Photo © Google (octobre 2008) : île Marguerite sur la Gatineau, ville de Gatineau (Québec), extrémité ouest du secteur étudié dans le billet d'hier. Quelques failles appartenant aux principaux réseaux qui découpent le socle rocheux sont prolongées d'un trait blanc. L'astérisque indique l'ombre portée du «massif» des photos 1096 (billet d'hier) et 1107 (ce billet).
Dans mon billet du 11 décembre sur le marbre «dissous» de (et dans) la rivière Gatineau, j'écrivais que les failles* qui traversent la roche ne semblent suivre aucune direction privilégiée : en fait, il aurait été plus juste d'écrire qu'elles en suivent trop, ce qui, au niveau du plancher des vaches, amène un peu de confusion, même si le parallélisme de plusieurs ne peut échapper à l'observateur le moins attentif.
* Plus exactement des joints (cassures sans mouvement de la roche de part et d'autre de la rupture).
Me libérant des contraintes propres à la condition du piéton, j'ai prolongé, sur une photo satellite (ci-dessus), quelques-unes de ces failles d'un trait blanc. La superposition de plusieurs réseaux entrecroisés se constate aisément. Les plus évidents de ces réseaux sont, en négligeant les variations mineures, orientés NE, E-W et NNW. Un quatrième, orienté ± N-S, se manifeste, semble-t-il, de façon plus discrète.
Ces failles qui découpent le marbre sont autant de lignes de faiblesse que l'eau attaque avec grande d'aisance, d'où la création de ravines rectilignes entrecroisées (voir billet d'hier).
Le rubanement du marbre (alternance des bandes ou des anciennes couches sédimentaires) est orienté ± NE. Ceci explique l'impression (fausse), enregistrée sur le terrain, que certaine ravines seraient des rubans moins résistants à l'érosion.
(La rivière Gatineau suit une direction générale SE-NW ; dans le secteur immédiat du site concerné, elle s'infléchit pour s'orienter WNW-ESE.)
La conclusion générale de mon billet de la veille reste valable ce matin : la plupart des ravines dans le marbre, à cet endroit de la Gatineau, sont des joints agrandis par dissolution du marbre sous l'action des eaux courantes.
Photo 1107. (Voir astérisque sur la photo satellite.) Ravines entrecroisées. Cliché retiré du billet d'hier par manque de place. Aspect chaotique causé par la multiplication des enclaves résistantes dans le marbre – enclaves libérées et tombées confondues avec celles qui semblent surgir à sa surface. (Juin 2010)
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