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vendredi 23 décembre 2022

Hors sujet : canalisation des ruisseaux de la Brasserie et du Lac-des-Fées à Hull



Le sud du ruisseau de la Brasserie, à Hull, en 1930 et 1931. 

(Le nord est à droite ; vous trouverez la clef des rues plus bas). L'île au sud du pont Montcalm, visible sur la photo de 1930 sous les eaux de la crue, est rattachée à la rive ouest en 1931. La rue Taylor (rive ouest) est en partie construite sur un terrain gagné sur le ruisseau. Le ruisseau n'est pas encore bétonné ou « canalisé ». Ça viendra.
Rappelons que le ruisseau est en réalité un bras de l'Outaouais ; l'eau entrait dans le ruisseau par le barrage du boul. Taché (chemin d'Aylmer à l'époque).
  • Photothèque nationale de l'air (PNA), 1930, A2181 (détail), 28-29 (détail - montage) ; 1931, A3331, 29 (détail).


Ce billet apporte quelques précisions sur la chronologie des transformations qu'ont subi le ruisseau du Lac-des-Fées (RLF) et de le ruisseau de la Brasserie (RB), à Hull (Gatineau), dans les années 1930. Il est destiné à compléter ou corriger les billets suivants :

Son contenu se résume à trois dates et quelques observations :

L'île au sud de la rue Montcalm dans le RB a été rattachée à la rive ouest du ruisseau en 1931. La rue Taylor a pu ensuite être prolongée vers le nord sur le terrain gagné au dépens du ruisseau.


Clef d'indentification

des rues et des constructions mentionnées dans le texte ou identifiées pour repère. Voir aussi la carte de compilation à la fin du billet.

  • C. - Château d'eau et centrale électrique (aujourd'hui Les Brasseurs du Temps).
  • CP. - Voie du Canadien Pacifique.
  • CPk. - Canada Packers.
  • M. - Pont de la rue Montcalm.
  • MM. - Manège militaire de Salaberry.
  • RB. - Ruisseau de la Brasserie.
  • RLF. - Ruisseau du Lac-des-Fées.
  • RO. - Rivière des Outaouais.
  • S. - Station de pompage (aujourd'hui Théâtre de l'Île).
  • T. - Rue Taylor.
  • W. - Pont de la rue Wright.
    • Fond : Photothèque nationale de l'air (PNA), 1933, A4569, 68 (détail).


Le RLF a été canalisé entre la voie du CP jusqu'à la rue Hanson (rue Front à l'époque) en 1933 ; son embouchure dans le RB n'est pas visible sur les photos. Le quartier traversé par la canalisation a échappé au développement domiciliaire (sauf la rue Front) jusque dans les années 1950.

Enfin, la bétonisation des rives et du lit du RB entre les ponts Wright et Montcalm, menée par le ministère des Travaux publics du Québec, date de 1938.  La motivation première de l'initiative était de donner du travail aux chômeurs de la Grande Crise. Longtemps, j'ai cru que tous les travaux énumérés ci-haut avaient fait partie du même chantier. J'avais tort.

Je suppose que la canalisation du RLF avait été entreprise pour limiter les dégâts causés par les crues. Les chroniques gardent le souvenir des inondations de 1916 et de 1926, en amont de la portion canalisée cependant, à l'ouest du boul. St-Joseph.

Je me repose essentiellement sur des photos aérienne pour bâtir ma chronologie. Ces documents, objectifs et datés, sont plus fiables que les cartes topographiques ou autres, pas toujours bien mises à jour d'une édition à l'autre. Les photos exigent un travail d'interprétation, elles ne fournissent souvent que des dates extrêmes : tel édifice qui y figure en 1942  n'y apparaissait pas en 1937, ce qui laisse une bonne marge. Les sources écrites ne sont pas moins vagues et abondent en « vers l'année 193x » ou en « dans les années 1930... » J'en déduis que je ne suis pas le seul à me débattre avec ce genre de frustrante imprécision. J'ai parfois l'impression que la chronologie du RB est moins bien calibrée que celles des ziggourats mésopotamiennes.

Quant à la seule date documentée dont je dispose - je veux dire corroborée par une source écrite et non pas seulement par une photo -, celle de la bétonisation (ou de la « canalisation par des murets ») du RB entre les ponts Wright et Montcalm par le ministère des Travaux publics en 1938, je vous en donne ici la référence :

Daniel Arbour & Associés, Corridor du ruisseau de la Brasserie : Élaboration d'un plan général d'aménagement : Rapport final, CCN, Ville de Hull, en coll. avec la SAO, Montréal, août 1982.


Les photos mises en ligne ici proviennent de la PNA ; j'ai tiré leurs fichiers du site CARTO.


1933 : canalisation du ruisseau du Lac-des-Fées.

Le ruisseau du Lac-des-Fées (à gauche du ruisseau de la Brasserie, partie inférieure de la photo) est canalisé entre la voie du CP et la rue Front (points C-C' sur la carte de compilation). Le détail en bas permet de distinguer les tranchées. L'embouchure dans le ruisseau de la Brasserie n'est pas visible. L'île, au sud du pont Montcalm a totalement disparu du ruisseau de la Brasserie ; la rive, réaménagée, permet à la rue Taylor de se prolonger au nord.

 

  • Photothèque nationale de l'air (PNA), 1933, A4569, 68 (détail).






25 sept. 1938 : le béton. 

Le ruisseau de la Brasserie, à sec. Les travaux de bétonisation des rives et du lit, menés sous l'égide du ministère des Travaux publics du Québec, vont bon train.
Une année, un mois, un jour... On sort enfin de l'à peu près.
  • Photothèque nationale de l'air (PNA), A6352-25, 25 sept. 1938 (détail).


Coïncidence amusante...

(Détail de la photo du 25 sept. 1938.) Une canalisation (soulignée en bleu) est visible dans le lit du ruisseau de la Brasserie, depuis le pont Montcalm et le château d'eau jusqu'au boul. Taché. Elle longe la station de pompage et sa trace se perd dans les installation de la E.B. Eddy, au sud du barrage du boulevard. (On peut confondre la canalisation au nord du pont Wright avec l'ombre du muret du canal.)
Je suppose qu'elle faisait partie du réseau d'aqueduc public et qu'elle était reliée au château d'eau. La station de pompage n'était plus en service depuis le début du siècle. 
Pour la coïncidence annoncée, la conduite d'eau...


...la conduite d'eau...

...apparaît aussi sur cette photo prise le 16 sept. 1938 depuis le pont de la rue Wright. Le pont de la rue Montcalm est vaguement visible au fond. Deux documents qui se confirment l'un l'autre, deux photos du même paysage prises le même mois, depuis des points de vue différents... La photo était dans mes archives. J'ignore sa provenance, BAnq ou BAC ou ?... Elle doit être dans le domaine public et je la reproduit sans mention d'auteur et sans scrupule.


Même point de vue, décembre 2022.














Carte de compilation (tirée du billet du 6 déc. 2022).

