dimanche 10 octobre 2021

Crises de nerfs, géologie et Énergie noire




Colline de gneiss sur le bord de la 307, à Cantley, Québec, 1989.
Jean-Marie Cossette, 1989. Photos de Cantley, Farrelton, Low et Wakefield ; photo no 58. 
BAnQ, notice détaillée : P690,S1,D89-165. 
Permalien : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/3156226.


Je l'ai déjà dit (voir ce billet), il suffit qu'un site attire mon attention pour que les cartes géologiques l'ignorent ou le couvrent à une échelle trop grande qui oblitère tous les détails utiles. Si des cartes détaillées sont disponibles, le site est inaccessible ou bien, encore plus enrageant, il se trouve sur un blanc de la carte, à un endroit que le géologue n'a pas couvert pour une raison ou une autre. Il suffit également que je parte en expédition pour que je découvre, une fois arrivé au but, qu'on vient de bâtir une maison exactement sur l'affleurement rare, près d’un chemin perdu dans les bois, qui avait motivé mon déplacement. Faut le faire exprès.

J’hésite ; s’agit-il de sadisme ou de simples taquineries de mauvais goût ? Une telle persévérance ne peut être que volontaire.

Autre exemple de perversité :

Je cherche des photos d'une colline de gneiss sur le bord de la route 307, à Cantley, au nord de Gatineau. J'en possède plusieurs, prises par moi-même, mais j'en voudrais une montrant le site comme il l'était encore vers 1990, avant qu'un détail particulier et très intéressant ne soit recouvert par du remplissage.

Justement, Bibliothèque et Archives nationales du Québec conserve une série de photos prises à basse altitude depuis un avion en 1989. L'appareil (l'avion) a survolé la route depuis Gatineau jusqu'à Farrelton et Low en passant par Wakefield et Cantley. L'appareil (photographique) a pris plusieurs séquences continues de clichés durant le vol. Miracle, je vais avoir ma photo !

Je les passe une à une à l'écran, en suivant l'ordre, du sud vers le nord ; l'affleurement qui m'intéresse apparaît, la partie sud de la colline se pointe sur un cliché ; c'est le cinquante-huitième du lot. La prochaine photo, la cinquante-neuvième, sera la bonne !

Non ! Une nouvelle séquence débute au cinquante-neuvième cliché. La partie centrale de la colline, celle qui m'intéresse, n'a pas été photographiée. Une photo de plus et j'aurais été satisfait. Le photographe a pris une pause (et non une pose) exactement au mauvais moment, au mauvais endroit. La séquence de photos, qui couvre plusieurs km, s'interrompt précisément à quelques mètres de l'endroit qui m'intéresse.

C'est de la méchanceté pure, de la cruauté mentale caractérisée, de la délectation dans le mal.

Encore récemment, voyez :

Je visite régulièrement un chantier dans l'Île-de-Hull (billet du 3 août 2021). On creuse le calcaire pour établir les fondations d'un building. Les bords de l'excavation, qui représentent mis bout à bout des dizaines de mètres de contour, sont tous visibles. Tous ? Non, LA zone intéressante, là où une faille coupe les strates du calcaire, est masquée. Elle ne représente que quelques mètres dans les centaines du pourtour des fondations. Ces quelques mètres, moins de dix, sont invisibles, masqués de tous les angles possibles par : a) des panneaux de bois entourant une partie de chantier, b) un renflement dans le contour du dit chantier et c) une rampe d'accès en pierres...

Notez bien que c'est le seul endroit du chantier ainsi rendu inaccessible aux regards des curieux. Le seul.

Quelqu’un, quelque part a tout planifié pour me faire enrager. J’aimerais faire sa connaissance pour lui parler entre quatre-z-yeux.


Chantier du WE 2, rue Eddy, à Hull (Gatineau). Le X noir à gauche, indique la position du site qui m'intéresse, au pied du mur de soutènement en bois. Une rampe d'accès le masque ; de tous les angles possibles, l'endroit est caché par quelque chose. 
Photo 4 oct. 2021.

Ma théorie est qu'un surplus d'énergie emplit l'Univers et que ce dernier doit lui trouver des exutoires pour la dissiper. Sinon, tout risque de sauter, un nouveau Big Bang emportera tout. Le moyen le plus efficace, apparemment, c’est de nous causer des crises de nerfs. À moi, à vous, à tout le monde. C'est peut-être ce que les astrophysiciens appellent l'énergie noire ?

Bon, si l'équilibre de la création en dépend, j’accepte de souffrir en silence. Et je cesse de me me sentir personnellement visé.


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