville (S3).
  • 1984. - Le viaduc de la 50 au-dessus du boul. Montclair et de la 5 est déjà construit (SA : carte topographique).
  • 1985. - Incendie de la Canada Packers (SA).
  • 1986. - Projet, non réalisé, d'une salle de spectacle dans le château d'eau (S3).
  • 1988. - Construction de l'autoroute 50 le long de la rive gauche du ruisseau (SA).
  • 1989. - Reconstruction du pont de la rue Montcalm et démolition de la fontaine devant le château d'eau (S3).
  • 1996. - Ouverture du Casino de Hull (Casino du lac-Leamy ensuite) (SA) et inauguration du chenal de navigation du lac Leamy par la percée d'un canal qui le relie au lac de la Carrière (S9).
  • 1996-2004. - Écomusée, dans l'ancien château d'eau (S3).
  • 2009. - Les Brasseurs-du-Temps, microbrasserie, restaurant et salle de concerts dans l'ancien château d'eau. La vieille centrale électrique paraît toujours en état de marche (SA).
  • 2021. - Parmi les sites étudiés pour la construction du nouvel hôpital de Gatineau, « [l]a zone industrielle et commerciale comprise entre le corridor du Rapibus et le boulevard Saint-Joseph [...], qui comprend entre autres l’ancienne Aubainerie, et quelques autres terrains [...] » est considérée. « En réunissant et requalifiant les terrains à vocation industrielle et commerciale du secteur délimité par la rue Mangin qui longe l’autoroute 50, le boulevard Montclair et la rue Ducharme, on arrive à dégager une superficie de 110 000 m2. Évidemment, l’endroit devrait être décontaminé et plusieurs acquisitions seraient nécessaires. » (S14).




Industries et commerces, ruisseau de la Brasserie, 1942

Zone comprise entre le boul. St-Joseph et la rue St-Rédempteur. L'énumération se fait du sud au nord, rive gauche (RG), puis rive droite (RD). Les nos sont ceux qui apparaissent sur la carte du document originel. Source principale : S7 (1942), complétée par S5 (1938).


  • Le long de l'Outaouais, début du ruisseau

11. E.B. Eddy Co. Ltd., papier

  • Au nord du chemin d'Aylmer

17. Holden, S.S., vêtements (RD)
13. Fruitatives Products Ltd, prod. pharmaceutiques (RG)
37. Standard Paving, asphalte (RG)
36. Sparks-Harrison Ltd., vêtements (RD)
04. Bob Morris Cap Co. Ltd., casquettes (RD)
35. Smith-Nemo Ltd., bijouterie (RD)
22. Laiterie Fleur de Lys, laiterie et beurrerie (RD)
31. Mica Co. of Canada, isolants (RG)
33. Regal Beverages, eaux gazeuses (RD)
38. Walters Axe Co., haches (RG)
03. Alie Machine Shop, atelier mécanique (RD)
15. Hanson, G. E., bas (RD)
18. Hull Iron & Steel Foundries Ltd., fonderie et aciérie (RG)
Au nord du pont Montcalm
30. McGlasham, J. M., moulage (RG)
08. Canada Packers Ltd., abattoir et salaison (RG)
23. Laurentian Stone Co. Ltd., carrière, four à chaux (RG)
---. Wright Ltd., [pierre concassée, pierre pour la pâte au bisulfite ; pierre à bâtir] (RG) (S5)
29. La Manufacture de Balais Capital, balais (RD)
07. Canada Match Co. Ltd., allumettes (RG)
12. Federal Match Ltd., allumettes (RD)
06. Canada Cement Co. Ltd., ciment (RG

  • Embouchure (1938 ; S5)

---. Entrepôt de gasoline (sic) [de la British American Oil Co. ; ce blogue] (terrain de l'ex Gilmour) (RD)
---. Parc fédéral Jacques-Cartier (terrain de l'ex Gilmour) (RD)


Références

Les nos correspondent aux S1, S2... dans le tableau chronologique.


