Fig. 1. Géologue amateur, prudemment vêtu de rouge pour ressortir du décor, en stase méditative devant un affleurement spectaculaire. Marbre clair et lentille de gneiss gris dans une sablière au nord de Wakefield. Photo 10 juillet 2014.
Résumé court et contexte géologique
Marbre blanc contenant un boudin de gneiss gris dans une sablière, au nord de Wakefield (Québec).Roches de la province de Grenvile du Bouclier canadien (plus d'un milliard d'années) ; sable et gravier : cône de déjection fluvio-glaciaire (env. 13 500 ans).
Localisation
Route 105 et chemin Echo Dale, au nord de Wakefield (Québec). Propriété privée.
45.707149, -75.923874
Photos
10 juillet 2014.
Résumé plus développé qui tient lieu d'exposé
Marbre blanc contenant un boudin (fragment arraché à un corps rocheux par étirement) de gneiss gris à biotite rouillé contenant lui-même une masse de calcite orangée. L'ensemble gneiss-calcite est recoupé par des filons felsiques (granite blanc) qui ne se prolongent pas dans le marbre. Les contacts marbre/gneiss sont tectoniques (le boudin de gneiss a été emporté par et dans le marbre) : un indice de déplacement senestre vertical est visible près du contact (en clair : le gneiss «montait» dans le marbre). La calcite rose massive a été injectée dans le gneiss à une étape antérieure de la séquence des événements.Le gneiss (paragneiss ?) pourrait être un fragment arraché à un banc de gneiss voisin du marbre ou une partie d'un banc de gneiss inclus dès l'origine dans le marbre.
Lorsque les roches ont pris leur configuration actuelle à plusieurs km de profondeur dans la croute terrestre, il y a plus d'un un milliard d'années, le marbre, ductile, a flué sous les pressions tectoniques comme une «pâte», emportant et dispersant des fragments de roches incluses ou voisines (ici, le gneiss gris). La calcite orangée provient sans doute d'une «injection» précoce du marbre, décidément très sensible aux pressions, dans le gneiss.
Les étapes de la formation de l'affleurement sont donc, dans l'ordre (il y a un peu plus d'un milliard d'années) :
- Formation du marbre et du gneiss à l'intérieur de la croute terrestre ;
- Injection de calcite orangée provenant sans doute du marbre dans le gneiss ;
- Du granite blanc découpe le gneiss et la calcite orangée ;
- Sous les pressions tectoniques, un fragment du gneiss est emporté par le marbre, la plus ductile des roches en présence ;
- Les filons de granite n'ont pas été affectés par le transport du gneiss dans le marbre ; cependant, dans la masse de calcite orangée, plus malléable, des cassures sans déplacement appréciable sont visibles (fig. 8) ;
- Longue période d'érosion amenant les roches à affleurer aujourd'hui.
Fig. 2. De gauche à droite : marbre clair, gneiss gris rouillé, inclusion de calcite orangée dans le gneiss.
Des lentilles de gneiss flottent dans la calcite ; des filons felsiques blancs (granite à tourmaline) découpent le gneiss et la calcite sans pénétrer dans le marbre clair.
Fig. 3. Aspect rubané du marbre près du contact avec le gneiss (à gauche). La rouillé se concentre le long des contacts marbre/gneiss et filons/gneiss.
Fig. 4. Détail du contact marbre/gneiss rouillé. À la gauche du centre, une inclusion sombre flotte dans le marbre. Près du contact avec le gneiss, le marbre prend une teinte rosée.
Fig. 5. Détail de l'inclusion (fig. 4). Deux lits sombres qui en partent dessinent des courbes qui évoquent les sbires d'une galaxie spirale (rotation senestre vers le haut). Le spire de gauche n'était pas très clair et mon schéma force peut-être un peu la réalité.
Fig. 6. Attention : photo prise au sommet de l'affleurement en visant vers le bas. Le gneiss, à gauche ; à droite, dans le marbre, de minces lits sombres parallèles contiennent des renflements fusiformes symétriques (l'un d'eux visible à la gauche du centre) ; indices de l'écrasement et de l'étirement du marbre pressé contre le gneiss.
Fig. 7. Suite de la photo précédente prise dans les mêmes conditions (au sommet de l'affleurement, visée vers le bas). Le filon felsique à tourmaline noire qui traverse le gneiss, à gauche, est coupé par le marbre. Le gneiss paraît «délavé» le long du filon.
Fig. 8. Rupture d'un filon blanc dans la calcite orangée ; une calcite décolorée, grise, semble avoir rempli l'espace entre les deux segments du filon. La rouille ici, provient de la calcite. Ailleurs, c'est surtout le gneiss qui est touché par le phénomène.
Fig. 9. Calcite rose grossière, à l'abri dans des golfes du gneiss fortement rouillé.
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