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dimanche 9 septembre 2018

Régolithe (encore) inédit en Outaouais


« [R]egolith [from the Precambrian-Paleozoic interface] has been observed at several places north of the Ottawa River (D.D.H., unpublished). » (Hogarth et al., 1988, p. 388)

On aimerait en savoir plus sur ces « several places», quarante ans après !


Source :
Donald D. Hogarth, Peter Rushforth, Robert H. McCorkell, 1988 - « The Blackburn Carbonatites, Near Ottawa, Ontario: Dykes With Fluidized Emplacement. » Canadian Mineralogist, vol.26, pp. 377-390. http://rruff.info/doclib/cm/vol26/CM26_377.pdf


Se contenter en attendant le billet du 23 janvier 2011, « Lac Beauchamp : un milliard d'années inscrites dans la roche », photo 3/3 :



Discordance Protérozoïque (bas)/Paléozoïque Haut), lac Beauchamp, Gatineau QC.
Texte et photo : Henri Lessard, juillet 2007, revu septembre 2018.

En haut : le grès de Nepean, de couleur grise, présente le caractère d'un conglomérat : il est truffé de galets qui lui donnent une apparence grêlée. 
En bas : le granite (province de Grenville, Bouclier canadien), de teinte claire. 
Entre les deux, une bande de matière friable, couleur orangée, semée, elle aussi, de galets. Il s'agit d'un paléosol qui remonte à l’époque précédant la déposition du grès il y a 500 millions d'années. On peut aussi parler d'un régolithe, résultat de l'altération aérienne. ou météorisation, du Bouclier canadien.


lundi 16 novembre 2015

Desquamation par plaques d'un granite (ajout)



1. Granite gris perdant sa couche d'altération claire par desquamation. Lac McGregor, Val-des-Monts (Québec). Photo 15 nov. 2015.


Étranges blocs d'un granite gris présentant une teinte claire en surface. La desquamation* par plaques de cette pellicule altérée donne un aspect «léopardé» aux blocs.

La surface claire enveloppe chacun des blocs. La chute par plaques isolées semble toutefois épargner certaines faces (voir photo 2). Les blocs, sur le bord d'un chemin, on sans doute été dégagés lors des travaux de construction.

Ceci indiquerait (hypothèse) que l'altération se serait produite alors que les blocs étaient enfouis dans le sol (érosion chimique). La desquamation se seraient développée ensuite à l'air libre, sur les surfaces exposées aux intempéries et au soleil, les cycles gel/dégel (érosion thermique) ayant provoqué la chute de la couche claire altérée. Il serait utile de savoir si le plus gros bloc ne serait pas un affleurement de la roche en place (photo 3a).

La couche superficielle (env. un cm d'épaisseur) fait cependant partie intégrante de la masse du roc : il m'a fallu de furieux coups de marteau sur un petit bloc pour en détacher des éclats. C'est à se demander comment les plaques s'en étaient détachées ! Le granite (au sens large du mot) est à grain fin (moins d'un mm) et de structure massive. La couche superficielle est grêlée par la décomposition des ferromagnésiens (photo 3b), ce qui, avec le blanchiment des feldspaths, explique sa teinte plus claire.

Petite question : tout ce processus n'implique aucun phénomène rare ou exceptionnel. Cet enchaînement de banales circonstances a dû se produire à des milliers et des milliers de reprises. Comment expliquer alors que ce genre de «pelage» ne se voit pratiquement jamais ? Serait-ce un granite à l'épiderme particulièrement sensible ?

* Desquamation : érosion d'une roche par chute par l'enlèvement d'écailles superficielles.

Note. – Il y a un pléonasme dans le titre que j'ai donné au billet, une desquamation ne pouvant se produire que par plaques.


Localisation

Nord du lac MacGregor, Val-des-Monts (Québec).
Autres billets du blogue sur le sujet
15 nov. 2009, «Les chutes de Luskville» (voir addendum)
8 août 2011, «Pelures de granite»
Photos 15 nov. 2015.



2. La chute par plaques de la surface claire altérée 
du granite ne concerne par toutes les surfaces du bloc.


Ajout (17 nov. 2015)

Mes photos n'étant pas des plus fameuses, j'en reproduis ici une fournie par Roxanne Gauthier, étudiante de Bernard Lauriol, professeur titulaire en géographie physique à l'Université d'Ottawa, auteur de Eaux, glaces et cavernes*. (L'interprétation que je fais de la roche et des atteintes par l'érosion qu'elle a subies n'engage cependant que moi.)

