mercredi 25 septembre 2019

Autopromotion : Grève des anges



À paraître

Grève des anges. Nouvelles
Henri Lessard
Les Éditions L’Interligne, collection « Vertiges »

435, rue Donald, bureau 337
Ottawa (ON) K1K 4X5
613 748-0850, poste 4
Agente de communication :
Lisanne Rheault-Leblanc
communication@interligne.ca

En librairie : 16 octobre 2019
104 pages | 20,95 $
ISBN 978-2-89699-668-1
Disponible en versions EPUB et PDF
Diffusion Prologue inc.,
1 800 363-2864




Entrevue avec Noëlle, personnage principal de Grève des anges

Question. — Bonjour Noëlle. Tu n’as que 19 ans ; n’est-ce pas trop tôt pour publier des récits « autobiographiques », en fait rédigés par une autre plume que la tienne ?
Réponse. — Pourquoi ? Je suis majeure, la vie fait de moi ce qu’elle veut.

Q. — Dans ton recueil, tu apparais tour à tour timide et désarmée ou pleine d’aplomb et sûre de toi, parfois même machiavélique. Tes moments de déprime n’empêchent pas que plusieurs personnes viennent rechercher du réconfort auprès de toi. Qui, finalement, est la vraie Noëlle ?
R. — À quoi tendons-nous à chaque instant ? À l’émerveillement, à la fureur, à l’ivresse, à la fusion (amoureuse, érotique, mystique), à tout ce qui nous extirpe, nous expulse, nous immerge ou nous absorbe. Être, quel ennui ! Vite, un livre, un paysage, une musique, des yeux, un corps pour m’oublier. Être ou ne pas être, pour moi, la question est vite réglée. Je préfère l’inconscience.

Q. — Tout un programme ! Tu conserves de bons souvenirs de tes ex...
R. — Je romps séance tenante avec un gars dès qu’il devient mon chum. Je suis une fille à ex ; je m’entends tellement bien avec eux – et avec elles, car j’ai des « exes » aussi. Un ex, une exe, c’est de l’intimité semée ici et là, de la complicité éprouvée, de la tendresse disponible. On ne devient pas mon ex ou mon exe comme ça. Charles (le dernier de mes ex) avait toutes les qualités. Drôle, attentif, de l’assurance sans arrogance. Alors, j’ai cassé tout de suite avec lui. Depuis, nous ne nous quittons plus.

Q. — Tu souffres d’étranges phobies...
R. — Je prends toujours mon bain dans une eau mousseuse. Assise dans une baignoire remplie d’une eau plate, sans bulles ni broue, mon regard est immanquablement attiré, à travers la masse translucide, par la blancheur de l’émail et ses vastités glacées. Il en découle des méditations désolées qui rendent la baignoire inhabitable. À moins de convaincre le propriétaire de faire émailler ma baignoire en rose, je ne vois d’autre solution que d’user et d’abuser de la mousse de bain.

Q. — En revanche, les hauteurs ne t’effraient pas.
R. — Depuis mon logement du septième, il faut baisser les yeux pour voir s’envoler les oiseaux. Étrange changement de perspective ; ils ne s’élèvent pas, ils tombent sous mes fenêtres, plongeant d’un balcon de l’immeuble ou des corniches des constructions voisines ; jamais je ne les surprends dans l’effort de s’arracher du sol. Du coup, leurs manœuvres dans l’air me semblent une longue suite de glissades aisées.

Q. — Tu abordes des thèmes graves dans ces nouvelles, la mort par exemple...
R. — Tout n’est pas sujet à désinvolture.

Q. — Parle-nous de tes préoccupations les plus récentes.
R. — Une amie m’a récemment confié qu’elle rêvait de pouvoir se dédoubler quelques heures pour s’observer, se toucher, s’embrasser elle-même… Tout ça pour soi-disant connaître l’impression qu’elle donne aux autres, savoir le goût qu’elle leur laisse en bouche… « Faire l’amour avec son clone, inceste ou onanisme ? » que je lui ai répondu. Je ne suis pas sûre que ça me plairait de me dédoubler, moi. Si je ne m’aimais pas ? Je le découvrirais tout de suite dans mon regard, je veux dire dans celui de mon clone qui, lisant le même dédain sur ma figure, réagirait en conséquence, soupe au lait comme je le suis, et je réagirais à sa réaction, c’est-à-dire à la mienne…

Q. — Quelle serait ta devise ?
R. — Personne n’est obligé de m’aimer.

Q. — Que penses-tu de cet Henri Lessard qui signe tes nouvelles ?
R. — Je mène une vie indépendante de mon créateur. Je ne pense jamais à lui. En retour, il est très tolérant avec moi.


Résumé
Comment décrire Noëlle, héroïne des nouvelles de Grève des anges ? Sachez qu’elle entretient des relations étroites mais conflictuelles avec les pommes de laitue en plus de redouter que sa baignoire n’achève de la rende agoraphobe. Au début du recueil, elle termine ses études secondaires et affronte le rejet ; à la fin, elle est à l’université et travaille dans un café. Dans tous les cas, Noëlle ne quitte qu’à regret la pénombre des coulisses pour s’exposer aux feux de la rampe.

Coup de foudre assuré pour ce personnage attachant et (légèrement) névrosé.

Noëlle n’ose avouer sa flamme à une voisine qui lui refuse l’aumône d’un regard.Elle retrouve son aplomb au contact de plus mal en point qu’elle-même, telle l’inquiétante Lucie de « Grève des Anges », nouvelle éponyme du recueil.

Le style du recueil, toujours concret, est imagé. Et c’est justement par la puissance des images que Noëlle trouve la paix en la procurant à la mère d’une amie morte dans un accident.

Grève des Anges, un recueil au style brillant et au contenu varié. Certaines nouvelles sont poétiques, véritables chefs-d’œuvre descriptifs comme « L’Été », d’autres offrent un regard critique et plein d’humour sur notre société. L’auteur propose de « petits textes bien ficelés porteurs de plus que ce qu’ils disent ».

L’auteur
Henri Lessard est né à Hull (Québec). D’abord illustrateur, il s’est tourné vers d’autres genres de travaux de plume pour préférer la littérature qui lui permet d’illustrer ses idées d’une autre façon, avec des mots.

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