Document constitué à partir des cartes et des photos reproduites plus haut et d'autres sources. Je ne reprends dans la légende que ce qui concerne le contenu de cet article. Pour la légende entière, voir le billet du 6 déc. 2022.
  • C-C'. - Section canalisée du ruisseau du Lac-des-Fées en 1933.
  • D. - Embouchure originelle du ruisseau du Lac-des-Fées dans le ruisseau de la Brasserie.
  • RB. - Ruisseau de la Brasserie.
  • RLF. - Ruisseau du Lac-des-Fées.
  • RO. - Rivière des Outaouais.
  • Ligne tiretée noire. - Cours originel du ruisseau du Lac-des-Fées.
  • Fines lignes pointillées. - Rive originelle du ruisseau de la Brasserie avant le rattachement de l'île à la rive ouest en 1931 et la bétonisation des rives entre les ponts Montcalm et Wright en 1938.
  • Grandes flèches. - Sens de l'écoulement des eaux. (Le ruisseau de la Brasserie est en fait un bras de l'Outaouais (RO) qu'il retrouve au NE de la carte.)
Fond de la carte : Ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec, Cartes topographiques.

samedi 17 décembre 2022

Hors sujet : le ruisseau du Lac-des-Fées découchait-il ?




Le ruisseau du Lac-des-Fées, à Hull, en 1927.

Le ruisseau dans son lit original, avant les travaux de 1938 qui allaient faire disparaître sa partie aval dans une canalisation souterraine, entre la voie ferrée du Canadien Pacifique et le ruisseau de la Brasserie où il se se jetait (et se jette encore). Le lac des Fées éponyme est à 100 m au NO de la zone photographiée. (L'état actuel du ruisseau, canalisé à partir de la promenade du Lac-des-Fées, à l'ouest du boul. St-Joseph, remonte aux années 1955-1960.)
  • Ombré en bleu : ruisseau du Lac-des-Fées ; route E-O (en bas) : boul. Alexandre-Taché (chemin d'Aylmer à l'époque) ; route N-S (au centre) : boul. St-Joseph ; route coudée (à droite) : rue Montcalm ; arc de cercle à l'est du boul. St-Joseph : voie ferrée du Canadien Pacifique.
    Le ruisseau de la Brasserie est à droite (bande sombre) ; il n'est en réalité qu'un bras de la rivière des Outaouais qu'on entrevoit en bas à droite.
  • Photothèque nationale de l'air (PNA), cliché HA246-76-1927 (détail). 

Suite du billet du 6 déc. 2022.


Le ruisseau du Lac-des-Fées (RLF), à Hull (Gatineau), se jette dans le ruisseau de la Brasserie (RB), c'est un fait établi. Les travaux de canalisation qui ont modifié et enterré sa partie aval au siècle dernier n'ont pas rendu cette vérité caduque. Les cartes ont toujours montré un ruisseau unique coulant dans un « lit simple ». L'ennui, c'est qu'elles ne s'entendaient pas sur le choix du lit. Et si le RLF avait eu une double vie et s'était amusé à découcher d'un lit à l'autre ? Les fées avaient un ruisseau bien volage...

Je m'explique.

Pour plus de détails sur le ruisseau du Lac-des-Fées, son histoire et ses métamorphoses, voir les billets du 6 déc. 2022 et du 14 mai 2022, ainsi que celui du 27 févr. 2022.

Les cartes topographiques du gouvernement du Canada publiées à partir des années 1910 dessinent au RLF une large boucle vers le sud qui le fait remonter vers le nord pour rejoindre le RB. Dans sa trajectoire, le RLF atteint presque le boulevard Alexandre-Taché (voir cartes de 1910 et de 1915). (L'état actuel du ruisseau, canalisé à partir de la promenade du Lac-des-Fées, à l'ouest du boul. St-Joseph, remonte aux années 1955-1960 ; voir la carte de compilation, à la fin du billet.)


Les photos aériennes des années 1920 et 1930 montrent une toute autre chose. Le ruisseau divague au nord de la boucle que lui attribuent les cartes, à l'est de la voie du CP, avant de couler tout droit rejoindre son embouchure. Reporté sur la ville actuelle, il contournerait l'école primaire Pierre-Elliott-Trudeau, rue Murray. On le voit, le RLF hésitait un peu avant de se jeter dans les eaux pas très propres (en ces temps et encore un peu aujourd'hui) du très urbain RB.

Qui a raison, les cartes ou les photos aériennes ? J'aurais tendance à croire les photos, d'autant que les méandres du RLF sont bien du genre que fait tout cours d'eau quand il ne sait plus où trouver une pente descendante.

D'ailleurs, les cartes antérieures me donneraient plutôt raison. 

Jetons un coup d'oeil sur la carte de 1887. On constate, simplification du dessin mis à part, qu'elle est fidèle dans ses grandes lignes à la réalité des photos aériennes. Je pourrais multiplier les exemples. Voyons seulement encore le détail de cette carte du très officiel Rapport Holt de 1915. Même constat. Je pourrais multiplier les exemples, je m'en tiendrai à ces deux seuls.

Le changement dans les cartes s'est opéré subrepticement. À partir d'un certain moment, les cartes topographiques officielles (regroupons-les sous cette appellation) se sont entendues pour prêter au RLF la boucle vers le sud décrite plus haut, absente tant des cartes antérieures que des photos ultérieures. Unanimité qui découle sans doute du fait que ces cartes dépendaient toutes de la même source (sans jeu de mots), le service de cartographie de l'armée (Department of Militia and Defence ou Army Survey Establishment).

J'aimerais comprendre la raison de ce choix topo-cartographique. Si le ruisseau photographié dans les années 1920 et1930 correspond à celui cartographié en 1887 et en 1915, d'où vient le désaccord entre les photos et les cartes à partir des années 1910 ? (Les cartes étant parfois un peu longues à se mettre à jour, la carte de 1910 montrait la section canalisée en 1938 du RLF couler encore à l'air libre dans son édition révisée de 1950.)

Le cours du RLF était-il un secret militaire ? Demandez à la Milice ou à l'Army Survey Establishment. Peut-être avait-il deux lits ? Mais pourquoi toujours n'en dessiner qu'un seul ? Aurait-il été dévié avant d'être canalisé ? Non, pas selon les photos aériennes.

Si, à l'approche du RB, le RLF se partageait entre deux bras, intermittents ou pas, pourquoi les cartes ne montraient-elles toujours qu'un ruisseau unique, suivant son cours d'un seul trait, sans fourche ou saut d'un lit à l'autre ?

La question reste pendante. Mon avis est que le RLF avait deux bras et que les cartes en négligeaient tantôt l'un, tantôt l'autre - et que l'intensité de l'utilisation d'un bras ou de l'autre par le ruisseau a pu varier pour des causes naturelles ou non...)

Non, le ruisseau du Lac-des-Fées ne découchait pas. Simplement, il avait deux lits et on ne le trouvait pas toujours dans le même.


Carte de 1887.

Le ruisseau du Lac-des-Fées dans la fin de son cours avant de se jetter dans le ruisseau de la Brasserie. Dans ses grandes lignes, pour ce qui est du RLF, la carte correspond à ce que montre la photo aérienne de 1927. La plupart des rues que traverse le RLF dans ce détail n'ont eu une existence que sur papier. (Comparez avec les photos aériennes.)
Aylmer Road : boul. A.-Taché ; Brewery Creek : ruisseau de la Brasserie ; Brewery Str. : rue Montcalm ; Columbia Road : boul. St-Joseph.
  • Map of the City of Ottawa, P. Ontario, and the City of Hull, P. Quebec, and Their Adjacent Suburbs. Compiled by John A. Snow and Son, Provincial Land Surveyors and C.E.ng's from Personal Surveys and Official Records. Scale 660 Feet to One Inch (1887).


