mercredi 26 juillet 2017
Adieu, stromatopores de la promenade Sussex
Fig. 1. - Deux stromatopores datant de l'Ordovicien (485-443 Ma), promenade Sussex, à Ottawa, révélés par l'altération du calcaire. Photo 28 janv. 2012. Voir fig. 2a et 2b.
Ce blogue a eu l'occasion déjà de déplorer des disparitions. Celle des pagaies du monument des Voyageurs (13 juillet 2017), du saule de l'Île-Hull (8 juin 2017) et de la falaise de calcaire du boulevard Maisonneuve (20 mai 2014), toutes ayant eu pour cadre la Ville de Hull (Gatineau). En voici une nouvelle, d'une moindre ampleur, touchant la Ville d'Ottawa cette fois.
Les stromatopores de la façade du 459, promenade Sussex, à Ottawa (voir le billet du 1er nov. 2012 pour en savoir un peu plus sur ces fossiles), préservés jusqu'à récemment dans un calcaire ordovicien (485-443 Ma), n'ont pas survécu aux travaux de restauration qui se tiennent cet été. J'ignore si les vieilles pierres ont été remplacées ou si on s'est contenté de retravailler leur surface (je penche pour la première hypothèse : comparez les fig. 3 et 4). Le résultat dans les deux cas est le même : les stromatopores ont disparus. La perte n'est pas immense au point de vue scientifique. C'est un deuil strictement personnel, ces charmants fossiles étaient devenus des points de repère familiers dans mes promenades.
Le 457-459 Sussex fait partie des bâtiments patrimoniaux de la Ville d'Ottawa. Il a été construit en 1850 par l'architecte King Arnoldi. L'édifice avait vocation d'accueillir des commerces et des bureaux. Il est propriété de la Commission de la capitale nationale (CCN) depuis 1961. (Voir Wikipedia (l'édifice porte le no 4715) et Lieux patrimoniaux du Canada.)
La pierre calcaire abonde à Ottawa et les environs, les carrières étaient nombreuses autrefois (voir le billet du 9 sept. 2015 sur les carrières à Hull). On a utilisé le calcaire local pour construire les édifices de la promenade Sussex. Je me demande cependant d'où provient le calcaire neuf utilisé pour la restauration. Je ne serais pas surpris d'apprendre qu'il a été plus simple de le faire venir d'ailleurs. C'est comme si le Sahara importait du sable. Quant à interroger la CCN... La Commission semble avoir les Portugaises ensablées quand je m'adresse à elle.
Savez-vous que le site de l'Eozoon canadense est menacé par un développement domiciliaire ? (Voir billet du 3 févr. 2017.) La suite dans un prochain billet.
Fig. 2a. - Gros plan du gros stromatopore en dôme de la fig. 1. Largeur de l'individu : env. 20 cm. La rouille a dû contribuer à la desquamation du calcaire et à la mise au jour du fossile.
Fig. 2b. - Gros plan du petit stromatopore de la fig. 1.
Fig. 3. - État des lieux le 28 janv. 2012. Les stromatopores sont au centre de la photo.
Fig. 4a. - État des lieux le 25 juillet 2017. La vieille pierre a été remplacée par neuve, fraîchement bouchardée.
Fig. 5. - Le 457-459 promenade Sussex, Ottawa. Photo Margaret Coleman, Canadian Parks Service, 1988.
AJOUT (8 mai 2019)
459, prom. Sussex, 6 mai 2019.
La pierre qui portait le stromatopore est marquée d'un X. Photo 6 mai 2019.
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459 Sussex Dr, Ottawa, ON K1N 6Z4, Canada
jeudi 13 juillet 2017
Monument du sentier des Voyageurs, parc Brébeuf, Gatineau, QC
Il y a une suite malheureuse à ce billet : voir celui du 25 août 2017.
Photo 1. - Monument du sentier des Voyageurs, face ouest ; 2007. Très belle migmatite. Hauteur de la pierre env. 1,60 m. |
L'Outaouais est une voie de communication naturelle vers l'intérieur du continent nord-américain. La rivière est cependant coupée de rapides et de chutes qui constituaient autant d'obstacle à la navigation. Les Amérindiens, puis les explorateurs et les voyageurs à leur suite, étaient contraints de faire des portages, c'est-à-dire d'accoster et de transporter canots d'écorce (heureusement légers) et chargements (plus pondérables, ceux-là) sur leurs épaules par voie terrestre jusqu'à un point où ils pouvaient mettre à l'eau.
Il existe à Gatineau les vestiges d'un de ces portages, le sentier des Voyageurs. Un monument au parc Brébeuf indique l'entrée d'une de ses sections empruntée pendant des siècles, le sentier étant en fait constitué de trois segments se succédant depuis les rapides Deschênes jusqu'en aval des chutes Chaudières. (Voir Les trésors du Patrimoine et Histoire, patrimoine et éducation.
