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J'ai fait paraître le texte qui suit dans le défunt Bulletin du club de Minéralogie de l'Outaouais, en 1998 ou 1999, sous le titre banal de «Le plus gros caillou de l’Outaouais ?» Je ne peux préciser davantage, ayant égaré mon exemplaire de la publication. Il ne me reste de cet article que les fichier informatiques du texte et des illustrations. Le réchauffé que je vous en sers a été quelque peu réassaisonné pour l'occasion. Les photos ont été prises en mai 2000.
OBJET
Bloc erratique du parc de la Gatineau (Québec)
LOCALISATION
Parc de la Gatineau, piste 1, à l'Est de la Promenade de la Gatineau, au Sud de Chelsea (voir carte).
DESCRIPTION
Les bois du parc de la Gatineau recèlent ce qui est peut-être le plus gros «caillou» de la région. Il s’agit d’un imposant bloc erratique (1), bien en évidence le long de la piste no 1, au Nord du chemin Kingsmere.
Une fois engagé sur la piste 1, à l’Est de la Promenade de la Gatineau (carte), on aperçoit le bloc au terme d’une courte montée (photo 24). On ne peut manquer ce morceau de granite folié de couleur grise, d’une circonférence d’environ 20 m et d’une hauteur de près de 3 m (hauteur à laquelle il faut ajouter la partie enfoncée dans le sol meuble). Un arbre, sur le côté Ouest, s’est adapté, en poussant, à sa présence : le tronc s’est moulé autour d’un coin du rocher. L'arbre n'en a pas moins poursuivi sa croissance rectiligne et se dresse toujours droit comme un i (voir l’illustration et la photo 24).
Le bloc doit à son origine glaciaire l'émoussé de ses arêtes et surfaces. Il s’est toutefois allégé du poids de nombreux fragments, parfois longs de plus d’un mètre, qui s’enfoncent dans le sol tout autour. Des failles qui le traversent ont aidé ce débitage qui s’est produit par éclats, mais aussi par grandes dalles. Sur un côté du bloc, de nouvelles plaques sont à la veille de se détacher (voir * sur l’illustration).
[Ajout 2009. – À en juger par son toit plat, il a déjà perdu de cette manière une partie de son sommet. La surface du toit, très altéré (photo 15), prouve que le détachement de la partie supérieure a eu lieu il y a bien longtemps, peut-être même un peu avant que le glacier ne dépose le bloc au sommet de la colline. Une profonde entaille annonce la chute imminente d'un de ses flancs (à droite, sur la photo 24, à gauche sur la 16). À examiner les photos, on a l'impression que les minces troncs qui encagent le bloc empêchent seuls son effondrement. Situation paradoxale de fétus de paille qui soutiennent un colosse...]
Même dans son état quelque peu décrépit, le bloc reste impressionnant. Il faut que les fractures qui le sillonnent et menacent de le disloquer se soient formées bien après que le bloc ait été abandonné par les glaces (il y a 12 000 ans) ; dans son état actuel, il se disloquerait s’il était mis en mouvement.
Plusieurs de ceux qui sont familiers avec le parc de la Gatineau ont sans doute déjà remarqué cet «erratique». Les quelques observations que je rapporte ici inciteront peut-êtr certaines personnes à lui accorder un regard, second ou premier, attentif.
Note – S.v.p., ne pas échantillonner le bloc ! D’abord, c’est interdit dans le Parc, ensuite – et ça devrait être une raison suffisante – ce serait gâcher un monument naturel.
(1) Bloc erratique : fragment rocheux d’au moins 25,6 cm (en bas de cette grandeur, il s’agit d’un galet) transporté et usé par un glacier.
PHOTOS (dans leur ordre d'apparition)
Photo 24 : le bloc. Le sac à dos, à gauche, donne l'échelle. Des filons de granite clair traversent la masse du roc (granite gris). La traînée noire, en bas à droite, est constituée de cristaux de tourmaline. À noter l'arbre qui s'est adapté à la présence du bloc, à gauche, et, à droite, la profonde faille qui le coupe.
Photo 16 : la même faille, dédoublée, vue de l'autre côté. À gauche : noter le vide laisser par la chute d'un fragment.
Photo 15 : surface très altérée du toit (voir aussi cette autre surface altérée). Il a beau être chauve, notre bloc a le front passablement ridée... Un filon de granite clair est en relief.
Photo 20 : flanc Ouest du bloc (à gauche, sur la photo 24) ; noter la bande de pyroxène (minéral vert). Probablement le vestige d'une roche engouffrée par le granite gris et plissée avec lui.
ILLUSTRATIONS (tirées de l'article original ; © Henri Lessard 1998)
Croquis du bloc avec silhouette pour l'échelle ;
Carte de localisation.
Merci de nous enrichir ainsi .
RépondreSupprimerTrès intéressant .
Sur ma rue ,à Montréal, il y a de grosses roches qui semblent être des vestiges de la forêt d'origine .
Vous m'incité à m'y intéresser davantage !
Ah ! ces gros cailloux. C'est comme la mauvaise herbe (ou les coquilles dans mes textes) : toujours là.
RépondreSupprimerJ'espère que la roche n'en viendra pas à vous cacher la forêt !...
;)
Je m'y suis déjà arrêté, mais ce n'est pas le plus gros. Ha! Ha! Ha! La région du lac Dumont a ce qui est le plus gros caillou de l'Outaouais...D'après moi.
RépondreSupprimerDes preuves ? Des Photos ?
Supprimer;)