  • S1. - Daniel Arbour & Associés, Corridor du ruisseau de la Brasserie : Élaboration d'un plan général d'aménagement : Rapport final, CCN, Ville de Hull, en coll. avec la SAO, Montréal, août 1982. 711.4R934da 1982 RES. (H)
  • S2. - Jacques Gréber, 1950, Projet d’aménagement de la capitale nationale. Imprimeur du Roi. Disponible en ligne : https://qshare.queensu.ca/Users01/gordond/planningcanadascapital/greber1950/index.htm
  • S3. - Musée canadien de l'histoire, http://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/hist/hull/rw_31_if.shtml, http://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/hist/hull/rw_04_if.shtml
  • S4. - Snow & Son, 1887. - Map of the City of Ottawa, P. Ontario, and the City of Hull, P. Quebec, and Their Adjacent Suburbs. Compiled by John A. Snow and Son, Provincial Land Surveyors and C.E.ng's from Personal Surveys and Official Records. Scale 660 Feet to One Inch (1887).
  • S5. - Lucien Brault, Hull 1800-1950, Éditions Université d'Ottawa, 1950, 266 p. + carte de la Ville pliée datée de 1938.
  • S6. - Diane Aldred, Le Chemin d'Aylmer : une histoire illustrée / The Aylmer Road: An Illustrated History. L'Association du patrimoine d'Aylmer, Aylmer, Heritage Association, photographies par Alan Aldred, traduit de l'anglais par Claude Leahey et Rodrigue Gilbert, 1994, 256 p. ISBN 0929114124
  • S7. - Section de l'Enquête économique. Inventaire des ressources naturelles du comté municipal de Hull. 1942. Province de Québec, 1942.
  • S8. - Goudge, M.F., 1935 – Limestones of Canada, Their Occurrence and Characteristics; Part III. Canada Mines Branch, Report 755, 278 pages, with maps 756 (Montréal) and 757 (Southern Québec) in pocket.
  • S9. - Commission de la Capitale nationale. Le parc du Lac-Leamy : plan sectoriel. Ottawa, 1997, 113 p.
  • S10. - Cinq-Mars, Ernest E., 1908 – Hull, son origine, ses progrès, son avenir. Éditeurs Bérubé frères.
  • S11. - Gosselin, Pierre, 2005. « Les impacts de la brasserie du ruisseau sur la destinée de Hull. » Histoire Québec, 11(1), 13-18.
  • S12. - Department of Public Works, Canada. Georgian Bay Ship Canal; report upon survey, with plans and estimates of cost, 1908. [Publié en] 1909.
  • S13. - MédiaRecherches enr., La turbine du barrage au Château d'eau de Hull. Rapport de recherches présenté à la direction de la planification pour le compte de la Ville de Hull. Hull, 22 mai 1990.
  • S14. - Le Droit, M. Bélanger et J. Mercier, 18 avril 2021. Lien.
  • S15. - Pascal Samson. Plan-concept d’aménagement pour le ruisseau de la Brasserie. Rapport 1: État des connaissances et lignes directrices d’aménagement. Agence de Bassin-Versant des 7, [2012], 29 pages.
  • S16. - Manon Leroux. L'autre Outaouais - Guide de découverte du patrimoine. Socité Pieèce sur pièceGatineau, 2012, 608 pages.
  • SA. - Sources autres, parfois précisées dans le texte, sinon principalement cartes topographiques et photos aériennes. 


mercredi 23 août 2017

Hors sujet : les quatre réservoirs oubliés de l'ex-Gilmour à Hull (suite) (et ajouts)


Suite du billet du 15 août 2017, « Hors sujet : les quatre réservoirs oubliés de l'ex-Gilmour à Hull ».
Ce billet a désormais une suite (12 juin 2020).



Fig. 1. - Carte tirée de l'Ottawa Railway History Circle. Plans for railways in the Ottawa Area. Jan. 1921, amended sept. 1946.  http://www.railways.incanada.net/circle/plans.html


La persévérance trouve parfois sa récompense (aidée de son indispensable petite sœur, la chance).

Je me demandais (et d'autres avec moi) ce que faisaient ces quatre gros réservoirs sur les anciens terrains de la Gilmour & Hughson, dans l'angle NE de l'Île-de-Hull (voir fig. 3 et le billet du 15 août dernier).

J'avais la réponse, mais je l'ignorais. Fouillant mes archives pour d'autres raisons, je tombe sur une carte de l'Ottawa Railway History, datée de 1921 et retouchée, ou amendée, en 1946 (fig. 1). Je n'ai aucun intérêt pour l'histoire ferroviaire en particulier, mais je conserve toutes les cartes de la région de Hull qui me tombent sous la main. Celle-ci dormait dans mes fichiers électroniques depuis 2012. Aucune raison ne m'invitait à l'examiner, sinon que je cherchais à vérifier la date de construction et de démolition d'un pont de chemin de fer à Hull.