* voir billet du 2 oct. 2014 sur Eaux, glaces et cavernes, de Bernard Lauriol (texte) et Pierre Bertrand (photographies et graphisme), Éditions MultiMondes, Québec, 2014


3a. Largeur du roc représentée : env. 2 m (mon estimation). À gauche, un filon vertical de granite gris-bleuté traverse le roc. Il serait utile de savoir s'il s'agit d'une roche en place ou d'un bloc erratique. Il y a parfois un certain alignement, par la disposition et l'allongement des lacunes sur la surface claire. Photo reproduite avec la permission de Roxanne Gauthier (2015).


3b. Détail (contraste accentué).

lundi 8 août 2011

Pelures de granite

Desquamation d'un petit bloc erratique de granite gneissique. La roche se pèle comme un oignon...

Détail. La photo, un peu floue, a été accentuée. 


Photos : parc de la Gatineau, piste no 1, à l'est de Chelsea, Québec (6 août 2011). 
Le repère, sur la carte de Google (voir fonction «Pays/territoire» en bas du billet), 
est placé de façon très approximative.

Fixation sur l'erratique : parc de la Gatineau (Québec)

Parc de la Gatineau, piste no 1, à l'ouest de Chelsea, dans le secteur du «gros bloc erratique». 
La végétation se fait prédatrice au détriment du roc sans défense. (6 août 2011.)


Depuis quelques temps, j'ai pris l'habitude de rédiger mes billets en même temps que je poursuis mes «réflexions». D'où la nécessité de pratiquer au fil de ce blogue l'art délicat du changement de cap par d'imperceptibles retouches successives. Le processus peut être un peu déstabilisant...

Et puisque je parle de retouches», voici quelques«réflexions» encore, histoire de vous déstabiliser tout à fait, au sujet du «gros bloc erratique» du parc de la Gatineau (suivre ce lien pour en savoir plus), au sud-ouest de Chelsea. Je vous les livre en vrac :
  • Les arbres qui encagent le bloc (photo qui suit) sont assez jeunes, quelques dizaines d’années tout au plus. On a l’impression que le terrain autour du bloc a été dégagé il y a «peu de temps», peut-être quelques dizaines d’années, justement...
Le «gros» bloc erratique du parc de la Gatineau, dans sa cage de bois très ajourée. (20 mai 2000.)

    • Le pourtour du bloc est jonché de débris plus ou moins enfoncés dans le sol meuble. Il est difficile de dater la chute de ces éclats. Aucun de ces délestages ne semble dater de la dernière pluie (nulle cassure fraîche de quelque conséquence observée) et on peut supposer qu'ils se sont échelonnées durant une assez longue période de temps : le bloc est à son endroit depuis, au minimum, une «assez longue période de temps»...
    • Les «ronds» de lichen croissent lentement, à vue de nez quelque chose comme 1 cm en dix ans (voir montage photo dans le billet d'hier). De larges surfaces du bloc, au N surtout, sont couvertes de lichens. Même si on suppose que ces plaques résultent de la coalescence de plusieurs petites ayant cru simultanément, on peut supposer encore que la bloc est «là» depuis, disons, belle lurette.
    • Le toit du bloc est rugueux, creusé de sillons, ce qui s'expliquerait mieux si cette surface avait été exposée au raz du sol durant une «assez longue période de temps». (Voir les photos qui suivent.) En effet, les flancs du bloc, généralement lisses et arrondis, ont conservé leur poli glaciaire, réserves faites du débitage par gros éclats évoqué plus haut. A-t-il connu des régimes d’érosion distincts : une époque où n’émergeait que le toit (érosion aérienne du toit), suivi d’une époque qui a vu le dégagement des ses flancs (érosion «par débitage», aidé par la fracturation du roc) ?

    Toit du bloc erratique du parc de la Gatineau. Les sillons sont les vestige d'un ancien épisode d'érosion aérienne qui a exploité la structure tortueuse du granite (érosion différentielle). Discrète présence du végétal. (6 août 2011.)

    Surface similaire, au ras du sol, mieux exploitée par la végétation. 
    Kanata Town Centre Core Park, Ottawa. (4 décembre 2010.)

