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vendredi 27 juillet 2012

Le porphyre et la grenouille (1 de 2)


Éco-Odyssée, près de Wakefield, en Outaouais.
Canal en état de léthargie apparente ; la vie y grouille et ne connaît pas de repos. (25 juillet 2012.)


Que faire d'un terrain marécageux quand on a été agent de conservation de la faune ? Y déclarer les castors les bienvenus, y aménager un réseau de canaux et inviter les humains à les sillonner à pédalo en leur donnant tout ce qu'il faut pour qu'ils retiennent quelques notions de cette promenade dans cet environnement grouillant de vie.

«Lorsqu'on visite des sites naturels, on est plutôt passif. [...] Moi, je voulais créer quelque chose où les gens qui vont en nature sont actifs.» Michel Leclair, propriétaire-fondateur d'Éco-Odyssée, cité par Charles Thériault, journal Le Droit, 15-16 nov. 2008, «Idée originale dans les marais de La Pêche»
«Aménagé sur un site enchanteur, Eco-Odyssée est un labyrinthe d’eau composé d’une soixantaine d’intersections étalées sur plus de 6 km. Choisissez l’aventure qui vous convient et appréciez la splendeur du marais confortablement installé dans votre pédalo. Apprenez à différencier les nombreuses espèces animales et végétales qui vivent dissimulées dans ce havre de verdure.  Vous serez charmés  par cette balade de découvertes.» Extrait de la page d'accueil du site d'Éco-Odyssée


Réseau des canaux d'Éco-Odyssée vu de satellite. Photo © Google
Éco-Odyssée a été nommée nouvelle entreprise de l'année 2009 par l'Association de l'industrie touristique du Canada.


Photo tirée du site Internet d'Éco-Odyssée (lien donné au début du billet).


Dominique Dufour, chargé de concevoir de nouveaux parcours d'interprétation, m'a fait visiter le site et rencontrer Michel Leclair – que l'accueil des visiteur accaparait beaucoup.

Dominique souhaite intégrer des renseignements sur la géologie locale pour enrichir l'un des parcours thématiques qui seront bientôt ouverts. Manque de bol, la géologie de l'endroit est très simple, le marais étant dans le creux d'une cuvette constituée d'une très homogène syénite (avec un peu de marbre brucitique, il est vrai, comme à la carrière Morrison, à 3 km de là, et dont j'ai déjà parlé). Difficile de tabler sur les ressources locales, côté pétrologie, pour la variété et la diversité.

Mais Dominique a de l'imagination, il saura bien se débrouiller !


Le réseau de canaux d'Éco-Odyssée vue d'une des collines de syénite qui l'environnent (Le Belvédère). Quelques pédalos, au loin, saisis en pleine randonnée. Je soupçonne le fond de la plaine d'être formé de marbre (abondant dans la région et que sa mauvaise tenue face aux agents érosifs confine aux basses altitudes et aux dépressions). Qu'est-ce que la topographie du site doit à l'action des glaciers, à quel point le contraste entre les collines (syénite) et la plaine (marbre?) a été créé par eux ou s'ils l'ont seulement accentué ? S'ils n'ont pas érodé de préférence le marbre, ont-ils exploité une ligne de faiblesse (faille) dans le socle rocheux ? (Diverses explications peuvent se combiner.)
(25 juillet 2012.)


 Autre vue d'un canal. Les castors font des réserves de bouts de bois. Mes photos ne sont pas très spectaculaires, ceux qui apprécient la nature goûteront cette absence de clinquant. (25 juillet 2012.)


Pour les pauvres qui, comme moi, ne font pas la différence entre un bouleau et un chevreuil (l'un perd ses feuilles en hiver, l'autre ses bois, mais lequel fait quoi ?) c'est une occasion d'en apprendre un peu sur la nature dont, paraît-il, nous faisons encore partie.

Bon, j'exagère un peu l'ampleur des lacunes de ma science floro-faunistique. Si le temps nous a manqué pour faire une véritable randonnée sur l'eau, une reconnaissance sur un sentier pédestre qui longeait un canal et une marche dans le bois m'a permis d'en voir beaucoup et d'apprécier ma visite.


Photo à la valeur documentaire contestable, mais c'est ma préférée. (25 juillet 2012.)


Il me fallait absolument trouver un aspect géologique à l'endroit. Vieille paroi de syénite aux joints arrondis par le temps. Ou sont-ce les plis du ventre du Bouddha ? (25 juillet 2012.)


Et la grenouille me direz-vous ? Eh bien, la voici :

Saurez-vous identifier la grenouille reproduite ici ? La réponse se trouve sur le terrain (parfois marécageux) d'Éco-Odyssée. (La photo n'est pas fameuse, c'est pour ça que je l'ai reléguée à la fin du billet, et encore, en tout petit.) (25 juillet 2012.)

Pour le porphyre (et connaître l'identité de la grenouille), rendez-vous au billet no 2.

mercredi 16 mai 2012

Bienvenue chez toi, Morry !


Morry, au fond des eaux de la carrière Morrison, à Chelsea (Québec). Ça, c'est son état «avant», c.-à-d. avant un séjour régénérateur en cale sèche et sa réintégration dans son milieu de prédilection. Photo in situ par Jean-Louis Courteau, été 2011.


Les Écossais ont Nessie, nous, en Outaouais, avons Morry. À la différence de Nessie, Morry a un pedigree complet, et existe. Je vous invite à aller faire sa connaissance (site Aquadelic). Voyez, par la même occasion, à quel point Morry a repris du poil de la bête – dans la mesure où cette expression convient à un requin (non, une requine).

Vous constaterez surtout que certains degrés d'achèvement et de perfection dans la folie mériteraient un Prix Nobel. S'il n'en existe pas encore un qui convienne, c'est l'occasion de le créer.

Morry hante le fond des eaux de la carrière Morrison, au S de Wakefield. En fait, le site est à Chelsea, mais si près de Wakefield que la confusion s'est installée chez plusieurs. On y a autrefois exploité la brucite, minerai du magnésium, disséminée dans  le marbre local ; voir ce billet à propos de la brucite. (Dans les sources, la plupart des références parlent de la carrière Maxwell. Voir par ex. la carte géologique ci-dessous.)

La carrière est aujourd'hui connue pour sa tour de sauts à bungee.


 Carte géologique de la carrière Morrison/Maxwell (Béland, 1951 (publié en 1997) : la situation a quelque peu changé depuis, mais, dans les grandes lignes, la carte est encore fidèle à la réalité.)
Note : «calcaire» = marbre ; «roche à pyroxène» = skarn ; «Maxwell» = autre nom de la carrière Morrison.


La carrière Morrison/Maxwell ferait un excellent sujet de billet. Ce sera pour une autre fois.

En attendant, si vous-vous rendez à la carrière, ayez une pensée pour Morry qui hante les eaux dans les profondeurs.


RÉFÉRENCE
Béland R., 1977 — Région de Wakefield : rapport final. MRNQ, DP-461, 91 p., avec une carte (1/63 360).

AJOUT immédiatement après la mise en ligne...

Photo satellite © Google ; carte géologique, Béland (1977)
Tentative de superposition de la carte géologique de la carrière Morrison/Maxwell (jaune) à une vue par satellite. La passerelle de la tour à bungee est visible, au S de la carrière.