Détail d'une carte du Rapport Holt (1915). 

Le RLF est soulignée en bleu ; le ruisseau de la Brasserie (à droite) et la rivière des Outaouais (en bas) sont ombrées en bleu pâle. Comparez avec la carte de 1887 et la photo aérienne de 1927.





Carte topographique de 1910 (rév. en 1923-24, 1948 et 1950). 

Le ruisseau du Lac-des-Fées dessine une large boucle avant de se jeter dans le ruisseau de la Brasserie, sans méandres ni détours. Étrange. A-t-il modifié son lit tel qu'il était en 1887 (carte) avant pour le retrouver en 1927 (photo) ?
  • Department of National Defence - Army Survey Establishment. Sheet 31G/5 East Half - Fifth Edition. Original survey 1910. (Resurveyed, compiled, drawn and printed by the Army Survey Est. RCE, 1923-24. Partial revision 1948, with aerial photography by the RCAF. Converted from the fourth edition of the 1:63360 map to 1:50000 by the A.S.E. 1950.)




Carte des sols de 1915. 

(Oublions la signification géologique de la carte.) Même chose que pour la carte de 1910. Le lac des Fées (Fairy Lake) est à gauche. 
  • W.A. Johnston, 1915 – Ottawa, Carleton and Ottawa Counties, Ontario and Quebec. Commission géologique du Canada, Carte géologique polychrome 1662, 1 feuille (1/63 360). (Based on a map published by the Department of Militia and Defence.)


 

Le ruisseau du Lac-des-Fées en 1938.

À droite, le ruisseau de la Brasserie, à sec pour les travaux de bétonisation qui vont bon train. L'île au sud du pont de la rue Montcalm, visible sur les cartes et la photo de 1927, avait déjà été rattaché à la rive ouest en 1931. On distingue vaguement les méandres du bras nord du ruisseau du Lac-des-Fées au centre de la photo ; l'autre bras se devine (?) à la bordure du boisé, au sud. Les lignes droites blanches représentent les travaux de canalisation en cours du RLF à l'est de la voie ferrée du CP. **(Je reviendrai sur cette photo dont j'ai obtenu un fichier plus détaillé. [Ajout 21 déc. 2022.])**
  • Photothèque nationale de l'air (PNA), cliché A6352-25, 25 sept. 1938.




Carte de compilation (tirée du billet du 6 déc. 2022 ; version du 21 déc. 2022).

Document constitué à partir des cartes et des photos reproduites plus haut et d'autres sources. Voir le billet du 6 déc. 2022 pour plus de détails.
  • A-B. - Section artificielle (à l'air libre) du ruisseau du Lac-des-Fées (vers 1955-1960).
  • B. -  Entrée du ruisseau dans sa canalisation souterraine actuelle (depuis ca 1960).
  • B-E. - Canalisation souterraine actuelle du ruisseau du Lac-des-Fées. (Le trait bleu qui relit ces deux points figure sur la carte originale et n'appartient pas aux ajouts.)
  • C-C'. - Section canalisée du ruisseau du Lac-des-Fées en 1933.
  • D. - Embouchure originelle du ruisseau du Lac-des-Fées dans le ruisseau de la Brasserie.
  • F. - Canalisation d'où se déverse actuellement l'eau du ruisseau du Lac-des-Fées dans le ruisseau de la Brasserie. 
  • PLF. - Promenade du Lac-des-Fées (inaugurée en 1955).
  • RB. - Ruisseau de la Brasserie.
  • RLF. - Ruisseau du Lac-des-Fées.
  • RO. - Rivière des Outaouais.
  • Ligne tiretée. - Cours originel du ruisseau du Lac-des-Fées. La branche nord, qui apparaissait sur les cartes municipales et les photos aériennes, était omise des cartes topographiques.
  • Ligne tiretée E-F. - Canalisation supposée (trajet hypothétique pour démonstration). 
  • Fines lignes pointillées. - Rive originelle du ruisseau de la Brasserie avant le rattachement de l'île à la rive ouest en 1931 et la bétonisation des rives entre les ponts Montcalm et Wright en 1938.
  • Grandes flèches. - Sens de l'écoulement des eaux. (Le ruisseau de la Brasserie est en fait un bras de l'Outaouais (RO) qu'il retrouve au NE de la carte.)
Fond de la carte : Ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec, Cartes topographiques.

mardi 6 décembre 2022

Hors sujet : canalisation du ruisseau du Lac-des-Fées (révisé)


Photo 1. 

Déversement à gros bouillons des eaux du ruisseau du Lac-des-Fées dans le ruisseau de la Brasserie par une canalisation, au nord de l'ancien château d'eau de la rue Montcalm, maintenant occupé par les Brasseurs du Temps (à l'arrière-plan) ; point F de la carte 1. Hull (Gatineau), 19 oct. 2022.



Ce texte a un suite dans le billet du 17 déc. 2022.


Dans mon billet du 14 mai 2022, j'affirmais comme une vérité évidente en soi que la section canalisée sous terre du ruisseau du Lac-des-Fées (RLF) débouchait dans le ruisseau de la Brasserie (RB) au nord de la rue Montcalm (point F de la carte 1), derrière l'ancien château d'eau de la ville de Hull, maintenant occupée par les Brasseurs du Temps.

J'apporterais ici une correction, ou disons une nuance à cette affirmation peut-être trop carrée. D'après la carte du réseau hydrographique du ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec (carte 1), la partie canalisée du RLF emprunte une ligne droite depuis le sud de la promenade du Lac-des-Fées (PLF) (point B de la carte) et rejoint le RB quelque 100 m au sud de la rue Montcalm (point E). Or, il n'y a aucun indice qu'une canalisation ne débouche à cet endroit pour y déverser son contenu (photo 3). Il faut donc supposer qu'une branche secondaire de la canalisation se dirige vers le nord à partir du point E et qu'elle amène les eaux du RLF se jeter dans le RB au point F, au nord de la rue Montcalm (photos 1 et 2).

L'existence d'un embranchement entre les points E et F est hypothétique et le trajet que je lui donne sur la carte 1, tout aussi hypothétique, n'a été tracé que pour démonstration. Le trajet réel est sans doute différent. Mais, sans cet embranchement, il est impossible de réconcilier la carte du gouvernement du Québec avec la réalité physique : de l'eau s'écoule bel et bien en abondance dans le RB par une canalisation au point F, photos 1 et 2 à l'appui, appui renforcé par les dires d'une personne bien renseignée qui a effectué des recherches sur l'histoire, la faune et la flore du RB. Cette personne m'a assuré que la canalisation qui débouche au nord du château d'eau sur la rive ouest du ruisseau constitue bien l'embouchure réaménagée du RLF.

Photo 2. 

Triste façon de finir pour un ruisseau... ; point F de la carte 1. Hull (Gatineau), sept. 2011.) 


