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jeudi 14 janvier 2016

Gaz de schistes près d'Ottawa : chiche ! (suite)


Bande gris foncé (52b) traversant la carte d'Ottawa à Vankleek Hill : shales (ou schistes, si vous persistez à malmener la terminologie...) de la formation de Billings, formation gazifère continue la plus importante de l'est de l'Ontario. Détail de : Bedrock Geology of Ontario, Southern Sheet, Commission géologique de l'Ontario, 1991, carte 2544, échelle 1:1 000 000


«Le maire d'une petite municipalité de l'Alberta se sent abandonné par le gouvernement provincial dans le dossier de la fracturation hydraulique, à la suite du 367e phénomène sismique à survenir depuis un an dans les environs. [...] Les activités sismiques à Fox Creek ont commencé à inquiéter les résidants en décembre 2014, après 18 tremblements de terre d'une magnitude variant entre 2,7 et 3,7. En janvier 2015, plusieurs autres secousses, atteignant jusqu'à 4,4 sur l'échelle de Richter, ont été enregistrées.» (Source : La Presse Canadienne, dans La Presse, 13 janv. 2016.)

367 séismes en un an. Comme nous sommes dans une année bissextile, le bilan en 2016 risque d'être encore plus lourd !

Sommes-nous à l'abri de semblables secousses ? Rappelons qu'il existe du gaz de shales (et non de schistes !, voir légende sous l'illustration) à Ottawa et dans l'est de l'Ontario.

Vérifiez vos fondations !

Autres billets sur le même sujet



samedi 20 avril 2013

Pétrole et forages en Outaouais


Les puits de forage sont représentés par les points de couleur (bleu, vert, jaune). Carte Jean-Hugues Roy.
...


Le Devoir publie aujourd'hui (20 avril 2013) une série d'articles signés Alexandre Shields et Fabien Deglise sur la «quête de l'or noir» au Québec.

«L’histoire de la recherche de pétrole et de gaz au Québec se résume depuis 150 ans à une série de rêves de grandeur portés par des promoteurs qui n’ont pour ainsi dire jamais vu leurs espoirs se réaliser. C’est le cas de l’or noir tant convoité de la Gaspésie. Maintes fois, ses partisans ont annoncé l’arrivée de millions de barils du précieux liquide, mais sans succès. Aux échecs du passé s’ajoutent maintenant les craintes quant aux risques environnementaux d’une éventuelle exploitation. [...] L'ampleur des gisements pétroliers qui se trouveraient en Gaspésie et sur l'île d'Anticosti n'a par ailleurs pas été démontrée. ''Nous n'en sommes pas à notre premier boom pétrolier'', résume l'historien Jean-Marie Fallu. Et cette fois, il ne faudra pas seulement démontrer la valeur commerciale de la ressource. Il faudra aussi tenir compte des impératifs environnementaux et de la contestation populaire (Alexandre Shields)


Allez voir dans le site du Devoir (lien plus haut), je ne voudrais pas pomper leur lectorat, quand même !...

Les articles sont accompagnés d'une carte interactive, œuvre de Jean-Hugues Roy, qui situe les 960 forages creusés au Québec depuis 1860*. «Chaque puits est identifié par un point de couleur. En cliquant sur un point, on obtient des données sur chacun des puits, si ces données [sont] disponibles au ministère des Ressources naturelles.»

* On croit comprendre qu'il ne s'agit que des puits creusés pour le pétrole et le gaz naturel.

Dans notre outaouaisiano-centrisme esprit de clocher forcené, nous nous sommes tout de suite précipité vérifier la présence de puits en Outaouais.

Il y en a neuf, concentrés dans les anciennes villes de Hull et Aylmer (maintenant parties de Gatineau), plus un dans le parc de la Gatineau. Les recherches se sont confinées très logiquement sur les roches sédimentaires de la plate-forme du Saint-Laurent, même si celui du parc se trouve en plein dans les roches métamorphiques du Bouclier canadien, ce qui revient à chercher un peigne dans les poches d'un chauve...

