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lundi 27 novembre 2023

Les puits du lac Beauchamp à Gatineau (MàJ)




Marbre chargé d'inclusions plissées. Station du Lac-Beauchamp du Rapibus, inaugurée en août 2023, Gatineau, Qc : tranchée de route encore toute fraîche. Photo juillet 2023.



On a inauguré cet été à Gatineau un nouveau tronçon du Rapibus avec la station Lac-Beauchamp qui fait le trait d'union entre la station Labrosse, l'ancien terminus, et la station Lorrain, le nouveau.

Les travaux du prolongement ont mis au jour plusieurs centaines de mètres d'affleurements de roches précambriennes que je me suis fait un devoir et un plaisir d'aller examiner de près. J'ai complété mes pérégrinations par des excursions dans les pistes du parc du Lac-Beauchamp, pistes officielles ou informelles entretenues par des bénévoles. En fait, les bois et les collines au nord du Rapibus sont une dépendance du parc à chiens du boul. St-René E. Le long des pistes, on croise deux à trois fois plus de canidés que d'homininés.










Région du parc  du Lac-Beauchamp, Gatineau, Qc. 
(Mise à jour 25 déc. 2024)
RB : Rapibus (la voie, qui n'apparaît pas sur la carte, longe la voie ferré, côté N).
CC : carrière du Cimetière (nom informel) ; CE : carrière Eureka ; Dép. : ancien dépotoir de Templeton-Est ; PAC : parc-à-chiens. Stations du Rapibus : SLa : station Labrosse ; SLB : station du Lac-Beauchamp ; SLo : station Lorrain. 
Pistes du parc en orange : retracées ou retouchées selon diverses sources.
1-12 : puits dans le roc. Les nos 2 et 3 qui apparaissent sur les cartes LiDAR sont partiellement comblés et leur nature, naturelle ou artificielle, n'a pu être établie.
Carte (fond) : gouv. du Québec ; annotations : © Henri Lessard, 2023.


Carrière Eureka, CE sur ma carte. Voir billet du 4 août 2017. Photo oct. 2023.


Les pistes, officielles ou non, n'étaient pas si développées en 2017, me semble-t-il, lors de mes dernières expéditions dans le secteur avant cette année. À l'époque, j'étais surtout attiré par la région au sud du lac où des grès du Cambrien (500 millions d'années) recouvrent en discordance les roches métamorphiques et plutoniques du Précambrien (1200 millions d'années). (Voir billet du 23 janv. 2011.) La même discordance réapparaît à une échelle plus modeste à la station Labrosse, à l'ouest du lac (découverte personnelle, billet du 18 juin 2023).


Carrière du Cimetière (nom officieux), CC sur ma carte. Cette carrière n'est pas très photogénique, je l'avoue. Je n'en ai pas de bonnes vues générales. Photo oct. 2023.


Cet été, je me suis tourné vers les formations précambriennes des collines à l'ouest et au nord du lac Beauchamp, attiré dans le secteur par les affleurements révélés par les travaux du prolongement du Rapibus.



Bloc de granite gris dans la carrière du Cimetière, avec trou de forage au centre. D'après l'ampleur de la couverture de lichens, il n'a pas été dérangé depuis longtemps. Photo oct. 2023.


On y trouve du quartzite, du gneiss à grenat, du marbre à silicates et des roches calco-silicatées variées, des amphibolites, des granitoïdes, massifs ou gneissiques, des pegmatites ubiquistes et un mince skarn (ce billet) à apatite-mica, recoupant gneiss et pegmatite. Les formations ont une orientation générale SW-NE et les plongements sont abrupts. Le marbre et les intrusions granitiques qui lui sont associées sont riches en graphite éparpillé en paillettes ou servant à colmater les joints dans la roche. Rien d'étonnant, ce métal a été exploité autrefois dans l'Outaouais et on en trouve des indices ici et là.

Je ne m'étendrai pas davantage sur la géologie des lieux. C'est autre chose qui m'intéresse pour l'instant. Selon des cartes qui remontent à la première moitié du XXe s., le voisinage du lac Beauchamp est demeuré longtemps plus ou moins excentrique, les collines, entre la voie ferrée que longe le Rapibus et le boul. St-René E ayant échappé dans une bonne mesure au développement. (Voir la carte.) Une carrière de feldspath aujourd'hui ennoyée a été exploitée entre 1896 et 1920 au NE du massif rocheux (carrière Eureka, billet du 4 août 2017). La municipalité de Templeton-Est a installé un temps son dépotoir au milieu des collines. Son talus limitrophe existe encore et des déchets ressortent du sol ici et là tout autour. Un parc de maisons mobiles s'est implanté au nord du boul St-René E. C'est tout me semble-t-il, si on excepte la carrière de grès au sud du lac Beauchamp, active jusqu'au milieu du XXe s. (billet du 24 avril 2012). Le parc industriel, au sud du boul St-René E, n'empiète pas sur les collines.


Puits no 1 sur la carte, creusé dans un gneiss gris banal, sans intérêt particulier justifiant l'entreprise. Des paillettes de mica ont cependant été trouvés dans les déblais. Elles ne valaient pas tant de peines. Photo nov. 2023.


Or, il existe des traces d'activités non répertoriées que je ne peux expliquer, les textes et les cartes étant muets à leur sujet. Il y a par exemple cette carrière abandonnée à l'est du cimetière du boul. Labrosse (CC sur ma carte). La forêt n'a pas repris sur le granite dénudé, le front de taille est encore visible, ainsi que des  traces de travaux (trous de forage). Je n'ai trouvé aucune documentation à son sujet, même les cartes l'ignorent alors qu'elle est topographiquement évidente. Les surfaces rocheuses recouvertes de lichens témoignent d'un abandon qui perdure depuis des décennies.


Tranchée prolongeant le puits no 1 vers le NE jusqu'à un petit escarpement. Photo nov. 2023. 


Plusieurs puits sont éparpillés dans les collines au nord du lac. Il s'agit de petites excavations de l'ordre de quelques mètres, souvent des puits jumeaux creusés côte à côte. Les tas de blocs près des puits ne laissent pas penser que le plancher soit profondément enfoui sous les débris végétaux accumulés. Rien ne semble justifier ces puits et on les trouve indifféremment dans le gneiss, la pegmatite et une serpentinite à chlorite. Le puits qui porte le no 1 sur ma carte, creusé dans un gneiss gris banal, est prolongé par une tranchée jusqu'au pied d'un petit escarpement. Un petit pneu et son essieu émerge des débris végétaux comblant la tranchée. J'ai vu des feuilles de mica noir de quelques cm dans les rejets de blocs anguleux au bord du puits, mais c'est peu de chose pour l'ampleur de l'entreprise.



Au fond de la tranchée, une roue, un essieux. Photo oct. 2023.


Certains de ces puits ne semblent être que des dépressions laissées par la chute d'un arbre déraciné comblées par les feuilles mortes et les débris végétaux. Or, les cartes LiDAR, qui voient à travers le sol meuble, montrent qu'ils ont imprimé une empreinte nette dans le socle rocheux, ce qui va à l'encontre de cette hypothèse. De plus, les arbres tombés abondent dans ces bois et le LiDAR ne détecte qu'une poignée de puits.



Les déblais du puits no 1 paraissent assez frais sous leur couverture de feuilles. Les travaux semblent relativement récent par rapport à ceux de la carrière du Cimetière. Photo nov. 2023.


Ajoutons que, dans le cas des puits jumeaux, la mince parois de roc entre les dépressions interdit de leur appliquer l'hypothèse de dépressions laissées par les racines d'arbres disparus, de même que les blocs anguleux accumulés autours des ouvertures des puits, qu'ils soient simples ou doubles.



L'un des puits doubles du no 5 de la carte. Les surfaces rocheuses ne semblent pas très fraîches. Photo nov. 2023.


Aucun puits, à ma connaissance, ne se trouve près d'une roche riche en graphite, ce qui pourrait donner un semblant de justification à leur existence (exploration minière). Le puits et la tranchée évoquées plus haut sont dans l'axe d'un modeste skarn à apatite-mica affleurant sur le bord de la voie du Rapibus, à l'est de la station du Lac-Beauchamp, mais c'est quelque chose de banal et de peu d'importance qui ne justifie pas le travail d'excavation dans le roc.

