jeudi 27 décembre 2018

Low et chutes Paugan, Qc : archives vs archives



1948. - Photo Pierre Mauffette (le contraste de la photo a été accentué). Légende originale : « Contact entre les paragneiss et le calcaire [marbre] en aval du barrage des chutes Paugan, low [sic], comté Gatineau, noter les plis dans le calcaire au premier plan, Comté Gatineau. » Visée vers le sud ; la rivière qui serpente en bas est la Gatineau.
E6,S7,SS1,P71671, fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, BAnQ Québec. http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3470386.



1999. - Même endroit, photo votre serviteur.



2010. - Amusant de voir que le bloc de marbre blanc isolé sur le gneiss noir, à gauche, était déjà là en 1948 et n'a apparemment jamais bougé. En tout cas, jusqu'en 2010.

Voir le billet du 3 août 2012, « Laves à Low ? » pour en savoir plus. Pour l'ensemble des billets consacrés au barrage Paugan, suivre ce  LIEN.

dimanche 23 décembre 2018

Joyeux quelque chose



Paysage automnal pour vœux hivernaux


J'aimerais vous souhaiter un joyeux Noël, ce qui, si l'on s'attache au strict sens des mots, revient à vous souhaiter « joyeuse nativité » ou « joyeuse natalité ». Hors, personne n'étant enceint(e) dans nos entourages respectifs, je me trouve tout à coup un peu embarrassé. Je ne voudrais pas lancer de vœux inappropriés. Mais rien n’oblige à prendre les mots au pied de la lettre.

Que naissent donc, croissent et fleurissent un tas de bonnes choses attendues, inattendues, espérées ou inespérées… !

Ou, tout simplement, acceptez mes souhaits de joyeuses fêtes !

mercredi 12 décembre 2018

Roche porphyrique à l'Ange-Gardien, Qc



Neige blanche et gneiss gris à l'Ange-Gardien, Qc, au nord de Gatineau. Photo 30 nov. 2018.


Que fait un géologue amateur en hiver ?

Je l'ignore, ces photos ont été prises en automne (le 30 nov. 2018, plus précisément).



Malgré la neige, cette roche porphyrique à phénocristaux de feldspath noir n'a pas échappé à notre attention. Une clé-anglaise rouillée qui traînait sur le bord du chemin a servi de pointeur improvisé.


Cette roche porphyrique à phénocristaux de feldspath noir (photo 2) est plutôt atypique dans la région. La matrice est à grain extrêmement fin (fraction de mm) et la roche, massive, ne montre aucun signe de déformation. Elle recoupe les roches granitiques ou gneissiques à son contact. Appartient-elle à la suite ignée de Robitaille ? C'est, après une seconde et néanmoins automnale visite sur les lieux (19 déc. 2018), une hypothèse qui se défend. Affaire à suivre.

À noter que la même roche porphyrique forme un filon rectiligne dans un marbre, moins d'un km à l'E de l'endroit où ces photos ont été prises

Hébert* signale une syénite à phénocristaux de feldspath dans la région, mais elle fait partie d'un ensemble de roche plutoniques foliées à grain moyen ou grossier. Rien qui ressemble à notre roche massive à matrice très fine

* Yves Hébert, 1988 - Géologie de la région de Buckingham. SNRC 31G/11. Min. de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec, DP 88-11, carte (1:50 000).


Détail. - Phénocristal de feldspath noir.

vendredi 7 décembre 2018

Walker : ruelles du plateau Mont-Royal



Walker : ruelles du plateau Mont-Royal, Roger Latour, Éditions Flor Urbana, 2018, 116 p.
Album photographique.
Pour l'obtenir, rendez-vous au site de Flora Urbana.
(Ou directement via iTunes.)


Walker : ruelles du plateau Mont-Royal, de Roger Latour, vient de paraître. Il s'agit du journal de bord photographique d'un touriste local - Roger explorant son propre quartier. Les ruelles du plateau Mont-Royal servaient autrefois à la livraison du charbon à domicile. Quel livreur de pizzas les emprunte encore ? À la fois abandonnées et dorlotées, elles témoignent sous leurs frondaisons de la persistance de leur nécessité. La fonction a conservé l'organe, mais de quelle fonction s'agit-il ?


« Les ruelles sont des parcs linéaires aux usages à la fois indéterminés, instables, labiles, libres et sujets à révision ! Qui fera le calcul de leur surface cumulée ? Si les parcs sont des espaces verts, les ruelles sont du temps vert : il est plus difficile de quantifier cet aspect ! » (Roger Latour, extrait de Walker)

Le safari photo vaut le détour. Texture, lumière, topographie (oui, même le Plateau a une topographie !) : tout un monde par des indices : fenêtres, portes, brins d'herbe dans le pavage, graffitis... À coup sûr, l'endroit est habité, même si on ne voit (presque) personne. En tout cas il a une âme.