Les travaux touchant le RLF se sont faits en deux étapes, d'abord en 1933 (points C-C'), puis vers 1955-1960, en lien avec la construction de la PLF (points B-E). La deuxième étape a été la plus radicale, on le verra. La bétonisation des rives du RB entre les ponts Montcalm et Wright en 1938 n'est associée à aucune de étapes de la transformation du RLF, contrairement à ce que je croyais et à ce que j'écrivais dans la première version de ce billet. Du moins, pas d'une façon qui serait visible sur les cartes et les photos aériennes, bases de ma documentation. (Paragraphe refondu le 21 déc. 2022.)

Ma carte 1 compile sur un fond moderne les métamorphoses qu'a connu le RLF dans la partie aval de son cours, avant qu'il ne se jette dans le RB.

Mais, mais...,

...mais, à l'examen de la carte, il n'échappera pas aux regards attentifs qu'il est difficile de concevoir comment on a pu passer de la canalisation de 1933 qui s'éloignait beaucoup moins du cours original du RLF (points C-C') à la canalisation actuelle, tout à fait rectiligne (points B-E) et qui remonte plus en amont que celle de 1933. La nouvelle canalisation ne réutilise aucune des sections de l'ancienne, elle n'a pas le même point de départ (il est plus en amont) ni le même point d'arrivé au RB (il est plus au nord). Détail d'ordre topographique, du point B au point F, la dénivellation est d'environ 13 m (de 58 m à 45 m d'altitude). 

Pour établir la canalisation actuelle, il aura fallu passer sous les rues à l'ouest du boul. St-Joseph et sous le boulevard lui-même. (Le secteur à l'est du boulevard, demeuré longtemps une zone industrielle à occupation moins dense, ne posait pas ces obstacles). 

Si quelqu’un à la Ville pouvait nous nous en dire plus...

Cette suite de deux billets sur la canalisation du RLF repose avant tout sur l'examen de documents cartographiques (cartes topographiques de préférence) et de photos aériennes. Les cartes ne sont pas toujours aussi fiables qu'on le voudrait et les photographies enregistrent des détails omis par les cartographes, mais qu'il faut savoir interpréter. Autre limite de la documentation, la publication espacée de plusieurs années des mises à jour des cartes ne permet pas de dater précisément les changements survenus entre deux éditions.

Dans ma jeunesse, j'ai souvent entendu parler d'enfants qui se seraient noyés autrefois dans le RLF. Ces drames, avec les inondations printanière que le ruisseau causait dans le quartier St-Jean-Bosco, auraient été l'une des raisons qui ont entraîné sa canalisation. Les chroniques gardent le souvenir des inondations de 1916 et de 1926 entre les points A et B et le boul. St-Joseph.


Billets à consulter

  • Chronologie du ruisseau de la Brasserie : billet du 25 août 2017.



Photo 3. 

La canalisation du ruisseau du Lac-des-Fées devrait déboucher dans le ruisseau de la Brasserie au sud (à gauche) des escaliers à droite de la photo (point E de la carte 1). Je n'ai trouvé aucun indice laissant soupçonner à cet endroit un apport d'eau dans le ruisseau de la Brasserie. Il faut supposer que la canalisation emprunte un coude qui l'amène déboucher dans le ruisseau au nord de la rue Montcalm (point F et photos 1 et 2). (19 oct. 2022.)



 

Carte 1. (Version 21 déc. 2022)

Carte constituée à partir de cartes et de photos aériennes datant de la première moitié du XXe s. Les documents ne concordent pas toujours entre eux et leur ajustement sur la carte moderne n'est jamais parfait non plus. Sauf minimes ajustements qu'il resterait à faire, le résultat est cependant fiable*.

  • A-B. - Section artificielle (à l'air libre) du ruisseau du Lac-des-Fées (vers 1955-1960).
  • B. -  Entrée du ruisseau dans sa canalisation souterraine actuelle (depuis ca 1960).
  • B-E. - Canalisation souterraine actuelle du ruisseau du Lac-des-Fées. (Le trait bleu qui relit ces deux points figure sur la carte originale et n'appartient pas aux ajouts.)
  • C-C'. - Section canalisée du ruisseau du Lac-des-Fées en 1933.
  • D. - Embouchure originelle du ruisseau du Lac-des-Fées dans le ruisseau de la Brasserie.
  • F. - Canalisation d'où se déverse actuellement l'eau du ruisseau du Lac-des-Fées dans le ruisseau de la Brasserie. 
  • PLF. - Promenade du Lac-des-Fées (inaugurée en 1955).
  • RB. - Ruisseau de la Brasserie.
  • RLF. - Ruisseau du Lac-des-Fées.
  • RO. - Rivière des Outaouais.
  • Ligne tiretée. - Cours originel du ruisseau du Lac-des-Fées. La branche nord, qui apparaissait sur les cartes municipales et les photos aériennes, était omise des cartes topographiques*.
  • Ligne tiretée E-F. - Canalisation supposée (trajet hypothétique pour démonstration). 
  • Fines lignes pointillées. - Rive originelle du ruisseau de la Brasserie avant le rattachement de l'île à la rive ouest en 1931 et la bétonisation des rives entre les ponts Montcalm et Wright en 1938.
  • Grandes flèches. - Sens de l'écoulement des eaux. (Le ruisseau de la Brasserie est en fait un bras de l'Outaouais (RO) qu'il retrouve au NE de la carte.)
* Les désaccords entre les documents sur le tracé du lit du ruisseau du Lac-des-Fées ou sur l'existence d'une second bras feront l'objet d'un prochain billet (et d'une nouvelle carte). Voir billet du 17 déc. 2022.
 
Fond de la carte : Ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec, Cartes topographiques.




Carte 2. - Image satellite

Le point B correspond au point E de la carte 1 ; le point C, à son point F ; BT : Brasseurs du Temps, ancien château d'eau et centrale électrique du barrage, rue Montcalm. Le triangle qui s'avance dans le ruisseau de la Brasserie au nord du point B : escaliers visibles sur la photo 3.

samedi 14 mai 2022

Hors sujet : ruisseau du Lac-des-Fées (Ajout)

Billet pondu pour répondre aux questions d'un correspondant sur la lieu-dit la Babine et la canalisation du ruisseau du Lac-des-Fées (Hull, Gatineau). (Voir le billet du 27 févr. 2022, « Hors sujet : retour à l'escalier de la Babine », et suivre les liens.) Le ruisseau du Lac-des-Fées prend sa source au lac du même nom et coule vers le sud avant de dévier son cours vers l'est pour se jeter dans le ruisseau de la Brasserie (voir première des trois cartes). La partie aval du ruisseau du Lac-des-Fées a été canalisée sous terre de proche en proche à partir de son embouchure en remontant vers l'amont.

Billet retouché le 16 mai 2022. Il y a aussi une suite : billet du 6 déc. 2022.

Chronologie (voir les cartes pour complément d'information)

1938. - Bétonisation du ruisseau de la Brasserie au sud de la rue Montcalm (ministère des Travaux publics). La partie aval de son affluent, le ruisseau du Lac-des-Fées, est canalisée sous terre et son embouchure est reportée du sud de la rue Montcalm jusque derrière le château d'eau, au nord de la même rue*. Source : billet du 25 août 2017, « Ruisseau de la Brasserie : chronologie ».

