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mardi 5 janvier 2016

Hors sujet : les monts Otish (suite vers la fin)





Les monts Otish (Québec), au sens strict, d'après Rousseau (1959), le premier géographe moderne à les avoir cartographiés. Peu de ses suggestions de toponymes perdure cependant encore aujourd'hui. Référence et plus de détails dans l'«Ajout» du 5 janv. 2016 à la fin du billet précédent.


vendredi 1 janvier 2016

Hors sujet : les monts Otish/Watshish (suite et ajouts)


Bref retour sur les monts Watshish/Otish ou complément au billet précédent, prière de vous y reporter, je ne voudrais pas devoir tout répéter. Quand même, voici en gros de quoi il est question : pendant longtemps, les très localisés monts Watshish (aujourd'hui Otish), au NE du lac Mistassini, ont été étirés par les cartographes aux proportions d'une chaîne coupant le Québec en deux pour rehausser (c'est le mot qui convient) la ligne de partage des eaux entre le versant de la baie James et celui du Saint-Laurent. 

Les monts Watshish n'apparaissent pas sur la carte des Régions de colonisation (carte 1a,b,c, 1911) reproduite plus bas. La «Ligne de partage des eaux» entre les versants du Saint-Laurent, de la baie James et de la mer du Labrador y est par contre reportée (carte 1b). Le cartographe n'a pas cru nécessaire de souligner ou d'engraisser cette mince ligne par une chaine de montagnes imaginaire. (Il serait préférable d'aller examiner le document original au lieu des versions réduites affichées dans le billet ; le lien figure dans la légende.)

Pour comparaison, des cartes mises en ligne dans le billet précédent et datant de 1926 sont reprises ici. On y fera connaissance avec les monts Watshish à l'apogée de leur extension cartographique (cartes 2 et 3).

Ce billet n'est pas «composé», en ce sens qu'il s'agit d'informations mises l'une à la suite de l'autre pour compléter le dossier, mais sans synthèse ou conclusion.

Le point essentiel de tout ceci est que les monts Otish constituent le «pivot hydrographique du Québec» et que des rivières qui s'écoulent dans la baie James et dans le Saint-Laurent trouvent leur source dans le même coin du territoire. (Voir passages en gras dans le texte.)


Carte 1a (Québec, 1911). Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
L'élément intéressant pour notre sujet est la ligne de partage des eaux qui serpente de l'Abitibi (au nord du lac Témiscamingue) au Labrador (près du détroit de Belle-Isle) (voir détails plus bas). Carte de la province de Québec indiquant ses principales régions de colonisation, 1911, Québec, 1: 3 168 000. BnQ, Cote : G/3451/J1/1911/C37 DCA, G/3451/J1/1911/C37 CAR. Numéro catalogue Iris : 0000077951


Carte 1b (Québec, 1911, détail retouché). Le W indique la position approx. des monts Watshish (Otish). Pas de quoi en faire une chaîne d'envergure continentale ! (Voir billet précédent.) La mince Ligne de partage des eaux passe au sud du lac Mistassini et des monts Watshish. (Mais voir carte 4 !) À gauche : le lac Mistassini ; à droite, les contours du futur réservoir Manicouagan (voir carte 4).



Carte 2 (Frères maristes, 1926, détail). Cette carte, plus récente que la carte 1 (1911), a suivi néanmoins une tradition beaucoup plus imaginative ! Les monts Watshish (Otish), qui s'étendent de l'Abitibi jusqu'au Labrador coïncident avec la ligne de partage des eaux (pointillé), déjà reportée sur la carte de 1911. Photo à main levée, pardonnez les distorsions.


Carte 1c (Québec, 1911, autre détail : le lac Témiscamingue apparaît dans le coin SW). Comparez la ligne de partage des eaux (mince ligne rouge pointillée) avec les monts Watshish de la carte des Frères maristes, plus bas.



Carte 3 (Frères maristes, 1926, détail). De très sinueux monts Watshish ondulent en Abitibi. La chaîne (en fait, la ligne de partage des eaux, ces monts n'existent pas) déborde même en Ontario - ou, de l'Ontario, déborde au Québec, selon le point du vue que l'on préfère. Photo à main levée, pardonnez les distorsions.