J'avais rédigé il y a quelques années un texte sur un quartier plus ou moins similaire au Plateau, mais qui m'inspire des sentiments assez semblables :

Au pied de la colline du Parlement, un quadrillage de rues a été jeté sur un plat terrain. Sauf le pont d’un porte-avions par mer d’huile, rien au monde d’aussi peu penté que ce quartier. Je jure avoir vu une flaque d’eau hésiter et ne pas savoir dans quelle direction s’écouler par absence de déclivité. C’est malgré tout un endroit charmant, surtout en périphérie ; de vieilles maisons en briques rouges ou en pierre taillées dans le calcaire local, un peu rouillées, un peu rugueuses, apportent ce qu’il faut de patine et de guingois pour corriger ce côté trop bien nivelé. Elles laissent les arbres leur faire de l’ombre et se rejoindre au dessus des toits et de l’asphalte. (Henri Lessard, 2005)

Pour l'absence de déclivité, je ne suis pas certain. Pour le guingois, ça colle.

Walker : ruelles du plateau Mont-Royal aurait pu être intitulé Périple autour et à travers mon quartier. Ou, Les ruelles de traverses.

Rien ne vous empêche d'aller y faire un tour en images, que vous soyez du quartier ou pas. À la feuilleter, j'ai retrouvé ce qui, pour moi, fait le charme de Montréal. L'adresse pour l'obtenir via iTunes est celle-ci :
https://itunes.apple.com/ca/book/id1445314885

Roger Latour est l'auteur du blogue Flora Urbana : pérégrinations à la découverte de la biodiversité et des paysages de l'île de Montréal et au-delà. friches, arbres, phénologie, écologie urbaine, orchidées, verdissement, aménagement.

J'ai déjà parlé de sa précédente publication, Stabat Arbor.

Et tant qu'à aller faire un tour sur iTunes, profitez-en pour jeter un coup d'oeil sur les autres publications de Roger Latour.

Les photos qui suivent sont tirées de Walker. Les légendes sont de moi.

Le fauve se profile de face. Photo © Roger Latour, 2018.

L'Amazonie du Plateau. Photo © Roger Latour, 2018.

Marchez sur la pelouse. Photo © Roger Latour, 2018.

Là où il y a ombre, lumière il y a. Photo © Roger Latour, 2018.




mardi 27 novembre 2018

Marbre et formations plissées au fond du lac Marie-Lefranc


Photos : Jean-Louis Courteau.


Formation rocheuse au fond du lac Marie-Lefranc dans le parc Papineau-Labelle, au Québec. La lente dissolution du marbre laisse en relief strates et couches plissées résistantes contenues dans la masse rocheuse.


J'ai déjà parlé des découvertes de Jean-Louis Courteau au fond des lacs des Laurentides : de magnifiques draperies rocheuses contenues dans le marbre que la dissolution lente de ce dernier fait peu à peu émerger en relief. Voyez cet ancien billet pour l'explication du mécanisme : 




Les autres billets qui traitent du sujet sont accessibles par un clic :




Leurs récentes expéditions ont conduit Jean-Louis Courteau et Richard Lahaie au lac Marie-Lefranc, dans le parc Papineau-Labelle.

Rien qu'un petit mot avant de laisser parler les photos : les roches au fond des lacs des Laurentides ne sont pas différentes de celles qui affleurent à l'air libre. Le marbre est très répandu dans cette région et en Outaouais. Cette roche est fréquemment semée d'inclusions tenaces qui opposent une forte résistance à l'érosion. Ce qui est exceptionnel, c'est que l'érosion lente du marbre par l'acidité naturelle des eaux s'est produite dans le calme du fond des lacs, permettant du même coup à ces inclusions de conserver leur intégrité à mesure que le marbre « reculait » en se dissolvant. Le résultat : des plaques, des rouleaux et des draperies aux plis complexes.

Voyez les photos, ici ou avec d'autres dans le site Aquadelic de Jean-Louis. (Tant qu'à : voyez aussi le site de peinture de Jean-Louis : http://jeanlouiscourteau.blogspot.com/)

Au risque de me répéter : les draperies photographiées ici sont en pierre : elles n'ondulent pas au vent (ou plutôt au courant), elles sont telles que les forces tectoniques les ont façonnées il y a un milliard d'années. L'érosion a attendu tout ce temps pour les dégager.