* Une personne bien renseignée m'a assuré que la canalisation qui débouche au nord du chateau d'eau sur la rive gauche (ouest) du ruisseau de la Brasserie est bien l'embouchure réamnénagée du ruisseau des Fées. 

Ajout (30 nov. 2022). - J'apporterais une correction, ou disons une nuance au contenu du paragraphe ci-haut. D'après la carte du réseau hydrographique du gouvernement du Québec, la partie canalisée du ruisseau du Lac-des-Fées court en ligne droite sous terre depuis le sud de la promenade (voir les deux paragraphes suivants) et rejoignent le ruisseau de la Brasserie 100 m au sud de la rue Montcalm. Or, il n'y a aucun indice d'un déversement d'eau à cet endroit. Je suppose que la canalisation comporte une branche secondaire à partir de ce point et qu'elle amène les eaux déboucher dans le ruisseau de la Brasserie au nord de la rue Montcalm. Billet à venir sur la question.

1955. - Construction de la promenade du Lac-des-Fées par la Commission du district fédéral (devenue la Commission de la capitale nationale), ouverte à la circulation le 17 juin 1955. (Sources : Claude Devault et Raymonde Devault, « C'était avant, dans le secteur Laramée... », Hier encore, no 13, 2021, p. 6-10 ; Claude Devault, comm. pers., mars 2022.) 

Le ruisseau du Lac-des-Fées coupait la promenade et coulait encore à l'air libre jusqu'à la voie ferrée du CP, à l'est du boul. Saint-Joseph (voir deuxième carte, datant de 1956-58). 

Vers 1960. - Situation actuelle, avec le ruisseau dévié et canalisé sous la promenade. (Je ne peux pas être plus précis pour le moment.) Il faut noter que la partie du ruisseau entre le petit pont et son entrée dans la canalisation est artificiel. Le ruisseau passait plus à l'est à l'origine, de l'autre côté de la promenade. Voir le billet du 26 oct. 2020 sur le sujet. 


Évolution de la canalisation du ruisseau du Lac-des-Fées.

Voir « Ajout » sur le trajet souterrain du ruisseau du Lac-des-Fées dans la section « Chronologie » plus haut.

Les flèches rouges pointent la source du ruisseau du Lac-des-Fées et la fin de son parcours à l'air libre (originellement jusqu'à son embouchure dans le ruisseau de la Brasserie). Le X rouge indique l'emplacement du château d'eau, rue Montcalm. 

En haut (1931). - Compiled, drawn and printed at the office of the Surveyor General, 1931. Reprinted at the office of the Surveyor General ans Chief, Hydrographic Service, Ottawa, 1939. Produced from information supplied by the Department of National Defence and air photographs by the R.C.A.F. (Détail)

Le ruisseau du Lac-des-Fées, encore à l'état naturel, coule à l'air libre à partir du lac éponyme (Fairy L.) jusqu'au ruisseau de la Brasserie (Brewery Creek). L'île dans le ruisseau de la Brasserie au sud de laquelle le ruisseau du Lac-des-Fées débouche a été supprimée par les travaux des années 1930 (voir « Chronologie »).

Au centre (1956-58). - Surveyed, compiled, drawn and printed by the Army Survey Establishment, R.C.E. 1922-24. Revised, drawn and printed by the A.S.E. 1956-58. Aerial photography by the R.C.A.F. 1955. (Détail)

Le ruisseau du Lac-des-Fées est canalisé sous terre en aval de la voie ferrée du CP depuis les travaux des années 1930 au ruisseau de la Brasserie. La promenade du Lac-des-Fées (à gauche du mot « Wrigthville »), inaugurée en 1955, coupe le ruisseau.

En bas (1975). - Direction des Levés et de la Cartographie, min. de l'Énergie, des Mines et des Ressources. Mise à jour à l'aide de photographies aériennes prises en 1975. Vérification des ouvrages en 1975. Renseignements à jour en 1975. (Détail)

Situation actuelle qui prévaut depuis env. 1960. Le ruisseau du Lac-des-Fées entre dans sa canalisation souterraine à partie d'un point à l'ouest de la promenade.

vendredi 18 juin 2021

Rive de la Gilmour & Hughson, ruisseau de la Brasserie, au parc Jacques-Cartier (Hull)


Mise à jour du billet du 3 septembre 2016, « Arbres nourris de bois au parc Jacques-Cartier ». Prière de suivre le lien pour vous y reporter.


Plage formée de bois pourri le long de la rive du ruisseau de la Brasserie sous l'ancien moulin de la Gilmour & Hughson, parc Jacques-Cartier, Hull (Gatineau). 
Photo 16 juin 2021.



vendredi 14 mai 2021

Hors sujet : briques le long du quai de la Gilmour à Hull

La version originale de ce billet a été effacée par le bug qui a affecté Blogger le 14 mai 2021 en soirée. Ceci est une version réécrite le 23 mai 2021.

Brique marquée trouvée sur le bord de l'ancien quai de la Gilmour & Hughson au parc Jacques-Cartier (Hull, Gatineau). La première lettre peut être un C ou un O (voir détail plus bas). 
Dans un cas comme dans l'autre, il ne peut pas s'agir d'une variété de brique écossaise semblable à celles que l'on trouve aux alentours (voir billets des 4 sept. 2016 et du 21 sept. 2020, liens dans le texte). 
Je n'ai en effet relevé aucune « OB Co » ou « CB Co » dans l'index du site de la Scotland's Brick Industry. Photo 15 mai 2021.
(AJOUT 15 juin 2021). - C'est bien une « OB Co », j'ai vu des débris de deux autres briques avec des inscriptions plus claires sur le rivage.)


Mettant à profit l'effacement inhabituel des badauds de l'après-midi, le niveau relativement faible des eaux printanières de l'Outaouais et la discrétion passagère de la végétation renaissante, j'ai pu explorer le bord de l'ancien quai de la Gilmour & Hughson au parc Jacques-Cartier, à Hull. Le quai est au nord du pont Cartier-Macdonald, 200 m au SE de l'emplacement de l'ancien moulin à vapeur de la compagnie, à l'embouchure du ruisseau de la Brasserie dans l'Outaouais.

Billets à consulter sur le même sujet (pour savoir de quoi il est question ici)

À consulter aussi 


Briques « sans nom », rive de l'Outaouais, bord de l'ancien quai de la Gilmour. Photo 14 mai 2021.

Le plat terrain à fleur d'eau sous le plateau du parc est en réalité le vestige d'un quai. Il existait déjà en 1887 comme l'atteste une carte de cette année (billet du 11 sept. 2020b). Chaque printemps, la rivière se déleste d'un chargement de sable sur le plateau herbeux aujourd'hui naturalisé. Le sol, hors cet apport sableux, me semble argileux et semé de blocs. Remplissage ou origine naturelle ? Je penche pour la première hypothèse. Des éléments en bois du quai se devinent le long de la rive, des fragments d'outillages en fer achèvent de rouiller entre les galets et les briques battus par les vagues (billet du 11 sept. 2020a et 2020b). Mon expédition de cet après-midi m'a permis de découvrir des fragments de trois briques réfractaires d'origine écossaise, une CALEDONIA et deux GARTCRAIG, sœurs de celles qui se trouvent sur la rive sous l'ancien moulin à vapeur qui s'élevait autrefois au nord (billets du 4 sept. 2016 et du 21 sept. 2020). 


