dimanche 27 mai 2012

Hors sujet : combien de jours dans un mois ?


Courte pause, retour dans un mois (sidéral ou synodique, je me garde une certaine marge de manœuvre).

Je reste disponible pour recevoir les commentaires des lecteurs et tenter de répondre à d'éventuelles questions.

Activité réduite, donc, juste le temps de faire autre chose.

Et, accessoirement, de repenser l'allure de ce blogue.



Carrière Dibblee, parc de la Gatineau (20 mai 2012).
Dyke de diabase de l'essaim de Grenville (590 millions d'années)

Vaste question !... 
(Graffiti anonyme sur la diabase.)

jeudi 24 mai 2012

Sur le bloc, la plage...


Fond de la mer au raz d'un bloc de grès, lac Beauchamp (Gatineau), ou plongée sous-marine pour les internautes aquaphobes.


Rides de vagues, grès de Nepean (500 millions d'années), 
lac Beauchamp, Gatineau, avril 2012.

Vue rapprochée : drôle de configuration des rides à une extrémité du grès, mai 2012. 
La pièce de 2 dollars canadiens vaut deux dollars (of course) ou deux cents cents, 
et mesure 28 mm de diamètre.

Après ça, imaginez la plage, il y a 500 millions d'années, avec personne pour vous la gâcher. Ni vous pour en profiter, bien sûr...


AJOUT (25 mai 2012). — Pour distinguer les rides de sable créées par un courant au fond de l'eau (rides de courant) de celles qui résultent de l'action des vagues (rides de houle ou rides d'oscillation), il suffit d'examiner la chose d'un point de vue géométrie.

Les rides de courant sont asymétriques. Dans le sens du courant, on observe une pente douce terminée par une courte pente abrupte. Un exemple local est donné ailleurs dans ce blogue (3e photo, celle portant le no 1349).

Les rides d'oscillation ont des flancs symétriques entretenus par la houle à la surface.

Ce site (lien) explique et illustre la différence entre les deux types de rides.

Certaines dissensions se sont manifestées dans mon entourage quant à l'interprétation des rides de ce grès.

Maintenant, je crois que tout le monde a en main les éléments nécessaires pour se faire une opinion.

En prime, deux gros plans inédits :


Rides de vagues, grès de Nepean, lac Beauchamp, Gatineau, mai 2012.

Gros plan de la photo précédente. Quelle régularité, quelle symétrie, on dirait du corduroy !


mercredi 16 mai 2012

Bienvenue chez toi, Morry !


Morry, au fond des eaux de la carrière Morrison, à Chelsea (Québec). Ça, c'est son état «avant», c.-à-d. avant un séjour régénérateur en cale sèche et sa réintégration dans son milieu de prédilection. Photo in situ par Jean-Louis Courteau, été 2011.


Les Écossais ont Nessie, nous, en Outaouais, avons Morry. À la différence de Nessie, Morry a un pedigree complet, et existe. Je vous invite à aller faire sa connaissance (site Aquadelic). Voyez, par la même occasion, à quel point Morry a repris du poil de la bête – dans la mesure où cette expression convient à un requin (non, une requine).

Vous constaterez surtout que certains degrés d'achèvement et de perfection dans la folie mériteraient un Prix Nobel. S'il n'en existe pas encore un qui convienne, c'est l'occasion de le créer.

Morry hante le fond des eaux de la carrière Morrison, au S de Wakefield. En fait, le site est à Chelsea, mais si près de Wakefield que la confusion s'est installée chez plusieurs. On y a autrefois exploité la brucite, minerai du magnésium, disséminée dans  le marbre local ; voir ce billet à propos de la brucite. (Dans les sources, la plupart des références parlent de la carrière Maxwell. Voir par ex. la carte géologique ci-dessous.)

La carrière est aujourd'hui connue pour sa tour de sauts à bungee.


 Carte géologique de la carrière Morrison/Maxwell (Béland, 1951 (publié en 1997) : la situation a quelque peu changé depuis, mais, dans les grandes lignes, la carte est encore fidèle à la réalité.)
Note : «calcaire» = marbre ; «roche à pyroxène» = skarn ; «Maxwell» = autre nom de la carrière Morrison.


La carrière Morrison/Maxwell ferait un excellent sujet de billet. Ce sera pour une autre fois.

En attendant, si vous-vous rendez à la carrière, ayez une pensée pour Morry qui hante les eaux dans les profondeurs.


RÉFÉRENCE
Béland R., 1977 — Région de Wakefield : rapport final. MRNQ, DP-461, 91 p., avec une carte (1/63 360).

AJOUT immédiatement après la mise en ligne...

Photo satellite © Google ; carte géologique, Béland (1977)
Tentative de superposition de la carte géologique de la carrière Morrison/Maxwell (jaune) à une vue par satellite. La passerelle de la tour à bungee est visible, au S de la carrière.

mercredi 9 mai 2012

Cantley : les migmatites me mêlent

AVERTISSEMENT. — Propriété privée, site dangereux interdit d'accès. Contentez-vous de l'examiner de la route (ou par satellite...)


