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mercredi 14 janvier 2015

La caverne Laflèche au fil des ans


Fig. 1. Ancienne entrée de la caverne Laflèche,
11 janvier 2015. Comparer avec la fig. 2.


Résumé

Descriptions et plans de la caverne Laflèche, à Val-des-Monts (Québec).
Exploitant
Arbraska Laflèche
Localisation
Près de Wilson's Corner, au nord de Gatineau (Québec) :
255, route Principale - route 307 Nord, Val-des-Monts, Québec J8N 4B7 (C'est la première fois que je vois une caverne avec un numéro civique...)
45.646593, -75.791761

Suite : billet du 15 janv. 2015.


La caverne Laflèche (Wakefield Cave, caverne Pélissier), au nord de Gatineau (Québec), n'était, de façon inexplicable, jamais apparue au sommaire de ce blogue. En janvier 2015, j'ai eu la chance de la visiter en compagnie de Bernard Lauriol, professeur titulaire au département de géographie de l'Université d'Ottawa. Monsieur Lauriol est l'auteur de travaux nombreux sur les cavernes et l'érosion du marbre (cf. billet du 12 juillet 2012) ainsi que du tout récent livre Eaux, glaces et cavernes, illustré par les photos de Pierre Bertrand (billet du 2 oct. 2014).

Je parlerai prochainement de cette visite guidée ; pour l'instant, je me contente de mettre en ligne différents documents rédigés depuis sa découverte en 1865. Longtemps considérée comme la plus longue caverne du Bouclier canadien, la caverne Laflèche demeure l'une des plus connue et des plus facilement accessible. Elle a pris place dans une colline de marbre de la province de Grenville du Bouclier canadien (plus d'un milliard d'années).

La caverne est aujourd'hui propriété d'Arbraska Laflèche qui organise des visites guidées de la caverne, mais aussi des parcours dans les arbres, des rallyes et offre des «tyroliennes extrêmes» ! Je vous conseille fortement le détour, seul, en couple ou avec les enfants. Vous serez bien accueillis, les guides sont sympathiques et d'un enthousiasme toujours renouvelé.

(Avis de déclaration de conflits d'intérêts : j'ai eu droit à un chocolat chaud et une galette, au chalet d'accueil, après ma visite gratuite, ce qui entache sérieusement mon objectivité.)


Les images...



Fig. 2. Grant (1869)
...


Fig. 3. Grant (1869)
...


Fig. 4. Schroeder et Desmarais (1988). La coupe est orientée dans le sens opposé de celle de la fig. 3. On reconnaît l'entrée et la grande chambre au centre de la colline sur les deux représentations.
...


Fig. 5. Modifié d'Arbraska Laflèche (panneau à l'extérieur de la caverne : la photo peut avoir distordue les proportions).
...


... et les textes

Grant : The Wakefield Cave (1869)

Le texte de Grant (1869) sur la Wakefield Cave est trop long pour être reproduit ici. Je trouverai un moyen pour le rendre disponible en ligne. En attendant, j'en extrais pour le blogue les deux gravures qui l'illustrent. (Voir le billet du 15 janvier 2015 pour le texte de Grant.)


Benjamin Sulte (1875) : La Caverne de Wakefield

«En 1875, Sulte avait publié en brochure un récit intitulé la Caverne de Wakefield, comté d'Ottawa [1] ; il y racontait la visite qu'il avait faite de cette caverne située en territoire québécois et connue seulement de quelques citoyens d'Ottawa. Le propriétaire de «cette merveille de la nature», un dénommé Pélissier, était l'un des colons qui avaient commencé à s'y intéresser en 1866-1867. Ces curieux avaient d'abord entrevu au flanc de la montagne «une espèce d'arcade ou de haute porte cochère, terminée par un enfoncement dans le rocher qui présentait à l'intérieur une cave fraîche et éclairée de six pieds de haut sur un carré de quinze pieds.» Quelques-uns de ces curieux, dont le propriétaire du terrain, avaient exploré une partie de la cave par la suite, mais les origines de la caverne étaient restées mystérieuses.