Frotti mettant en évidence le bourrelet (bulle éclatée à la cuisson ?) qui empêche de décider s'il faut lire la première lettre C ou O. Photo 16 mai 2021.
(AJOUT 15 juin 2021). - Il faut bien lire OB d'après d'autres briques vues sur le rivage.)

Un moment, j'ai cru avoir mis la main sur une nouvelle variété de brique écossaise, une « OB Co  » ou une « OC Co ». Un relief irrégulier sur le côté droit de la première lettre empêche d'être sûr qu'il s'agit d'un C ou d'un O déformé. (Je penche pour la première hypothèse.) Dans un cas comme dans l'autre, ma trouvaille est absente de l'index du site de la Scotland's Brick IndustryCependant, la plupart des nombreuses briques, entières ou réduites en morceaux, éclats ou grains qui s'incorporent au sable, sont des briques rouges « sans nom » - réfractaires ou non, je ne saurais juger de la différence. (Des briques semblables se trouvent aussi sur la rive au nord, sous l'ancien moulin.) (AJOUT 15 juin 2021). - C'est bien une « OB Co », j'ai vu des débris de deux autres briques avec des inscriptions plus claires sur le rivage.)

Échantillon plus lisible. Photo 15 juin 2021. (AJOUT 18 juin 2021.)

Une CALEDONIA. Photo 14 mai 2021.

Mes trouvailles sur le « quai » ne permettent pas de résoudre la question de la provenance des briques écossaises avérées du secteur. Débris du moulin démoli dans les années 1930 (et années 1950 pour la cheminée) ou ingrédients de remplissages subséquents ? 

Je ne peux répondre.

La stratigraphie du quai, si je la connaissais, m'éclairerait sans doute. De bas en haut, on devrait avoir le rivage original, l'ancien quai et, plus ou moins mêlés, des briques et des débris de béton (plusieurs âges, sans doute), le terreau (terre et blocs) et du sable. La végétation renaissante surmonte tout ça. Faudrait creuser une tranchée.

Plus la tour de fer. N'oublions pas cet élément du paysage ! (Voir billet du 11 sept. 2020b.)


Fragment d'une GARTCRAIG. 
Photo 14 mai 2021.
Fragment d'une autre GARTCRAIG. 
Photo 14 mai 2021.



mardi 5 janvier 2021

Hors sujet : l’Île-de-Hull et le Vieux-Hull




Hull est née sur une île avant de la déborder. Ici, carte montrant son étendue en 1863 ; jusqu'à son incorporation en 1875, on parlait plutôt de Wrightstown ou du village de Hull. L'île est entourée par l'Outaouais et le ruisseau de la Brasserie (un bras de l'Outaouais en réalité). Je n'ai pas résisté à la tentation de retoucher la frontière Québec-Ontario (pointillé rouge) pour inclure l'île Russell (R rouge), ou les îles Russell, selon la hauteur des eaux, au Québec, comme il se doit ((voir mon billet du 4 mai 2013, « Gatineau-Ottawa : courbe immotivée ? »).
La carte, dressée par Jacques Delisle, c.a., provient d'une publication de la Ville de Hull pour le centième anniversaire de son incorporation.


Naïvement, je croyais être né dans l'île de Hull. Je me trompais, je suis né dans le Vieux Hull (ce qui ne me rajeunit pas). L'île de Hull est ma cadette, ma petite sœur (ça ne me rajeunit pas davantage).

Pour les Hullois, l'expression île de Hull (ou Île de Hull, ou Île-de-Hull, selon les sources, dont je respecte l'orthographe dans les citations) décrit une réalité si incontestable et si évidente qu'elle se formule d'elle-même. Hull est née dans l'île du canton de Hull et a été longtemps confinée à ce morceau de terre entouré par l'Outaouais et le ruisseau de la Brasserie - lequel n'est en réalité qu'un bras de l'Outaouais (voir carte).

Loin de remonter aux premiers chapitres de l'histoire de Hull, cette dénomination semble être née dans les années 1960, à la suite des bouleversements de la Révolution tranquille et des mouvements de revendications et de contestation populaires, notamment contre les expropriations qui ont reconfiguré (ou défiguré...) l'ancien centre-ville commercial et industriel de la ville et son quartier ouvrier. Pour rappel, voir mon billet du 31 janvier 2020 sur Les Dépossédés du Vieux-Hull, de Pierre Raphaël Pelletier. Pelletier relate l’histoire d’un quartier populaire, d’un quartier ouvrier. Entre 1969 et 1975, 1600 1500 maisons sont démolies, 6000 familles personnes sont expulsées de façon cavalière pour faire place aux édifices fédéraux et provinciaux. Les Dépossédés du Vieux-Hull remémorent le drame des gagne-petit arrachés à leur cadre de vie, aux liens familiaux et sociaux qui tissaient la trame de leur existence. L'île de Hull - ou le Vieux-Hull - a été saccagée, ce qu'on ne pouvait exproprier - l'église Notre-Dame, l'hôtel de ville - a opportunément disparu en fumée. Magouilles financières et tripotages politiques l’ont emporté ; l'omerta clouait les lèvres. Protestations et contestations n’ont rien changé à l’affaire.

Chronologie


L’ouvrage Le Nord de l'Outaouais (1938) ignore l'expression île de Hull. Ses auteurs (pour la majorité des ecclésiastiques) préfèrent la découpe du territoire en paroisses, les deux premières fondatrices, Notre-Dame-de-Grâce et Très-Saint-Rédempteur, étant situées dans l'île. On chercherait aussi en vain dans ses pages l'expression vieux Hull. Bilan identique pour le livre de l'historien Brault (1950). On parle de Wrightstown ou du village de Hull avant l'incorporation de 1875, de Hull, de la cité de Hull, de la ville de Hull pour l’époque suivante, jamais de l'île ou du vieux Hull.

Quand a-t-on commencé à parler de l’île de Hull ?

Poirier (1986, p. 317) nous apprend dans Qui a volé la rue Principale ? que l'A.G.I.H. (Assemblée générale de l'Île de Hull) a été fondée en août 1968. C'est la plus ancienne attestation du nom que j'ai pu trouver. Dans un texte postérieur, le même auteur écrit :

L'évêque fondateur [du diocèse de Gatineau-Hull] avait déjà installé [en 1963] la cathédrale et l'évêché du diocèse dans ce qu'on appelait alors le « Vieux Hull » et qui est devenu par la suite l'« Île de Hull » (Poirier, 1995).


Le survol de l'ouvrage de Poirier (1986) ne permet de repérer que de rares occurrences de la dénomination vieux Hull, dont l'une pour rappeler la déclaration de l'ancien député libéral à Québec Oswald Parent selon laquelle il comptait parmi ses regrets celui de « n'avoir pas réussi à faire disparaître le vieux Hull (Le Droit, 17 mai 1985, p. 13 ; cité par Poirier, 1986, p. 18). »

Rapidement, le nouveau toponyme s’ancre dans l'usage et trouve place dans les textes administratifs et officiels. On peut trouver un exemple de son emploi dans les résolutions du conseil municipal en parcourant la thèse de Legris-Dumontier (2014, p. 98). Dans l'Histoire de l'Outaouais (Gaffield, dir., 1975), l'île de Hull apparaît à la page 472, lorsqu'il s'agit de citer le rapport de la CCN intitulé Hull 1969-1995 (1969). Jusque-là, l'ouvrage ne parlait que du centre-ville, centre de Hull - mais aussi du vieux Hull, précisons-le
.