Il est difficile de dater ces puits, assez anciens pour que la colonisation des blocs par les lichens et les mousses soient commencée, mais le degré d'extension de leur couverture varie d'un puits à l'autre. Les blocs de la carrière du Cimetière sont à l'abandon depuis des décennies au moins (voir la photo plus haut). Les puits ne semblent pas tous contemporains. On peut supposer aussi qu'ils ont été creusé pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la géologie ou la minéralogie.



Au nord des collines, un colloque de têtes, sinon de casques. À défaut de creuser des puits, s'est-on creusé les méninges ? Photo nov. 2023.

Mise à jour (7 janv. 2024)

Ajout d'un septième puits (sans compter toutes les dépressions circulaires naturelles qui parsèment les lieux). Il est situé au nord du grand étang au NO du lac Beauchamp (no 7 sur la carte mise à jour). Le puits est creusé dans une calcite rouge brique à graphite et apatite(?). 

Puits no 7 dans une calcite rouge brique. Présence de graphite et d'apatite(?) Photo 6 janv. 2024.


Le puits 4 (le plus à l'ouest des deux ; l'autre n'est qu'une simple dépression ennoyée sans trait particulier). Il est creusé dans la pegmatite orangée. Photo nov. 2023. 

Mise à jour (19 mai 2024)

Puits no 8 dans une roche calco-silicatée verte serpentinisée (brèche ?) et puits no 9 dans une pegmatite. Photo 20 avril 2024.


Mise à jour (25 déc. 2024)


Ajouts des puits 9 à 12, dans la pegmatite orangée lorsque la roche est visible. Les lacets ondulés du no 12 apparaissent comme des coups de gouge dans le flanc des reliefs sur la carte LiDar. Sur le terrain, rien ne permet de juger de leur origine naturelle ou artificielle. Le plus occidental de ces traits non identifiés ressemble à une tranchée embroussaillée (photo ci-contre, 8 juin 2024).

vendredi 3 novembre 2023

Mine de feldspath Eureka au nord du lac Beauchamp, à Gatineau


J'ai mis à jour mon billet du 4 août 2017 sur la mine de feldspath Eureka (je ne connaissais pas son nom avant il y a quelques jours) au nord du lac Beauchamp, à Gatineau.

Photos premier sept. et 8 oct. 2023.

 






dimanche 20 juin 2021

Coupe de la mine de fer Forsyth, à Hull (Gatineau)


Coupe de la mine de fer Forsyth au nord de Hull sur le chemin de la Mine ; le document, qui date de 1960, a récemment été mis en ligne par ministère de l'Énergie et Ressources naturelles du Québec. La référence est sous l'image.

Cliquer sur l'image pour l'afficher à sa pleine grandeur. Les lentilles exploitables sont représentées par des hachures entrecroisées. 

QUEBEC SOUTH SHORE STEEL CORP, HULL IRON MINES LTD, 1960. MINE FORSYTH. rapport statutaire soumis au gouvernement du Québec; MF 0272, 5 plans. Disponible à https://gq.mines.gouv.qc.ca/documents/EXAMINE/MF0272.


L'ampleur des travaux sous terre ne se soupçonne plus maintenant que les entrées de la mine sont scellées et que le terrain est pleinement intégré au parc de la Gatineau. Les galeries atteignaient 750 pieds de profondeur (230 m).

(Comparer avec les plans que j'ai publiés dans les autres billets consacrés à la mine ForsythVoir aussi le billet du 7 mars 2012, « Histoire minière de l'Outaouais II ».)

L'OPEN CUT (au centre, en haut) est cependant toujours repérable dans la topographie et des traces des installations, dont une entrée murée près du boul. de la Cité-des-Jeunes (sans doute le PORTAL, à droite, au niveau 0'), sont toujours visibles.


Entrée condamnée de l'un des puits (?) au sud de l'OPEN CUT. Photo été 2011.


Le fer (ou la magnétite, un oxyde de fer) se retrouve dans une roche nommée eulysite (voir les coupes plus bas). On peut résumer la géologie du secteur en parlant d'un marbre qui enferme des lentilles ou bandes de magnétite. La mine a été active de façon discontinue dans le second milieu du XIXe s jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Des travaux d'exploration en vue de sa réouverture ont été menés de 1958 à 1977.


Mine Forsyth, Hull (Gatineau), juillet 2011.
Berline abandonnée sur le sentier menant à la carrière principale (suivant le Drainage Ditch de la coupe en haut). 













Autres coupes de la mine Forsyth. L'EULYSITE contient le minerai de fer, la magnétite. Autrement, la roche en place est du marbre. L'ENTRÉE DU TUNEL (SECTION A, en bas à droite) est sans doute l'équivalent du PORTAL de la coupe plus haut.
Guilloux L., Blais R.A., Coy-Yll R., 1972 — « L’origine métasédimentaire du gisement de magnétite de Forsyth, Province de Québec, Canada. » Mineralium Deposita, vol. 7, p. 154-179.

mardi 19 novembre 2019

La menace d’un possible «boom minier» en Outaouais


Carte MiningWatch Canada


« Le Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation craint ce qu’il qualifie de « véritable ruée vers l’or » qui se prépare au Québec dans le milieu de l’industrie minière, alors que le graphite et le lithium font saliver les prospecteurs qui multiplient leurs explorations depuis les dernières années, notamment en Outaouais ainsi que dans les Laurentides et Lanaudière. » (Benoît Sabourin, Le Droit, 17 nov. 2019.)

Voir l'article au complet. Voir aussi mon texte (en trois parties) sur les mines en Outaouais.

samedi 25 mai 2019

Édifice à identifier



Appel à tous.

J'ai pu identifier la majorité des éléments qui figurent sur ce tableau de Henri Masson peint vers 1945-1951 (voir billet précédent pour plus de détails.)

La carrière ennoyée au premier plan est la carrière Wright ; l'église, à l'horizon, à droite (A), est l'ancienne église St-Joseph, sur le boulevard du même nom, à l'emplacement de la cathédrale construite en 1951.

Les maisons s'élèvent sur la rue Lois et sur boulevard St-Joseph. La rue Monseigneur-Beaudoin (rue Beaudoin à l'époque) monte vers l'église.

Ma question concerne le grand édifice marqué par le B à la gauche (au sud) de l'église. Il s'élève à la hauteur de l'actuel « 4 Taschereau », ou à peu près. Deux étages, un fronton triangulaire, deux ailes, de nombreuses fenêtres. Le faîte de l'édifice n'est pas surmonté d'une croix, contrairement à l'église. Il s'agirait donc d'un édifice civil. Une école ? (Même si forcément confessionnelles, à l'époque, elles n'étaient pas nécessairement surmontées d'une croix.)

Je n'ai rien trouvé concernant cet édifice.

Sur la rue Amherst, Brault, dans la carte de son livre sur l'histoire de Hull, place une « Rés. des religieuses » qui existe encore (Chartwell). Mais cet édifice, orienté est-ouest, est trop au sud et ne ressemble pas à celui qui figure dans le tableau. Avec le terrain de l'église, c'est le seul élément inscrit sur la carte dans ce secteur.

Si vous savez quelque chose...

Référence

Lucien Brault (1950) - Hull 1800-1950. Presses de l'Université d'Ottawa.


La même image, sans annotation. Je déteste de plus en plus devoir « barbouiller » les documents.

Détail

vendredi 24 mai 2019

La carrière Wright ennoyée, Hull, Qc, vers 1945-1950 (ajout)


Il y a une suite (billet suivant, 25 mai 2019).




Voici deux tableaux du peintre Henri Masson (1907-1996, merci Wikiki) intitulées toutes deux Carrière en banlieue de Hull. (Bibliothèque et Archives Canada, no MIKAN 4404301 et 4404114.) Ils ne sont pas datés, mais on peut risquer  1945-1951. Tout semble indiquer qu'il s'agit de la même carrière ennoyée, cadrée en deux tableaux. Le nord est à droite et nous regardons vers l'ouest.

Je ne dispose que de ces photos en noir et blanc mises en ligne par BAC. La carrière est l'une des exploitations de pierre calcaire ouvertes autrefois entre la rive ouest du ruisseau de la Brasserie et le boulevard St-Joseph. Il s'agit plus précisément de la Wright and Company, ou Wright Crushed Stone Co, Ltd., selon les époques. La Wright était en effet située dans l'axe de l'église St-Joseph dont on aperçoit la croix à l'horizon du second tableau, entre les toits des maisons.

