vendredi 1 janvier 2010

Low limpide : quand la réalité se confond avec la carte

LOCALISATION
31G/13
Low (Québec) ; barrage Paugan, au Sud du lac Sainte-Marie, sur la rivière Gatineau

LIMPIDITÉ
Il est rare qu’un site s’offre de façon si limpide que le premier venu pourrait décalquer la carte géologique sur le terrain… Ou le terrain sur la carte ! La plupart du temps, la situation est moins intelligible : disons, pour simplifier, que les cartes sont myopes et que la réalité est presbyte. Il faut un certain effort d'accommodation pour réconcilier ces deux visions…

Barrage Paugan. – Vue vers le Sud, depuis la digue au dessus du déversoir ; la rivière Gatineau au loin. Le rubanement subvertical du marbre et du paragneiss est parallèle à leur contact mutuel ; le tracé du déversoir semble avoir été dessiné pour suivre cette ligne. Comparer avec la carte géologique ci-dessous. (Photo Lise Massicotte, 1999.)

Carte 830 (Mauffette, 1950) : détail. – La flèche rouge indique l'endroit où la photo a été prise, au sommet du déversoir ; le barrage Paugan, quant à lui, est du côté Ouest de l'île. On distingue la partie Sud du lac Sainte-Marie (le «Réservoir» – l'altitude du plan d'eau est donnée en pieds : 460'', soit 140 m). Échelle : 1 mille = 1609 m. Ci-contre : légende (adaptée).

Pléistocène et Récent
Trame pointillée : gravier, sable, argile
Précambrien :
— Intrusions du post-Grenville : trame en X : syénite et granite / trait noir épais : dyke de diabase
— Série de Grenville : hachures horizontales : marbre / hach. obliques : paragneiss / Q quartzite

BIOGRAPHIE
Mauffette, Pierre. Région de Denholm-Hincks. Ministère des Mines, Québec, rapport préliminaire no 235, 1950, 7 p., accompagné de la carte 830, échelle : 1/63 360.

Goutte-à-goutte
La carte et le rapport sont téléchargeables gratuitement à partir de la base de donnée e-sigeom - Examine du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec. (Je préviens les amateurs : aucun autre organisme que ce Ministère ne rend disponible de façon aussi alambiquée, labyrinthique et goutte-à-gouttesque des documents pourtant gratuits et théoriquement offerts à qui les veut…)

L’embouchure du déversoir : lambeaux de paragneiss isolés dans le marbre. (Photo Lise Massicotte, 1999.)

AJOUT (4 nov. 2010)
Quelques précisions, prises dans un document que j'avais en main au moment de la rédaction de ce billet, mais que j'avais négligé de consulter :

«La partie ouest de l'affleurement est composée d'un marbre blanc, formé à 95 % de calcite, tandis que la partie est se compose d'un gneiss calco-silicaté noir, entremêlé de fins lits de quartzite. De petites lentilles (30 à 50 cm) de sulfures massifs, probablement de la sphalérite et de la galène, sont présentes dans le gneiss.» (P. 123)

Ces sulfures expliquent l'altération rouillée que présente le gneiss.

Source :
Centre d'interprétation de la géologie du Grenville (CIGG), Plan de développement intégré : sites et circuits du patrimoine naturel de la région de l'Outaouais, 2007, 187 p.

Retour au même endroit, onze ans plus tard. Détail des contacts du gneiss et du marbre. (Photo, votre serviteur, juillet 2010)

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