Les puits ont été creusés entre 1908 et 1959, la date de plusieurs n'est cependant pas donnée. Aucun rapport n'accompagne les relevés très succincts disponibles. La profondeur maximale atteinte est de 930 pieds (283 m, puits Az59, île Philemon, aux Chaudières). La liste des roches traversées (calcaire, grès, dolomie), typique de la plate-forme, n'étonnera personne.

Pour l'Outaouais, les données paraissent donc maigres ou incomplètes. Connaître l'état des choses est quand même un résultat en soi, l’exercice n'aura pas été inutile.

On sait pourtant qu'il se trouve du gaz naturel à Ottawa ainsi qu'au sud de la rivière des Outaouais, en Ontario, plus loin du Bouclier canadien, là où la plate-forme du Saint-Laurent, qui recouvre le Bouclier, est plus épaisse. (Voir cet ancien billet.)

jeudi 25 octobre 2012

Séismes : je pompe, je fracture, tu trembles


«Selon une étude publiée hier dans Nature Geoscience par Pablo Gonzalez, chercheur à l’Université Western Ontario, le séisme de 5,1 sur l’échelle de Richter qui a fait 9 morts à Lorca, en Espagne, en 2011, a probablement été provoqué par la baisse du niveau de l’eau dans une nappe phréatique, entrainée par des décennies de pompage pour l’agriculture et l’élevage.» (Extrait de «Gaz de schiste, mines, agriculture: comment provoquer des séismes ?», blogue de Valérie Borde. Se rendre à son billet pour, premièrement, le lire, mais aussi pour les liens qu'il contient.)

Voir aussi mon billet sur les gaz de schistes à Ottawa.


Détails de : Commission géologique de l'Ontario, 1991, Bedrock Geology of Ontario, Southern Sheet, Commission géologique de l'Ontario, carte 2544, échelle 1:1 000 000. (Cette carte peut être téléchargée gratuitement (format pdf ou jpg) au site de la CGO.)
Aperçus de la répartition des shales* de la formation de Billings (Ordovicien supérieur, 461-444 millions d'années), la formation gazifère continue la plus importante de l'Est de l'Ontario (52b ; la bande gris sombre qui s'étend vers l'est à partir d'Ottawa presque jusqu'au Québec). Lignes bleues : failles.

* «Gaz de shales» serait plus juste que «gaz de schistes», mais l'expression étant entrée dans l'usage... Voir cette chronique de Jean-François Cliche.

dimanche 6 mars 2011

Gaz de schistes : mise à jour

Détail de : Commission géologique de l'Ontario, 1991, Bedrock Geology of Ontario, Southern Sheet, Commission géologique de l'Ontario, carte 2544, échelle 1:1 000 000

Nouvelle mise à jour de mon post du 9 septembre 2010 sur les gaz de shale.
Bande gris foncé traversant la carte (52b) : shales (ou schistes, si vous persistez à malmener la terminologie...) de la formation de Billings, formation gazifère continue la plus importante de l'Est de l'Ontario

dimanche 7 novembre 2010

Chiche : du gaz de schiste (2)


La télé de Radio-Canada (Gatineau-Ottawa) devrait présenter le 8 novembre un reportage sur les gaz de schistes dans la région d'Ottawa.

Voir le Téléjournal Ottawa-Gatineau, animé par Michel Picard, entre 18 h et 19 h.

Mais, auparavant, vous pouvez jeter un coup d'œil à mon billet consacré au même sujet (lien).

AJOUT (8 novembre 2010)

Le reportage a été diffusé (au début du téléjournal). Au programme (résumé personnel) : une «eau gazeuse» qui s'enflamme, à Vars ; l'exploitation de gisements de gaz de schistes pourrait débuter d'ici 5 ans dans la région de Sarnia ; la Commission géologique de l'Ontario publiera un rapport sur le potentiel du sous-sol de la province dans trois ans ; les environnementalistes du Conseil canadien demandent un moratoire national.

Trois ans, c'est long ! On peut se demander où en sera la controverse sur la question dans trois ans au Québec. L'Ontario bénéficiera de l'expérience (bonne ou mauvaise) de sa voisine...

Un bon reportage, hélas trop court. De quoi éveiller la curiosité (ou l'inquiétude).

