Ce texte a une suite : voir le billet du 17 déc. 2020.
Voir aussi le billet du 21 déc. 2020...
... et celui du 27 février 2022.
Le pont de « la Babine », promenade du Lac-des-Fées, à Gatineau. Il ne paie pas de mine, mais je l'ai connu en plus mauvais état. À une époque, le garde-fou à droite (côté sud) avait été arraché. La réparation est visible sur place. Photo oct. 2020.
NOTES. - Des détails sur l'usage et l'origine du nom « la Babine » sont dans les Commentaires, à la fin du billet ainsi que dans le billet du 17 déc. 2020 (lien plus haut).
Des renseignements obtenus après la mise en ligne de ce billet m'ont obligé à des ajouts et des corrections qui nuisent un peu à la lisibilité du texte. Une synthèse viendra mettre un peu d'ordre et de continuité dans tout ça.
Le pont de la Babine
Il est discret, il s'efface du paysage à mesure que les arbres qui l’environnent croissent et que la végétation se resserre autour de lui : le petit pont de pierre au-dessus du ruisseau du Lac-des-Fées, à Gatineau, au sud de la promenade du même nom, à la hauteur du pavillon Lucien-Brault de l’UQO.Ce pont, c’est le « pont de la Babine ». Quand j’étais enfant et ado (années 60 et 70), j’habitais tout près et le site était en effet connu sous le nom de « la Babine ». J’ignore si ce toponyme officieux s’est maintenu dans l'usage.
Mais pourquoi un pont à cet endroit du sentier du Lac-des-Fées sur la promenade ? La personne qui, venant du sentier de la promenade, emprunte le pont se bute aussitôt franchi son arche unique, à un escarpement boisé haut de 25 m (voir cartes 1 et 2). Là, un abrupt sentier l'invite, s'il craint les escalades, à rebrousser chemin.
Ce pont qui ne conduit nulle part n’a pas de nom officiel (à ce que je sache) et n’a pas d’histoire non plus. Quand a-t-il été construit ? Et pourquoi ? A-t-il déjà eu une utilité ? Aujourd’hui, il paraît à l’abandon, la piste goudronnée du sentier récréatif qui y mène est bosselée et semée de nids de poule, la végétation envahit ses abords. Questionnée à son sujet, la Commission de la capitale nationale (CCN), de qui dépend la promenade, renvoie les curieux à la ville de Gatineau, propriétaire du pont, selon elle*.
L’escalier et la croix
Mais le pont de la Babine n'est pas seul ouvrage du secteur. Autrefois, au lieu du sentier, se trouvait un escalier en bois, couleur sang de bœuf. Il faisait la jonction entre le pont et le sommet de l’escarpement où s'élève la grande croix lumineuse de Val-Tétreau, à l'extrémité nord de la rue Boucherville. (Voir Réseau patrimoine.)Sans le pont, le ruisseau rendait l’escalier inaccessible ; sans l’escalier, le pont n’a plus aucune véritable utilité. La croix justifie-t-elle l'existence de l'escalier ? Point important pour ce qui suit, l'accès au pont et à l'escalier a toujours été limité aux piétons et aux cyclistes, via le sentier récréatif de la promenade.
1950 : année à marquer d’une croix
Le pont et l’escalier semblent bien avoir été conçus exprès pour conduire à la croix lumineuse. Érigée sous l’initiative de la Société Saint-Jean-Baptiste de Hull et du Nord de l’Outaouais, elle a été inaugurée le 25 juin 1950 à l’occasion des célébrations du 75e anniversaire de l’incorporation de la municipalité de Hull et du 150e anniversaire de la fondation de Hull. (Hull est maintenant partie de Gatineau.) Une procession de 12 000 personnes, présidée par l’archevêque d’Ottawa, Mgr Alexandre Vachon, s’était dirigée, partant de cette ville, vers le parc Columbia, près du sanatorium Saint-Laurent*. Primitivement haute de 9,4 m, la croix a été surélevée à 23,9 m en 1995 (Réseau Patrimoine, lien plus haut), soit la hauteur de l'escarpement sous elle.haut de l'escarpement : le petit pont se trouve tout
en bas (hors cadre). C'est à-pic ! Photo oct. 2020.