Références

  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec.Carte de la province de Québec indiquant ses principales régions de colonisation, 1911, Québec, 1: 3 168 000.
  • Frères maristes (1926), Atlas-Géographie de la province de Québec et du Canada avec des notions générales sur les cinq parties du monde : cours supérieur, 5ème et 6ème année, Montréal, Librairie Granger Frères Limitée, 114 pages.



Ajout (4 janv. 2016)


Carte 4. Les Editions Brault & Bouthillier, Carte du Québec et du Labrador (détail retouché ; saisie d'écran). Carré noir : mont Yapeisto. À gauche, le lac Mistassini ; à droite, le réservoir Manicouagan.

Cette carte aux qualités pédagogiques indéniables (elle montre approx. le même secteur que la carte 1b) permet de voir clairement les monts Otish (augmentés des reliefs environnants) coupés en deux par la ligne de partage des eaux. Le plus haut sommet du massif au sens strict, le mont mont Yapeitso (1130 m ; voir billet précédent), culmine au sud de la ligne. À m'intéresser aux «erreurs» des cartographes anciens, j'aurais donc commis moi-même une bourde en plaçant les monts Otish au nord de la ligne de partage des eaux ?

À propos de la ligne de séparation des eaux


J'ai eu beaucoup de mal à situer les monts Otish par rapport à la ligne de partage des eaux. Je les ai d'abord naïvement placés du côté du versant de la baie d'Hudson avant de me rendre compte de mon erreur. Les Monts Otish sont partagés entre le versant de la baie James (qu'on peut rattacher au grand versant de la baie d'Hudson) et celui du Saint-Laurent. Pour une compréhension plus aboutie des choses, la documentation disponible n'est pas toujours d'une grande utilité. Les cartes à petites échelles fournissent un fouillis de lacs, de ruisseaux et de rivières qu'il est difficile d'intégrer dans un paysage plus vaste ; les cartes à grandes échelles offrent une vue trop simplifiée. Entre les deux, se trouve ce qu'on aimerait savoir. Rousseau a eu beau dire que les monts Otish (Watshish) constituaient le «pivot hydrographique de la péninsule Québec-Labrador» (1959, p. 457, réf. à la fin du texte), ce pivot a un caractère pour le moins insaisissable
.

«La région [des monts Otish] est caractérisée par un relief de cuestas orientés d'est en ouest et dont les fronts, les versants raides, font face au nord. Elle constitue un plateau tabulaire d'altitude moyenne de 750 m. Plusieurs rivières importantes prennent leur source à cet endroit. Elles coulent principalement vers l'ouest (rivière Eastmain*) ou vers le sud (rivières Témiscamie*, Péribonka**, aux Outardes**).»
* versant de la baie James (riv. Témiscamie, via le lac Albanel) ;
** versant du Saint-Laurent.

(Modifié de Wikipedia.)


Autres réf.
Suivi hydrologique de différentes stations hydrométriques, Centre d’expertise hydrique du Québec, Les régions hydrographiques
https://www.cehq.gouv.qc.ca/suivihydro/default.asp

Portrait régional de l’eau, Gouvernement du Québec
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/regions/region10/10-nord-du-qc.htm




Ajout (5 janv. 2016)

Ce qui suit devait faire l'objet d'un billet séparé, mais comme il s'agit de données en vrac qui s'ajoutent tout naturellement aux données très partielles du présent billet, je préfère les placer ici plutôt que d'éparpiller l'information.



Carte 5a. Détail de la carte géologique interactive du Québec, Système d'information géominière du Québec. Le repère indique la position des monts Otish et du mont Yapeitso (voir cartes suivantes).
Mauve : bassin de Mistassini (à l'ouest) et bassin d'Otish (à l'est) ; teintes de rose (au nord et à l'ouest) : province du Supérieur ; teintes orangées (au SE) : province du Grenville. On reconnaît le réservoir Manicouagan dans le 22N.
Les monts Otish, stricto sensu, ne mesurent que 50 km x 80 km (voir carte 2 ainsi que le billet précédent). Le bassin d'Otish et le Supergroupe d'Otish (entités géologiques) et les monts Otish (toponyme) n'ont pas la même extension.


Pour ceux qui seraient déçus de n'avoir trouvé dans les billets sur les monts Otish aucune donnée sur des choses intéressantes (cf. géologiques), voici quelques consolations, livrées en vrac. (Voir le billet du 28 déc. 2015.)



En bref

Les roches sédimentaires du Protérozoïque inférieur des bassins de Mistassini et d'Otish reposent en discordance d'érosion sur les roches archéennes de la Province du Supérieur, au N du Front de Grenville (Protérozoïque moyen).



