1. Granite gris perdant sa couche d'altération claire par desquamation. Lac McGregor, Val-des-Monts (Québec). Photo 15 nov. 2015.
Étranges blocs d'un granite gris présentant une teinte claire en surface. La desquamation* par plaques de cette pellicule altérée donne un aspect «léopardé» aux blocs.
La surface claire enveloppe chacun des blocs. La chute par plaques isolées semble toutefois épargner certaines faces (voir photo 2). Les blocs, sur le bord d'un chemin, on sans doute été dégagés lors des travaux de construction.
Ceci indiquerait (hypothèse) que l'altération se serait produite alors que les blocs étaient enfouis dans le sol (érosion chimique). La desquamation se seraient développée ensuite à l'air libre, sur les surfaces exposées aux intempéries et au soleil, les cycles gel/dégel (érosion thermique) ayant provoqué la chute de la couche claire altérée. Il serait utile de savoir si le plus gros bloc ne serait pas un affleurement de la roche en place (photo 3a).
La couche superficielle (env. un cm d'épaisseur) fait cependant partie intégrante de la masse du roc : il m'a fallu de furieux coups de marteau sur un petit bloc pour en détacher des éclats. C'est à se demander comment les plaques s'en étaient détachées ! Le granite (au sens large du mot) est à grain fin (moins d'un mm) et de structure massive. La couche superficielle est grêlée par la décomposition des ferromagnésiens (photo 3b), ce qui, avec le blanchiment des feldspaths, explique sa teinte plus claire.
Petite question : tout ce processus n'implique aucun phénomène rare ou exceptionnel. Cet enchaînement de banales circonstances a dû se produire à des milliers et des milliers de reprises. Comment expliquer alors que ce genre de «pelage» ne se voit pratiquement jamais ? Serait-ce un granite à l'épiderme particulièrement sensible ?
* Desquamation : érosion d'une roche par chute par l'enlèvement d'écailles superficielles.
Note. – Il y a un pléonasme dans le titre que j'ai donné au billet, une desquamation ne pouvant se produire que par plaques.
Localisation
Nord du lac MacGregor, Val-des-Monts (Québec).Autres billets du blogue sur le sujet
15 nov. 2009, «Les chutes de Luskville» (voir addendum)
8 août 2011, «Pelures de granite»
Photos 15 nov. 2015.
2. La chute par plaques de la surface claire altérée
du granite ne concerne par toutes les surfaces du bloc.
Ajout (17 nov. 2015)
Mes photos n'étant pas des plus fameuses, j'en reproduis ici une fournie par Roxanne Gauthier, étudiante de Bernard Lauriol, professeur titulaire en géographie physique à l'Université d'Ottawa, auteur de Eaux, glaces et cavernes*. (L'interprétation que je fais de la roche et des atteintes par l'érosion qu'elle a subies n'engage cependant que moi.)* voir billet du 2 oct. 2014 sur Eaux, glaces et cavernes, de Bernard Lauriol (texte) et Pierre Bertrand (photographies et graphisme), Éditions MultiMondes, Québec, 2014
3a. Largeur du roc représentée : env. 2 m (mon estimation). À gauche, un filon vertical de granite gris-bleuté traverse le roc. Il serait utile de savoir s'il s'agit d'une roche en place ou d'un bloc erratique. Il y a parfois un certain alignement, par la disposition et l'allongement des lacunes sur la surface claire. Photo reproduite avec la permission de Roxanne Gauthier (2015).
3b. Détail (contraste accentué).
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