On peut comparer le fronton triangulaire portant la croix et surmontant une grande porte de la photo de l'église St-Joseph en 1947 avec sa représentation sur le second tableau. Si on clique sur l'image pour l'agrandir, on constate que le peintre a représenté l'ombre des pierres qui composent la façade. Le clocheton, au sud de l'église, visible sur la photo, est caché par les maisons sur le tableau. L'actuelle cathédrale, plus haute et plus imposante, a été construite en 1951. La rue qui monte directement vers l'église sur le tableau serait la rue Monseigneur-Beaudoin. Tout ceci est décidément très ecclésiastique !

La carrière représentée pourrait également être celle de la Laurentian Stone Co., Ltd, située immédiatement au sud de la Wrigth. Mais sa position par rapport à l'église ne convient pas avec ce que montre le tableau.

Selon G. Machado (voir billet du 1er sept. 2017, lien plus bas), en 1945, la carrière Wright était ennoyée et la Laurentian encore en exploitation - ce qui apporte un autre argument contre la possibilité que ce soit cette dernière qui soit représentée. On peut donc supposer que les tableaux ont été réalisés entre 1945 et la construction de l'actuelle cathédrale, en 1951. Un titre un peu plus précis et l'inscription d'une date aurait écarté bien des équivoques...

La carrière est aujourd'hui couverte par un parking (billet du 1er sept. 2017).


À voir dans le blogue

Hors du blogue





AJOUT (25 mai 2019)

La pierre calcaire qui a servi à la construction de l'église St-Joseph et de la cathédrale qui l'a remplacée était exploitée localement*. Si la pierre ayant servi à l'église St-Joseph a pu, mais pas obligatoirement, provenir de la carrière Wright (Goudge (1935) nous apprend que la carrière avait déjà produit de la pierre à bâtir*), ce n'est pas le cas pour la cathédrale construite alors que la carrière était ennoyée. Je n'ai aucune donnée qui me permettrait de répondre à ces questions.
* Voir billet du 1er 9 sept. 2015, lien plus haut.



Photo Le Droit, 26 août 2018, l'église Notre-Dame-de-l'Île [sic : église St-Joseph], en 1947. Courtoisie, fonds Champlain Marcil, BANQ.) La photo a été prise depuis le boulevard St-Joseph.
La façade regarde vers l'est, le nord est à droite. Le clocheton au sud de l'église, est masqué par des maisons sur le second tableau de Henri Masson.

lundi 3 septembre 2018

« Clôture » du dossier de la mine Back-Wallingford ?


Le dernier accès à l’ancienne mine Wallingford-Back sera bientôt bloqué (voir anciens billets du blogue).

« La dernière ouverture menant à l’intérieur des murs de l’ancienne mine Wallingord-Back, à Mulgrave-et-Derry, sera bloquée d’ici la fin septembre. [...] Les deux accès les plus utilisés par les visiteurs de l’ancienne carrière avaient déjà été obstrués l’été passé dans le cadre d’une première phase de travaux.  [...] Exploitée de 1925 à 1972 pour son quartz et son feldspath, la mine Wallingford-Back a été abandonnée en 1995. [...] Exaspérés par le va-et-vient de milliers de touristes clandestins et par la pollution causés par ceux-ci, les habitants du chemin de la Mine, à Mulgrave-et-Derry, avaient notamment réclamé une intervention gouvernementale pour mettre fin à la situation. La MRC de Papineau a finalement demandé la sécurisation des lieux au MERN en avril 2017. » Benoît Sabourin, Le Droit, 20 août 2018.


Mine Back-Wallingford. Photo Le Droit.

samedi 12 mai 2018

Carrière de feldspath perdue et retrouvée à Gatineau (MàJ)


Mise à jour du billet du 4 août 2017 sur la mine de feldspath au nord du lac Beauchamp (Sainte-Rose-de-Lima), QC. Allez-y voir à quoi correspondent ces deux photos (et d'autres) :







mercredi 27 septembre 2017

Vidéos, roches et gemmes, par Philippe Belley



Philippe M. Belley, Spinel and Forsterite crystals at the Parker mine, Québec.


Philippe M. Belley, du Département de Sciences de la Terre, l'Océan, et l'Atmosphère, Université de Colombie-Britannique, a publié beaucoup d'articles sur la géologie d'ici et d'ailleurs au pays (Nunavut, Colombie-Britannique). Il vient de rendre disponible par You Tube des vidéos sur la chaîne « Geology of Gems & Minerals ».

Honte à moi, lors de nos premiers contacts par courriels, je ne me suis pas rendu compte tout de suite que j'avais déjà cité un de ses articles dans mon blogue (billet du 2 janv. 2017, « Calcite bleue et orangée le long de l'autoroute 5, Chelsea et Wakefield, QC »). Au moins, je me souvenais avoir souvent vu son nom au cours de mes recherches périodiques dans Internet. Philippe est présent sur Mindat et il figure souvent au sommaire de revues spécialisées comme Canadian Mineralogist et Rocks and Minerals.

Philippe est aussi un collectionneur de cristaux - ce que je ne suis pas, je fais de la géologie en marchant et en photographiant. Il collectionne aussi les gemmes (voir vidéo plus bas), sans en tailler lui-même.

Je vous invite vivement à regarder ses vidéos et à lire ses articles. Le contenu de ses vidéos est accessible au grand public ; ses articles sont plus techniques et s'adressent à un lectorat scientifique. J'avoue que leur niveau me dépasse souvent, mais il est possible, quand un sujet nous intéresse, de faire soi-même sa propre vulgarisation et de tirer profit de textes très avancés. Bref, allez-y voir ! Pour apprendre sur la géologie de l'Outaouais (et d'ailleurs), et pour apprendre à identifier les minéraux.



Philippe M. Belley, Graphite Crystals and Gem Diopside in Québec.


Quelques autres liens


vendredi 15 septembre 2017

La carrière Wright à Hull et la CCN






Détail annoté d'une carte publiée dans la brochure Planning Canada's National Capital publiée par la Commission du district fédéral (CDF) en 1948.
RB : ruisseau de la Brasserie ; RO : rivière des Outaouais.
Carrières de calcaire
G1 : carrière Wright ; G2 : carrière Laurentian ; P9 : carrière de la Canada Cement ; P6 et U5 : autres carrières.
P : Parlement (pour situer les choses).
Le parc Jacques-Cartier (angle NE de l'Île-de-Hull) est limité à l'époque aux terrains de la Gilmour and Hughson (voir ces billets) ; le parc du lac Flora (au centre de l'Île ; parc Fontaine depuis 1936 : voir ce billet), amputé de sa partie à l'est de la rue Laval.
Pour les carrières de calcaire dans Hull, voir le billet du 9 sept. 2015, « Calcaires hullois : des cartes et des lacunes » (suivre aussi les liens qu'il contient.


Je viens de dénicher chez un bouquiniste un exemplaire de la brochure Planning Canada's National Capital : An Introduction To The National Capital Plan, publiée par la Commission du district fédéral (CDF) en 1948, en préparation au Rapport Gréber (voir ce billet).

(La CDF est l'ancêtre de la Commission de la capitale nationale.)

La brochure montre, page 33, une carte de la région d'Ottawa et Hull. Par un détail, elle est curieusement en lien avec mon billet du 1er sept. 2017 sur la carrière de calcaire Wright. Intitulée Map showing the FDC's responsabilities in the Urban Area, la carte est très schématique. Elle laisse par exemple la région du lac Leamy en blanc, comme si ce dernier n'existait pas. Il est d'autant plus curieux, considérant cette omission de taille, d'y voir figurer la carrière Wright, à nul titre pourtant un élément proéminente du paysage, sous forme d'un lac fermé (G1). Les auteurs n'ont pas cru nécessaire d'inclure la carrière de la Canada Cement (P9), plus vaste et autrement plus visible. Ils auraient pu ne pas négliger la U5, comparable en dimensions à la carrière Wright et ennoyée elle aussi depuis au moins 1925. Tout ceci rend la présence la carrière Wright sur la carte incompréhensible. 

La question se pose d'autant plus que la carrière ne fait pas partie des propriétés de la Commission. C'est un détail inutile au milieu d'une carte qui ne décrit que l'essentiel.  

