dimanche 28 octobre 2012

Lac Beauchamp : tapis microbien et grès


Étrange texture rugueuse à la surface d'un grès : des «wrinkle structures» ? Lac Beauchamp, Gatineau (Québec). Photo novembre 2010.


Mise à jour d'un vieux billet (28 décembre 2010) où je m'interrogeais sur la nature d'un gaufrage* imprimé à la surface du grès du lac Beauchamp (grès de Nepean, Cambro-ordovicien), à Gatineau.

Il s'agirait de «l'empreinte» de tapis microbiens développés à la surface du sable non consolidé en eaux marines peu profondes, il y a 500 millions d'années.

Une liste de documents a été ajoutée en référence à la fin du billet.

* Non, ce n'est pas le terme technique accepté, il faudrait dire wrinkle structures. (Je n'ai pas trouvé l'équivalent français et je ne peux que suggérer une plate traduction littérale : structures ridées.)


Gros plan : crêtes et alvéoles.


Différentes «wrinkle structures» (de type Kinneyia), dans des grès. Photos (saisies d'écran) tirées de Porada et Bouougri (2007). C. Cambrien moyen, Suède ; D. Néoprotérozoïque, Maroc ; E. Néoprotérozoïque, Namibie.


RÉFÉRENCES
  • J.A. Donaldson et J.T. Chiarenzelli, «Disruption of mats by seismic events», dans : Schieber J. et al, Atlas of microbial mat features preserved within the clastic rock record, Elsevier, 2007. (PDF téléchargeable gratuitement.)
  • H. Porada et E. Bouougri, «'Wrinkle structures' – a critical review», dans : Schieber J. et al, Atlas of microbial mat features preserved within the clastic rock record, Elsevier, 2007. (PDF téléchargeable gratuitement.)

jeudi 25 octobre 2012

Séismes : je pompe, je fracture, tu trembles


«Selon une étude publiée hier dans Nature Geoscience par Pablo Gonzalez, chercheur à l’Université Western Ontario, le séisme de 5,1 sur l’échelle de Richter qui a fait 9 morts à Lorca, en Espagne, en 2011, a probablement été provoqué par la baisse du niveau de l’eau dans une nappe phréatique, entrainée par des décennies de pompage pour l’agriculture et l’élevage.» (Extrait de «Gaz de schiste, mines, agriculture: comment provoquer des séismes ?», blogue de Valérie Borde. Se rendre à son billet pour, premièrement, le lire, mais aussi pour les liens qu'il contient.)

Voir aussi mon billet sur les gaz de schistes à Ottawa.


Détails de : Commission géologique de l'Ontario, 1991, Bedrock Geology of Ontario, Southern Sheet, Commission géologique de l'Ontario, carte 2544, échelle 1:1 000 000. (Cette carte peut être téléchargée gratuitement (format pdf ou jpg) au site de la CGO.)
Aperçus de la répartition des shales* de la formation de Billings (Ordovicien supérieur, 461-444 millions d'années), la formation gazifère continue la plus importante de l'Est de l'Ontario (52b ; la bande gris sombre qui s'étend vers l'est à partir d'Ottawa presque jusqu'au Québec). Lignes bleues : failles.

* «Gaz de shales» serait plus juste que «gaz de schistes», mais l'expression étant entrée dans l'usage... Voir cette chronique de Jean-François Cliche.

mardi 16 octobre 2012

Lac Tremblant : retour au fond des choses


Compétence et incompétence*
À gauche (étirement et boudinage) : lits silicieux rompus et réduits en baguettes (c.-à-d. boudinés) dans un calcaire ; le calcaire, ductile, remplit les espaces libérés entre les boudins.
À droite (boudinage et plissements) : tiges et reliques allongées de veines silicatées dans un marbre.
Tiré de Compton (1962). (Légende modifiée.)

* Roche compétente, incompétente. – En réponse aux contraintes tectoniques, une roche compétente, plus rigide, moins déformable, tendra à former des plis à grand rayon, se rompra, tandis que des couches de roches incompétentes, plus ductiles, multiplieront les petits plis, flueront ou couleront comme de la pâte dentifrice pincée dans un tube. 