    Gneiss rubané, exposé au ras du sol, à structure plus régulière que le granite du bloc (autre érosion différentielle). Kanata Town Centre Core Park, Ottawa. (4 décembre 2010.)

    • Le bloc, finalement, est trop bien conservé, nonobstant la question de l'évolution de son état au cour des dix dernière années. (Revoir ce billet et voir celui-ci.) Il aurait dû être rapidement transformé en jardinière, pot de fleurs ou marchepied pour les arbres. Le moindre bout de roche qui affleure dans le secteur (élément du socle ou bloc erratique) est aussitôt colonisé par les mousses, touffes d’herbe, arbustes et même des arbres qui finissent par atteindre d'aussi grandes dimensions que ceux qui plantent leurs racines dans un sol «normal» (photos qui suivent). Le toit du bloc, plat et rugueux, est le terrain idéal pour cette entreprise de verdissement accéléré. Or, sauf quelques petites herbes (qui n’existaient pas en 2000), le toit semble stérile.


    Parc de la Gatineau, piste no 1, à l'ouest de Chelsea, dans le secteur du «gros bloc erratique» : 
    le moindre rocher est littéralement pris d'assaut par la végétation. 
    Le bloc erratique devrait, normalement, être dans cet état. 
    (Les deux photos : 6 août 2011.)


    Conclusion ?
    • Je crois que l'exposition du bloc est «relativement récente» et qu'il n'a pas été à l'air libre depuis la fin de la Glaciation (il y 12 000 ans dans le secteur) ou le départ des eaux de la mer de Champlain (achevé dans la région il y a 10 000 ans). Il s'agit bien d'un bloc erratique, abandonné par les glaciers, mais exhumé à une époque «récente». Je ne peux convertir cet adjectif en nombre d'années.
    • Je suspecte que ce «gros bloc» a été mis en valeur il y a quelques dizaines d'années et d'être entretenu depuis un «bon moment» par la CCN qui gère le parc de la Gatineau. (La plus ancienne mention du bloc remonte à 1956, avant la construction de la section de la promenade de la Gatineau qui passe tout près de lui : Wilson A.E., 1956 — «A guide to the geology of the Ottawa district.» Canadian Field-Naturalist, v. 70, no. 1, 68 p.)
    • Bref, il y a eu la déposition du bloc par les glaciers (-12 000 ans), l'érosion du toit (date indéterminée), l'exhumation du bloc et son débitage par développement de fractures (date indéterminée), le dégagement du terrain autour et la pousse des arbres qui l'encagent ainsi que la croissance de lichens (avant 1956 ?) et l'apparition de taches de champignons blancs (après l'an 2000, revoir mon billet du 6 août). De cette chaîne d'événements, le premier et le dernier maillon me semblent les seuls chronologiquement inattaquables.

    Voisin miniature de notre bloc erratique. Ce n'est pas très évident de s'y retrouver dans tout ce vert, mais plusieurs arbustes et plantes poussent sur le dessus de la roche. (6 août 2011.)

    Dessus du bloc (photo ci-haut). Jungle et fouillis. Qu'est-ce qui a empêché notre «gros bloc» de connaître le même sort ? (6 août 2011.)

    La mousse prospère ici. Les roches l'adoptent comme tenue de camouflage. Parc de la Gatineau, à quelques dizaines de m du «gros bloc erratique». (6 août 2011.)

    dimanche 7 août 2011

    Retour à l'erratique : seconde partie

    Bloc erratique du parc de la Gatineau, au sud de Chelsea (Québec). 
    Haut : 20 mai 2000 ; bas : 6 août 2011 (photo travaillée pour obtenir des couleurs plus justes). 
    Les traînées de pluie, à gauche, se sont accentuées quelque peu en plus de s'élargir. 
    Les sacs à dos, en bas à gauche, donnent l'échelle. 
    Documents repris de mon billet d'hier.


    J'ai retrouvé quelques vieilles photos du «gros bloc erratique» du parc de la Gatineau qui n'avaient pas encore été scannées. Elles me permettent de poursuivre un peu mieux la comparaison de l'état du bloc an 2000/an 2011, entreprise commencée ici (billet précédent ; voir aussi celui-ci.)

    Veuillez noter que la poussière fait partie intégrante de ces vieux documents et qu'il n'est pas plus question de les supprimer que de priver la Joconde de ses craquelures !


    20 mai 2000. Face nord, vue générale. Photo un peu forcée pour accentuer les contrastes.

