Seuls dégâts du tremblement de terre du 23 juin constatés chez moi : chute de deux livres qui, jusqu'au séisme, étaient debout. La roche plate (posée «à plat» depuis longtemps), en bas, est un grès des Îles-de-la-Madeleine. Note. – Malgré les apparences, je ne revendique aucune expertise en vieil anglais...
(Suite de ce billet ici.)
Quelques impressions, en vrac. Un texte «sérieux» viendra dans quelques jours.
J'étais à l'étage, devant mon poste de travail, à Ottawa. D'abord, j'ai cru qu'un camion passait devant le bâtiment ; rien d'inhabituel, mais celui-là semblait particulièrement lourd, et conduit par une brute trop pressée de livrer son chargement. Puis, un autre camion, sans hiatus, comme si les vibrations des deux véhicules se confondaient, celles du second prolongeant celle du premier, ce qui me sembla hautement improbable – et irritant, parce que ça m'obligeait à y porter attention. Les secousses continuant, l'évidence s'imposa : un tremblement de terre. Ce n'était pas mon premier, mais celui-ci me semblait particulièrement intense. Et durable.
L'intensité des secousses allait en s'amplifiant. La situation m'avait d'abord ennuyé ; maintenant, elle m'inquiétait. Est-ce que ça allait continuer, et, surtout, est-ce que ça allait s'aggraver ? Il se produisit une secousse plus forte, comme si un coup de bélier avait soulevé le bâtiment, un fort bruit retentit.
Les choses se sont calmées peu à peu, assez pour que je descende au rez-de-chaussé.
Dans la rue, beaucoup de gens.
Deux ou trois minutes après, alors que plus aucune vibration n'était ressentie, des gens ont pointé du doigt les baies vitrées, à l'étage d'un bâtiment de l'autre côté de la rue : les vitres étaient encore animées d'un mouvement d'ondulation lente, d'avant en arrière, dans leur cadre.
Bons points
Au plus fort des secousses, j'ai posé mes mains sur ma table de travail, comme pour en éprouver la solidité (pas terrible, mais elle n'a pas été conçue pour ça) : c'est bien ce qu'on recommande, se réfugier sous un meuble lorsque tout tombe et vole en l'air. (Nous n'en étions pas là.) Surtout, ne pas sortir dans la rue ! J'ai tourné la tête pour considérer le cadre de porte : autre endroit recommandé pour s'abriter. Finalement, je suis resté assis sans bouger.
Mauvais points
1. Ne pas avoir tenu compte des étagères dans mon dos. Elles sont légères, démontables et ajourées, ne contiennent rien de tranchant ou de contondant, et rien n'est tombé, mais quand même.
2. N'avoir pensé qu'au bout de plusieurs minutes que, si le séisme avait été ressenti fortement à Ottawa, il pouvait l'avoir été encore beaucoup plus intensément ailleurs. Si Montréal ou Toronto étaient en ruines ?
Longtemps, je me suis demandé pourquoi je conservais deux exemplaires de ce livre. Pour photographier les deux côtés d'une même page en même temps, voyons ! Cliquer sur l'image pour obtenir une version plus grande. Tiré de : Baird D.M., 1968 — Guide to the Geology and Scenery of the National Capital Area. Commission géologique du Canada, rapports divers no 15, 188 p.
Conclusion
Des témoins parlent de secousses ayant duré de jusqu'à 40 secondes. Mes impressions (pas nécessairement meilleures ni plus fiables) sont que le tout n'a pas duré plus de 20 secondes.
Finalement, il ne s'est pas passé grand chose... Et les seules vibrations qui m'incommodent encore et toujours sont celles du climatiseur géant de mon *$%@!?**! de voisin.
Ailleurs dans ce blogue :
«Gatineau, ville sensible»
«Ottawa, ville sensible»
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