Sulte essaie d'y voir clair. Il commence son récit en décrivant la géologie des Laurentides au pied desquelles se trouve la caverne. Il décrit ensuite la cave. Elle est «propre comme un sou neuf», lavée qu'elle a été par le travail des eaux qui en ont fait un passage jadis avant de former le lac Pélissier [2] qui dort deux cents pieds plus bas entre de hautes montagnes, tandis qu'un autre lac se cacherait sous la caverne, dans un passage inférieur, avant de se déverser dans le lac Pélissier. Les fées et les loups-garous n'y ont eu rien à faire comme certains l'avaient cru...» (Texte tiré de Dionne ; 2000.)

Notes ajoutées

[1] Montréal, la Compagnie Burland-Desbarats, 1875, 28 pages.
[2] Le lac Armida, au pied de la colline qui héberge la caverne Laflèche, s'est donc déjà appelé le lac Pélissier, comme nous l'avons vu plus haut. La caverne Laflèche est dans de nombreuses source anciennes nommée caverne Pélissier.


Béland (1955, p. 75-77) : la Caverne Laflèche

«La caverne Laflèche, à un mille et demi au nord de Wilson Corners est l'une des attractions touristiques du pays. Elle est située près d'un petit lac, dans un banc de calcaire [marbre] Grenville. Le calcaire est rempli de fragments de gneiss et de pegmatite de toutes formes et grosseurs auxquels les exploitants de la caverne attribuent des noms et des origines des plus fantaisistes. [Note. – Il s’agit des exploitants de l’époque (1955), et non pas des exploitants actuels !]

L'entrée de la caverne, à 100 pieds environ au-dessus du niveau du lac, donne sur un couloir qui s'élargit progressivement en une chambre mesurant une centaine de pieds de longueur par vingt pieds de largeur. La voûte, au point le plus élevé, doit être à une vingtaine de pieds au-dessus du plancher, et on y voit poindre des racines d'arbres. Cette chambre se prolonge à son autre extrémité par un couloir tortueux qui aboutit à un puits vertical dont la profondeur est de 95 pieds. Le long des parois s'ouvrent de petites niches et des couloirs très étroits, à demi remplis de graviers bien triés d'origine fluviatile. Le fond du puits est rempli d'eau mais on y distingue l'ouverture d'un couloir en direction du lac et qui communique probablement avec ce dernier car la mare d'eau au fond du puits monte et baisse en même temps que le niveau du lac.

Les parois des couloirs et ouvertures sont lisses : on y remarque ici et là des revêtements et des cordons stalactitiques. Les seules aspérités considérables sont des fragments de gneiss qui pendent des voutes ou font saillie le long des murs.

Lors de sa découverte en 1865, la caverne était à demi remplie de graviers, et les couloirs étaient presque complètement obstrués. On a depuis dégagé les principaux couloirs et installé un système d'éclairage et des escaliers permettant de parcourir la caverne en toute sécurité. La longueur totale des couloirs accessibles, y compris la grande chambre mais non le puits vertical, est d'environ 400 pieds.

Cette caverne a été évidemment creusée par les eaux qui s'infiltraient le long des joints et des fissures et dissolvaient lentement le calcaire. Les premières cavités furent occupées et agrandies par une rivière souterraine qui y amena des sables et des graviers. Les couloirs furent obstrués quand le niveau de base de la rivière souterraine fut élevé, au moment sans doute où des cours d'eau gonflés par la fonte des glaciers empruntaient la vallée du petit lac pour se rendre à la mer Champlain. La caverne serait pré-Champlain, et probablement pré-glaciaire.»


Hogarth (1962)

Fig. 6. Hogarth (1962). Les stalactites sont les cordons stalactitiques de Béland (1955).
...


Schroeder et Desmarais (1988) : avec la mer de Champlain...