Le double schéma ci-haut illustre le comportement opposé de roches silicieuses rigides et de calcaires (marbres) ductiles. À gauche, des lits silicieux sont étirés, rompus (boudinés en baguettes) tandis qu'à droite, des inclusions de nature semblable sont disloquées et plissées au point que des boudins sont enroulés sur eux-mêmes. Le calcaire, plus accommodant, agit à la longue comme pâte malléable.

«Thin beds, veins, or dikes enclosed in incompetent materials are frequently broken, rotated, and squeezed into linear bodies during metamorphism and folding.» (Compton, 1962, p. 313.)

Tout ne vous rappelle rien ?

Voyez le «rouleau» en bas, à droite du schéma de droite, et comparez-le avec les «pieux» ou «rouleaux» des photos plus bas.

Il suffirait de dissoudre le calcaire/marbre de ses schémas pour se trouver face à un paysage ressemblant à celui que nous offre le fond du lac Tremblant :

Contexte géologique pour la suite (voir cet ancien billet)
Marbre du lac Tremblant, province de Grenville (un milliard d'années) du Bouclier canadien, métamorphisé, plissé et culbuté par les forces tectoniques de façon à ce que son rubannement se présente à la verticale. Poli par les glaciers qui ont quitté le secteur il y a 10 000 ans, le marbre se dissout peu à peu sous les eaux du lac Tremblant. La disparition du marbre laisse en relief les lits ou rubans verticaux plus résistants, parfois rompus («plaques») ou repliés sur eux-mêmes («rouleaux»).

(Au lac Tremblant, les inclusions résistantes sont à la verticale ou obliques au lieu que sur les schémas elles sont dessinées à l'horizontale. Ne pas se laisser troubler par ce petit problème d'orientation.)

Rouleaux
Photos tirées d'Aquadelic, déjà montrées dans ce blogue ; fond du lac Tremblant (Québec) : marbre se dissolvant au fond de l'eau, révélant les inclusions résistantes qu'il contient. Notez que le pieu de la première photo est en réalité un rouleau ; le plus petit, brisé, mieux visible sur le second cliché, montre la structure enroulée de ces formations. À droite du «pieu», un lit résistant, intact sur une bonne longueur (en réalité, légèrement plissotté), dresse une sorte d'écran ou de muret.


Photo © Jean-Louis Courteau, 2012
Au pied du grand «pieu» : un fragment boudiné (rompu) d'un lit résistant s'est enroulé sur lui-même et a pris la forme d'un C fermé. S'il était coupé en deux, le pieu se révélerait posséder une structure enroulé semblable. L'épaisse couche de biofilm qui recouvre tout contribue à l'illusion. 


Gros plan du petit rouleau brisé. Il correspond à ce qui est illustré dans le schéma, au début du billet (le «rouleau», en bas à droite du schéma de droite). Extrait du vidéo (capture d'écran) accompagnant le billet de Jean-Louis.


RÉFÉRENCE
Robert R. Compton. Manual of Field Geology, John Wiley and Sons, Inc., New York, London, Sydney, 1962, 390 pages.

lundi 15 octobre 2012

Perkins : granite suspendu





Intrusion granitique (rose) recoupant une... roche grise inaccessible (paragneiss ?) dans une sablière à Perkins. Les identifications à distance sont toujours risquées ; de si loin, il pourrait d'agir d'une intrusion de calcite rose, mais au vu des affleurements plus accessibles à l'est – billet précédent – ça m'étonnerait beaucoup que ça soit le cas.)

Site : montée Saint-Antoine, à l'est de la route 366, Perkins (Val-des-Monts), QC. 
45.611182,-75.608463 
Photo : 14 oct. 2012

Par souci de la valeur documentaire de ce blogue qui a quand même une réputation à défendre, la même photo retravaillée :






Détail.

dimanche 14 octobre 2012

Perkins : marbre gris et granite rouge







Très bel exemple de contact entre un granite orangé recoupant un marbre grisâtre. Perkins (Val-des-Monts, au nord de Gatineau (Québec). Toutes les photos : 14 octobre 2012.