Affichant le document, je remarque immédiatement (mais si on a aucune raison d'y prêter attention, la chose passe inaperçue) un ajout à la main (l'amendement de 1946 ?) visant précisément les réservoirs de la Gilmour : un gros point rapporté à la B.A. Oil Co. Plus au sud, près du pont Alexandra, les réservoirs de la Shell Oil Co. & Supertest Oil Co. (fig. 2).

La B.A. Oil Co., c'est la British American Oil Co., plus tard la Gulf-Canada puis Gulf-Canada Resources et, finalement, depuis 2001, la Phillips 66 Canada. (Wikipedia ; voir aussi le site d'Alex Colwell, Collector of British American Oil Memorabilia.)

Les quatre hypothétiques réservoirs sur les anciens terrains de la Gilmour s'avèrent donc en être de vrais. En fait, leurs propriétaires avaient été correctement identifiés, mais l'ensemble des sources consultées indiquaient que tous les réservoirs étaient rassemblés près du pont Alexandra, dans la partie sud de l'actuel parc Jacques-Cartier, d'où la surprise d'en découvrir un quatuor dans son extrémité nord. « Des réservoirs d’essence, situés au sud de la rue Laurier, à la hauteur du pont Alexandra, alimentent les nombreuses stations-service de l’époque, ainsi que la ville de Hull, de 1930 jusqu’au milieu des années 1940. Les compagnies pétrolières, Supertest Petroleum, Shell Oil Company of Canada, et British American Oil Company sont propriétaires d’entrepôts installés dans le futur parc Jacques-Cartier. » (Louise Dumoulin, Les chantiers navals à l’emplacement du Musée canadien de l’histoire et du parc Jacques-Cartier.)

Bref, nous avions tout en main pour résoudre le mystère (reste celui de la date d'installation et de démontage des réservoirs). Leur présence explique la contamination en hydrocarbures du sol et de l'eau (revoir mon billet du 15 août dernier).

Eh non, je n'ai pas trouvé la date de la construction (et de la démolition) du pont de chemin de fer hullois qui m'intéressait. Mais ceci est une autre histoire.



Fig. 2. - Détail de la figure 1. Le pont, au centre, est le pont Alexandra, au dessus de l'Outaouais. À l'ouest (gauche), Hull ; à l'est (doite), Ottawa. 
Écrit à la main, côté droit de l'image : « B.A. Oil Co. » et « Shell Oil Co. / & Supertest Oil Co. »


Rappel : la photo publiée dans le billet du 15 août dernier.




Fig. 3. - Photothèque nationale de l'air (PNA), photo A6354-60, 25 sept. 1938 (détail). Au nord, les anciens terrains de la scierie et de la cour à bois de la Gilmour & Hughson à Hull. Ces terrains font aujourd'hui partie du parc Jacques-Cartier. 1. Bureaux administratifs (actuelle Maison du Vélo) ; 2. Cheminée de la scierie à vapeur démolie ; 3. Réservoirs de la B.A. Oil Co. ; 4. Piste de courses. Au nord, le ruisseau de la Brasserie, à l'est, l'Outaouais.


AJOUT (24 août 2017)

Je n'en finis pas de découvrir d'autres références de la présence de la British American Oil Co. sur les anciens terrains de la Gilmour & Hughson. Cette carte datant de 1928 (Fig. 4a, b, c), déjà utilisée dans ce blogue (billet du 3 sept. 2016 par ex.), comporte des annotations manuscrites qui m'avaient semblé d'importance secondaire et dont je n'avais jamais cherché à élucider le sens. Elles font pourtant explicitement référence à la B.A. Oil Co. Une partie des inscriptions m'est malheureusement impénétrable. Peut-être êtes-vous mieux équipés que moi pour les déchiffrer ? Voyez la fig. 4c.


Fig. 4a. - Les installations de la Gilmour & Hughson en 1928 (passées à Canadian International Paper  (CIP) en 1925).
Insurance plan of Hull, Quebec, 1928, Toronto ; Montreal : Underwriters' Survey Bureau Limited, 1 carte en 33 coupures : coul. ; 63 x 54 cm chac., échelle : 1:600, feuillet no 25 (3851615_025), Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), Centre d'archives de Québec de BAnQ, P600,S4,SS1,D3, Numéro catalogue Iris : 0003851615. Lien : http://services.banq.qc.ca/sdx/cep/document.xsp?id=0003851615


Fig. 4b. - Détail de la fig. 4a. Des ajouts ont été apporté à la main au document et encerclé d'un trait au crayon rouge (à gauche). Voir fig. 4c.