La date de publication de la brochure, 1948, peut induire en erreur. La carte a sans doute été dessinée plusieurs années auparavant. En effet, un indice trahit son âge. L'île du ruisseau de la Brasserie (RB) au sud du pont de la rue Montcalm y figure alors qu'elle était disparue avec les travaux de bétonisation des rives en 1938 (voir ce billet). La carte avait donc 10 ans de retard sur la réalité. Le site Ottawa Passé & Présent nous apprend que c'est justement en 1938 que Jacques Gréber reçut le mandat d'élaborer ce qui allait devenir son Projet d'aménagement de la capitale nationale (mieux connu sous le nom de Rapport Gréber). La Deuxième Guerre mondiale bouleversa l'échéancier. La plupart des photos qui figurent dans le Rapport datent d'ailleurs de 1938.

Ceci peut expliquer l'anachronisme de la carte de la page 33. Autre incongruité, le « parc du lac Flora » (au centre de l'Île-de-Hull), sur le site du lac asséché, était le parc Fontaine depuis 1936 (Ouimet, 2017).

La carrière Wright figure aussi sur une carte imprimée en 3e de couverture de la brochure. Donc, sa présence sur la carte à l'intérieur n'est pas accidentelle ; (re)donc, elle est intentionnelle. C'est à se demander si la CDF ne comptait pas l'aménager et l'intégrer à ses plans ? Gérer un lac artificiel entre un boulevard et une voie ferrée, enclavé dans un quartier résidentiel et industriel, n'aurait pas constitué une tâche aisée. Mais on aurait pu parler, avec 50 ans d'avance, de lac de la Carrière...


Bibliographie


  • The Federal District Commission, Planning Canada's National Capital : An Introduction To The National Capital Plan. Prepared by The Information Committee of the National Capital Planning Commitee, Grenville W. Goodwin, chairman, Walter Bowker, director of information; designed and produced by The National Film Board of Canada; november 1948; 48 p.
  • Jacques Gréber, 1950, Projet d’aménagement de la capitale nationale. Imprimeur du Roi. Disponible en ligne : https://qshare.queensu.ca/Users01/gordond/planningcanadascapital/greber1950/index.htm
  • Raymond, Ouimet, « Le parc Fontaine raconté : la petite histoire du parc Fontaine, ancien lac Flora », conférence, 17 août 2017, 19 h, organisée par Gatineau plein air, parc Fontaine, rue Charlevoix, Gatineau, QC.

vendredi 1 septembre 2017

Topographie hulloise : ancienne carrière Wright (billet réécrit)


AJOUT (13 sept. 2017)
Gabriel Machado m'a communiqué quelques précisions sur la carrière Wright. Voir à la fin du texte.

Billet mis en ligne le 1er sept. 2017, réécrit en entier le 11 sept.

À voir : billet du blogue sur les carrières de calcaire à Hull :
9 sept. 2015, « Calcaires hullois : des cartes et des lacunes » (suivre aussi les liens qu'il contient).

Sorte de suite, billet du 24 mai 2019, « La carrière Wright ennoyée, Hull, Qc, vers 1945-1950 ».

La carrière Wrigth, à Hull : un billet réécrit en entier...

Je m'étais en partie fié pour écrire la première version de ce billet sur un site Internet (GeoOttawa ; aucun lien avec Géo-Outaouais) qui offre la possibilité de superposer des photos aériennes de différentes époques à la carte actuelle de la région. Les seules vues aériennes disponibles qui montrent la carrière Wright datent de 1928.

Or, je me suis rendu compte après coup (c.-à-d. après publication de la version initiale du présent billet) que le site ne réalisait pas une superposition exacte des photos de 1928 avec la carte moderne. Le décalage, moins de 50 m, était assez important pour invalider mes propos.

Je ne jette la pierre à personne. J'aurais dû me rendre compte de l'erreur immédiatement. Faute avouée est entièrement pardonnée, surtout quand les torts sont partagés, non ? Il me reste à réparer les dégâts.


Non, je ne jette la pierre à personne.
Petit cristal de pyroxène (Lac-à-la-Perdrix, Qc)

Et à revenir sur mes propos...

Dans sa première version, ce billet affirmait que la carrière Wright continuait à faire sentir son influence sur la topographie de la ville. La dénivellation entre la façade du bâtiment du CISSSO, rue Lois, et le parking, à l'arrière, était censé représenter le rebord de l'ancienne carrière.

Il aurait fallu lire (il aurait fallu écrire) :

La carrière Wright coïncide avec le parking situé derrière le bâtiment du CISSSO, rue Lois ; la carrière a été comblée et ne se remarque plus dans le paysage ; la dénivellation entre la rue Lois et le parking derrière le bâtiment, soulignée par un mur de soutènement, ne correspond pas au rebord de la carrière comme je l'avais cru ; il correspond plutôt à la pente naturelle du terrain qui s'incline vers le ruisseau de la Brasserie ou à l'escarpement qui figure sur les cartes topographiques de 1908/1918* jusqu'à celle de 1956/1958. (Voir « Complément », plus bas.) Jusqu'à quel point l'escarpement et la topographie naturelle des lieux ont été modifiés par l'activité humaine, c'est un point que je ne peux préciser pour le moment.
* Cartes topo : date de cueillette des données/date de publication.

D'ailleurs, les photos aériennes de GeoOttawa ne montrent aucune carrière en 1965 et 1976, ce qui suppose qu'elle avait déjà été comblée à ces dates. C'est ce que corrobore, en gros, les cartes topographiques. Sur les éditions de 1956/1958 et 1960/1963 des cartes topographiques, la carrière apparaît ennoyée. Uyeno, dans un texte paru en 1974, affirme que la carrière était abandonnée et «actively filled in 1961». La carte topographique de 1968/1971 fait cependant réapparaître la carrière, à sec (et active ?). Elle disparaît définitivement des cartes en 1975/1976. À ces dates, ni la carrière ni les édifices actuels ne sont présents. Au lieu, on voit une sorte de terrain vague, des bâtiments épars, des autos stationnées.

D'ailleurs, pourquoi combler une carrière pour, une fois le terrain nivelé avec les environs, la vider pour y construire des bâtiments ?

Donc tout est conforme à la logique et au bon sens. Une carrière a existé, a été abandonnée et le terrain réutilisé pour être intégré au tissu urbain. La carrière Wright, active depuis au moins 1916 (voir « Historique »), a été abandonnée et noyée dans les années 1950 pour être finalement comblée dans les années 1960. 

N'empêche que passer par l'étape d'une carrière à ciel ouvert n'est pas la façon la plus rapide de construire ce qu'il y a de plus plat dans l'architecture urbaine moderne : un parking.


Historique


Les données sur la carrière Wright remontent au début du XXe siècle (Parks ; 1916). La Wrigth and Company produisait de la pierre concassée. Selon Goudge (1935), la Wright Crushed Stone Co. Ltd. produisait de la pierre concassée, de la pierre pour la production de pâte au bisulfite ; elle avait auparavant été exploitée pour la pierre à bâtir. Une autre carrière, la Laurentian Stone Co. Ltd., était exploitée au sud de la carrière Wright (photo 4 et carte 2). J'y reviendrai.


Complément : l'escarpement derrière la Caisse populaire


Un escarpement s'interposait entre la carrière et le boulevard St-Joseph, au moins jusqu'en 1956/1958 si l'on se fie aux cartes topographiques (voir carte 1). J’ignore s’il était naturel ou s’il constituait une extension du front de la carrière (je penche pour la première hypothèse). Dans un cas comme dans l'autre, il explique la dénivellation qui existe entre l’avant (boul. St-Joseph) et l’arrière (rue Lois) de la Caisse populaire. Notez que la vallée du ruisseau de la Brasserie s'étend jusqu'au boulevard St-Joseph et qu'il est conforme aux attentes de voir le terrain descendre de cette artère vers le cours d'eau, de l'ouest vers l'est. L'escarpement peut n'être qu'un élément de la vallée du ruisseau. 