La personne à l’origine de l’érection de la croix, le constable Oscar Duquette, est aussi un des concepteurs de la promenade du Lac-des-Fées. « En 1938, il lança le projet de la promenade du Lac-des-Fées en proposant l’aménagement d’un boulevard national à Hull. [...] Une partie importante du tracé proposé à l’époque par Oscar Duquette correspond à l’actuelle promenade du Lac-des-Fées. Aménagée durant les années 1950 par la [Commission du district fédéral, ancêtre de la] Commission de la capitale nationale, cette voie de communication fait partie des 38 km de promenades panoramiques qui sillonnent le parc de la Gatineau*. » (Wikipédia)
La promenade
La promenade, la croix et, sans doute, les aménagements secondaires comme le pont et l’escalier, faisaient donc partie du même projet d’embellissement de la ville dans l'esprit de leur concepteur, M. Duquette. Mais la promenade du Lac-des-Fées, on vient de le voir, n'a été construite par la CCN (Commission du District fédéral, ou CDF, à l’époque) que « dans les années 1950 » - et non en ou pour 1950 !Le lien du pont et de l’escalier, tous deux sur le terrain de la promenade, avec la croix et la journée du 25 juin 1950 devient problématique.
Déviation
En comparant des cartes et des photos d’avant et après la construction de la promenade, j’ai constaté que le pont de la Babine enjambe une section artificielle du ruisseau. Le cours d’eau a été dévié à partir d'un point immédiatement en amont du pont (voir les cartes 1 et 2). Si on lui avait conservé ses méandres originaux, le ruisseau croiserait la promenade et coulerait de l'autre côté de la chaussée à partir de ce point. La section artificielle disparaît à la vue dans une canalisation moins de 200 au sud du pont. (Le ruisseau termine sa course souterraine en se jetant dans le ruisseau de la Brasserie*.) Les eaux s'accumulent volontiers dans un bas terrain qui correspond à l'ancien ruisseau, entre la promenade (côté est) et le parking de l'UQO**.*Selon des cartes topographiques, le ruisseau dévié coulait à l’air libre jusqu’à la voie ferrée à l’E du manège militaire (actuel trajet du Rapibus) en 1955 (carte topo de 1958 réalisée d'après des photos aériennes prises en 1955) ; la situation actuelle prévalait sur la carte topo de 1963 (réalisée d'après des photos aériennes prises en 1960). Un habitant du secteur m’a raconté que l’enfouissement du ruisseau avait été réclamée par la population suite à la noyade d’un enfant.
La promenade n'offrait aucune facilité à ceux qui, venant en automobile, auraient voulu accéder au sommet de l'escarpement par l’escalier - et n'en offre toujours pas. Ce dernier et le pont ne sont accessibles qu’à pied ou à vélo, uniquement à partir de la promenade. Les 12 000 processionnaires de juin 1950 ne sont sûrement pas passés par l’escalier, à supposé qu’il ait existé à ce moment. L’accès à la croix était plus facile par la rue Boucherville (voir les cartes 1 et 2).
SOS
Bref, si la promenade a été construite « dans les années 1950 », il est illusoire d'envisager que la promenade elle-même, la déviation du ruisseau, préalable à la construction du pont et de l'escalier, aient été achevées à temps pour le 25 juin 1950, jour de l'inauguration de la croix de Val-Tétreau.MISE AU POINT (mars 2022)
Fin 1952, aucun travail n'avait encore été commencé sur le terrain en vue construction de la promenade à en juger d'après l'Insurance plan of the city of Hull, Que., daté de novembre de cette année. Ceci est confirmé en outre par une photo aérienne datant de 1951. Une autre photo aérienne prise en 1927 montre qu'un sentier aurait préexisté à l'escalier de la Babine, avant même la construction du pont et la déviation du ruisseau. AJOUT (mars 2022). - La promenade du Lac-des-Fées a été inaugurée en juin 1955 (Claude Devault et Raymonde Devault, « C'était avant, dans le secteur Laramée... », Hier encore, no 13, 2021, p. 6-10).
Tant que la Covid m’empêchera d’aller consulter la collection de photos aériennes de la Photothèque nationale de l'air (PNA), je n’en saurai pas plus sur la chronologie de tous ces travaux, à moins qu’un lecteur plus savant que moi veuille bien me communiquer ce qu'il sait. Je n'ai pas réussi à trouver la date exacte des travaux de la promenade. Et si quelqu'un pouvait m'éclairer sur les autres aspects de l'affaire, je lui en serais extrêmement reconnaissant ! (C’est un SOS, un appel à tous.)