Fig. 4c. - Détail de la fig. 4a. On peut lire, écrit à la main et entouré d'un trait rouge, « BRITISH AMERICAN OIL CO. / W/S LAURIER AVE » NEAR REBOUL ST. » (La rue Reboul est aujourd'hui la rue Dussault.) Le reste des inscriptions manuscrites me demeurent un peu ésotériques. Je crois lire, à gauche « 11-16-41 » (16 nov. 1941 ?) et, à droite, « 9-1-41 » (1er sept. 1941 ?)


AJOUT (26 août 2017)

J'avais décidément tout en main pour que cette histoire de réservoirs ne prennent pas l'allure d'un mystère. Cet extrait de la carte de la Cité de Hull dessinée en 1938 (fig. 5) montre l'emplacement de deux entrepôts de gasoline (X) : l'un sur le terrain de l'ancienne Gilmour et l'autre, au nord du pont (Royal) Alex(andra). La River est, bien entendu, l'Outaouais et le Brewery (Creek), le ruisseau de la Brasserie. Le parc Jacques-Cartier, encore imité à sa portion nord, est désigné « Parc fédéral Jacques-Cartier ».

Fig. 5. - Plan de la Cité de Hull : approuvé 1938 (détail), dans Hull : 1800-1950, Lucien Brault, Éditions Université d'Ottawa, 1950. X : entrepôt de gasoline (sic).



lundi 21 août 2017

Hors sujet. - Éclipse, soleil et lunules


Cette photo et les suivantes. - Projections du soleil au sol durant l'éclipse partielle du 21 août 2017, Ottawa, vers 14 h 48, peu après le maximum de l'éclipse.


L'ombre des arbres aménage une sorte de chambre noire sous leur feuillage. À la faveur de chaque d'interstices dans ce dernier, le soleil projette son image au sol. En temps normal, on ne remarque pas son ovale ainsi multiplié dans l'herbe ou sur l'asphalte. Durant une éclipse, quand il ne reste plus du soleil qu'un croissant lumineux, une multitude de lunules apparaissent par terre.

Le soleil qui dessine des lunules ? Le monde est rempli d’absurdités bien plus graves que celle-là.


Chaque croissant est la projection de l'image du soleil au sol.


Lunules de soleil comme des vaguelettes au sol.


mardi 15 août 2017

Hors sujet : les quatre réservoirs oubliés de l'ex-Gilmour à Hull


Il y a une suite à ce billet (23 août 2017).


Photothèque nationale de l'air (PNA), photo A6354-60, 25 sept. 1938 (détail). Au nord, les anciens terrains de la scierie et de la cour à bois de la Gilmour & Hughson à Hull. Ces terrains font aujourd'hui partie du parc Jacques-Cartier. 1. Bureaux administratifs (Maison du vélo actuelle) ; 2. Cheminée de la scierie à vapeur démolie ; 3. Réservoirs ; 4. Piste de courses. Au nord, le ruisseau de la Brasserie, à l'est, l'Outaouais.


Billets du blogue concernant la Gilmour

Autres sources



Il y aurait beaucoup à dire sur la photo qui ouvre ce billet. Elle provient de la collection de la Photothèque nationale de l'air (PNA) où elle est conservée depuis 1938. Elle montre les terrains de l'ancienne papetière Gilmour & Hughson (d'abord Gilmour and Co.) à  la confluence du ruisseau de la Brasserie avec l'Outaouais, à Hull (Gatineau). L'histoire de cette compagnie à cet emplacement remonte à 1874. La scierie change de main une première fois en 1920 puis passe à la Canadian International Paper Co. (CIP), qui achète et ferme l'entreprise en 1925. En 1933, la Commission du district fédéral achète le terrain et démolit la scierie, laissant subsister la haute cheminée (no 2 sur la photo). D'autres photos aériennes permettent de préciser (façon de parler) que cette dernière a finalement été détruite entre avril 1951 et mai 1954.

La Commission du district fédéral, ancêtre de la Commission de la capitale nationale, intègre les terrains au parc Jacques-Cartier qui se prolonge le long de l'Outaouais vers le sud.