(Deux photos.) Le marbre, bien rubané, est semé des habituelles inclusions disloquées et dispersées dans sa masse. C'est banal, mais on ne s'en lasse jamais. Ça ressemble fortement à ce qu'on retrouve un peu à l'ouest, à Cantley et Chelsea.


Contact granite/marbre. Notez le plissotement du ruban sombre dans le marbre, au dessus du centre de la photo. Le rubanement du marbre passe de l'horizontale, à gauche, à la verticale, ou presque, à droite.


Détail de la photo précédente : granite blanc ou quartzite boudiné dans le marbre en deux ovales.


Le marbre et le granite près de leur contact sont parcourus de filons de calcite blanche. Ici, l'un d'eux dans le marbre.


Feldspath orangé dans le marbre, tout près de son contact avec le granite composé majoritairement de ce minéral.


Détail de la photo précédente. La calcite du marbre s'est rayée sous mon canif tandis que le feldspath est demeuré... de marbre (traits obliques blancs). Quant aux minéraux inclus dans le marbre, je reste un peu perplexe : serpentine ?, diopside ?...


Imitation par un xénolite mélanocrate de la carte de l'Italie. Peu convaincant.


Xénolites transportés dans le marbre. Tout ceci me rappelle cela.
Les traînées grises indiquent que nous sommes en présence d'un marbre à graphite.


Xénolites dans le marbre. On croirait à une migration de têtards...

samedi 13 octobre 2012

Hors sujet : Mars, t'sé veux dire ?


«Jake Matijevic», rocher martien qui fait parler de lui. Source : © NASA. 
Pour les raisons qui justifient cet étrange surnom donné à une roche, voir l'inévitable Wikipedia.
Ajout après mise en ligne. –  Les vacuoles qui grêlent la surface de la roche sont peut-être les traces des bulles de gaz qui s'échappaient de la lave à l'état fluide. Il pourrait s'agir aussi d'alvéoles creusées par l'érosion éolienne. Le bloc repose sur une semelle amorphe (croûte vite refroidie ?) tandis que, sur son flanc droit, les vacuoles/alvéoles ont une structure allongée nettement orientée. Je n'ose pas trop en dire, de peur de gaffer, je suis en terrain inconnu...


Le journalisme scientifique atteint des apogées. Déjà qu'il avait été délesté d'une partie de son vocabulaire (voir mon billet du 29 septembre, «Poudingue sur Mars»), voici qu'il renonce à l'idée même de nommer les choses. Témoin cet extrait d'une dépêche de l'AFP reprise par Le Monde à propos de la mission Curiosity sur Mars :

«La première roche analysée sur Mars par deux des instruments du robot américain Curiosity a une composition inhabituelle comparativement à ce qui était connu jusqu'alors sur la planète rouge, ont indiqué, jeudi 11 octobre, des scientifiques de la mission. La composition de cette roche de la taille d'un ballon de football ressemble à celles – rares mais connues sur la Terre – qui proviennent de volcans.»

«"Cette roche est très similaire dans sa composition chimique d'un type de rocher trouvé dans de nombreuses régions volcaniques", a expliqué [...]»

Inutile de lire le reste de l'article, vous n'en saurez pas plus sur ces inhabituelles roches martiennes, similaires à des rares roches volcaniques que l'on retrouve dans de «nombreuses régions volcaniques» sur Terre». Des roches rares, mais néanmoins fréquentes, il y a là comme un paradoxe. C'est à y perdre son latin, pardon, son martien !

Ces roches «qui proviennent de volcans» doivent bien avoir un nom : carbonatite (un peu rare), trachyte (pas rare) ou basalte (très fréquent), etc.

Nous voilà malgré tout instruits de l'essentiel : on a trouvé sur Mars une roche ayant certaines carectéristiques qui la font ressembler à des roches sur Terre qui ont certaines caractéristiques, les mêmes, mais on ne saura pas lesquelles.