AJOUT (13 sept. 2017)

Gabriel Machado m'a communiqué quelques précisions sur les carrières Wright et Laurentian. Je résume ici le contenu de deux courriels qu'il m'a envoyé :

Les deux carrières qui nous intéressent sont séparées par la rue Amherst. Au nord de celle-ci, la carrière Wright (G1 sur les cartes 1 et 2), traversée par la rue Émile-Bond (anciennement rue Cousineau) ; au sud, la carrière Laurentian, bordée à l'ouest par la rue Crémazie (G2 sur la carte 2).  (Les deux carrières sont visibles sur la photo 4.) En 1945, la carrière Wright était ennoyée et la Laurentian en exploitation. Toutes deux ont été remblayées avec des déchets domestiques entre 1960 et 1965, sans doute par la ville de Hull, mais les informations manquent à ce sujet. Le tout a été recouvert de terre et de pierres. Par la suite, les sites sont demeurés sans utilisation précise jusqu'en 2002, année où ils ont été aménagés en stationnements. Des puits d'évacuation de biogaz ont été installés au dessus des deux carrières. Il n'est pas possible de construire des bâtiments sur ces terrains, à moins d'engager beaucoup de frais. (Source : Gabriel Machado, sept. 2017)

Autres choses encore. J'ai découvert hier (12 sept.) une carte
montrant une carrière Wright ennoyée à l'intérieur d'une brochure de la Commission du district fédéral publiée en 1948 (la carrière Laurentian n'y apparaît pas). Les cartes topographiques, comme je l'indique plus haut dans le billet, montrent les deux carrières ennoyées en 1956/1958. Des photos aériennes, comme je l'indique aussi, datant de 1965 et 1976, montrent des terrains vagues semés de bâtiments épars et de parkings, ce qui indique que le site a eu une utilisation post-dépotoir avant de prendre l'allure actuelle.

Enfin, pour terminer, comme il existe beaucoup de carrières comblées dans la ville de Hull, j'aimerais savoir lesquelles ont servi ainsi de dépotoirs. Plusieurs de ces carrières sont aujourd'hui bâties.



Références

  • Goudge, M.F., 1935 – Limestones of Canada, Their Occurrence and Characteristics; Part III. Canada Mines Branch, Report 755, 278 pages, with maps 756 (Montréal) and 757 (Southern Québec) in pocket.
  • Parks, Wm.A., 1916 – Rapport sur les pierres de construction et d'ornement du Canada, vol. III, province de Québec. Ministère des Mines, Division des mines, rapport 389, 405 p.
  • Uyeno T.T., 1974 – Conodonts of the Hull Formation, Ottawa Group (Middle Ordovician), of the Ottawa-Hull area, Ontario and Québec. Commission géologique du Canada, Bull. 248.



Photo 1. - Carrière de calcaire de la Wright Crushed Stone Co, Ltd., rive gauche du ruisseau de la Brasserie, à Hull. Photo : Goudge, 1935. Vue vers le SE. La carrière était située rue Amherst, entre le boul. St-Joseph et le ruisseau. Correspond à G1 dans la carte du billet du 9 sept. 2015 (voir cartes 1 et 2). La carrière produisait de la pierre concassée, de la pierre pour la production de pâte au bisulfite ; elle avait auparavant été exploitée pour la pierre à bâtir.



Photo 2. - Le même site de nos jours, vue vers le NW : parking du CISSS (Centre Intégré de Santé et de Services Sociaux de l'Outaouais). La carrière est derrière le CISSSO, sous le parking. Le mur de soutènement sur la rue Lois, partie gauche de la photo, s'explique par la topographie du terrain qui s'incline vers l'est, vers le ruisseau de la Brasserie. Photo © Google.



Photo 3. - La carrière de calcaire Wrigth, à l'ouest (à gauche) du ruisseau de la Brasserie, en 1930 ; Photothèque nationale de l'air ( PNA), A2181-30 (détail). Dans le coin sud-est de la carrière, on reconnaît les rails qui rejoignent le fond de la carrière sur la photo 1. Le pont de chemin de fer sur le ruisseau sert maintenant à un sentier récréatif (derrière l'actuelle polyvalente de l'Île) ; l'autoroute 50 et le Rapibus longent aujourd'hui la rive ouest du ruisseau. Le nord est à env. 13 h.



Photo 4. - La carrière de calcaire Wrigth, vers le centre de la photo, en 1927 ; Photothèque nationale de l'air ( PNA), HA246-77 (détail). Le nord est à env. 14 h. De gauche à droite, le quadrilatère dessiné par les artères principales se compose de la rue Montcalm, du boul. St-Joseph, du boul. Montclair et de la rue St-Rédempteur. Une seconde carrière est visible au sud de la Wright : la carrière de la Laurentian Stone Co., Ltd, G2 sur la carte 2.




Carte 1. - Hull, sur l'Outaouais. Carte topographique, «Original survey 1923. Revised 1935.» (Détail annoté, courbes de niveau en pieds). La carrière Wright correspond au no G1 (pour les autres nos, voir le billet du 10 juillet 2013). La carrière apparaît ici doublée à l'ouest par un escarpement, naturel ou artificiel.



Carte 2. - Carte routière, 1964 (détail). Les nos (G1, U5...) correspondent à ceux visibles sur la carte 1, avec ajout de la G2 (Laurentian Stone Co., Ltd., Ottawa ; pierre concassée, four à chaux). La quarry G1 correspond à la carrière Wright, à l'angle Amherst et Crémazie. Le nord est à env. 13 h.

vendredi 25 août 2017

Ruisseau de la Brasserie : chronologie (retouches)



L'Île-de-Hull et le ruisseau de la Brasserie, 4 nov. 1925, Hull (Gatineau), Québec. Le nord est à environ 1 heure. Photothèque nationale de l'air (PNA), cliché HA67-60.



J'étais certain d'avoir publié la chronologie du ruisseau de la Brasserie dans l'un ou l'autre des billet que j'ai consacré à ce petit bras de l'Outaouais (lien vers ces billets). Ayant eu besoin de la consulter pour répondre à une question posée par un lecteur, il m'a fallu un temps pour me convaincre qu'elle était demeurée enfouie dans mes archives d'où je la repêche à l'instant.

J'ai été confronté, en la rédigeant, à la difficulté de rassembler et de concilier les données. Il arrive en effet souvent que, dans le concert des sources, s'élève un couac qui vient troubler un instant l'harmonie de la mélodie. Les sources, en effet, ne s'accordent pas toujours entre elles. J'ai fait de mon mieux, mais j'ai été obligé, comme vous le constaterez, de conserver des éléments irréconciliables et je n'ai pas pu réussir à présenter un déroulement uni, sans redites ni contradictions, faute de pouvoir trancher entre les points de vue.

Le tableau chronologique est suivi de la liste des industries et des commerces répartis le long du ruisseau.



Partie sud du ruisseau de la Brasserie en 1930. Du sud au nord (gauche à droite) : le chemin d'Aylmer (boul. Alexandre-Taché actuel), l'île de la station de pompage (théâtre de l'Île), pont de la rue Wright, pont de la rue Montcalm avec le château d'eau, rive est, et la Canada Packers, rive ouest. La rue Front (rue Hanson), est à l'ouest du ruisseau.
L'embouchure originale du ruisseau du Lac-des-Fées est visible rive ouest, au nord du pont Wright. L'île, à demi inondée au sud du pont Montcalm, a été rattachée à la rive ouest du ruisseau en 1931 détruite par les travaux de 1938. La rue Taylor actuelle est en partie sur des terrains gagnés sur le ruisseau.
Photothèque nationale de l'air (PNA), montage à partir des clichés A281-28 (sud) et 29 (nord), 1930 ; la ligne blanche sépare les détails des deux clichés.

 

Même secteur, en 1938, avec vue au sud sur l'Outaouais. Le ruisseau est à sec pour les travaux de bétonisation qui vont bon train. L'embouchure du ruisseau du Lac-des-Fées, canalisée en 1933.
Photothèque nationale de l'air (PNA), cliché A6352-25, 25 sept. 1938.



Ruisseau de la Brasserie, Hull (Gatineau), Québec

Chronologie

S1, S2... : sources numérotées selon leur ordre d'apparition dans « Références ». SA : sources autres, parfois précisées dans le texte, sinon principalement cartes topographiques et photos aériennes. Sauf indication du contraire, j'utilise les noms de rues actuels.