La piste

Revenons à la photo. Pour qui se passionne sur l'histoire de la ville de Hull, elle contient de quoi alimenter des pages et des pages de considérations, mais concentrons-nous sur deux éléments. D'abord, la piste de course (no 4 sur la photo), aucunement documentée, installée sur une partie de l'ancienne cour à bois de l'ex-Gilmour. Sur certaines photos aériennes prises aujourd'hui, on distingue encore des traces de la piste dans la texture de la pelouse. Qui l'a installée ? À qui était-elle réservée ? Si vous avez des éléments de réponse, pourquoi les garder pour vous? Contactez-moi !


Les quatre réservoirs

Mais il y a plus surprenant. Les quatre réservoirs, du côté ouest du terrain, ont fait sursauter tous ceux à qui j'ai montré la photo (no 3). La présence de réservoirs pour l'huile et le carburant au sud de l'actuel parc Jacques-Cartier, près du pont Alexandra, dès 1930, est bien documentée. Les derniers n'ont été retirés qu'en 1965. (Source : Louise Dumoulin, Les chantiers navals à l’emplacement du Musée canadien de l’histoire et du parc Jacques-Cartier)

D'après des photos aériennes de la PNA que j'ai pu examiner, les quatre réservoirs blancs n'existaient pas en 1928. Ils apparaissent sur des clichés pris le 5 mai 1933, en gris, comme s'ils n'avaient pas encore été peints : mais ça peut être un effet de l'éclairage. Sur la photo au début de cet article, prise le 9 septembre 1938, ils présentent en tout cas une teinte nettement plus claire. Une photo datant du 9 décembre 1949 (voir plus bas) atteste qu'à cette date, les réservoirs avaient été désinstallés. À leur emplacement, qui se laisse parfaitement deviner, l'on répand un matériau clair non identifié, comme pour combler leurs fondations. Ce matériel clair affleure à la surface sur une photo datant de mai 1954, malheureusement trop peu détaillée.

Les grands intervalles entre les photos disponibles nous laissent avec une non moins grande marge d'incertitude quant à l'installation et la désinstallation des réservoirs de l'ex-Gilmour. Il faudrait d'autres recherches pour préciser ces dates.


Sol contaminé

On sait que le sol des terrains de l'ex-Gilmour sont contaminés par des hydrocarbures, des métaux et des semi-métaux (voir le billet du 28 janv. 2016 et suivre les liens). Pour les hydrocarbures, les réservoirs (installés après la fermeture de la scierie, ne l'oublions pas) sont sûrement en cause ; pour les métaux et semi-métaux, j'ignore si une cour à bois près d'une scierie « à vapeur » pourraient expliquer ce genre de contamination.

Ces quatre réservoirs oubliés n'avaient rien de clandestin, chacun aurait pu engloutir une maison. La mémoire de leur existence semble s'être effacée, mais le sol se souvient de tous ce qu'il a absorbé durant l'époque industrielle de la ville.

Si vous en savez plus, n'hésitez pas à m'en faire part. Pour une fois, votre message sera (vraiment) important pour quelqu'un !...


Quelques précisions

D'après la Carte interactive des sites contaminés du Québec, accessible par le site de L'actualité dans un dossier signé Hugo Joncas, le site de l'ex-Gilmour, sol et eau, est contaminé par des hydrocarbures (hydrocarbures pétroliers et produits pétroliers ; hydrocarbures aromatiques monocycliques ; BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène, xylène) ; le sol est en outre contaminé par des métaux et semi-métaux.

Rassurez-vous : la situation n'est pas propre (mot mal choisi) à Hull, ni à notre pays, ni à aucun autre sur la planète... Donc, pas d'inquiétudes !



Photothèque nationale de l'air (PNA), photo A11794-4512 sept. 1948 (détail). Même légende que pour la première photo : 1. Bureaux (maison du Vélo actuelle) ; 2. Cheminée de la scierie à vapeur démolie ; 3. Remplissage(?) sur l'emplacement des réservoirs ; 4. Traces de la piste de courses. Au nord, le ruisseau de la Brasserie, à l'est, l'Outaouais.