Utilité
Si l'escalier et le pont ont été construit trop tard pour l'inauguration de la croix ; s’ils sont dépourvus des facilités nécessaires à accommoder même un petit groupe de gens (pas de parking, obligation de monter à pied un long escalier), à qui, à quoi servaient-ils ?Sauf la croix, que personne ne visite de toute façon (exception faite du jour de l'inauguration), il n'y a rien à voir en haut de l'escalier...
Servait-il à permettre aux Val-Tétrois de se rendre à l'école secondaire Saint-Jean-Baptiste* inaugurée en 1962 (aujourd’hui pavillon Lucien-Brault de l’UQO), en face de la Babine, de l'autre côté de la promenade ? Mais encourager les élèves à longer le boisé de l'escarpement, rue Boucherville, et à se diriger à son extrémité isolée pour prendre l'escalier n’est peut-être pas de la meilleure inspiration. Une fois passé le pont, il leur aurait fallu traverser la promenade, loin de toute traverse pour piétons**. Le chemin le plus pratique passait par le boul. Taché et la rue Scott.
*Successivement devenue ensuite la polyvalente de la Promenade, la D’Arcy McGee High School, le pavillon Lucien-Brault de l’UQAH puis de l’UQO.
**C’est ce que j’ai longtemps pendant plusieurs années, même lorsque les vandales s'ingéniaient à rendre le pont de moins en moins praticable (voir plus bas), mais j’habitais proche de l’escalier et c’était pour moi la voie la plus directe pour me rendre à l’école Saint-Patrice, sur la rue Laramée.
Peut-être servait-il aux patients du sanatorium Saint-Laurent ?
Bref, la croix est venue trop tôt, ou la promenade trop tard ; l’accès limité à la Babine ne justifie pas la construction du pont et de l’escalier à cet endroit ; l’escalier ne servait à rien puisqu’on l’a laissé se détériorer et qu’on ne l’a pas remplacé après sa démolition (voir plus bas dans « Souvenirs personnels »), laquelle a rendu le pont inutile. Et trop de juridictions sont assurément ou potentiellement en cause : la Ville, la CCN, la Commission scolaire (?) et le sanatorium Saint-Laurent (?), sans compter la croix (?)...
Je réitère mon SOS !
Souvenirs personnels
Mes plus vieux souvenirs de l'escalier et du pont datent de 1965, année où nous avons aménagé à Val-Tétreau. Après 1970, l'escalier a commencé à souffrir de vandalisme et des planches étaient régulièrement arrachées des marches ou du garde-fou. La CCN (ou la Ville ?), au début, réparait les dégâts, puis a renoncé. Quand j'allais à l'école Saint-Patrice, rue Laramée (1974-1976), l’escalier était à l’abandon et il fallait composer avec l'absence de sections entières. Pour la suite, mes souvenirs deviennent moins précis. Il me semble que l'escalier était détruit ou quasiment en 1990-1992. Aujourd’hui, il n’en reste que les piliers de béton. (Curieusement, Google conserve le souvenir de son existence (voir carte 1). Dans quelle base de données a-t-il puisé ce renseignement ?)Le fait qu'on ne l'ait jamais remplacé plaide pour le peu de nécessité de l'escalier ; ce qui ne fait que renforcer le mystère de sa construction... Depuis sa démolition, le pont est orphelin et sans vocation.
Les petits bonshommes verts
En 1967(?), en automne (à la rentrée des classes, si mes souvenirs sont bons), le bruit s’est répandu à mon école - Saint-Jean de Brébeuf à Val-Tétreau - que des « petits bonshommes verts » avaient été vus à la Babine. » Ils auraient communiqué aux témoins de leur apparition leur intention de revenir sur les lieux à 19 h (on disait 7 heures du soir), le soir même ou le lendemain, je ne sais plus. Plusieurs dizaines de personnes s'étaient réunies dans l'escalier et autour du pont. (Selon Gilles Lacasse, voisin de la Babine à l'époque, la GRC eut du mal à assurer la circulation sur la promenade, encombrée de véhicules – autre preuve du peu de capacité du site à accueillir les foules). Peut-être effarouchés par ce comité d'accueil (dont j'étais l'un des membres), les petits bonshommes verts ont préféré demeurer discrets. (Je fus déçu, mais non surpris). Le Droit s'était fendu d'un court article dans ses pages intérieures. J'aimerais remettre la main dessus, mais la date exacte des événements m'échappe.Marmites et coups de gouge
Le socle calcaire sous le pont montre des évidences d'érosion par l'eau courante (marmites, coups de gouge) trop prononcées pour résulter de l'action du paisible ruisseau depuis les 70 dernières années. (Le pont, rappelons-le, est sur une section artificielle du ruisseau datant des années 1950.)On peut se demander si un cours d'eau plus puissant n'a pas coulé à cet endroit après la glaciation, avant la déposition de l'argile de la mer de Champlain. Les eaux de la section artificielle sur laquelle est construit le pont auraient dégagé le socle rocheux érodé de la couche de glaise qui subsistait.