Élaborons un peu

«Autour et au nord du lac Mistassini, les sédiments protérozoïques du Groupe de Mistassini (arénites, dolomies à stromatolites, shales et formation de fer à jaspilite) et ceux du Groupe d'Otish (conglomérat quartzitique ; arénites, dolomies et shales) forment les restes d'une plate-forme sédimentaire recoupée par des filons et des sills de diabase (˜ 1,85 Ga ?). Les séquences sont transgressives et la source des roches détritiques pourrait avoir été située au N ou au NE. Les sédiments protérozoïques et les volcanites qu'ils renferment ne sont pas métamorphisés : ils ont été déformés, plissés et faillés à proximité du Front de Grenville sous des conditions épizonales, peut-être au cours de l'orogenèse hudsonnienne dans laquelle aurait déjà été impliqué le Parautochtone du Grenville, ou encore uniquement au cours d'une phase de l'orogenèse grenvillienne.» (Hocq (dir.), 1994, p. 19.)



Quelques précisions encore

«Le socle [archéen du Supérieur] et les formations le recouvrant [Supergroupes de Mistassini et d'Otish] ont été recoupées par les dykes et sills de gabbro à olivine de Conflans qui ont été datés à 1 730 +/-30 Ma. Les dykes s’alignent principalement à N010, 070 et 130 et semblent exploiter et envahir des failles qui précèdent la déformation du Grenville.

Les roches sédimentaires du Supergroupe d’Otish présentent peu de déformation et sont généralement sub-horizontales. L’orogène du Grenville (1 100 à 900 Ma) a plissé le bassin en forme synclinale évasée et a généré des failles de chevauchement qui sont évidentes sur le côté sud de la bordure nord-est du bassin. Les failles se présentent en décrochement N060 (dextre) et N010 (senestre) preuves de failles profondes recoupant la discordance [entre le socle archéen] et les roches sédimentaires sus-jacentes. Le grade métamorphique est faible dans la région, de schiste vert inférieur à schiste vert, sauf dans le secteur sud du bassin où les roches ont été affectées par le grade métamorphique lié aux évènements grenvilliens (jusqu’au grade amphibolite).» (Ressources ABE)

On trouve des diamants près des monts Otish...
https://www.mern.gouv.qc.ca/mines/industrie/gemmes/gemmes-diamant-exploration-gites-otish.jsp

... et de l'uranium

Crevier, Michel. (1981). Pétrographie et géochimie de granitoïdes du socle du bassin Otish et estimation de leur préconcentration en uranium. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi. http://constellation.uqac.ca/1819/

Voir aussi :

https://www.mern.gouv.qc.ca/mines/quebec-mines/2009-02/uranium.asp


Références

  • Commission de toponymie du Québec, «Monts Otish».
  • Commission de toponymie du Québec, «Mont Yapeitso».
  • Hocq, M, coord., Géologie du Québec. Min. de l'Énergie et des Ressources du Québec, MM 94-01, 1994, 166 pages, p. 19.
  • Jacques Rousseau, 1959, «Grandeur et décadence des monts Watshish», Cahiers de géographie du Québec, vol. 3, n° 6, 1959, p. 457-468. DOI: 10.7202/020196ar http://id.erudit.org/iderudit/020196ar
  • Système d'information géominière du Québec



Carte 5b. Zoom sur la carte 5a ; même code de couleur. La position du mont Yapeitso est indiquée par le repère bleu. Le lac Conflans, à gauche, permet de se repérer sur la carte 6.



Carte 6 (sensiblement même zone que la carte 5b : voyez le lac Conflans, à gauche, identifié sur les deux cartes pour comparer). Ce document montre les monts Otish, au sens strict, d'après Rousseau (1959), premier géographe moderne à les avoir cartographiés. Peu de ses suggestions de toponymes perdure cependant encore aujourd'hui. Le mont Bignell, au sud du lac Yapeitso (no 10), par exemple, correspond au mont Yapeisto d'aujourd'hui, point culminant (1128 m) du massif. Les >>>>>>> sont des eskers.



Carte 7. Tirée de Commission de toponymie du Québec, «Mont Yapeitso» : une partie du secteur des cartes 5b et 6, avec les toponymes actuels. Suivre le lien pour plus de détails.

lundi 28 décembre 2015

Hors sujet : géographie (presque) imaginaire - les monts Watshish


Voir suite, billet du 1er janv. 2016.