L'île de Hull serait donc née dans les milieux communautaires entre 1963 et 1968 ; en 1969, elle fréquentait le grand et vaste monde. 

Mon avis très humblement soumis à votre sagacité est que l'expression île de Hull serait l'enfant de la Révolution tranquille et de l’émancipation du Québec de la tutelle de l'Église catholique ; se référer aux paroisses, comme cela avait toujours été fait, était sans doute devenu obsolète, voir dérangeant. Le nouveau nom de baptême (façon de parler), île de Hull, aurait consacré la laïcisation de la géographie urbaine et sociale*. La dénomination permettait en plus de rassembler en un tout l’ensemble de la population de l'île, répartie en plusieurs paroisses et affiliations religieuses. Elle est peut-être venue à point pour remplacer l'expression Vieux-Hull, sentie comme péjorative. Mais ceci est une autre hypothèse de ma part... L'historien Raymond Ouimet, conseillé du quartier Frontenac en 1982, m'a confié comme pour confirmer mon intuition que plusieurs de ses concitoyens de l'époque détestaient l'expression Vieux-Hull. « Et je n'ai jamais compris pourquoi. Pourtant nous aimons bien Vieux-Québec ! » ajoute-t-il. Mais ces gens qui s’étaient fait dire qu’ils habitaient des taudis, que leur quartier était un bidonville ont sans doute eu un sursaut de fierté et susceptibilité bien compréhensible.
* Laïcisation qui s’est faite avec le concours et la bénédiction, pourrait-on dire, de l’Église de Gatineau-Hull. Voir Poirier (1986, 1995). Petite note supplémentaire. - En 1972, les quatre paroisses de l'île de Hull (Notre-Dame-de-Grâce, Très-Saint-Rédempteur, Sainte-Bernadette, Sacré-Coeur) sont regroupées dans la la Zone de l'Île de Hull ; enfin, en 1982, la paroisse Notre-Dame de l'Île est officiellement érigée par l'archevêché. (Source : Boucher, 1988, p. 26.) Il est ironique de voir que l'Église catholique, qui a déterminé l'espace civique avec ses paroisses et ses toponymes s'est d'abord effacée, laissant cet espace se définir et se nommer lui-même (Île-de-Hull) pour, à la fin, dans un mouvement inverse, couler ses paroisses dans ce même espace civique et lui emprunter ses toponymes...

Ainsi, la polyvalente de l'Île, située à l'angle de la rue St-Rédempteur et du boulevard Sacré-Cœur, aurait, si on avait suivi les façons anciennes, porté le nom de polyvalente St-Rédempteur ou du Sacré-Cœur lorsqu'elle a ouvert ses portes en 1976.

Selon la Commission de toponymie du Québec, le toponyme Île de Hull aurait été officiellement adopté le 24 avril 1992, longtemps après sa banalisation, donc. 

Conclusion


Le toponyme Île de Hull, on l’a vu, serait apparu entre 1963 et 1968 dans les milieux communautaires pour remplacer celui de Vieux Hull et se superposer aux découpage municipal et paroissial. Bizarre comme l'expression, si courante aujourd'hui, semble dater de toujours. Elle s'est imposée tout naturellement et on peut se demander pourquoi il a fallu attendre si longtemps pour qu'elle apparaisse tant elle décrivait une évidence. Bien des auteurs utilisent ce toponyme de façon anachronique, comme s’il datait des débuts de la ville.

Mais le vieux Hull ne s'est pas effacé pour autant. 

En 1975, encore, Pierre Gaudet a fait paraître un sombre pamphlet sur l'état d'aliénation de l'île sans jamais employer une autre expression que « le Vieux Hull ». L'expression Vieux-Hull ou vieux Hull est toujours en usage, cf. Les Dépossédés du Vieux-Hull, de Pierre Raphaël Pelletier, évoqué plus haut. Les vieux toponymes ne disparaissent pas comme ça - témoin l'obstination de plusieurs à parler de Hull plutôt que Gatineau.

À partir de quand le Vieux Hull a-t-il été assez vieux pour mériter de s'appeler ainsi ? Cinq-Mars, dans Hull, son origine, ses progrès, son avenir (1908), ne connaît pas de vieux Hull. Mais il faut dire qu'à l'époque, il ne restait guère de vieux bâtiments à Hull puisque le feu de 1900 avait rasé 40% de la ville. (Voir « Le grand feu de Hull », blogue de Raymond Ouimet.)

Comme Brault semble ignorer l'expression vieux Hull encore en 1950 (sous réserve d’une relecture plus attentive de son ouvrage), il faut supposer que le vieux Hull est relativement jeune, toponomyquement parlant. Pourtant, Pierre Raphaël Pelletier assure que, dans les années 1950, la population était fière de son Vieux-Hull.

Autre question : qui est le génie qui a trouvé la dénomination île de Hull ? Avait-il prévu le succès de sa trouvaille ? Et celle du vieux Hull ?

Je termine piteusement ce texte en vous implorant de me communiquer ce que vous savez sur ces questions de toponymie hulloise, moi, j’ai dit tout ce que je sais.

Sources

  • BOUCHER, Romuald, « La paroisse Notre-Dame-de-Grâce de Hull », dans : VILLEMAIRE, Luc (coord.), Outaouais : le Hull disparu, Institut d'histoire et de recherches sur l'Outaouais Inc. (IHRO), 1988, p. 23-28.
  • BRAULT, Lucien. Hull 1800-1950. Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, 1950, 262p.
  • CINQ-MARS, Ernest E., Hull, son origine, ses progrès, son avenir. Éditeurs Bérubé frères, 1908.
  • COLLECTIF, Le nord de l’Outaouais : Manuel-Répertoire d’Histoire et de Géographie régionalesLe Droit, Ottawa, 1938, 396 p.
  • GAFFIELD, Chad, dir., Histoire de l'Outaouais, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. «Les régions du Québec», n° 6, 1994, 876 p.
  • GAUDET, Pierre, « Le Vieux Hull », Co-incidences, vol. 5, nos 2-3, mars-avril, oct.-nov., p. 5-25, 1975, revue des étudiants en lettres françaises de l'université d'Ottawa.
  • LEGRIS-DUMONTIER, Sophie-Hélène, La Commission de la capitale nationale et l’Île de Hull : entre identité nationale et conscience régionale (1959-1979), thèse présentée à la Faculté des études supérieures et postdoctorales à titre d’exigence partielle en vue de l’obtention de la maîtrise ès arts en histoire, Université d’Ottawa, 2014.
  • OUIMET, Raymond, Une ville en flammes, Hull, éd. Vents d'Ouest, 1997.
  • PELLETIER, Pierre Raphaël, Les Dépossédés du Vieux-Hull : récit poétique, Ottawa, Les Éditions David, coll. « Indociles », 2020, 144 p. http://geo-outaouais.blogspot.com/2020/01/les-depossedes-du-vieux-hull-recit.html
  • POIRIER, Roger, Qui a volé la rue principale ?, Montréal, éditions Départ, 1986, 331 p.
  • POIRIER, Roger, « Engagement social du diocèse Gatineau-Hull (1963-1987). » Nouvelles pratiques sociales, 8 (1), 173–183, 1995.

mardi 13 octobre 2020

Brique écossaise du lac Leamy (AJOUT)

Photo Paul Paquette, lac Leamy, Gatineau QC, 2017.
Cette demi-brique a été découverte par M. Paul Paquette au lac Leamy (Gatineau QC), à l'endroit où s'élevait le moulin à vapeur de la scierie d'Andrew Leamy (1854-1874 ; voir billet du 6 août 2020 ; « Le canal oublié du lac Leamy ».)

