Série sur les «marbres dissolus» de l’île Marguerite, à Gatineau (Québec).
Lien vers l’ensemble des posts antérieurs :
http://geo-outaouais.blogspot.com/search/label/Marguerite%20%C3%AEle
Lien vers le premier post de la série pour une mise en contexte :
http://geo-outaouais.blogspot.com/2010/06/rideau-petrifie.html
Avant ou après, mais pas pendant
Les rives de la Gatineau, le long des derniers km que ses eaux franchissent avant de se mêler à celles de l’Outaouais, ont subi peu de répercussion suite à la mise en œuvre en amont des barrages construits durant les années 1920.
L’île Marguerite, où sont situés les «marbres dissolus» auxquels j’ai consacré quelques posts (voir liens donnés plus haut), se trouve dans cette section pérenne (si l'on peut dire) de la Gatineau.
Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a mis en ligne de nombreux documents visuels sur la Gatineau d’autrefois (dessins et photos). Lorsque j’ai visité l'île Marguerite, en juin et juillet 2010, le niveau de la rivière était au plus bas et l’île semblait être rattachée à la rive gauche de la Gatineau ; son aspect insulaire est plus évident sur ces vieilles photos en noir et blanc qui ont conservé une indéniable fraîcheur.
BAC n’indique pas la date à laquelle les photos qui illustrent ce post ont été prises. Leur auteur, William James Topley, selon BAC, a vécu de 1845 à 1930. J'ai publié dans ce blog d’autres photos de Topley datées, celles-là, toujours selon BAC, de 1882 et 1883.
J'aimerai pouvoir dater ces photos de Topley «avant» ou «après» la mise en œuvre des barrage Farmers et Chelsea en 1927, histoire d'apprécier l'ampleur de leur impact sur l'allure des rives de la Gatineau en aval de leurs digues.
Aparté toponymique
Jusqu’au début du XXe s. au moins, il semble qu’on parlait de la Wright Island, avec une certaine logique puisqu’elle était en face de la résidence d'Alonzo Wright (1825-1894), devenue, en 1912, le noyau du Collège Saint-Alexandre.
Le pauvre Alonzo Wright doit se contenter d'avoir laissé son nom au pont qui enjambe la Gatineau au S de l'île (voir photo satellite) ainsi qu'à son ancien château (Maison Alonzo-Wright).
Île Marguerite : chaos rocheux. Titre original : On the Gatineau, above Wright's Island. Crédit : William James Topley (1845-1930)/Bibliothèque et Archives Canada/PA-008475 |
Le toponyme actuel (île Marguerite) a été officialisé le 21 octobre 1993, dixit la Commission de toponymie du Québec qui ne précise pas cependant les raisons de ce choix et sans plus nous éclairer sur la date de l'entrée officieuse du nom dans l'usage.
Le site Internet de la Ville de Gatineau n’est pas plus disert.
Des sources toutefois permettent d’établir que l’île Marguerite était déjà désignée sous ce nom en 1940. (Suivre ce lien et aller à la section no 15.)
Certaines sources, enfin, tout en évoquant l'époque où l'île était un lieu de promenade populaire, rappellent l'existence d'un autre toponyme, l’île des Pères. Les pères spiritains, fondateurs du Collège Saint-Alexandre, sans aucun doute.
Note. Il existe bien une île Wright, à 8 km au S de l'île Marguerite, sur l'Outaouais, au S de l'ancienne ville de Hull (maintenant partie de la Ville de Gatineau). Il s'agit de l'île artificielle créée en 1829 par Ruggles Wrigth, frère d'Alonzo Wright, par le creusement d'un canal destiné à contourner les rapides sur la rivière des Outaouais. Mais ceci est un autre sujet.
Île Marguerite, juin 2010 Marbre semé d'inclusions en relief. À rapprocher du type de paysage représenté sur la photo précédente. Photo par l'auteur du blogue. |
Bref, la toponymie locale superpose des usages variés pour un même endroit et n'hésite pas à baptiser du même nom des sites très proches. De quoi confondre les plus attentifs.
Je conclus ce post en laissant deux mystères non résolus : la date de la prise des photos de Topley et les raisons pour lesquelles l'île en face de la Maison Alonzo-Wright en est-elle venue à être désignée île Marguerite.
Affaires à suivre.
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