1. De très sinueux monts Watshish ondulent en Abitibi. (Frères maristes, 1926). La chaîne déborde même en Ontario - ou, de l'Ontario, déborde au Québec, selon le point du vue que l'on préfère. Photo à main levée, pardonnez les distorsions.


Pendant longtemps, je me suis demandé ce qu'étaient ces monts Watshish qui serpentaient autrefois sur les cartes du Québec au nord des Laurentides. On les chercherait en vain sur les cartes modernes, on ne les trouvera pas davantage sur le terrain. Les monts Watshish n'existent plus ; ont-ils jamais existé, du moins, tels qu'on les a représentés ?

De 1731 à 1949, on a décrit et représenté les monts Ouatchish, Watshish, Watchich, Wotchish, etc. D'abord restreints à une zone au NE du lac Mistassini, ils en sont venus à couper le Québec en deux. Depuis l'Ontario jusqu'au détroit de Belle-Isle, l'extension de cette chaîne de montagnes atteignait 2000 km à vol d'oiseau. Une broutille, que les géographes modernes ne se donnent plus la peine de reporter sur leurs cartes ! Et pour cause.

En 1949, Jacques Rousseau, premier géographe moderne à visiter les monts Watshish - au sens le plus étroit du terme, c'est à dire le massif situé à 160 km au NE du lac Mistassini -, donne sa juste place et ses justes dimensions à cette entité orographique. Les extravagants monts Watshish sont réduits à un massif en cuesta faisant face au NW et découpé par des vallées encaissées accueillant lacs et rivières. Le tout occupe une zone de 20 km x 50 km 50 km x 80 km et culmine sous les 1200 m. On est loin des proportions continentales qu'on prêtait à la chaîne ! Rousseau, conseillé par un guide montagnais, corrige le toponyme en Otish (voir plus bas la section «Commission de toponymie du Québec»). Les monts Otish modernes sont nés, du moins sont identifiés, baptisés et circonscrits.

Rousseau publie l'histoire des avatars des monts Otish dans un article des Cahiers de géographie du Québec (1959 ; disponible en ligne, voir «Références»). Il explique la création de cette chaîne de montagnes imaginaire à partir d'un embryon réel – le massif – par la tendance des anciens géographes à reporter sur leurs cartes un relief pour souligner les lignes de partage des eaux. À l'examen des cartes (voir celles qui figurent dans ce billet), on constate que les interminables et sinueux monts Watshish ne sont que ça : l'expression exagérée de la ligne de partage des eaux ! Les chaînes de montagnes n'ont pas l'habitude de serpenter comme les monts Watshish de la fig. 1. Quoi qu'il en soit, les chimériques monts Watshish ont quand même eu une existence réelle (sur les cartes) de plus de deux siècles.

Mais Rousseau (1959, p. 457) ne qualifiait-il pas les monts Otish de «pivot hydrographique de la péninsule Québec-Labardor». Les monts Watshish sont morts, vive les monts Otish !


Commission de toponymie du Québec

Le site de la Commission de toponymie du Québec résume et complète l'article de Rousseau (1959) :

«Les monts Otish se dressent jusqu'à une altitude de près de 1130 m au mont Yapeitso [1128 m selon la fiche de la Commission consacrée à ce mont], dans la partie est de la municipalité de Baie-James, à quelque 160 km au nord-est du lac Mistassini. De part et d'autre de la limite entre la région administrative du Saguenay–Lac-Saint-Jean et celle du Nord-du-Québec, ces monts s'étendent sur environ 50 km de longueur et 20 km de largeur et comprennent plusieurs pics, couverts de végétation alpine, que séparent des vallées, des ruisseaux et des lacs encaissés. La rivière Otish est issue de ces monts dont elle porte le nom. La première mention du toponyme remonte à 1731, année où sur sa Carte du Domaine en Canada, le père Laure indique «M. Ouatchish» et situe cette entité orographique à environ 50 km au nord-est du lac Mistassini. Plus tard, John Arrowsmith inscrit «Wotchish Mts» sur ses cartes de 1834 et de 1842, tandis que le journal d'expédition de l'aide-arpenteur Frank Bignell, daté de 1885, fait mention des «monts Otish». De façon générale, les explorateurs et les géographes du XIXe siècle arrivent difficilement à un consensus quant aux dimensions et à la localisation exactes des monts Otish. Par exemple, une carte du Canada, tracée en 1885 par John Bartholomew, les représente même comme étant une chaîne de quelque 800 km de longueur, débutant près de la source de l'Harricana et passant au sud du lac Mistassini pour disparaître à la hauteur des terres, au-dessus de la rivière Moisie. Il faudra attendre le XXe siècle pour élucider ce mystère. Lorsqu'il explore les monts en 1949, Jacques Rousseau les localise avec précision et note que le toponyme Otish, qui signifie petite montagne, résulte d'une déformation de l'appellation montagnaise Watshish. Selon le père Joseph-Étienne Guinard, Watchich est tiré du mot cri watchi, montagne et du diminutif ich, petite. En 1952, on avait attribué à ces monts le nom de Marie-Victorin, qui ne s'est pas imposé dans l'usage. L'appellation amérindienne est donc redevenue officielle.»