Terrain de la Gilmour and Hughson Company (acheté dans en 1925 par la Canadian International Paper Co.), 1928. Les bureaux administratifs (no 1 sur les photos) sont dans le petit bâtiment carré, de couleur bleue, en haut du plan. La scierie est en jaune, au NE.
Insurance plan of Hull, Quebec, 1928, Toronto ; Montreal : Underwriters' Survey Bureau Limited, 1 carte en 33 coupures : coul. ; 63 x 54 cm chac., échelle : 1:600, feuillet no 25 (3851615_025), Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), Centre d'archives de Québec de BAnQ, P600,S4,SS1,D3, Numéro catalogue Iris : 0003851615. Lien : http://services.banq.qc.ca/sdx/cep/document.xsp?id=0003851615



Photo Google Earth. Le site tel qu'il est de nos jours. 1. Maison du vélo.

vendredi 4 août 2017

Carrière de feldspath perdue et retrouvée à Gatineau (MàJ)



Fig. 1. - Ancienne carrière de feldspath dans une colline au nord du lac Beauchamp, à Gatineau, Qc (lot 14 du Rang II, comté de Templeton). Photo Spence, 1916.

Note. - La carrière est connue sous le nom de Carrière Eureka. Voir la fiche 31G/05-0016 du ministère des Ressources naturelles du Québec (lien) et l'AJOUT du 3 nov. 2023, plus bas.

Pourquoi le boulevard Saint-René, au nord du lac Beauchamp, à Gatineau, fait-il une boucle qui l'éloigne de la voie ferré du CP qu'il longe de près autrement sur plusieurs km ? Je savais qu'il avait existé un indice de feldspath au nord du lac, mais je croyais qu'aucun travail véritable n'y avait été mené. Mais si le tracé du chemin, qui remonte au XIXe s., avait été dessiné ou modifié en fonction de cette carrière ?

J'ai voulu vérifier.

Oui, il a bien existé une carrière de feldspath au nord du lac Beauchamp. Je peux aujourd'hui l'assurer. Elle était située au sommet d'une colline, entre la voie ferrée et le boul. Saint-René. Cependant, le chemin a été tracé tel qu'il est avant l'ouverture de la carrière, ce qui infirme mon hypothèse. En fait, la carrière, je m'en suis rendu compte, est d'envergure trop modeste (env. 25 m x 15 m ; voir fig. 3 et 4) pour avoir justifié le détour du chemin. On peut raisonnablement supposer qu'on a jugé préférable de contourner les collines au nord du lac. Du moins pour le chemin, parce que la voie ferrée, qui obéit à d'autres impératifs, file tout droit sans se soucier du relief.

J'ai déjà exploré les bois au nord du lac sans rien y voir qui laissait soupçonner la proximité d'une carrière. Il y avait bien des blocs de roches anguleux ici et là, mais je les expliquais par les travaux de la tranchée du chemin de fer. En fait, je n'étais pas approché suffisamment de la carrière.

La « découverte » (toute personnelle) de cette carrière ne bouleversera personne. Mais le secteur du lac Beauchamp m'intéresse et tout ce qui s'y rattache a pour moi de l'importance.


La carrière (d'après Spence, 1916)

La carrière est située dans le lot 14 du Rang II du comté de Templeton. Elle a été ouverte en 1896 par J.H. Taylor d'Ottawa qui l'a exploitée durant deux ans. Durant cette période, la carrière, qui occupait 15 hommes, a produit 2000 tonnes de feldspath qui ont été expédiées à East Liverpool, en Ohio. En 1908, l'Electric Reduction Company de Buckingham y a mené d'éphémères travaux.

La profondeur de la carrière atteignait 25 pieds (7,6 m) pour une longueur de 75 (23 m) et une largeur de 45 (14 m). Elle a été creusée dans une colline basse - celle qui, comme je l'ai dit, explique le détour du chemin.

Le fedspath était extrait d'un dyke de pegmatite granitique d'orientation N-S. Sa longueur était de 400 pieds (120 m) pour une largeur de 15 pieds (4,6 m) et moins. Le contact avec la roche hôte, un gneiss rouillé, était mal défini et de nombreux filons et apophyses de granite pénétraient dans le roc encaissant. (Des tranchées de roc rouillé sont d'ailleurs visibles au nord du lac de part et d'autre de la voie ferrée.) Le feldspath était un orthoclase rose dont les cristaux pouvaient atteindre 1 pied (30 cm). Le quartz survenait en veines et masses dispersées. Des cristaux de hornblende noire de 24 pouces (60 cm) par 12 pouces (30 cm) ont été observés. Les minéraux accessoires sont la tourmaline noire, la muscovite, la magnétite, le grenat rouge, la fluorine violette et la biotite.