La dernière fois que j'ai photographié le monument, une pierre dressée portant deux pagaies entrecroisée en bronze, c'était en juillet 2007. Les pagaies, motif tout indiqué étant donné le sujet, étaient encore en place. Dix ans plus tard, les pagaies n'y sont plus, emportées pour leur valeur en métal. La plaque métallique (en bronze aussi ?) qui se trouvait plus loin le long du sentier est aussi disparue. J'ignore à quand remonte le larcin. (Je n'ai pas pensé examiner le monument du père Brébeuf, un peu en amont. Est-ce que la plaque portant inscription y est encore ? La statue en bronze du père est au moins protégée par son poids. Essayez donc de l'emporter...)
(En rédigeant ce billet, j'ai appris que la plaque du sentier était déjà disparue en 2012 (photo 15) tandis que les pagaies étaient encore encore en place. (Voir ce blogue. Pour un aperçu du texte de la plaque, cet autre site Internet.) Quelqu'un m'a assuré avoir vu les pagaies l'automne dernier. Au moment de diffuser ce billet, je me suis rendu compte que de la poudre claire était accumulée au pied de la roche, comme si on avait sablé ou scié quelque chose très récemment : sans doute des restes du ciment ou du matériel qui comblait l'espace entre les pagaies et la roche. Voir photos 6 et 7.)
Pour l'amour de quelques dollars, gâcher ou détruire des éléments du patrimoine collectif... Je préfère ne pas élaborer. Ironiquement, le bronze des pagaies n'est peut-être pas récupérable, s'il s'agit bien de bronze, bien sûr.
Le sentier lui-même, ou plutôt le segment du sentier des Voyageurs qui nous intéresse ici, passe par des strates calcaires inclinées qui forment des escaliers naturels. (Dans mon enfance, ont parlait de marches taillées dans la pierre : j'exprime mes doutes.) Le sentier a été redécouvert en 1925 par le juge Francis Latchford. Le terrain appartenait alors à la Gatineau Power Company. Il a ensuite été à nouveau signalé à l'attention en 1954 par Eric Morse, directeur général du Men's Canadian Club. En 1956, le Club installe une plaque aluminium portant un texte décrivant son histoire près du début du portage (je n'ai pas vu cette plaque : est-ce la plaque qui se trouvait plus loin le long du sentier (photo 15) ? Mais on ne vole pas les plaque d'aluminium). La Commission de la capitale nationale crée le petit monument orné de deux pagaies grandeur nature en bronze. Le terrain est cédé au gouvernement fédéral par la Gatineau Power Company. Le portage que signale le monument est le deuxième de trois, depuis les rapides Deschênes jusqu'aux chutes Chaudière) et le seul qui a été conservé. (Revoir Les trésors du Patrimoine et Histoire, patrimoine et éducation.) Long d'un tiers de mille, il permettait de contourner les rapides de la Petite Chaudière (à ne pas confondre avec la chute de la Petite Chaudière, en aval de laquelle le sentier menait). La hausse du niveau de la rivière par la construction d'un batardeau en amont des chutes Chaudières, en 1868, a considérablement réduit la puissance de ces rapides. (Ce paragraphe : modifié de Aldred, 1994, avec ajouts.)
Inscriptions sur les pagaies (photo 5)
SENTIER HISTORIQUEPLAQUE À TROIS CENTS PAS EN AVAL
HISTORIC PATH
SEE PLAQUE 300 YARDS DOWN RIVER
La migmatite
La pierre du monument, dont j'ignore la provenance - elle n'est pas nécessairement locale, mais il aurait été contre l'esprit d'un monument commémoratif d'aller la chercher au loin - est un bel exemple de migmatite. La roche originelle a été envahi par du granite rose qui s'est infiltré entre les bandes d'un gneiss gris (intrusion lit-par-lit). Le granite a pu par endroit bistourner, tordre et rompre la structure originelle du gneiss. Le granite conserve des éléments grossiers de sa texture originelle.Référence
- Diane Aldred, Le Chemin d'Aylmer : une histoire illustrée / The Aylmer Road: An Illustrated History. L'Association du patrimoine d'Aylmer, Aylmer, Heritage Association, photographies par Alan Aldred, traduit de l'anglais par Claude Leahey et Rodrigue Gilbert, 1994, 256 p. ISBN 0929114124
Photo 2. - Côté nord ; 2007. Les bandes du gneiss (gris) d'origine restent bien visibles. |
Photo 3. - Face est ; 2007. |
Photo 4. - Côté sud ; 2007. |
Photo 5. - Inscriptions sur les pagaies ; 2007. SENTIER HISTORIQUE/PLAQUE À TROIS CENTS PAS EN AVAL HISTORIC PATH/SEE PLAQUE 300 YARDS DOWN RIVER |
Photo 6. - Face ouest ; 11 juillet 2017. |
Photo 8. - Clou scié pour détacher une rame de la pierre.Le cuivre est déjà terni. |
Photo 9. - Détail, 2007. |
Photo 10. - Côté nord ; 11 juillet 2017. La pierre se couvre de mousse. |
Photo 11. - 2007. Le gneiss intact, ou presue épargné par le granite. |
Photo 12. - 11 juillet 2017. Plis dans la migmatite. |
Photo 13. - 11 juillet 2017. Gros cristaux de feldspath. |
Photo 14. - Fantômes du gneiss dans le granite. |
OUPS ! Ajout 15 juillet 2017 (photo 11 juillet 2017). Photo 15. - Image oubliée : le support de la plaque manquante sur le sentier, en aval du monument. |
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vendredi 7 juillet 2017
Eozoon canadense : hier et aujourd'hui (ajout)
Deux photos prises au même endroit à 104 ans d'intervalle.