L
a brique portait une marque de son fabriquant. Seule la fin des trois lignes de l'inscription était lisible :

... ENT
... (W?)N & SON
...LEY


M. Paquette a aussitôt fait le lien avec les briques réfractaires importées d'Écosse trouvées sur le site voisin de l'ancien moulin à vapeur de la Gilmour & Hughson, au parc Jacques-Cartier (1873-1933 ; voir billet du 21 sept. 2020, « Les briques écossaises de la Gilmour ».

L'Écosse a longtemps été une grande productrice de briques réfractaires. Elles étaient recherchées pour leur qualité et les commandes affluaient de partout au monde. Le Château Frontenac par exemple se pare d'un « revêtement mural de brique de Glenboig orangée [1]. » À propos de la briquerie de Glenboig, justement, on dit ceci : « C'était la plus grande manufacture de briques réfractaires au monde à la fin du XIXe s. et les GLENBOIG ont été exportées dans presque tous les pays industrialisés (ma traduction) [2]. »

J'ai consulté le site Internet de Cranston, Scotland's Brick Industry, consacré, comme son nom l'indique, à l'industrie de la brique en Écosse. N'ayant pu trouver parmi sa nomenclature de briques une qui corresponde à celle de M. Paquette, j'ai envoyé un courriel à M. Cranston pour lui demander d'éclaircir la question.

[1]. - « Lieux patrimoniaux du Canada », http://www.historicplaces.ca/fr/rep-reg/place-lieu.aspx?id=1320, consulté le 4 mars 2017.
[2]. - « It was the largest fireclay company in the world at the end of the 19th century and GLENBOIG firebricks were being exported to nearly every industrial country in the world. » http://www.scottishbrickhistory.co.uk/glenboig-3/, consulté le 4 sept. 2016.

Voici la réponse de M. Cranston, venue par courriel, texte et photo :

Photo Mark Cranston.
« Yes indeed your brick is Scottish and would have read "Patent R Brown & Son, Paisley''. 

Robert Brown was a very influential businessman in the Paisley, Glasgow area and he was also the Provost of Paisley for a number of years.

He owned several brickworks in the area, Ferguslie Fireclay Works, Shortroods Brick and Tile Works and the Caledonian Brick and Drain Pipe Works. »

Bref, la brique de M. Paquette est bien d'origine et de fabrication écossaise. Celle de M. Cranston est toutefois plus photogénique que la sienne...

La brique du lac Leamy et de celles de la Gilmour pourraient cependant provenir de remplissages récents (après 1950). Mais comme elles ont été trouvées à l'endroit où se sont élevés autrefois des moulins à vapeur, j'accorde un poids relatif à cette hypothèse. Les briques ont toutes les chances d'être des reliques de ces anciens moulins.

Elles ont traversé l'Atlantique pour servir quelque part à quelque chose avant d'être répandues au sol ! Il serait intéressant de savoir s'il y a eu d'autres moulins à vapeur dans la région. Sujet à explorer...

Notons que si les fondateurs de la Gimour étaient d'origine écossaisse, Andrew Leamy était d'origine irlandaise (voir mes deux billets cités plus haut).

Montage et retouches Henri Lessard © 2018.


Le lac Leamy : position du moulin à vapeur de la scierie d'Andrew Leamy, 1884 vs 2018.

1884 (carte)
A : Old Canal (datant de 1848); 
B : New Canal (datant de 1865); 
C : Leamy’s Old Steam Mill; 
D : décharge du Lac Leamy dans l’Outaouais; 
E : entrée du cours d’eau intermittent qui s’écoulait dans le ruisseau de la Brasserie; 
RG : rivière Gatineau; pointillé dans la Gatineau : estacades.
Modifié du Plan of the government works at the mouth of the Gatineau River. Surveyed by W.J. Macdonald. P.L.S. Ottawa, Dec. 6th 1884. J.H. Roy (détail).
No MIKAN 4133993, 
Bibliothèque et Archives Canada.


2018, photo satellite (© Google)
I : île dans la Gatineau ; 
LC : lac de la Carrière.

AJOUT (14 oct. 2020)

À propos de la possibilité de trouver des briques écossaises ailleurs dans la région, signalons celle trouvée à Rockland (ON) et dont parle le site Scotland's Brick and Tile Manufacturing Industry de Mark Cranston.

Il s'agit d'une Gartcraig Scotland No 6*. Elle a été trouvée par Helen Pace : « The brick we found in our yard in Rockland, Ontario, Canada », selon ses propres mots.

* Le site de la Gilmour a donné une Gartcraig Scotland No 1. (Voir le billet du billet du 21 sept. 2020, « Les briques écossaises de la Gilmour ».)

Gartcraig Scotland No 6.
Photo Helen Pace, Rockland ON, dans : 

Rockland est située à moins de 50 km à l'est de Gatineau, sur la rive droite de l'Outaouais, en Ontario. 

« In 1868, a young entrepreneur, William Cameron Edwards, decided to establish a sawmill at the McCaul point [Rockland]. [...] The woodmill owned by W. C. Edwards closed in 1926, as a result of the economic turmoil following the First World War. » (Wikipédia)

Le moulin à vapeur de Rockland a été la proie des flammes en 1875 pour être ensuite reconstruit*. 

* Hughson, John W. et Courtney C.J. Bond. Hurling Down The Pine. The story of the Wright, Gilmour and Hughson Families, Timber and Lumber Manufacturers in the Hull and Ottawa Region and on the Gatineau River, 1800-1920. Chelsea, Historical Society of the Gatineau, 1987, 3e édition, révisée, (1re éd. 1964), p. 51.

Moulin à scies (à vapeur) Edwards, à Rockland ON, en 1914. Au loin, la rivière des Outaouais et la Bouclier canadien, au Québec, sur la rive nord.

Source : Histoire de Rockalnd. E. Paul, 1914 ; don de John Conningham, Bibliothèque Publique de Clarence-Rockland, Digital Prescott Russell en Numérique.  

Le fait que ces briques réfractaires écossaises n'ont été rencontrées jusqu'ici que sur le site d'anciens moulins à vapeur conforte l'hypothèse qu'elles proviennent bien de ces moulins. Mais pourquoi tant de briques disparates pour trois moulins à vapeur ? La question, déjà posée dans le billet du billet du 21 sept. 2020 (« Les briques écossaises de la Gilmour ») n'a toujours pas trouvé de réponse satisfaisante. Le fait qu'ils aient souvent été incendiés et reconstruits explique peut-être en partie la variété des débris.

Brique après brique, nous arriverons bien à quelque chose...