  • 1806. - Le terrain de la ferme Columbia, traversé par le ruisseau, est concédé à Philemon Wright (S3). Celui-ci construit en 1813 une distillerie (distillerie, brasserie et malterie) aux chutes du ruisseau qui y gagne son nom : Brewery Creek (S3). Le ruisseau a aussi porté les noms de Mill Creek, Brigham's Creek (voir 1832) (S6), de crique Brewery (S13) et même de Bloody Creek (voir 1894).
  • Selon S11, Wrigth s'est mérité dans la région le surnom de roi de l'alcool dès 1806. Le whisky qu'il distillait servait de monnaie d'échange avec les Amérindiens qui le fournissaient en fourrures. La distillerie de 1813 serait en fait la seconde.
  • 1815. - Une levée de terre longue de 990 pieds (300 m), large de 21 (6,4 m) et haute de 6 (1,8 m), percée d'un canal pour laisser passer l'eau, est érigée à l'entrée du ruisseau à l'usage du chemin d'Aylmer (S6).
  • 1818 (1804, selon S5). - Pont du chemin d'Aylmer (boul. Alexandre-Taché) (S1).
  • 1818. - Philemon Wright construit un hôtel particulier en bois sur la rive gauche du ruisseau, au nord du chemin d'Aylmer. Il brûle en 1849 (voir cette date).
  • Entre 1820-1828. - Selon S11, Wrigth convertit l'une de ses deux distilleries en brasserie pour approvisionner en bière les militaires et les travailleurs mobilisés pour la construction du canal Rideau (1826-1832), le commerce des fourrures en déclin diminuant l'intérêt de produire du whisky [Note : mais la Brewery Bay ?].
  • 1826. - Thomas McKay exploite le calcaire de la rive gauche du ruisseau (site de la future Canada Cement) pour extraire de la pierre à bâtir ou pour la production de chaux. Note. - Le « calcaire de Hull », ou Hull cement, qui a servi à la construction du canal Rideau (et du pont Union) se trouvait sur la rive ontarienne de l'Outaouais, à Tunney's Pasture (SA : Hogarth, Pioneer Mines of the Gatineau Région, Québec, 1975).
  • 1828. - James Ferguson achète la brasserie (l'équipement et un droit de brassage). Moins d'un an plus tard, il démantèle la brasserie et transporte ses activités à l'île Green, en amont des chutes Rideau, à Bytown (S11).
  • Avant les années 1830. - Le ruisseau est harnaché, les droits d'usage de l'eau appartenant à la firme Wright & Sons (S3) ;
  • 1831. - Pont du boul. Fournier (S1).
  • 1832. - Le maître-brasseur Ralph Smith loue la brasserie ; il doit se contenter de prendre au ruisseau que l'eau nécessaire au brassage. Le bail est repris deux ans plus tard par Thomas Brigman (S11).
  • 1839-1841. - Mort de Philemon Wrigth en 1839 ; ses fils Tiberius et Ruggles héritent de la brasserie, inactive. Elle est louée à Isaac Smith, brasseur. La Hull Brewery and Distillery et ses dépendances, dont une maison, sont situées à l'endroit du futur château d'eau, « vis-à-vis de la chute » (S11, p. 15).
  • 1841. - Mort de Tiberius Wright ; la brasserie cesse ses activités (S11). Selon S3, la brasserie-distillerie cesse ses activités après 1845.
  • 1844-1851. - Ruggles Wright loue une partie des installations de la brasserie au Dr Descelles qui les convertit en logements pour pensionnaires et en écuries (S11).
  • 1845. - Succession de Thiberius (sic). Le privilège d'eau du ruisseau de la Brasserie est divisé en deux portions. La rive gauche va à la famille de Thiberius : ses enfants Philemon et Nancy Louisa, épouse de John Scott (premier maire de Bytown) ; la droite, à Ruggles (S13).
  • 1849. - Incendie de l'hôtel particulier construit en 1818. Entre 1855 et 1874, Philemon (fils de Tiberius) fait construire à son emplacement la demeure de style néo-gothique qui existe encore de nos jours : la maison Scott, du patronyme de l’époux de sa sœur Nancy Louisa qui l’habitera jusqu’à sa mort, en 1901 (voir « Droits d'usage de l'eau… » plus bas) (S3 et S6).
  • Vers 1857. - Pont de la rue Montcalm (S5).
  • Vers 1860. - Sous l'impulsion de J. Footner, d'Ottawa, Ruggles fait construire une digue et un canal d'amenée en haut des chutes afin d'alimenter un moulin hydraulique. Une fabrique de haches, propriété de Sexton Washburn, s'installe sur les lieux. La fabrique passe ensuite à Henry Walters (S11). Selon S3, c'est vers 1855 que Sexton Washburn, fabriquant de haches, quitte le Trou-du-Diable, aux chutes Chaudières, où il est depuis 1845, et installe sa fabrique dans l'ancienne brasserie. La Henry Walters & Sons prend la relève de la manufacture Washburn en 1886.
  • 1867. - Philemon Wetherall Wright, fils de Ruggles, mort en 1863, hérite de la part de son père sur le ruisseau (S13).
  • 1872. - Philemon Wetherall Wright vend ses droits sur le ruisseau à Ezra Butler Eddy (S13).
  • 1874. - La Gilmour and Co. (Gilmour & Huhgson à partir de 1891) installe une scierie et un quai à l'embouchure du ruisseau, sur la rive droite (SA).
  • 1875. - Incorporation de la Ville de Hull. Le pont de la rue Wright au-dessus du ruisseau existerait au moins depuis cette année (S16), mais voir l'année 1896.
  • 1880. - Construction du pont Prince-de-Galles (Pont-Noir) sur l'Outaouais et de la voie ferrée qui longue la rive gauche du ruisseau par la Quebec, Montreal, Ottawa & Occidental Railway. Le pont et la voie sont achetés par le Chemin de fer Canadien Pacifique (CFCP) ou Canadian Pacific Railway (CPR) en 1882 (SA).
  • 1886. - Construction d'une station de pompage (pompes à vapeur) pour le système d'aqueduc dans l'île de la Crique, don d'E.B. Eddy à la Ville, au nord du chemin d'Aylmer (S1) ; (en 1888 selon S6).
  • 1887. - Le pont Montcalm, emporté par la crue du printemps, est reconstruit (S5).
  • 1886. - E.B. Eddy vend ses droits sur le ruisseau à Charles Everett Graham (S13).
  • 1888. - C.E. Graham vend ses droits à la Cité de Hull (S13) ;
  • 1894. - George Matthews fonde la Pork Packing, abattoir-salaison, rue Montcalm, sur la rive gauche du ruisseau. L'entreprise change de noms et de propriétaires plusieurs fois avant de devenir la Canada Packers Ltd. après la Grande Guerre (S5). Le ruisseau doit aux rejets son surnom de Bloody Creek (SA : Inventaire du ruisseau de la Brasserie).
  • 1896. - Pont de la rue Wright (S1). Selon une autre source (S5), le pont a été reconstruit cette année-là. Auparavant, on traversait le ruisseau par un ponceau de bois, entre Wellington et Wright. Mais voir l'année 1875.
  • 1897. - Le Comité de prévention des incendies recommande l'installation aux chutes du ruisseau de pompes électriques plus puissantes que celles de l'île de la Crique ; en 1899, la Walters reçoit l'avis de quitter les lieux avant avril 1900. Voir l'encart suivant :


  • Droits d'usage de l'eau et débit du ruisseau. - À la fin du XIXe s., « le ruisseau de la Brasserie subissait une rupture brutale avec sa source lorsque sa série de canaux de pénétration fut endiguée dans un passage étroit disparaissant sous les aménagements industriels d'E. B. Eddy. » (S1, p. 9).
  • « ... la construction du château d'eau [aux chutes du ruisseau] exige l'acquisition des droits d'usage de l'eau du ruisseau qui avait été harnaché avant les années 1830. La firme Wright & Sons et, par la suite, les héritiers de Ruggles Wright [en fait, son fils Wetherall, selon S6] se réservaient le contrôle du débit de l'eau jusqu'en 1872, contrôle alors acquis par la E. B. Eddy. Cette dernière s'en départit au profit de Charles B. [sic : E.] Graham en 1886, lequel vend ses droits à la ville en 1888 et en 1889, dans deux transactions successives. Comme l'autre moitié du ruisseau appartient à la succession de Nancy Louisa Wright, décédée en 1901, la Ville est obligée de passer par le gouvernement provincial qui se déclare propriétaire de l'énergie hydraulique développée par la chute et transfère ses droits à la municipalité [en 1904 (S6)]. » (S3). (Voir à 1905.) Selon S5, le Dr Charles Everett Graham, propriétaire de la chute et du moulin hydraulique loué à la Walters, s'estime lésé en 1887 par la diminution du débit du ruisseau depuis la mise en service de la station de l'île de la Crique. Il vend ses propriétés et droits à la Ville en 1890. La Walters est autorisée à demeurer sur place jusqu'à la fin de son bail.
  • Selon S11, la mise en fonction de la station de pompage en 1886 diminue la force du ruisseau, au mécontentement de la Henry Walters. Le conseil municipal, où siège le Dr Graham comme échevin, élabore le projet d'acquérir le site de la manufacture pour résoudre le conflit. Le décès de H. Walters et les complications de sa succession interrompent les négociations. Après le Grand Feu de 1900 (voir cette date), la fille de M. Walters accepte d'installer la fabrique de haches sur l'autre rive du ruisseau.
  • Enfin, le Special Lignting Committee recommande à la Ville d'utiliser le pouvoir d'eau dont elle est propriétaire dans le ruisseau pour établir une centrale électrique. Des conflits juridiques avec les propriétaires voisins de la Old Brewery Factory de même qu'avec ses locataires, la Walters Axe Company, retardent les choses (S13).