Mica ?

Je ne sais plus qui m'a demandé il y a plusieurs années s'il avait eu une mine de mica au lac Beauchamp. Des carrières de grès, ça, on le savait, mais il ne s'agissait pas de ça (voir le billet du 23 janv. 2011). J'avais répondu qu'il y avait un indice de feldspath, jamais exploité, au nord du lac, c'est tout. J'avais a moitié raison et à moitié tort. Il n'a pas existé de mine de mica au lac Beauchamp, mais une carrière de feldspath y a bien été exploitée. Celle-ci n'a pas produit de mica, ce minéral n'étant qu'accessoire dans le granite.

Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais que la carte de Spence (1916 ; fig. 2a et 2b comme source de renseignements. L'accès récent au texte du rapport qui contenait la carte (fig. 3 et 4) m'a permis d'en savoir plus et d'orienter mes recherches.

AJOUT (3 nov. 2023)

Spence et la mine Eureka (1932)

« Range II, Lot 14. (M 69-50.) Feldspar was mined on this lot about 35 years ago, shipments totalling 2,000 tons having been made in 1896. The mine was worked by the Electric Reduction Company, of Buckingham, in 1908, and again by the Eureka Flint and Spar Company, of Trenton, N.J., in 1915-16. The last operators were Messrs. Watts and Noble, of, Perth, Ontario, in 1919-20. The total output of the mine is estimated to have been around 9,000 tons. 
• The deposit is a rather irregular mass of intermixed pink spar and massive quartz, carrying also greenish-white soda spar and considerable iron-bearing impurities, including hornblende, tourmaline, black mica, magnetite and garnet. Small amounts of white mica and fluorite are also present. It has been worked by an L-shaped pit, measuring 125 feet along the arms, 65 feet across and 30, feet deep. The mine lies close to the village of East Templeton and mile from East Templeton station, on the Canadian Pacific railway. » (H.S. Spence, 1932, p. 78)


Référence

  • Spence, Hugh Swaine (Schmid, Hugh S. de), Feldspar in Canada. Canada Mines Branch, 1916. (L'auteur a été contraint de changer son nom à consonance allemande durant la Grande Guerre : H.S. Schmid est devenu H.S. Spence. Je le précise parce qu'il a publié de nombreux rapports sous ces deux noms.)
  • Hugh S. Spence, Feldspar. Dept. of Mines, Mines Branch, Canada, Ottawa, 1932, 145 pages.



Fig. 2a. - Carte tirée du rapport de Spence, 1916. Carrières et indices de feldspath dans le comté de Templeton, Qc. Le point rouge le plus au sud (le no 1 ; Electric Reduction Co.) est celui qui nous intéresse. (Cliquer sur la carte pour la voir à sa pleine grandeur.)



Fig. 2b. - Détail de la fig. 2a. La carrière de feldspath de la Electric Reduction Co. est située entre la voie ferrée du CP et l'actuel boulevard Saint-René qui semble faire une boucle pour l'éviter. En fait, la carrière est minuscule et ne saurait justifier le détour du chemin qui s'explique par le relief. Sous le point rouge, le lac Beauchamp, anonyme, ressemble à un pépin de pomme.



Fig. 3. - Service de documentation et d'information spécialisées (SDIS) - INRS , carte du LiDAR (relief ombré). L'extrémité nord du lac Beauchamp est visible au centre, en bas de la photo. Le chemin de fer traverse le secteur d'est en ouest au nord du lac. Le boulevard Saint-René fait un large détour pour éviter les collines au nord du lac. X : curieuse formation qui semble artificielle. (Cliquer sur la carte pour la voir à sa pleine grandeur.)



Fig. 4. - © Google. Gros plan sur le X de la fig. 3. Par ses dimensions et son emplacement au sommet d'une colline, cette « piscine » correspond bien à la carrière de feldspath recherchée.


Mise à jour (photos 11 mai 2018)

La carrière, après 108 ans d'abandon : la dernière photo montre la roche exploitée en surface fraîche : feldspath potassique rose saumon, quartz blanc et lichens vert-de-gris. Je n'ai pas observé de cristaux de hornblende noire longs de 60 cm tels que relevés par Spence (1916), mais les surfaces sont très altérées. Malgré l'attaque superficielle par l'érosion et les travaux miniers, le profil de la roche moutonnée originelle est préservé à plusieurs endroits. 



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