Couleur, Brian Fisher, juillet 2017. - Route 321, à Côte-St-Pierre, municipalité de St-André-Avellin, au nord du petit lac Charlebois, QC. L'Eozoon canadense affleure dans les collines de marbre à l'ouest (à gauche) de la route. À droite : gneiss dioritique (?) sur le bord de la route
Noir et blanc, J. Stansfield, 1913 (réf. plus bas). - La «route 321» au début du XXe s., au nord du lac Allard (aujourd'hui lac Charlebois). La maison blanche, à droite, est celle de Gilbert Lavigne.
Intro
Suite aux billet du 23 mai 2107 et du 3 février 2017 à propos de l'Eozoon canadense. L'Eozoon canadense, un pseudofossile, a été découvert en 1863 dans un marbre précambrien (province de Grenville, 1 milliard d'années et plus) à Côte-St-Pierre, municipalité de St-André-Avellin, QC. Pendant quelques décennies, l'Eozoon de Côte-St-Pierre a joui d'une célébrité mondiale jusqu'à ce que sa véritable origine, minérale et non organique, soit reconnue.Brian Fisher, de Ripon, près de St-André-Avellin, m'a envoyé une nouvelle photo de la route 321. Elle serait l'équivalent moderne de celle publiée en 1913 par J. Stansfield (voir «Intro»).
M. Fisher a pris soin de cadrer sa photo pour qu'elle corresponde au plus près à celle de 1913. Le premier poteau, à droite (photo couleur) est planté tout près de l'endroit où poussait l'arbre devant la maison de Gilbert Lavigne (photo noir et blanc). M. Fisher croit que la grange de la ferme Blais au sommet de la côte est la même d'aujourd'hui (voir «Ajout», plus bas). En face du deuxième poteau, on peut voir l'ancien chemin qui a mène au sommet de la colline où se trouve les affleurements de l'Eozoon.
Selon M. Fisher, qui tient ses renseignements de Paulette Dambremont, la ferme de M. Lavigne aurait brûlé vers 1955. Une maison plus petite a été construite à sa place.
Référence
J. Stansfield, 1913. «Mineral Deposit of the Ottawa district, Excursion A10», in : Geological Survey, Guide book no.3, Excursions in the neighbourhood of Montreal and Ottawa : excursions A6, A7, A8, A10, A11, Ottawa : Government Printing Bureau, 1913, 162 p. (with maps). http://www.biodiversitylibrary.org/ia/guidebooksofexcu03inte#page/5/mode/1upAJOUT (7 juillet 2017)
Détails. - Selon M. Fisher, la grange de M. Blais existant aujourd'hui était déjà visible sur la photo de 1913. Elle est au dessus du X blanc sur ces deux détails (1913 et 2017) :
Croix no 1 : endroit où M. Fisher a pris la photo de la route 321 (le nord est à gauche) ; croix no 2 : grange de M. Blais (X blanc sur les détails qui précèdent). Le chemin Blais, visible à gauche, qui double la route principale, la 321, correspondrait à l'ancien chemin tel qu'il était en 1913. (Document transmis par M. Fisher ; cliquer sur l'image pour la voir à sa pleine grandeur). Photo © Google.
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jeudi 6 juillet 2017
Gatineau et Ottawa : cartes et anachronismes
Planche VI de l'Atlas du Rapport Gréber (1950) (saisie d'écran de la version PDF) : progrès de l'urbanisation dans la région d'Ottawa, 1810-1945. Détails plus bas.