  • 1898-1900. - Construction du pont Alexandra sur l'Outaouais entre Ottawa et Hull (inauguré en 1901), ouvrage complété par celle de deux ponts de chemin de fer sur le ruisseau : l'actuel pont pour piétons et cyclistes derrière la polyvalente de l'Île et celui, supprimé vers 1967, au nord de l'actuel pont du boul. Montclair (SA).
  • Note. - La Canadian Pacific Railway (CPR) acquiert les compagnies qui ont qui ont entrepris la construction du pont, la Pontiac & Pacific Junction Railway et l'Ottawa & Gatineau Railway (S5). Les noms de l'Ottawa Gatineau Valley Railway (G.V.RY.) et de l'Ottawa Northern & Western Railway apparaissent aussi (SA).
  • 1900 (26 avril). - Grand Feu de Hull qui touche d'abord la rive droite du ruisseau au sud de la rue Montcalm ; un second foyer s'allume dans la cour à bois de la Gilmour, près de l'embouchure du ruisseau.
  • 1901-1902. - Construction du château d'eau (S13).
  • 1902. - Le Gouvernement octroie à la Cité de Hull « tout ce qu'il pouvait avoir de droit dans la crique [...], depuis son embouchure jusqu'à la rue Ivy [rue Gagnon], ou à peu près [sic]. » La Ville est donc propriétaire de tout le pouvoir d'eau de la « crique Brewery », des deux côtés (S13).
  • 1903. - L'International Portland Cement Co. Ltd. s'installe dans l'angle NW du ruisseau, rive gauche (voir entrée 1826) avant d'être achetée par la Canada Cement Co. en 1909 (SA) ;
  • Note : les carrières de calcaire à Hull - Outre la Canada Cement et la Wright Company, au nord d'Ahmerst, de nombreuses carrières ont exploité le calcaire le long du ruisseau (ciment, pierre à bâtir, pierre concassée, etc.) jusque vers 1950. La « pierre grise » des anciennes constructions publiques et privées de Hull proviennent en partie de ces carrières (SA : ce blogue).
  • 1904. - La Cour suprême accorde à la Cité de Hull l'entière propriété du lit du ruisseau (S13).
  • 1905. - Janet-L. Scott et alii, représentants de la famille Thiberius Wright, vendent leurs droits à la Cité de Hull (S13). Inauguration du château d'eau, de la centrale hydroélectrique et du barrage aux chutes du ruisseau. La centrale produit l'électricité pour le fonctionnement du château et du système d'aqueduc (selon S3, pour qui elle sert aussi à l'éclairage des rues et des édifices publics, en contradiction avec S13 (voir 1916-1917).
  • Vers 1905-1908. - Construction d'un quai au nord de l'Île-de-Hull pour l'Industrial Development Co. qui comptait fabriquer de l'alcool de bois dans une usine construite sur un terrain acheté à Hormidas Dupuis, échevin, à partir des copeaux et bran de scie des scieries de la région. Le quai subsiste, mais l'usine et le quartier résidentiel planifié sur les terrains de M. Dupuis n'ont pas vu le jour (S10 ; ce blogue).
  • 1909. - Dépôt à Ottawa du rapport sur le canal de la Baie Georgienne publié par le ministère des Travaux publics. Le canal devait occuper la partie aval du ruisseau de la Brasserie, traverser l'Île-de-Hull et recouper le ruisseau à la hauteur de l'actuelle école de l'Île. Le projet n'a pas connu de début de réalisation (S12).
  • 1910. - Une aile est ajoutée au château d'eau (S3).
  • 1910 (8 mai). - Explosion de la fabrique d'explosifs de la General Explosives Company of Montreal Ltd, rue St-Rédempteur. 11 morts et une trentaine de blessés, destruction de 30 maisons. Des fenêtres sont soufflées jusqu'à Ottawa et Pointe-Gatineau (SA : Raymond Ouimet).
  • 1915?-1923? - Pont du boul. Montclair : n'existe pas en 1915 (SA : Rapport Holt), présent en 1923 (SA : carte topographique et photo ci-haut, datée de 1925).
  • 1916-1917. - Construction d'une génératrice à l'ouest du château d'eau, en opération 1917. Conflits avec Hull Electric Company qui détient les droits d'éclairage des rues (S13).
  • 1931. - L'île au sud de la rue Montcalm est rattachée à la rive ouest du ruisseau (SA).
  • 1933. - Démolition des installations de l'ancienne Gilmour à l'embouchure du ruisseau ; le terrain est intégré au parc Jacques-Cartier (SA). Le ruisseau du Lac-des-Fées est canalisé depuis la voie du CP (à l'est du boul. St-Joseph) jusqu'à son embouchure dans le ruisseau de la Brasserie (SA).
  • 1933?-1946? - La British American Oil Co. intalle quatre grands réservoirs de « gasoline » sur la propriété de l'ancienne Gilmour. Les dates de leur mise en place et de leur suppression sont inconnues (SA : ce blogue).
  • 1938. - Canalisation par des murets de la partie du ruisseau au sud de la rue Montcalm par le ministère des Travaux publics (S1) ; l'île qui se trouvait entre le boul. Taché et la rue Montcalm, à la hauteur de l'embouchure du ruisseau du lac des Fées, est supprimée. La partie aval du ruisseau des Fées est recouverte et canalisée. Il débouche aujourd'hui dans le ruisseau de la Brasserie au nord du château d'eau (SA).
  • 1938. - Installation d'une fontaine illuminée devant le château d'eau (S3).
  • Entre 1951 (27 avril) et 1954 (14 mai). - Destruction de la cheminée de l'ancienne Gilmour qui s'élevait encore dans le parc Jacques-Cartier (SA).
  • 1957. - Aréna Robert-Guertin, d'abord appelée Aréna de Hull (S1).
  • 1964. - Construction de l'autoroute 5 au nord de l'Île-de-Hull, sur la rive droite du ruisseau (SA).
  • 1966. - Fermeture de la Gare-Union, à Ottawa : les rails du CFCP qui traversaient l'Île-de-Hull et le pont Alexandra sont supprimés (dans l'Île, ils laisseront la place au futur parc du Sentier-de-l'Île (parc linéaire) ; le pont de chemin de fer au nord du pont Montclair est supprimé, celui derrière la future école de l'Île est conservé pour d'autres usages (SA).
  • 1970. - LCNA (Ciment Lafarge, Amérique du Nord) fusionne avec la Canada Cement Company pour créer la Canada Cement Lafarge Ltd. (CCL) (SA : Lafarge).
  • 1971. - Arrêt du fonctionnement de la centrale électrique et du château d’eau (S3).

« Ce segment médian du ruisseau [au nord de la rue Montcalm], long de 1,4 km a été complètement reprofilé en 1972 après avoir été l’habitat d’une population très pauvre qui s’était installée sur ses rives. Les rives de ce segment ont été remblayées par du matériau provenant des plaines LeBreton à partir de 1964. L’analyse diachronique du ruisseau effectuée à partir de photographies aériennes montre qu’environ 40% à 60% des rives originales, constituées de milieux humides, ont ainsi été remblayées. Les terrains ont ensuite servi à divers usages industriels et institutionnels. La construction de l’autoroute 50 ainsi que la construction de la Polyvalente de l’Île ont nécessité le remplissage des rives avec des matériaux potentiellement toxiques provenant des plaines Le Breton, à Ottawa. La revégétalisation naturelle s’est faite sur la rive est du ruisseau mais reste toujours faible sur l’autre rive. Le seul aménagement notable est la piste cyclable qui longe le ruisseau et qui le traverse en utilisant l’ancien pont ferroviaire de la Canadian Pacific Railway. Si ce segment présente un faible intérêt pour le domaine culturel et patrimonial, le potentiel écologique y est très élevé, en particulier pour les milieux humides présents, l’ornithologie et la présence d’espèces botaniques vulnérables ou menacées. Il reste peu ou pas de traces de la forêt originale et l’ensemble du couvert a subi au travers des âges, des outrages qui l’ont affecté à divers degrés. » (S15 : Pascal Samson, [2012], p. 25.)