    6 août 2011. Face nord, vue générale. Les plaques de lichens sont plus apparentes sur cette photo. Néanmoins, le voile blanchâtre qui recouvre le roc, à droite, semble bien nouveau.

    20 mai 2000. Face nord (détail).

    6 août 2011. Face nord (détail). Progression ou meilleure visibilité des plaques parasites ? Un peu des deux sans doute. Une multitude de petites taches nouvelles sont apparues. 

    Autre détail de la face nord (montage). Les «ronds» de lichens ont crû, de nouveaux sont apparues. L'aspect général a moins changé que je ne l'avais pensé au premier abord. À qui veut s'essayer, ce genre de document permettrait de calculer la vitesse de croissance des lichens.

    20 mai 2000. Face ouest. 

    6 août 2011. Face ouest. Pas de changement notable ici. 
    Apparition d'une des taches blanches au bas du bloc. D'autres sont visibles dans le billet d'hier.

    samedi 6 août 2011

    Erratique fixe, parc de la Gatineau (Québec) : ajout


    J'ai refait la mise en page du billet, ce qui, j'espère, n'a pas causé de problème avec le contenu (18 août 2017).


    Reculez un peu. Vous êtes trop près du sujet.


    Il y avait plus de 10 ans que je ne l'avais pas vu. De quoi nourrir quelque inquiétude. Il semble que j'ai eu tort de me faire du souci ; ce gros roc était fidèle au poste. Faut dire que le «plus gros caillou de l'Outaouais»* est un costaud qui en impose et qui montre peu de goût pour les voyages.
    Un erratique fixe, c'est bien le comble !

    * Voir cet ancien billet pour la description de la chose et sa localisation précise dans le parc de la Gatineau (Québec). Disons quand même qu'il s'agit d'un bloc erratique de granite gris (granite gneissique) d'environ 20 m de circonférence et de 3 m de hauteur (valeurs estimées) ; à ce que je sache, c'est le plus gros de l'Outaouais. Il a été «déposé» à son emplacement actuel par le retrait des glaciers, il y a 12 000 ans.

    Notons qu'il a dû séjourner ensuite 2 000 ans sous les eaux de la mer de Champlain avant d'émerger enfin à l'air libre. La vie «aérienne», et non plus sous-marine ou sous-glaciaire, du bloc a donc environ 10 000 ans.

    (Ajout, 8 août 2011. – Le bloc est très proche de la limite atteinte par les eaux marines qui n'ont peut-être baigné que sa base. Donc, peut-être pas d’épisode marin pour notre bloc ou, en tout cas, qu'un très bref épisode.)

    Le changement le plus notable survenu entre 2000 et aujourd'hui est le développement de plaques de lichens (?) ou de champignons (?) à la surface du granite. Comment une surface demeurée relativement propre durant 10 000 ans s'est-elle chargée en dix ans de spores, coulisses d'eau et autres ternissures ? (Voir «Ajout» à la fin du billet pour nuancer ces propos.)


    Face ouest du bloc, 22 mai 2000.


    Face ouest, 6 août 2011. Le rectangle blanc à gauche mesure 8,5 po x 11 po (22 cm x 28 cm). Même si on ne tient pas compte des différences dans les couleurs, choses très aléatoires qui dépendent du choix de l'appareil photo, les détails de la surface semblent moins nets en 2011 qu'en 2000.


    Face est, 6 août 2011. Le bloc a un petit frère.

    Face nord, 22 mai 2000. Inclusion plissée, riche en minéraux sombres (verts) dans le granite clair.


    Face nord, 6 août 2011. On constate la croissance et le développement du lichen.

    Face sud, 22 mai 2000. Failles parallèles.


    Face sud, 6 août 2011. Les profondes cassures annoncent le débitage futur du bloc.


    Face ouest, 6 août 2011 : traînée de minéraux sombres* dans le 
    granite clair ; à la surface de l'éclat détaché du bloc, on peut 
     distinguer l'image miroir de la traînée. (Voir détail, photo suivante.)
    * D'après mes vieilles notes pré-2000, il s'agit de tourmaline.  


    Face ouest, 6 août 2011. Image miroir de la traînée de minéraux sombres. (Voir photo précédente.)


    Face sud, 6 août 2011. Débris détachés du bloc.