«Avec 402 mètres de développement, la Caverne Laflèche est la plus longue grotte connue du Bouclier canadien. Elle est située au nord d'Ottawa dans une petite lentille de marbre entourée de gneiss de la province de Grenville, région qui a été couverte par les inlandsis du Pléistocène. La morphologie de la grotte suggère qu'elle est apparue par dissolution en régime noyé, bien qu'elle soit aujourd'hui inactive et perchée au-dessus de la nappe aquifère. Elle a ensuite fonctionné comme un piège en contact avec l'extérieur par 4 ouvertures perchées au sommet des versants et a été complètement colmatée par des dépôts détritiques qui ont été ensuite partiellement évacués. Ces sédiments consistent en sables divers, graviers et blocs stratifiés, qui ont été injectés dans la grotte en 3 phases à caractère glaciaire ou fluvioglaciaire. La dernière phase détritique est concomitante de la transgression marine postglaciaire datée dans la région à 12 200 ans. Une importante encoche de dissolution horizontale découverte dans la grotte à 239 m a.n.m. est attribuée à cette mer transgressive -- dite de Champlain --, relevant ainsi son niveau local de 26 mètres. Enfin durant l'Holocène, les eaux d'infiltration ont surtout construit des coulées calcitiques interstratifiées de sables grossiers, ce qui les rend très vulnérables à la gélivation fort efficace depuis le creusement d'une galerie artificielle à la base du réseau.» (Résumé de l'article.)


Schroeder (2004) : sans la mer de Champlain

(Mon résumé ; les éléments trop évidents décrits dans les autres textes ne sont pas repris ici.)

La caverne est composée de deux parties étagées réunies par un puits de 20 m de haut. Un réseau de conduits communique avec un plan d'eau au nord. Une encoche de dissolution horizontale à 239 m d'altitude montre que la caverne a déjà été occupée par un plan d'eau (un lac)*.

Chronologie
Vers 25 000 ans BP (fin du Wisconsinien moyen)
Création et remplissage de la caverne : les eaux sous pression à la base de l'inlandsis dissolvent le marbre par des joints et des failles. Il existe un réseau de fractures subverticales N-S et un réseau subhorizontal : le premier sert de patron pour le puits et un dôme au dessous de la grande salle tandis que le second contrôle la géométrie des conduits et des galeries) ; lorsque la pression diminue, les sédiments glaciaires s'accumulent.
Avant 11 000 ans BP
Les eaux sous-glaciaires creusent le plafond et créent des chenaux de voûtes avant, leur pression augmentant, de nettoyer la caverne de ses dépôts glaciaires.
La caverne est envahie par les eaux d'un lac glaciaire qui a précédé la mer de Champlain.
Vers 11000 ans BP
Mer de Champlain (qui n'atteint pas le site)*.
8400 ans BP
Injection de dépôts fluvio-glaciaires extérieurs par un flot de boue.

* Schroeder a donc abandonné son hypothèse de 1988 selon laquelle la mer de Champlain aurait envahie la caverne. Il attribuait à cette invasion l'encoche des 239 m.


Bernard Lauriol (2015)

Selon Bernard Lauriol (comm. personnelle, 2015), la caverne date du dernier interglaciaire, le Sangamonien (110 000 - 130 000 ans). Plus de détails dans un autre billet.


Références

  • Béland, René, Région de Wakefield : rapport final. MRNQ, DP-461, 1977 (rédigé et remis au Ministère en 1955), 91 p., avec une carte (1/63 360).
  • Dionne, René, Histoire de la littérature franco-ontarienne – Tome II, Les Éditions du Vermillon, Ottawa, 2000, pp. 95-96 (pagination d’après une épreuve préliminaire du livre).
  • Grant, J.A., 1869, «Superficial Geology of the Valley of the Ottawa and the Wakefield Cave», Transactions of Ottawa Natural History Society, [22 p.]. La partie consacrée à la Wakefield Cave commence à la p. 14.
  • Hogarth D.D., «A Guide to the Geology of the Gatineau-Lièvre district», in : The Canadian Field-Naturalist, vol. 76, no 1, p. 1-55, janv.-mars 1962.
  • Jacques Schroeder, «Les cavernes : un patrimoine gravé dans le temps», in : G. Prichonnet et M.A. Bouchard, Actes du premier colloque du Patrimoine géologique du Québec, Montréal, 8-9 sept. 2000, MRNQ, MB 2004-05, 2004, p. 77-84.
  • Jacques Schroeder & Luc Desmarais, «Morphologie et sédiments de la plus grande grotte du Bouclier canadien : la Caverne Laflèche, Québec», Annales de la Société géologique de Belgique [En ligne], vol. 111 (1988), fascicule 1 (Sédimentologie karstique), 173-182 URL : http://popups.ulg.ac.be/0037-9395/index.php?id=314

jeudi 23 février 2012

Où sont passé les dinosaures de l’Outaouais ? (ajout)



Tyrannosaurus Prismacolorex, espèce encore mal connue. À l'époque où j'ai réalisé ce dessin, il m'arrivait de manquer à la rigueur scientifique et d'omettre de noter mes sources. N'empêche que, par sa rareté, ce document mérite de figurer ici.


