lundi 15 juin 2020

Hors sujet : l'affaire Dasken


Photo Le Droit, 15 juin 2020 : démolition de l'édifice Dasken en 1972.
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L'historien Raymond Ouimet, dans Le Droit d'aujourd'hui, nous rappelle les faits qui ont entouré la célèbre « affaire Dasken ». (Voir aussi le site Internet de M. Ouimet : lien.)

« En 1970, les entreprises Dasken veulent construire, dans l’ancienne ville de Hull [Gatineau aujourd'hui], six immeubles en hauteur, quatre de dix étages et deux de seize étages, sur un terrain de la rue Saint-François dont le zonage ne serait pas apparu clair (Raymond Ouimet, Le Droit, 15 juin 2020). »

L'affaire a opposé l'Association des propriétaires des Jardins Taché - le quartier résidentiel qui serait devenu le voisin des immeubles - au promoteur Dasken. La Cour suprême, puisque l'affaire s'est rendue jusque-là, tranche en faveur de l'Association et ordonne la démolition de l’immeuble en construction (1971). Les travaux étaient très avancés lorsque la justice a rendu son arrêt. De mémoire, l'édifice se présentait comme une structure ajourée de planchers de béton supportés par des piliers ; les travaux de « dur » étaient terminés (photos). Les textes (voir plus bas) parlent d'un édifice de sept étages ; si je m'étais fié à ma mémoire, j'aurais plutôt dit huit à dix étages, mais la mémoire prend de mauvaises photographies...   

Voilà pour l'Histoire avec un grand H.

Pour la petite histoire, j'étais pré-adolescent et l'arrêt de la construction représentait une aubaine incroyable. Une structure de sept étages (qui m'en paraissaient dix) laissée sans surveillance, ouverte à tous les vents et à tout venant. J'ai pu entrer dans l'édifice, seul ou avec des amis. Par quelle porte entrions-nous, quels escaliers ou échelles empruntions-nous pour passer d'un étage à l'autre ? Je ne sais plus. Je m'approchais du bord des plancher, tout près du vide, et je pouvais regarder de haut tout le voisinage. J'aimerais pouvoir affirmer que j'ai pu monter jusqu'au toit. Ma mémoire refuse de me répondre à mes questions. Il y a trop de flou après toutes ces années. (Il me semble bien que oui, que le toit était accessible.)

Ah, la bonne odeur de poussière de béton...

Aujourd'hui, une telle chose serait inimaginable. L'endroit serait mieux surveillé, mieux clôturé, ce qui ne l'empêcherait pas d'être très rapidement couvert de graffitis... Quant à laisser les enfants jouer dehors sans surveillance, vous rêvez ou quoi !...

La démolition de la structure m'a beaucoup déçu. Mais on ne m'a pas demandé mon avis.

« En 1970, le premier événement majeur est survenu à l’intérieur du quartier et a résulté en une cause célèbre, qui a été entendue par la Cour suprême du Canada et qui a fait jurisprudence dans les annales des groupes communautaires. En effet, en contravention à son règlement de zonage, la ville de Hull avait autorisé la construction d’un édifice en hauteur par la compagnie Dasken. L’Association des propriétaires des Jardins Taché (ancien nom de l’Association des résidants) s’y était opposée et avait fini par l’emporter après de multiples péripéties ; l’édifice à demi-construit sur la rue St-François a été démoli en 1972. Le parc Ste-Thérèse s’élève maintenant à cet endroit (Association des résidants des Jardins Taché). »


Démolition de l'édifice Dasken en 1972. Un passant assiste indifférent à la démolition de mon terrain de jeu. Photo Bibliothèque et Archives nationales du Québec (tiré du site du Réseau du patrimoine gatinois), reprise du site de l'Association des résidants des Jardins Taché.
Ne pas présumer de l'efficacité de la clôture : l'édifice était ouvert à tous les vents et à tout venant.
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