Suite et fin du «dialogue» des documents. (Voir post précédent pour la première partie.)
Expédition de l'OFNC* dans l'île Chelsea, septembre 1902 : quelques aperçus sur un site désormais interdit au public (barrage Chelsea, terrain d'Hydro-Québec).
* Il s'agit du Ottawa Field-Naturalists' Club, qui existe toujours ; j'hésite à vous le conseiller : il s'est désintéressé depuis longtemps de la géologie et ne traite plus que de la faune et de la flore.
L'auteur du compte-rendu de l'«expédition» de l'OFNC reproduit plus bas, H.M. Ami, signale la présence dans l'île Chelsea d'agrégats d'une hornblende noire brillante («jet black variety of hornblende»). Il arrivait souvent, parait-il, que des gens en rapportent des échantillons à Ottawa (peut-être à la Commission géologique du Canada, le texte ne le précise pas) pour faire examiner ce qu'ils croyaient être du... charbon ! Cette hornblende, qu'on trouvait aussi ailleurs dans la région, avait même reçu le surnom de «Gatineau coal».
Plus exactement, on confondait sans doute cette «jet black variety of hornblende» avec le lignite, sorte de charbon, dont une variété compacte aux reflets résineux, le jais (jet, en anglais), est utilisée en joaillerie à cause du beau poli qu'elle est susceptible de prendre.
Le site de l'expédition du OFNC a été passablement modifié par la construction du barrage Chelsea (1927) au pied duquel l'île subsiste, en tout ou partie. Une carte de l'époque (Ells et Ami, 1901, voir post précédent) montre les chutes, aujourd'hui domestiquée par le barrage, entre l'île et la rive gauche de la Gatineau. Un pont, ancêtre de celui qui, à présent, est réservé au personnel d’Hydro-Québec, reliait Chelsea et l'île (à partir de l'actuel chemin Mill). La carte indique d'ailleurs bien la présence d'un moulin (Mills) sur l'île.
On peut regretter ces chambardements, à la lumière de l'article de M. Ami. Il rapporte la présence sur l'île de molybdénite, de granite à texture graphique, de hornblende fibreuse, ainsi que de marmites («pot holes») creusées dans la roche par le courant sous les chutes. Certaines de ces marmites avaient cinq pieds de profondeur. À comparer avec celles, en aval du barrage, que j’ai décrites dans une série de posts.
L'endroit est aujourd'hui propriété d'Hydro-Québec et interdit au public.
Autre source de renseignements sur l'histoire de cette partie de la Gatineau : «The Great Hydro-Electric Works on the Gatineau River: Some Views From Contemporary Engineering Journals», Up the Gatineau!, vol. 21, 1995, p. 35-44, par Jacques Lecours.
LE TEXTE
Ami, H.M., 1902 - «Field notes on the geology of the country about Chelsea, Québec.» The Ottawa Naturalist, vol. 16, p. 149-151.
Cliquez sur les images pour les agrandir.
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