Hunter (1855). Légende originale : Birds Eye View of Chaudiere Falls : Ottawa River, Canada.
À gauche (sud), la Grande Chaudière, en recul par rapport à l'escarpement de la Petite Chaudière qui occupe la largeur de la gravure, en bas. Les eaux de la Petite Chaudière se buttent, immédiatement au pied de la cataracte, contre une rangée d'îlots. L'un d'eux est visible à droite. Ils occupent une tranchée entre la Petite Chaudière et un escarpement parallèle, en face (premier plan de la gravure). Le chasm, selon l'expression de Hunter (voir citation plus bas), est dans ce couloir. (Saisie d'écran à partir d'une version (très mal) numérisée du livre disponible (pdf) par Google Books.)
Autre témoignage du « canal souterrain » où s'engouffrait (?) une partie des eaux tombées de la chute de la Petite Chaudière (Hull, rivière des Outaouais, Québec).
(Voir le billet du 15 décembre 2012 pour plus d'information.)
Hunter, qui a dessiné les chutes des Chaudières sous plusieurs angles et qui a rédigé le texte du recueil des lithographies qu'il a tirées de ses études, est un témoin oculaire précieux (Hunter, 1855). Il parle de la Lost Chaudiere, du chasm (gouffre, abîme) et d'un subterranean channel.
Tout ceci me paraît corroborer le témoignage de Joseph Bouchette, l'arpenteur bien connu (mon billet du 15 déc. 2012, lien plus haut), qui décrivait un phénomène de « perte » semblable sous la Petite Chaudière et qui parlait aussi d'un passage souterrain par où s'évacuait une partie de l'eau tombée de la Petite Chaudière .
Les first two views du passage qui suit figurent dans le présent billet. La great Kettle est bien entendu la chute de la Grande Chaudière (la version texte est à la fin du billet) :
Hunter (1855), p. 18.
Saisie d'écran à partir d'un pdf disponible par Google Books (lien plus haut).
La position du «chasm» (disons plutôt du gouffre) coïncide avec ce que j'ai appelé «la tranchée des Chaudières» (voir mon billet du premier janvier 2013) qui forme un couloir placé en travers de la rivière des Outaouais.
Ceci est une affaire à suivre.
Hunter (1855). Légende originale : The Chasm. Chaudiere Falls : Ottawa River, Canada.
Le chasm (gouffre) entre la chute de la Petite Chaudière (à gauche) et les berges escarpées des îlots, immédiatement en aval. La continuité des sommets de part et d'autre montre bien que nous sommes en présence d'un plateau découpé par l'érosion. Saisie d'écran à partir d'un pdf disponible par Google Books (lien plus haut).
Ajout
14 mars 2013. – Version texte du passage de Hunter reproduit plus haut :In the first two views the great "Kettle" [Grande Chaudière] is presented under two aspects; in the succeeding two, there is depicted an extraordinary chasm towards the Lower Canada [Québec] shore, which the Ottawa people call the "Lost Chaudiere [cf. la Petite Chaudière];" strange to say, into this chasm, formed by walls of solid limestone rock, in strata so regular that they almost appear to be the work of art, a volume of water is continually poured, quite equal to that of many a river, which in the old world would be called a large one, and stranger yet, there is no visible way of outlet; the chasm is completely separated from the rest of the Fall, isolated and inclosed by solid rock; the outlet is, of course, by some subterranean channel, but at what point this mysterious passage communicates with the main river, has never been ascertained. This part of the Fall always excites the curiosity of strangers (Hunter, 1855, p. 18).
Référence
- William S. Hunter (Jr.), Hunter's Ottawa scenery, in the Vicinity of Ottawa City, Canada. Ottawa, Wm. S. Hunter Jr., 1855. (Lithographies J.H. Bufford, Boston.)
De plus en plus intéressant! Je me prends à regretter la disparition de tout ça. Ce n'est peut-être pas sans rappeler le cas de la menace sur la chute de la rivière Ouiatchouan à Val-Jalbert où les besoins d'énergie sont bien moins pressants qu'ils ne l'étaient autrefois sur la rivière des Outaouais. Votre sujet c'est un livre à faire Henri...
RépondreSupprimerUn livre à faire, rien que ça ? Moi qui voulais prendre une pause de rédaction, deux-trois semaines sans avoir à mettre des phrases debout...
RépondreSupprimerCe ne sont pas les seules chutes disparues du paysage. J'espère que celles qui nous restent seront épargnées.
Il y a beaucoup de témoignages qui montrent que les gens du XIXe ont été sensibles à la destruction du site des Chaudières. Par exemple, celui d'un voyageur (1879) que j'ai publié le 28 décembre dernier dans ce même blogue :
http://geo-outaouais.blogspot.ca/2012/12/chutes-des-chaudieres-rendre-la.html
(En allant copier le lien, je me suis rappelé que c'était toi qui m'avait signalé ce livre. Le monde est petit !)
Pour un livre, il y a encore trop de question en l'air. Affaire à suivre, donc !...