Voir les billets sur la Marmite des Allumettières.
3 (tireté bleu foncé) : ruisseau du Lac-des-Fées : cours original ;
4 : ruisseau du Lac-des-Fées : section artificielle ;
PLdF : promenade du Lac-des-Fées (sentier du LdF en pointillé gris de chaque côté) ;
UQO : Université du Québec en Outaouais (A.-T. : pavillon Alexandre-Taché ; L.-B. : pavillon Lucien-Brault).
Des coups de gouge et une marmite dans le calcaire sous le pont ; érosion fluviatile.
AJOUT (3 nov. 2020)
LÉGENDE DES RETOUCHES
T : croix lumineuse de Val-Tétreau, érigée en 1950 ;Ligne pointillée rouge : escalier post-1952, maintenant détruit ;
Ligne rouge pleine : promenade du Lac-des-Fées, post-1952.
1 (ligne bleue pleine) : cours original du ruisseau du Lac-des-Fées, conservé jusqu'à aujourd'hui ;
2 (ligne tiretée bleue) : section abolie du ruisseau après la construction de la promenade du Lac-des Fées ;
3 (ligne bleue pleine) : tronçon artificiel du ruisseau aménagé pendant ou après la construction de la promenade disparaissant dans une canalisation souterraine.
Escarpement : à droite (à l'est) de la rue Boucherville ;
SSL : sanatorium Saint-Laurent, aujourd'hui CH Pierre-Janet ;
CMY : collège Marguerite d'Youville (sœurs grises), site de l'actuel pavillon Alexandre-Taché de l'UQO.
NB. - Certains tronçons de rues vides de maisons n'ont existé que sur plans. Il y a un désaccord sur une partie du trajet du ruisseau entre cette carte et les autres documents utilisés pour les retouches.
Insurance plan of the city of Hull, Que. Toronto ; Underwriters' Survey Bureau Limited, 1952, 49 pl. en coul. [pl. 28], 1: 600, BAnQ, Centre d'archives de l'Outaouais, P1000,S2,D4, 0003820664. https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2247012. [La publication est datée à l'intérieur de novembre 1952.]
Photothèque nationale de l'air (PNA), photo HA246-76 (détail), 5 mai 1927.
26 janv. 1955. - Tracés préliminaires. - Le tracé des promenades de la Gatineau et du Lac-des-Fées (Gatineau Parkway et Lac des fees (sic) Parkway) est reporté à la main en vert sur ce document. Il ne correspond pas au tracé réel (voir cartes suivantes). Je ne peux affirmer si la date donnée correspond à la réalisation du document ou à autre chose.
Federal District Commission. [Partial Map of Ottawa-Hull Region]. Gatineau and Lac Des Fees Parkways [26/01/1955] (détail). Bibliothèque et Archives Canada, no d’identification : 2163337.
1957. - Les promenades achevées. - Promenades achevées ou projetées (GATINEAU PARKWAY et LAC DES FEES PARKWAY). Cependant, leur tracé est un peu approximatif (voir la carte de droite), surtout celui de la promenade de la Gatineau près du lac des Fées (FAIRY LAKE). On a l’impression que la carte a été mise à jour rapidement. Les lignes tiretées rouge sur l'original indiquent des routes projetées.
Commission du District fédéral, Service de l’information, La capitale nationale : plan d’Ottawa et des environs et du parc de la Gatineau. Édition 1957 (détail).
2020. - Situation actuelle. J’ai surligné en gris la promenade de la Gatineau qui n’était pas très apparente sur l’original. Le repère rouge indique la position du pont de la Babine.
Modifiée de © Collector Classic, Esri.
Détail de la carte de 1957 : le PARC COLUMBIA figure au nord du sanatorium Saint-Laurent.