Où sont passé les dinosaures de l’Outaouais ?

C'est une question qui revient souvent.

Ils ont disparu, corps et biens, os et vestiges, à croire que l'Outaouais est une région où le bout de la patte d'un dinosaure n'a jamais mis la griffe. Pourtant, ont devine bien qu’ils n'ont pas boudé l'Outaouais ni le Québec en général. Après tout, on en trouve d'abondants fossiles pas si loin au sud, au Connecticut. Quant à la fameuse couche riche en iridium (limite K-T, ou limite Crétacé-Tertiaire) que la chute du météorite responsable de la disparition des dinosaures (cratère de Chicxulub, au Yucatán), il y a 65 millions d'années, aurait répandue à la surface du globe, il arrive que des gens me demandent à quels endroits de l'Outaouais elle serait visible.

Eh bien, nulle part. Telle est la seule (et plate) réponse possible à cette question.

Les dinosaures ont vécu il y a entre 230 et 65 millions d’années (Ma) et les roches les plus jeunes de l’Outaouais ont un peu plus de 440 Ma (calcaire de la plate-forme du Saint-Laurent). Le socle de notre région est donc plus vieux que le plus archaïque des dinosaures. Rien n'aurait pourtant n'aurait empêché ses petites bêtes de l'arpenter tout comme nous le faisons nous-mêmes aujourd'hui si...

... si, depuis 345 millions d’années (Ma)*, le Québec (du moins la plate-forme du Saint-Laurent et les contrées adjacentes) n'était soumis à un régime d’érosion (Globenski, 1987), c.-à-d. que le continent, miette par miette, grain par grain, atome par atome, retourne à la mer, via les cours d’eau.
* Nous dirions aujourd'hui depuis 359 Ma ; voir « Ajout » du 29 nov. 2019.

Le résultat de ce grignotage est que le sol qu'auraient pu fouler les dinosaures a été emporté par l'érosion depuis longtemps. Entre la disparition des dinosaures et notre époque, une couche de roc épaisse d'environ 1 km a été soustraite à notre bout de continent (1).

Avec cette couche de roche s'est enfui tous vestiges matériels ou traces indirectes que ces grosses bêtes auraient pu laisser derrière elles à notre intention. Donc exit, non seulement les dinosaures, mais aussi leurs ossements, leurs traces de pas, leurs nids, leurs œufs, le sol qu'ils foulaient et grattaient, le sous-sol et, en dessous de tout ça, une bonne tranche de l’assise rocheuse.

C’est ce qui s’appelle un grand décapage !

On devine bien après cet exposé que la fameuse couche riche en iridium, dans la mesure où elle s'est déposée en Outaouais durant les dernières heures du Crétacé et les premières minutes du Tertiaire, s'en est allée elle aussi, et probablement très rapidement.

Pour trouver le «plancher des vaches» de l’époque des derniers dinosaures, inutile de chercher au sol ; levez les yeux, il se trouvait à 1000 m au dessus de vos têtes (2).

Et c’est ainsi que vous ne tomberez jamais sur un os en Outaouais.

Un os de dinosaure, s’entend.


NOTES

1.) Estimation qui ne prétend pas à une haute rigueur scientifique à partir du taux d'érosion déduit de l'exhumation du Mont-Royal dont le magma qui le constitue s'est mis en place à 2 km de profondeur il y a 125 Ma (lien). Tenir compte, par exemple, du fait que ce sont les roches sédimentaires qui recouvraient le Bouclier canadien (et le futur Mont-Royal), et dont la plate-forme du Saint-Laurent n'est qu'un reliquat, qui ont offert le moins de résistance à l'érosion. Plusieurs facteurs viendraient pondérer mon calcul, mais retenons simplement que le «sol» actuel du Québec était «au sous-sol» il y a 65 Ma.
2.) Il ne faut pas en déduire non plus que l'altitude du continent était de 1 km supérieure à celle d'aujurd'hui il y a 65 Ma. Si on restaurait d'un coup de baguette magique la couche de roc disparue depuis, le continent s'enfoncerait par compensation isostatique de 800 m (lien). Le gain réel serait donc que de 200 m. Mais là aussi il faudrait tenir compte de facteurs multiples.

