jeudi 10 décembre 2009

Marbre (suite et fin) : plis et plissottements

Un autre billet de tout repos, le dernier de la série sur les relations (parfois étirées jusqu'à la rupture) du marbre avec les autres lithologies, sorte de conclusion en forme fourre-tout, l'essentiel ayant été dit dans  ce billet et celui-ci.

RAPPEL (ou REDITE)
Le marbre conserve de façon parfois spectaculaire les traces des contraintes qu'il a accumulées. Le contraste entre le comportement ductile du marbre et celui, moins accommodant, des roches qui lui sont associées, amplifie encore son aspect fluide et malléable. Là où d'autres roches ondulent en conservant leur épaisseur ou se rompent (roches compétentes), le marbre se chiffonne, s"amincit et s'accumule par replis et plissottements (roche incompétente).

Chelsea (Québec) : la compétence du marbre
31G/12 ; autoroute 5 (entre les chemins Old Chelsea et Scott)

A5-9-03. – Lits résistants (quartzite, etc.) dessinant un Z dans un marbre. Notez les nombreux cas de boudinage (sectionnement d'un plan en baguettes par étirement ). (1999)

A5-9-06. – Plis et plissottements. Différence de compétence entre des rubans de marbre selon leur épaisseur. Les plus larges ondulent tandis que de minces filets absorbent les contraintes en se plissant de façon répétée (1999).

A5-9-17. – Contact plissé entre une pyroxénite (vert) et un marbre ; fragments de la pyroxénite flottant dans le marbre (1999).


A5-9-19a. – Lambeaux de la pyroxénite ci-haut plissés de façon complexe (1999). La photo apparaît ici rétablie dans son bon sens et ses bonnes couleurs...


Thurso (Québec) : étirement
31G/11 ; autoroute 50


456 et détail. – Autre exemple du comportement plastique du marbre (gris clair) souligné par la présence d'une lithologie étrangère.


Cantley (Québec) : anguleux ou arrondis
31G/12 ; sablière, route 307 (Montée de la Source), propr. : Les Entreprises Vetel Ltée, accès interdit. (Cet endroit est une «vieille connaissance».)
Photos du site : © Lise Massicotte (1999)

08. – Le marbre renferme des boudins de granite blanc rouillés. Le contact marbre/granite est parfois bien indenté. (Photo : Lise Massicotte, 1999)

 23. – Contact complexe entre le marbre (clair) et le granite (gris), en relief légèrement positif par rapport au premier. Stries glaciaires. (Photo : Lise Massicotte, 1999)

 19. – Xénolites mélanocrates brisés et dispersés. Lignes de fluage dans le marbre bien visibles, en haut, à gauche. (Photo : Lise Massicotte, 1999)

 20. – Xénolites à la dérive. Cassures «fraîches» anguleuses, cassures plus anciennes arrondies. (Photo : Lise Massicotte, 1999)

21. – Anguleux et cassant. Le marbre (calcite) s'est infiltrée entre les éclats. (Photo : Lise Massicotte, 1999)

Pour finir, une reprise. Inclusion rouillée rompue dans le marbre. L'un des rares xénolites à montrer une bordure de réaction (liseré vert ­ diopside ?) avec la roche hôte. Une section de cette bordure est demeurée suspendue «en l'air» à la charnière du pli lorsque celui-ci s'est rompu ; un autre fragment(?) de la bordure semble déjà aller la dérive (en haut, à droite). Champ env. 30 x 40 cm. (Photo : Lise Massicotte, 1999)

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