 

  • 1975 - La carrière désaffectée de la Canada Cement Lafarge Ltd. est inondée : création du lac de la Carrière.
  • 1975. - Théâtre-de-l'Île dans le bâtiment de l'ancienne station de pompage de l'île de la Crique (S1).
  • 1976. - Polyvalente de l'Île, aujourd'hui école secondaire de l'Île (SA).
  • 1980. - Parcs Montcalm ouest et Taché (SA).
  • 1983. - Restauration des bâtiments de la centrale et du château d'eau par la Ville (S3).
  • 1984. - Le viaduc de la 50 au-dessus du boul. Montclair et de la 5 est déjà construit (SA : carte topographique).
  • 1985. - Incendie de la Canada Packers (SA).
  • 1986. - Projet, non réalisé, d'une salle de spectacle dans le château d'eau (S3).
  • 1988. - Construction de l'autoroute 50 le long de la rive gauche du ruisseau (SA).
  • 1989. - Reconstruction du pont de la rue Montcalm et démolition de la fontaine devant le château d'eau (S3).
  • 1996. - Ouverture du Casino de Hull (Casino du lac-Leamy ensuite) (SA) et inauguration du chenal de navigation du lac Leamy par la percée d'un canal qui le relie au lac de la Carrière (S9).
  • 1996-2004. - Écomusée, dans l'ancien château d'eau (S3).
  • 2009. - Les Brasseurs-du-Temps, microbrasserie, restaurant et salle de concerts dans l'ancien château d'eau. La vieille centrale électrique paraît toujours en état de marche (SA).
  • 2021. - Parmi les sites étudiés pour la construction du nouvel hôpital de Gatineau, « [l]a zone industrielle et commerciale comprise entre le corridor du Rapibus et le boulevard Saint-Joseph [...], qui comprend entre autres l’ancienne Aubainerie, et quelques autres terrains [...] » est considérée. « En réunissant et requalifiant les terrains à vocation industrielle et commerciale du secteur délimité par la rue Mangin qui longe l’autoroute 50, le boulevard Montclair et la rue Ducharme, on arrive à dégager une superficie de 110 000 m2. Évidemment, l’endroit devrait être décontaminé et plusieurs acquisitions seraient nécessaires. » (S14).




Industries et commerces, ruisseau de la Brasserie, 1942

Zone comprise entre le boul. St-Joseph et la rue St-Rédempteur. L'énumération se fait du sud au nord, rive gauche (RG), puis rive droite (RD). Les nos sont ceux qui apparaissent sur la carte du document originel. Source principale : S7 (1942), complétée par S5 (1938).


  • Le long de l'Outaouais, début du ruisseau

11. E.B. Eddy Co. Ltd., papier

  • Au nord du chemin d'Aylmer

17. Holden, S.S., vêtements (RD)
13. Fruitatives Products Ltd, prod. pharmaceutiques (RG)
37. Standard Paving, asphalte (RG)
36. Sparks-Harrison Ltd., vêtements (RD)
04. Bob Morris Cap Co. Ltd., casquettes (RD)
35. Smith-Nemo Ltd., bijouterie (RD)
22. Laiterie Fleur de Lys, laiterie et beurrerie (RD)
31. Mica Co. of Canada, isolants (RG)
33. Regal Beverages, eaux gazeuses (RD)
38. Walters Axe Co., haches (RG)
03. Alie Machine Shop, atelier mécanique (RD)
15. Hanson, G. E., bas (RD)
18. Hull Iron & Steel Foundries Ltd., fonderie et aciérie (RG)
Au nord du pont Montcalm
30. McGlasham, J. M., moulage (RG)
08. Canada Packers Ltd., abattoir et salaison (RG)
23. Laurentian Stone Co. Ltd., carrière, four à chaux (RG)
---. Wright Ltd., [pierre concassée, pierre pour la pâte au bisulfite ; pierre à bâtir] (RG) (S5)
29. La Manufacture de Balais Capital, balais (RD)
07. Canada Match Co. Ltd., allumettes (RG)
12. Federal Match Ltd., allumettes (RD)
06. Canada Cement Co. Ltd., ciment (RG

  • Embouchure (1938 ; S5)

---. Entrepôt de gasoline (sic) [de la British American Oil Co. ; ce blogue] (terrain de l'ex Gilmour) (RD)
---. Parc fédéral Jacques-Cartier (terrain de l'ex Gilmour) (RD)


Références

Les nos correspondent aux S1, S2... dans le tableau chronologique.


  • S1. - Daniel Arbour & Associés, Corridor du ruisseau de la Brasserie : Élaboration d'un plan général d'aménagement : Rapport final, CCN, Ville de Hull, en coll. avec la SAO, Montréal, août 1982. 711.4R934da 1982 RES. (H)
  • S2. - Jacques Gréber, 1950, Projet d’aménagement de la capitale nationale. Imprimeur du Roi. Disponible en ligne : https://qshare.queensu.ca/Users01/gordond/planningcanadascapital/greber1950/index.htm
  • S3. - Musée canadien de l'histoire, http://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/hist/hull/rw_31_if.shtml, http://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/hist/hull/rw_04_if.shtml
  • S4. - Snow & Son, 1887. - Map of the City of Ottawa, P. Ontario, and the City of Hull, P. Quebec, and Their Adjacent Suburbs. Compiled by John A. Snow and Son, Provincial Land Surveyors and C.E.ng's from Personal Surveys and Official Records. Scale 660 Feet to One Inch (1887).
  • S5. - Lucien Brault, Hull 1800-1950, Éditions Université d'Ottawa, 1950, 266 p. + carte de la Ville pliée datée de 1938.
  • S6. - Diane Aldred, Le Chemin d'Aylmer : une histoire illustrée / The Aylmer Road: An Illustrated History. L'Association du patrimoine d'Aylmer, Aylmer, Heritage Association, photographies par Alan Aldred, traduit de l'anglais par Claude Leahey et Rodrigue Gilbert, 1994, 256 p. ISBN 0929114124
  • S7. - Section de l'Enquête économique. Inventaire des ressources naturelles du comté municipal de Hull. 1942. Province de Québec, 1942.
  • S8. - Goudge, M.F., 1935 – Limestones of Canada, Their Occurrence and Characteristics; Part III. Canada Mines Branch, Report 755, 278 pages, with maps 756 (Montréal) and 757 (Southern Québec) in pocket.
  • S9. - Commission de la Capitale nationale. Le parc du Lac-Leamy : plan sectoriel. Ottawa, 1997, 113 p.
  • S10. - Cinq-Mars, Ernest E., 1908 – Hull, son origine, ses progrès, son avenir. Éditeurs Bérubé frères.
  • S11. - Gosselin, Pierre, 2005. « Les impacts de la brasserie du ruisseau sur la destinée de Hull. » Histoire Québec, 11(1), 13-18.
  • S12. - Department of Public Works, Canada. Georgian Bay Ship Canal; report upon survey, with plans and estimates of cost, 1908. [Publié en] 1909.
  • S13. - MédiaRecherches enr., La turbine du barrage au Château d'eau de Hull. Rapport de recherches présenté à la direction de la planification pour le compte de la Ville de Hull. Hull, 22 mai 1990.
  • S14. - Le Droit, M. Bélanger et J. Mercier, 18 avril 2021. Lien.
  • S15. - Pascal Samson. Plan-concept d’aménagement pour le ruisseau de la Brasserie. Rapport 1: État des connaissances et lignes directrices d’aménagement. Agence de Bassin-Versant des 7, [2012], 29 pages.
  • S16. - Manon Leroux. L'autre Outaouais - Guide de découverte du patrimoine. Socité Pieèce sur pièceGatineau, 2012, 608 pages.
  • SA. - Sources autres, parfois précisées dans le texte, sinon principalement cartes topographiques et photos aériennes.