vendredi 12 juin 2020

Hors sujet : les quatre réservoirs oubliés de l'ex-Gilmour : souvenirs d'enfance



Fig. 1, tirée de mon billet du 23 août 2017, « les quatre réservoirs oubliés de l'ex-Gilmour ». - Photothèque nationale de l'air (PNA), photo A6354-60, 25 sept. 1938 (détail).
Au nord, les anciens terrains de la scierie et de la cour à bois de la Gilmour & Hughson à Hull. Ces terrains font aujourd'hui partie du parc Jacques-Cartier. 1. Bureaux administratifs (actuelle Maison du vélo) ; 2. Cheminée de la scierie à vapeur démolie ; 3. Réservoirs de la B.A. Oil Co. ; 4. Piste de courses. Au nord, le ruisseau de la Brasserie, à l'est, l'Outaouais.


Je fais état avec un peu de retard d'un échange de courriels entre Daniel Rollin, de Gatineau, et votre serviteur, en décembre 2019.

M. Rollin a grandi près du parc Jacques-Cartier dans les années 1950 et ses souvenirs permettent de recréer une partie de l'atmosphère d'une époque révolue. En particulier, nous en apprenons sur le mode d'alimentation des « 4 réservoirs oubliés de l'ex-Gilmour ».

M. Rollin faisait référence dans ses courriels à mon billet du 23 août 2017, « Les quatre réservoirs oubliés de l'ex-Gilmour à Hull : suite ». (Ce billet faisait suite à celui du 15 août 2017, sur le même sujet.)

Je reproduis ici le texte d'un courriel de M. Rollin. Pour une fois que quelqu'un écrit un billet à ma place...

« Revenons à la photo aérienne apparaissant sur votre blogue et que j'ai joint, annotée [fig. 2]. J'ai vécu de 0 à 4 ans dans la maison indiquée par la flèche, au 6, rue Reboul (aujourd'hui rue Dussault). Mes grands-parents habitaient le 4, rue Reboul et de plus les maisons étaient partagées avec mes tantes et mes oncles de sorte que je côtoyais mes cousins et cousines. Mon grand-père [Rodolphe Charbonneau] faisait du commerce de bois et possédait les terrains situés au sud des maisons qu'on voit sur la rue Reboul. Terrain de jeu privé fantastique pour des enfants. Tout cela s'est terminé le 15 août 1956 lorsque nous sommes déménagés dans Wrightville. La césure a été telle que je me souviens très bien de la dernière année vécue sur la rue Reboul même si je n'avais que de 3 ½ à 4 ans.

Nous allions souvent pique-niquer dans le parc Jacques-Cartier, sur le bord de ce qui semble être une piste de course sur la photo [fig. 1 et 2]. À mon époque, la piste avait été remplacée par un terrain de football, et je me souviens que je ne comprenais pas bien le jeu : pourquoi les joueurs ne lançaient-ils pas le ballon dans les grands '' H ''.Je me souviens de la maison en '' 1 '' sur la photo, aujourd'hui la maison du vélo. À l'époque, le chemin qui y menait (la continuation du boulevard Laurier) ne ressemblait qu'à un petit chemin de ferme, en terre. J'avais une fois demandé qui demeurait là et ma mère m'avait dit que c'était « le Grenier », un lieu pour les artistes*. Cependant, dans mes souvenirs, pas de réservoirs. Ils avaient dû être démolis avant 1955.

Fig. 2. - Même photo que la fig. 1, annotée par M. Rollin.

Un autre souvenir que j'ai de ce lieu remonte à peu de temps avant notre déménagement, donc l'été 1956. Nous étions allés voir des modélistes qui faisaient voler leurs avions miniatures dans le champ indiqué par un triangle sur la photo. À l'époque, pas de contrôle radio, les avions tournaient en rond retenus par deux cordes. En tirant sur l'une l'avion montait, sur l'autre l'avion descendait. Je me souviens d'avoir demandé qu'on me montre comment fonctionnait le mécanisme. L'ingénieur que je suis devenu était déjà en moi. Et toujours, pas de souvenir d'avoir vu des réservoirs.

Cependant, mais c'est plus tard, j'ai su qu'il y avait des réservoirs à cet endroit. [...] Donc, durant les années '30 et '40, ma mère et ses sœurs habitaient chez ses parents au 4 rue Reboul. Durant la nuit, une locomotive adaptée tirait les wagons-citernes sur les rails du tramway sur le boulevard Laurier jusqu'aux réservoirs. [...]. »


Daniel Rollin (courriel du 8 déc. 2019)

Le sommeil des riverains ne semblaient pas préoccuper les autorités à cette époque. Une locomotive presque sur votre pelouse... Merci à M. Rollin de nous faire revivre un fragment de notre histoire récente.

* [Note (Géo-Gatineau). - « Le Grenier », troupe de théâtre ayant utilisé l'actuelle Maison du Vélo comme entrepôt ou atelier. J’étais certain d’avoir les références qu’il fallait dans mon blogue à ce sujet. Ce n’est pas le cas. Je vais tâcher de combler cette lacune, ayant souvent eu jusqu'ici l’occasion de rencontrer des allusions, malheureusement un peu floues, sur ce théâtre (années 1950-1960, sans plus de précision pour le moment).

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