Une seule petite critique : on parle de roches ou formations schisteuses, et non «schistiques».

Carte © Téléjournal Ottawa-Gatineau (capture d'écran). La zone rouge à l'est d'Ottawa correspond à peu près au «Main down-dropped block» que j'évoquais dans mon billet du 9 sept. 2010.

jeudi 9 septembre 2010

Gaz de schistes près d'Ottawa : chiche !


Du gaz de schistes près Ottawa ? 


Fig. 1. Source de la page photographiée : A. E. Wilson, Geology of the Ottawa-St. Lawrence Lowland, Ontario and Quebec, Commission géologique du Canada (CGC), Mémoires 241, 1946, 66 pages.
Légende
1. Area mapped : région comprise entre l'Outaouais et le Saint-Laurent, depuis Pembroke (ON) jusqu'à Vaudreuil (QC).Voir fig. 2.
2. Eastview formation ; black, bituminous Billings shale («schiste*») ; Cobourg limestone ; Ottawa formation ; Chazy et Bilings formation : formations de roches sédimentaires (calcaires, grès et shales) d'âge Ordovicien (488 - 444 Ma). (Noter le mot bituminous.) Voir fig. 2.
3. Main down-dropped block : compartiment effondré de l'écorce terrestre, parallèle à l'Outaouais et qui s'étend au sud de cette rivière depuis Ottawa jusqu'à Lachute et Saint-Jérome. (L'érosion a depuis longtemps nivelé le terrain de part et d'autre des «blocs», effondrés ou non.) Correspond approx. au  52b (gris sombre) de la fig. 2.
4. Another well [...] produced sufficient gas for use in a private house. Où était située cette maison chauffée/éclairée au gaz ? À moins qu'il s'agisse d'une façon de dire que le puits en question ne produisait que peu de gaz, juste assez pour répondre aux besoins d'une famille ?...
Rappelons, comme il est indiqué sous la photo, que ce texte date de 1946.


Tout ça pour dire...

... que les roches favorables (aux prospecteurs en tout cas, moins aux habitants) empiètent très peu sur le territoire québécois à l'ouest de Montréal. Dans la vallée de l'Outaouais, c'est donc en Ontario uniquement qu'on trouverait quelques motifs d'espoirs (pour les prospecteurs) ou de craintes (pour les habitants)...



* Vocabulaire

On devrait dire «gaz de shale» ou «shales gazifères». Si ces distinctions vous intéressent, voyez le blogue de Jean-François Cliche dans Cyberpresse. (Lisez aussi les commentaires, la question n'est pas simple, je me souviens d'avoir perdu beaucoup de temps pour un ancien billet avant de trancher pour l'un de ces deux termes.)

Le titre de ce billet devrait donc être : Gaz de shale : chiche !


Ajout (8 nov. 2010)

Voir la «suite», dans ce billet : http://geo-outaouais.blogspot.com/2010/11/chiche-du-gaz-de-schiste-2.html

Ajout (6 mars 2011)


Fig. 2. Détail de Bedrock Geology of Ontario, Southern Sheet, Commission géologique de l'Ontario, 1991, carte 2544, échelle 1:1 000 000. Elle peut être téléchargée gratuitement. En attendant d'avoir votre propre exemplaire, cliquez sur l'extrait ci-dessus pour obtenir une image plus grande.
Son utilité essentielle ici est de permettre de se faire une meilleure idée de la répartition des shales de la formation de Billings, la formation gazifère continue la plus importante de l'Est de l'Ontario (52b ; la bande gris sombre qui s'étend vers l'est à partir d'Ottawa).
Légende (adaptée)
Ordovicien supérieur (461-444 millions d'années)
  • Shales de Billings : partie du 52 b (gris sombre). Correspond grosso mode au Main down-dropped block du texte de Wilson (fig. 1).
Ordovicien moyen (472-461 millions d'années)
  • Groupe d'Ottawa, «Cobourg Limestone» : apparaît ça et là dans 51a (gris moyen).
  • Groupe de Chazy : 51b (dans le gris moyen).
Lignes bleues : failles.