PLdF : promenade du Lac-des-Fées ;
Ligne tiretée bleue : j'ai souligné le cours du ruisseau du Lac-des-Fées : ou la carte est infidèle, ou la ruisseau a été dévié après la construction de la promenade. Or, le pont de la Babine a été construit sur la partie déviée du ruisseau. Le pont et l'escalier seraient post-1957 ?
AJOUT (21 juillet 2021)
« Un trottoir d'asphalte a été construit du côté est de la promenade du lac des Fées entre l'avenue Duquesne et la rue Brodeur. »
Bonjour,
RépondreSupprimerMon père, né en 1926, m'a déjà mentionné que des compétition de sauts à ski se tenaient à cet endroit dans sa jeunesse. Son cousin était un des athlètes qui y participaient. L'escalier n'aurait-il donc pas servi pour que les sauteurs à ski puissent remonter la pente?
Très intéressant. La date de construction des escaliers est inconnue mais elle me semble être contemporaine de la construction de la promenade et du pont (les escaliers étaient encore très neufs en 1965). Je préfère ne pas conclure trop vite. Je me demande si les escaliers n'ont pas été construits précisément à l'emplacement de la piste de sauts. En effet, dans les années 1960, il n'existait pas de vestiges d'une quelconque piste à côté des escaliers. On peut supposer qu'on a utiliser l'ancienne piste de sauts, très directe, pour les installer. Voir les pistes visibles sur la photo aérienne de 1927.
SupprimerMerci de votre commentaire qui apporte un élément nouveau et très intéressant.
Seconde réponse.
SupprimerJ'ai communiqué avec un ami né en 1944 et qui a passé son enfance sur la rue Lavigne, tout près de la Babine.
Il y avait effectivement une pente de ski dans le secteur, mais au sud de la Babine, à la hauteur de la rue Graham, là où l'escarpement s'abaisse et où la pente est moins prononcée. Il s'agissait toutefois d'une installation informelle et il ne se souvient pas d'y avoir vu de compétitions. Il a ajouté que l'escarpement à la Babine était encore tout à fait sauvage et boisé durant son enfance. Après avoir traversé le ruisseau en passant de pierre en pierre, lui et ses amis escaladaient l'escarpement en passant à droite des futurs escaliers, par un sentier qui montait obliquement vers le nord. Ce sentier existe d'ailleurs encore. Il correspond sans doute au moins en partie à celui qui est le plus au nord des deux que j'ai soulignés sur la photo de 1927.
D'ailleurs, installer une pente de ski à la Babine aurait présenté un double inconvénient. La pente était trop abrupte et les skieurs auraient vu leur élan se terminer dans le ruisseau qui coulait au pied de l'escarpement. Au sud, le ruisseau s'éloignait vers l'est, au-delà de la rue Scott, ce qui laissait une bonne marge de sécurité.
Cette piste de ski était sans doute celle où nous faisions des glissades en 1965-1970. Elle est visible sur la photo de 1927. J'ai encore pu l'emprunter cet automne, même si elle est maintenant délaissée.
J'attends une réponse de la CCN à mes questions. Nous en saurons peut-être plus quand je l'aurai reçue.
Étrange que l'histoire du quartier n'ait pas été conservée.
ORIGINE DU NOM « LA BABINE » (12 déc. 2020).
RépondreSupprimerSelon l'ancien conseiller municipal Yvon Grégoire qui allait y glisser en hiver (fin années 1940 et années 1950), la « côte de la Babine » reliait la rue Boucherville à la rue Scott, près du boulevard Taché. Elle avait la particularité de se terminer par une élévation qui ressemblait à une « babine » (lèvre inférieure), d'où son nom. Elle servait aussi de pente de ski. (Source : Raymond Ouimet, 2020, comm. pers.)
Ceci confirme ce que je pensais (voir les commentaires précédents). La pente de ski évoquée par certaines personnes était au sud de la rue Boucherville et non au nord, à l'endroit des escaliers. Sa situation évitait aux skieurs et glisseurs de voir se terminer leur élan dans le ruisseau... Elle devait correspondre à la piste encore praticable quand j'étais enfant (1965-1970), environ à 80 m au nord du boul. Taché. Il était possible d'aller y glisser, mais elle n'était plus très fréquentée et je n'ai jamais rien vu à cet endroit ni dans ses parages qui rappelle une pente de ski.
