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Légende originale :
This set of images compares rocks seen by NASA's Opportunity rover and Curiosity rover at two
different parts of Mars. On the left is " Wopmay" rock, in Endurance Crater, Meridiani Planum, as studied
by the Opportunity rover. On the right are the rocks of the "Sheepbed" unit in Yellowknife Bay,
in Gale Crater, as seen by Curiosity. Image credit: NASA/JPL-Caltech/Cornell/MSSS
This set of images compares rocks seen by NASA's Opportunity rover and Curiosity rover at two
different parts of Mars. On the left is " Wopmay" rock, in Endurance Crater, Meridiani Planum, as studied
by the Opportunity rover. On the right are the rocks of the "Sheepbed" unit in Yellowknife Bay,
in Gale Crater, as seen by Curiosity. Image credit: NASA/JPL-Caltech/Cornell/MSSS
Depuis quelques années, il ne se passe pas un mois, sinon une semaine, sans qu'on ne nous annonce que l'eau liquide a déjà fait des clapotis à la surface de Mars ou que des conditions propices à l'apparition et au maintien de la vie ont autrefois régné sur cette planète. C'en est devenu tellement lassant que je préfère ignorer systématiquement ce genre de redites.
Pierre Barthélémy, dans Le Monde, analyse cette tendance au recyclage infini des eaux de Mars («Qui veut boire de l'eau martienne ?») :
«Au fil des ans et des missions, et le compte-rendu que j'en fait ici n'est pas exhaustif, tous ceux qui ont eu soif d'eau martienne comme condition sine qua non à une éventuelle présence de vie sur la planète rouge ont été servis. En août 2008, grâce à l'atterrisseur Phoenix, on analysait "pour la première fois" de l'eau en provenance de Mars. Sans doute pour s'apercevoir qu'elle était composée d'un atome d'oxygène et de deux atomes d'hydrogène... Trois ans auparavant, en 2005, on apprenait, par l'entremise de la sonde européenne Mars Express, que l'on avait "pour la première fois", détecté de la glace d'eau dans les profondeurs de la planète. En mars 2004, le rover américain Opportunity confirme que de l'eau a bien coulé sur Mars avant de s'en aller explorer "le rivage d'une mer disparue". Plus tôt encore dans l'histoire de l'exploration spatiale, en 1997, le robot américain Sojourner se promenait dans le lit d'une ancienne rivière : pour les chercheurs, l'aspect du paysage suggérait le passage de "flots torrentiels". [...]
Cela fait donc des années, voire des décennies, que les chercheurs se disent que Mars a jadis présenté les conditions d'"un environnement habitable", pour reprendre les termes employés lors de la conférence de presse [de la NASA, lien sous la photo] du 12 mars dernier. Rien de plus normal à ce que, travaillant dans le lit d'une ancienne rivière, Curiosity ait découvert, dans la roche sédimentaire qu'il a analysée, "du soufre, de l'azote, de l'hydrogène, de l'oxygène, du phosphore et du carbone - certains des ingrédients chimiques clés pour la vie". Pour le coup, on pourrait ironiser en disant que c'est le contraire qui eût été une véritable information...»
Éternel retour
Autres sujets qui font inévitablement la couverture des magazines scientifiques chaque année : «Darwin s'est trompé» et «Einstein s'est trompé». Une revue actuellement en kiosque utilise justement un titre de la seconde catégorie.Et c'est ainsi que certains sujets reviennent avec une régularité aussi implacable que la mécanique céleste. Qui s'étonne encore d'apprendre à l'approche de Noël que Jésus est né avant J.-C. ?
Il y a bien la température, sujet de tous les jours, toujours plus haute ou plus basse que la moyenne. Mais c'est précisément avec ces hauts et ces bas qu'on établit la moyenne...
Vie vivante, prérequis à la vie morte
Le texte d'introduction de la page Internet de la NASA d'où est tiré le montage photo qui ouvre ce billet précise (lien sous l'image) :«An analysis of a rock sample collected by NASA's Curiosity rover shows ancient Mars could have supported living microbes.»
On suppose qu'une planète qui n'aurait jamais pu abriter de microbes «vivants» n'en aura tout simplement jamais abrités. Il y a comme une faute de logique dans cette annonce. Ne chipotons pas, on trouve quand même de quoi se mettre sous la dent :
«The data indicate the Yellowknife Bay area the rover is exploring was the end of an ancient river system or an intermittently wet lake bed that could have provided chemical energy and other favorable conditions for microbes. The rock is made up of a fine-grained mudstone containing clay minerals, sulfate minerals and other chemicals. This ancient wet environment, unlike some others on Mars, was not harshly oxidizing, acidic or extremely salty.»
Tout ceci prouve que les stratégies de communications de la NASA obéissent à une logique qui m'échappe. (Cf. mes anciens billets : «Mars, t'sé veux dire» et «Poudingue sur Mars».)
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