vendredi 18 avril 2014

Mégarides à Ottawa


Jeux d'enfants dans le sable ?... (© Google)


Résumé

Rides de vagues dans un calcaire ordovicien à Ottawa.
Localisation
Au sud du Musée canadien de la guerre et de la promenade Sir-John-A-Macdonald, à l'est de la rue Booth
45.414645,-75.715735
Billet sur le même sujet dans le blogue 
«Sur le bloc, la plage», 24 mai 2012


Il suffit que le site soit tout près de chez moi pour que je ne le découvre que sur le tard. Dans le cadre des travaux d'assainissement (lire : décontamination) des plaines LeBreton, la Commission de la capitale nationale (CCN) a fait décaper l'an dernier un terrain au sud du Musée canadien de la guerre, à Ottawa (lien CCN).

Le socle calcaire* a été mis à nu et de belles ondulations à sa surface trahissent l'action des vagues qui agitaient les eaux au fond desquelles les sédiments se déposaient. Le terme mégarides employé dans le titre est un peu exagéré, les proportions observées ici n'ayant rien exagérées ou d'inhabituelles, mais il est amusant de constater que vues d'un satellite, les rides LeBreton ressemblent comme deux gouttes d'eau à celles, plus petites, qui se retrouvent dans le grès**, à Hog's Back, 5 km au sud (photos plus bas).

On change d'échelle, tout reste pareil.

* Calcaire de la Formation d'Ottawa, Ordovicien moyen, 470-460 millions d'années.
** Grès et shale de la formation de Rockcliffe, Ordovicien moyen aussi.

Distinguo

Pour distinguer les rides créées par un courant au fond de l'eau (rides de courant) de celles qui résultent de l'action des vagues (rides de houle ou rides d'oscillation), il suffit d'examiner la chose d'un point de vue géométrie.

Les rides de courant sont asymétriques. Dans le sens du courant, on observe une pente douce coupée par une courte pente abrupte.

Les rides d'oscillation ont des flancs symétriques entretenus par la houle à la surface.

Ce site (lien) explique et illustre la différence entre les deux types de rides.


 ... On hésite encore à décider (© Google).


Au raz du sol, les proportions s'évaluent plus facilement. Rides de vagues dans un calcaire ordovicien, plaines LeBreton, Ottawa. (Photo 18 avril 2014.)


Idem, d'un autre angle.


Vue rapprochée. (Photo 18 avril 2014.)


Autres vagues fossilisées, dans le grès, à Hog's Back (Ottawa). (Photo juillet 2007.)


Rides de vagues dans le grès, à Hog's Back (Ottawa). Sans le contexte, les proportions sont difficiles à déterminer. (Photo juillet 2007.)


Accès pas très permis...

2 commentaires:

  1. Beau! Le calcaire sur les photos du 18 avril '14 est-il un calcaire ''à fossiles'' ou un marbre?
    Parce que j'ai vu dans le fleuve pres de Morrisburg en Ontario un sol très semblable, par environ 40 pieds de fond. Si c'est un calcaire non cristallin, j'y retournerai voir si on peut trouver quelqu'ancienne bibitte momifiée!

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    1. Si le calcaire à Morrisburg (qui est une dolomie, ou calcaire magnésien, accompagnée de grès) a conservé ses structures sédimentaires, on peut en déduire qu'il n'a pas été métamorphisé en marbre (dolomitique). Remarque, le métamorphisme n'efface pas nécessairement toutes les structures antérieures. Mais bref, je confirme que la dolomie de Morrisburg n'a pas été métamorphisée. Par contre, une dolomie est habituellement peu fossilifère. Mais je ne suis pas très calé en matière de fossiles.

      À Morrisburg comme à Ottawa, nous sommes sur la plate-forme du Saint-Laurent. C'est de l'Ordovicien dans les deux cas, env. 460 Ma.

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