AJOUT (27 novembre 2012) 

Voir les coupes montrant l'évolution géomorphologique de la bordure SE du Bouclier canadien (Degeai et Peulvast ; 2006) reproduites ailleurs dans ce blogue. On y voit les Montérégiennes être peu à peu dégagées par l'érosion.

AJOUT (29 nov. 2019)

Depuis la fin du Dévonien (période qui a duré de 419 Ma à 359 Ma), le Québec est soumis à un régime d’érosion (Globenski, 1987). L'épaisseur des roches sédimentaires déposées après l'Ordovicien jusqu'au Dévonien est estimée de 5,6 à 7,5 km ; au Crétacé, cette épaisseur était réduite à 2 km (profondeur de la mise en place des Montérégiennes). (Héroux et Bertand, 1991, dans L. Bouvier, 2013)


RÉFÉRENCES CITÉES


  • Bouvier, Laura (2013). « Exhumation et érosion mésozoïque des roches grenvilliennes bordant le rift St-Laurent, régions de Québec et de Charlevoix : mise en évidence par datation (U-Th-Sm)/He sur apatite » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de la Terre.
  • Globensky, Y., Géologie des Basses-Terres du Saint-Laurent, MERQ, MM 85-02, 1987, 70 pages, avec la carte 1999 (1/250 000)


dimanche 27 décembre 2009

Lac Pink (Québec) : le tigre et l'hippopotame (plus une tortue)


(Mise en page revue en oct. 2018, lien périmé remplacé.)

Localisation

Parc de la Gatineau (Québec), rive ouest du lac Pink. 31G/05



Photo 1. - Le pilier, tel qu'on pouvait le voir jusqu'en 2004, année où un éboulement rocheux a obligé la CCN à entreprendre la construction d'un chemin le contournant, et tel qu'il est désormais impossible de l'approcher (photo juillet 2000 ; vue vers le Nord). La masse au dessus du pilier évoque la tête d'un félin. Le marbre, friable, se désagrège ; le sable, au pied du pilier, sans cesse renouvelé, est formé principalement de cristaux de calcite, mais aussi de graphite, quartz, feldspath, etc. Notez la faille horizontale au pied du pilier.


De quoi s'agit-il ?

Pilier dans un marbre graphiteux semé d'inclusions rouillées, résultat de l'érosion de la pierre friable.


«The large marble bodies [...] near Pinks (sic*) Lake contain little other than calcite, quartz, microcline-orthoclase and graphite.» (Hogarth, 1970, p. 3)


Notez que le lac Pink doit sa couleur... verte aux algues qui abondent dans ses eaux et son nom à la famille Pink*, venue d'Irlande s'établir dans le secteur au XIXe siècle. (Site de la CCN).
* Une ancienne graphie, « Pinks », erronée, se retrouvait encore récemment sur les cartes.

Référence

Hogarth D.D., 1970 — Geology of the southern Part of Gatineau Park, National Capital Region, Quebec. Commission géologique du Canada, Étude 70-20, 1970., 7 p. (avec carte 7-1970, 1:18 000)



Photo 09. – Le pilier vu du Nord. Le rubanement du marbre (différentes teinte de gris et d'ocre) et sa structure tortueuse (présence d'inclusions) se distinguent bien (juillet 2000).



Photo 3115. – Détail (sept. 2007). La bête a l'épiderme rugueux. Les minéraux résistants (quartz, feldspath) font saillies en surface.



Photo 3190. – Vue depuis le nouveau sentier qui contourne le pilier (sept. 2007). La tête du tigre apparaît légèrement hippopotamesque sous cet angle. On peut préférer y voir une tortue encombrée d'une problématique carapace...