    (Deux photos, 6 août 2011.) Tenter d'estimer l'âge relatif des cassures d'après l'émoussé du rebord des failles. Photo du haut : plaque d'une substance blanche (champignons ?). Voir photos qui suivent.





    (Deux photos, 6 août 2011.) Substance blanche (champignons ?) qui se développe à la surface du granite.


    Face nord, 6 août 2011. Lichens se développant à la surface du bloc.


    6 août 2011. Autre exemple d'érosion par le départ d'esquilles. La 
    vieille surface altérée du granite se désagrège par éclat : en sombre, le 
    granite frais. Un filon de granite rose recoupe le granite gris. Ainsi 
    se débite peu à peu, cristal par cristal, ou croûte par croûte, 
    ce morceau de granite.





    (Deux photos, 6 août 2011.) Quand la pierre fait obstacle...


    Toit du bloc, 22 mai 2000.



    Toit du bloc, 6 août 2011. L'herbe prend racine...


    Face ouest, 6 août 2011. Filon de granite orangé recoupant le granite gris du bloc. Notez la lentille de minéraux sombres boudinée à gauche tandis qu'à droite, une «virgule» inversée de granite frais a été mise au jour par la chute d'un éclat de la surface altérée du granite. (Voir dernière photo.)


    Ajout (7 août 2011)

    J'ai peut-être donné faussement l'impression d'une décrépitude subite et totale du bloc. Les plaques blanc-jaunâtre de lichen existaient déjà, côté N. Certaines se sont agrandies, une multitude de nouveaux noyaux sont apparus (voir mon billet du 7 août). Le prolongement des coulisses de pluie et l'apparition d'un voile uniforme de lichen (?) blanc, angle NW, semblent bien correspondre à des développements récents. Les taches d'une substance blanche (différente du «lichen» ; des champignons ?), surface W, n'existaient pas il y a 11 ans. Quand je les ai vues, hier, j'ai cru d'abord, à cause de leur blancheur et de l'aspect diffus de leurs contours, qu'il s'agissait de spots de peinture en spray.

    Quant à l'aspect moins net, ou moins «frais», de la surface, avouons que c'est une question assez suggestive, surtout quand 11 ans séparent les dernières visites. Il me semble bien que le bloc a un aspect plus pimpant sur les anciennes photos. Que la surface se désagrège par la chute de petits éclats, rien de plus normal. D'ailleurs, le bloc est entouré de gros débris (m) qui jonchent le sol autour de lui.

    N'empêche : si ce bloc a 10 000 ans de vie à l'air libre, les derniers dix ans semblent l'avoir bien marqué.

    Il faut sans doute faire entrer d'autres aspects en ligne de compte. Le moindre affleurement rocheux (socle, blocs erratiques) dans les bois des environs montre une surface altérée, brunie ou noircie, quand elle n'est pas couverte de mousse ; de grands arbres prennent racine directement dans le roc, des arbustes poussent sur des blocs erratiques même pas solidaire du sol sur lequel ils reposent. La moindre surface de roche dans le parc de la Gatineau est attaquée sitôt exposée à l'air par par la végétation. Normalement, notre gros bloc aurait dû être dans un état pire que celui qui est le sien actuellement. Dévoré par les lichens, désagrégé par les racines des arbres, il ne devrait tout simplement ne plus exister, du moins, pas dans son état actuel. Quelques petites plantes ont pris racines sur son toit, comme le montre la photo plus haut (elles n'y étaient pas en l'an 2000). C'est peu, la végétation est habituellement plus opportuniste et plus rapide.

    Ce bloc – dont la plus ancienne mention remonte à 1956 (voir dans les «Commentaires», ma réponse à Roger Latour) – a sans doute connu une existence où se sont succédés des épisodes très contrastés. Sans doute n'est-il pas exposé à l'air libre depuis le départ de la mer de Champlain, il y a 10 000 ans, sinon il n'existerait plus (pour les raisons évoquées plus haut). Je commence à suspecter des interventions humaines...

    Après m'être plaint que le bloc s'était détérioré, voilà que je le regarde d'un drôle d'œil parce qu'il est trop bien conservé...

    Faudrait savoir !




    (Deux photos.) Voisin miniature du «gros bloc». Ce n'est pas très évident de s'y retrouver dans tout ce vert, mais plusieurs arbustes et plantes poussent directement sur le dessus de la roche (voir seconde photo). Normalement, le «gros bloc» devrait être dans un état semblable. (Photos 6 août 2011.)