PRENDRE DU RECUL

Cantley (Québec), route 307, juillet 2007 (le «1995», en haut à gauche, correspond à un numéro de fichier). Colline formée de paragneiss sombres envahis par des granites roses ou blancs (voir cet ancien billet d'où cette photo est extraite). La situation semble un peu confuse. On peut parler, dans ce genre d'invasion granitique, d'une migmatite, roche où l'hôte et le «survenant» se mêlent de façon intime en restant chacun reconnaissable.


© Google Earth. 
Sur cette vue qui date du 10 juin 2004, la géologie de la colline apparaît dans route sa simplicité. Les taches claires des sills (ou lits) de granite les plus larges dessinent sur le fond sombre des paragneiss des lignes blanches en pointillé (migmatite lit-par-lit). La structure de l'ensemble est clairement NW-SE, conforme aux contours en plan de la colline. La position du X noir correspond à celle du X blanc de la première photo.
Pour comprendre, parfois, suffit de prendre un peu de recul.
Ou d'altitude...

LOCALISATION
SNRC 31G/12
Sablière à Cantley (Québec). Route 307 (Montée de la Source), au Nord du chemin St-Andrew ; côté Est de la route.
Propr. : Les Entreprises Vetel Ltée, accès interdit, danger de chutes et d'éboulements.


AJOUT DE DERNIÈRE MINUTE
Les roches du sites ont déjà été décrites par Bellemare (2000) :

«Dans la partie sud-ouest de la carrière, on retrouve une roche calcosilicatée, foliée (gneiss), migmatisée (20-30%), à grain variant de fin à moyen, de couleur noir grisâtre, localement verdâtre. Elle contient surtout du feldspath plagioclase, un peu de quartz et 25 % de minéraux mafiques (amphibole, pyroxène et mica). La migmatite est de couleur rose orangé à rose blanchâtre, à grain variant de moyen à grossier, contenant surtout des feldspaths et du quartz. Le gneiss est coupé localement de matériel granitique lui donnant l'aspect d'une brèche.


Dans la partie nord-est de la carrière, en plus de la roche calcosilicatée, on note la présence de paragneiss à biotite, d'aspect rouillé, de quartzite et d'amphibolite. Toutes ces roches sont coupées par des dykes de composition granitique à grain variant de grossier à pegmatitique, de couleur brun orangé, contenant des feldspaths et du quartz bleu.


[...] La roche est coupée de plusieurs dykes cisaillés et altérés, marqués par une altération (épidotisation, carbonatation et pyritisation parfois massive) qui affecte aussi l'encaissant. Dans la partie sud-ouest de la carrière, on note la présence de niveaux décimétriques contenant surtout de la biotite.»

APPEL À TOUS
J'ai l'impression que cette description s'applique à la carrière ouverte à l'extrémité NW de la colline représentée sur la photo qui, en fait, est cadrée exactement comme si j'avais voulu cacher son existence à mes lecteurs. Bellemare ne mentionne pas le marbre, qui affleure au SE de la colline (voir mon ancien billet sur le sujet, lien déjà donné au début de ce billet). Notez que je n'ai jamais visité cette carrière que je n'ai aperçue que de la route, le site étant interdit.

Autrefois, dans les années 1990, la colline était plus impressionnante. La partie nord n'avait pas été «repaysagée». À la base de l'escarpement, l'imposant sill de granite orangé marqué par un X sur les photos allait en suivant la pente des gneiss et s'élevait vers le nord. Il contenait une enclave de gneiss suspendue, large de plusieurs m, et cisaillée, c.-à-d. coupée en deux parties tirées chacune dans un sens. Le plan de cisaillement, à ce qu'il me semble, suivait la pente du sill. Tout cela est maintenant caché par le sable et les arbustes censés agrémenter l'aspect du site. Je donne ces détails de mémoire, sous toute réserve.

Si quelqu'un a des photos de ces migmatites datant d'avant l'an 2000, je serais heureux de pouvoir les examiner.


Référence
Yves Bellemare, 2000, Inventaire des carrières de pierre, région du sud-ouest du Québec (SNRC 031F, 031G, 031K et 031H/13), ministère des Ressources naturelles, Québec, MB 2000-01, 176 pages, 3 cartes

mardi 1 mai 2012

Pièce sur pièce



La société Pièce sur pièce (SPSP) a pour mission la diffusion, la recherche et la promotion de l'histoire et du patrimoine de l'Outaouais.

Cette entreprise semble être née d'un certain sentiment d'urgence ou de nécessité. Voir à ce propos cet article tiré de la revue Développement Social (DS) :

«La région étant presque absente du radar touristique et culturel québécois, méconnue de la province comme de sa propre population, son patrimoine et son histoire courent, dit-elle [Manon Leroux, de la SPSP], le risque de disparaître sans bruit, ou encore d’être piétinés par l’étalement urbain, qui gruge de plus en plus de municipalités rurales en périphérie de Gatineau.»

SPSP prépare un Guide de l'Outaouais. Le projet est bien avancé : affaire à suivre, donc. Mais déjà, vous pouvez aller visiter leur page Facebook.