La plupart des cartes qui tentent de présenter l'évolution de la région depuis le début du XIXe siècle se contente de plaquer les éléments de différentes époques sur les contours d'une carte moderne, au risque de commettre des anachronismes en série. Le territoire, en particulier tout ce qui touche au réseau hydrographique, a en effet beaucoup changé en deux siècles. Ce petit jeu de Monopoly, avec bâtiments déposés ou retirés sur un plateau intangible, ne reflète pas la réalité changeante du cadre naturel.
Le Rapport Greber (1950) semble avoir voulu éviter ce genre d'écueil. La planche VI de son Atlas présente neuf cartes qui illustrent les progrès de l'urbanisme de 1810 à 1945. Fait remarquable (et rare !), le dessin des cours d'eau change d'une carte à l'autre. Les auteurs ont eu le souci évident de présenter des aspects réalistes pour chaque époque.
Malheureusement, le texte ne fournit pas de références pour les cartes. Étant donné le caractère approximatif et parcellaire des cartes dressées au XIXe siècle, il y a une part d'hypothèse dans ces représentations, du moins pour les cartes des années les plus reculées. Les choses deviennent plus fiables, d'après mon court savoir, à partir de 1865-1876.
Ces cartes permettent d'établir que le lac Leamy était à l'origine isolé de la Gatineau et s'écoulait dans l'Outaouais - soit directement ou via le ruisseau de la Brasserie (lequel n'est, ne l'oublions pas, qu'un bras de l'Outaouais). (Voir billet du 12 juin 2017, «Trait d'union lac Leamy - ruisseau de la Brasserie».) L'importance des marais Dow, vaste entité oblitérée du paysage, prend le caractère flagrant qui était le sien et que l'actuel lac du même nom ne laisse pas soupçonner. (Voir billet du 22 févr. 2016, «Rideau-Hull ? : géologie-fiction».)
L'échelle des cartes du Rapport Gréber, trop grande échelle, ne permet pas de saisir l'évolution des choses dans toute leur finesse. D'ailleurs, le manque de document fiable à mesure qu'on recule dans le temps laisse un flou impossible à dissiper.
NOTE. - Les cartes qui suivent : photos à main levée avec inévitables distorsions. Cliquer sur les images pour les voir à leur pleine grandeur.
1810. Quelques évidences... La rivière des Outaouais sépare le Bas-Canada (Québec actuel) du Haut-Canada (Ontario actuel). Ses principaux affluents sont (au nord) la Gatineau et (au sud) la Rideau. Hull (Gatineau aujourd'hui) existe à son état embryonnaire.
Ajouts à la carte (les noms sont postérieurs à 1810). 1 : Île-de-Hul l; 1a) lac aux Vairons ou Minnow Lake (billet 7 août 2013) et 1b) lac Flora ; 2 : ruisseau de la Brasserie ; 3 : lac Leamy ; 4 : chenal naturel entre le lac Leamy et le Ruisseau de la Brasserie ; 5 : lac des Fées ; 6 : marais Dow avec ruisseaux s'écoulant vers le NW ; 7 : lac McKay ; 8a) île Kettle et 8b) Upper Duck Island.
Le lac Leamy originel n'a aucun lien avec la Gatineau. Le marais Dow, le ruisseau de la Brasserie et la Rideau dessinent les contours de ce que j'ai appelé le «Rideau-Hull».
Étant donné le manque de détail des documents de l'époque, la majeure partie de cette carte est bâtie sur des documents postérieurs.
1835. Le canal rideau est terminé (9), ce qui a entraîné la création du lac Dow (6) et une réorganisation du réseau hydrographique à Ottawa (Bytown). Un chenal (10) draine un bassin artificiel (9a) dans le cours du canal vers la Rideau.
1845. Création d'un chenal à l'est du lac Leamy joignant la Gatineau (11).
1865. Pas de changement notable pour ce qui nous intéresse. Bytown est devenue Ottawa.
1876. Disparition du ruisseau 10. Les provinces de Québec et de l'Ontario remplacent le Bas et le Haut-Canada.
1890. Pas de changement notable pour ce qui nous intéresse.
1912. Création du chenal au nord du lac Leamy pour le relier à la Gatineau (12). Disparition du chenal naturel reliant le lac Leamy au ruisseau de la Brasserie (4).
1925. Disparition du bassin 9a. Disparition des lacs 1a et 1b. (Le 1a existait pourtant encore, voir billet du 7 août 2013, «Hull : lacs et vairons éponymes».)
1945. La partie aval du ruisseau du lac des Fées (5) est recouverte en terrain construit (en rouge).
Référence
Jacques Gréber, 1950, Projet d’aménagement de la capitale nationale. Imprimeur du Roi. Disponible en ligne : https://qshare.queensu.ca/Users01/gordond/planningcanadascapital/greber1950/index.htm
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