Aujourd'hui, la piste est abandonnée et obstruée par des troncs d'arbres. Pour les curieux, elle est en face du 23, rue Boucherville.
Les escaliers de la Babine sont donc au nord de la côte de la Babine ; ce toponyme officieux devait avoir une extension assez vague.
L'affaire des `petits bonhommes verts: j'étais de ces curieux spectateurs... déçus! Mon amie habitait aux appartements Normandie et ce n'était pas en 67 mais plutôt en 1970.
RépondreSupprimerJ'ai connu des membres de la famille Duquette (Madeleine et ses enfants)et le constable Duquette qui était de St-Jean Bosco a fait contruire le croix en l'honneur de sa femme. Les gens étaient très croyants à cette époque et les habitants du quartier auraient pu se rendre à pied pour prier.(pas grand monde avait des autos dans les années 30-40. Les moeurs étaient différents.
Bonjour,
Supprimer1970, si tard ? Donc, pendant les beaux jours qui ont précédé les Événements d'octobre 70 ? C'est une date limite, en 1971, je ne fréquentais plus l'école du quartier (école Brébeuf) où les rumeurs concernant les Petits Bonhommes verts s'étaient répandues. Si mes souvenirs sont assez précis pour le contexte (école fréquentée, amis, météo ensoleillée), ils le sont moins pour la date.
Merci pour ces précieux renseignements à propos du constable Duquette. Ils ne figurent nulle part, notamment celui qui nous apprend qu'il a dédié la croix à sa femme.
Mais dans les années 1930-1940, la croix de Val-Tétreau n'existait pas (elle date de 1950 comme le dit mon billet). La question de son accès à pied ou en voiture ne se posait donc pas. De plus, le pont de la Babine et l'escalier datent de 1965 (voir mon bilet du 21 déc. 2020). La procession de 1950 pour l'inauguration de la croix a dû emprunter l'étroite rue Boucherville qui longe l'escarpement ou faire un détour par la rue Saint-Louis (rue de la Coopérative actuelle), le sanatorium Saint-Laurent et le parc Columbia.
À propos, je ne trouve pratiquement rien sur ce parc Columbia. Si vous en saviez quelque chose...
Encore merci pour votre commentaire !
Suite à ma réponse :
SupprimerDonc, nous étions tous les deux sur place, prêts à accueillir les Petits Bonhommes verts ? Nous nous sommes sans doute croisés... Je crois être demeuré sur place jusquà 19 h 30 - 20 h, les Bonhommes devant venir à 19 h si ma mémoire est bonne. L'humeur parmi la foule de curieux qui remplissaient les escaliers et la pelouse près du pont de la Babine était au scepticisme amusé.
Merci,
HL
Le feu follet est un phénomène lumineux que l'on observe dans les cimetières ou les endroits marécageux, pouvant être de couleur bleu, jaune ou vert. Ils sont à l'origine de nombreuses légendes...... Je connais un ami qui habitais rue Graham.....la conduite d'eau passe a cet endroit et les maisons n'ont pas de sous-sol pour cette raison. me contacter pour plus d'information.. a.lamothe1@gmail.com
SupprimerPetits bonhommes verts, feux follets... Hypothèse recevable. Le bas terrain de la promenade de l'autre côté du pont est souvent marécagux. (Voir photo « Terrain humide » dans le billet.)
SupprimerMais il débouche ou ce ruisseau? Je suis en train de comprendre le quartier pour le rendre agréable aux enfants de SJB, je cherche à faire un sentier entre les deux ruisseaux...
RépondreSupprimerDeux ruisseaux ? Il n'y en a qu'un. Le ruisseau du Lac-des-Fées disparaît sous terre +/- à la hauteur de la rue Graham (point no 5 de la carte 2). Il coule dans des canalisation jusqu'au ruisseau de la Brasserie, sa destination naturelle. Le russeau du Lac-des-Fées a été canalisé à partir de son embouchure (au sud du chateau d'eau du ruissseau de la Brasserie) en remontant vers l'amont entre les années 1930 jusqu'à vers 1960 (dates approx.). Mon billet n'est pas très facile à déchiffrer, je l'avoue, des renseignements obtenus après sa mise en ligne m'ont forcé à des ajouts et des modifications nombreuses.
RépondreSupprimerSupplément de réponse dans le billet du 14 mai 2022.
Supprimerhttps://geo-outaouais.blogspot.com/2022/05/hors-sujet-ruisseau-du-lac-des-fees.html