jeudi 19 mars 2020
Hors sujet : Isolation ou La vie aux temps de la COVID-19
Cette année-là, la période d’hibernation terminée, les gens se sont empressés de se claquemurer au lieu de courir se chauffer au soleil.
De rares piétons ne sortaient pas sans apporter un balai. Non pour œuvrer au ménage du printemps, mais pour tenir à bonne distance les autres assez audacieux pour se risquer dehors.
— On se sent un peu comme le Minotaure au milieu de son labyrinthe : personne ne trouve le chemin pour nous joindre et nous-mêmes ne trouvons plus celui de la sortie, m’a dit mon voisin de palier sur le seuil de sa porte et derrière son masque.
Une fois que je me fus assez éloigné, il pulvérisa du désinfectant dans l’air et sur les traces de mes pas.
Les parents s’enfermaient avec leurs enfants à domicile : j’appréhendais les cas de cannibalismes à venir.
Les malheureux qui n’habitaient pas avec leur partenaire dormaient seuls sous la couette. Les sites de rencontres fermaient, ne servant plus à rien.
Les personnes qui avaient de l’âge se méfiaient de celles qui en avaient moins.
Pour me consoler, je pense à l’automne, à la lumière de l’automne. C’est beau l’automne et, assez souvent, tiède. Même chaud, parfois.
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