Coda

Les monts Watshish n'ont pas totalement disparu : à leur extrémité orientale, là où, suivant la lige de partage des eaux, ils se confondent avec les Laurentides (carte 2b), on reconnait leur tracé dans la frontière Québec - Terre-Neuve décidée par le Conseil privé de Londres en 1927 au détriment du Québec. (Voir carte 3 et Wikipedia, «Frontière entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador».)

Bien sûr, si les Watshish étaient une fiction, les frontières en sont une autre, me direz-vous...

Ajout (29 déc. 2015)

«Laurentides. — Les Laurentides comprennent trois chaînes principales :
1. Les monts du Labrador, qui vont de la baie d'Ungava au détroit de Belle-Ile [sic] ;
2. Les monts Watshish, qui forment la ligne de partage des eaux entre le versant de la baie d'Hudson et celui du Saint-Laurent ;
3. Les Laurentides proprement dites, qui s'étendent du Labrador aux Grands-Lacs
[sic] en longeant la vallée du Saint-Laurent.
Plateau laurentien. — La région située entre ces trois chaînes de montagnes forme un immense plateau appelé plateau laurentien.»
(Frères maristes 1926, p. 40, gras dans le texte ; orthographe respectée.)

«Les Watshish ne sont guère que des collines ; elles forment la ligne de partage [des eaux] entre le bassin du Saint-Laurent et celui de la mer d'Hudson.» (Frères des écoles chrétiennes, 1926 (1930), p. 50.)



Références

  • Commission de toponymie du Québec, «Monts Otish». 
  • Commission de toponymie du Québec, «Mont Yapeitso».
  • Frères des écoles chrétiennes, 1926 (1930), Géographie : cours complémentaire. Montréal, Les Frères des écoles chrétiennes, 168 p.
  • Frères maristes (1926), Atlas-Géographie de la province de Québec et du Canada avec des notions générales sur les cinq parties du monde : cours supérieur, 5ème et 6ème année, Montréal, Librairie Granger Frères Limitée, 114 pages.
  • Jacques Rousseau, 1959, «Grandeur et décadence des monts Watshish», Cahiers de géographie du Québec, vol. 3, n° 6, 1959, p. 457-468. DOI: 10.7202/020196ar http://id.erudit.org/iderudit/020196ar



2a. Carte des Frères maristes (1926, détail). Les monts Watshish s'étendent de l'Abitibi jusqu'au Labrador, en prolongeant de squelettiques Laurentides vers l'est. Les Watshish coïncident avec la ligne de partage des eaux (pointillé) qui annonce (à l'est) le futur et toujours contesté tracé de la frontière Québec - Terre-Neuve. Photo à main levée, pardonnez les distorsions.



2b.Carte des Frères maristes, en entier (1926). La côte du Labrador (Terre-Neuve) apparaît en blanc («Monts du Labrador»). La carte a été dessinée avant le jugement du Conseil privé de Londres qui a décidé de la délimitation de la frontière Québec - Terre-Neuve en 1927 au dépens du premier. (Voir carte 3 et Wikipedia, «Frontière entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador».)



3. Le Québec en bleu, Terre-Neuve-et-Labrador en rouge, et la zone contestée au Labrador hachurée en rouge et bleu. La ligne de partage des eaux de la carte 2b (monts Watshish et Laurentides) se retrouve dans la partie du tracé au nord de la zone contestée.
© Sémhur / Wikimedia Commons.