C't'une roche, t'sé veux dire ?

Supplément d'informations
Selon la NASA (c'est moi qui souligne).
«On Earth, rocks with composition like the Jake rock typically come from processes in the planet's mantle beneath the crust, from crystallization of relatively water-rich magma at elevated pressure.

"Jake is kind of an odd Martian rock," said APXS Principal Investigator Ralf Gellert of the University of Guelph in Ontario, Canada. "It's high in elements consistent with the mineral feldspar, and low in magnesium and iron."»

Selon SPACE.COM (c'est moi qui souligne).

«Jake appears to have higher concentrations of elements such as sodium, aluminum and potassium, and lower concentrations of magnesium, iron and nickel, than other igneous rocks studied on Mars.

While previously unknown on Mars, this type of chemical composition is seen in a rare but well-studied class of rocks on Earth. On Earth, such specimens are found on oceanic islands such as Hawaii and in other places. They are thought to form when interior rocks melt to form magma, which then rises toward the surface. As it rises, it cools, and parts of the material crystalize, preferentially selecting some elements while leaving a remainder of liquid magma that is enriched with the left-behind chemicals.»

C'est déjà mieux, on en sait un peu plus. On peut déjà exclure le terme mafique des roches ignées (riches en magnésium et en fer), tel le basalte, et aller vers les roches felsiques (riches en feldspath et en silice), bien dotées en potassium et en calcium, telle la rhyolite (forme effusive du granite). En fait, la composition de la roche martienne (passages en gras ci-haut) correspond exactement à la composition typique des roches felsiques. Ça ne correspond pas du tout à celles des laves mafiques d'Hawaï, mais il y a peut-être ici des nuances qui m'échappent.

Mais qu'est-ce qui les empêche de nommer cette foutue roche martienne dont ils connaissent la composition et des exemples terrestres ?

Celui qui conçoit bien s'exprime aisément et n'a pas besoin de se faire tirer un à un les vers du nez pour être compris. Et quand le message est clair, on a moins envie de s'en prendre au messager...

Zéro en communication.

dimanche 7 octobre 2012

Chelsea : recoupements


Carte : modifiée du MRNF du Québec

Légende
QUATERNAIRE
Q : sable, gravier, silt, till [et argile de la mer de Champlain]

PROTÉROZOÏQUE MOYEN, PROVINCE DE GRENVILLE
I2D : syénite et I2J : diorite (batholite de Wakefield)
I1Fa : aplite, pegmatite
M13 : marbre
M12 : quartzite
M 7 : gneiss à pyroxène
M3 : orthogneiss et migmatite
Astérisque noir (signalé par la flèche) : site décrit.
Trait épais (noir) : autoroute 5
Trait mince (noir) : route 105
Échelle : quadrillage 2 km x 2 km



Aujourd'hui, dimanche de l'Action de grâce, visite non prévue à un granite qui n'avait jamais attiré mon attention outre mesure.

LOCALISATION
SNRC 31G/12
Autoroute 5, Chelsea (Québec), sortie Tulip Valley.


CONTEXTE GÉOLOGIQUE LOCAL
Bordure du batholite de syénite-diorite de Wakefield mis en place dans des métasédiments du groupe de Grenville (paragneiss, quartzite et marbre). Du granite, des pegmatites recoupent le tout. On trouve dans la région des filons de calcite-apatite-phlogopite (dans les métasédiments), des carbonatites, dont celle du lac Meech, et des fénites (Hogarth, 1997). La syénite et la diorite sont ± gneissiques dans le secteur.


 Diorite grise recoupée par un granite rouge. Le grain du granite varie de moyen à grossier (dans ce dernier cas, on parle d'une pegmatite). Des fragments de la diorite sont engouffrés dans le granite. (Photo 7 octobre 2012. Désolé pour la qualité de l'éclairage...)


Relations de recoupement
Mine de rien, c'est la bousculade, presque la promiscuité. Combien de roches se sont disputé cet emplacement ?

Il y a d'abord les métasédiments locaux, non visibles sur les photos ; est venue ensuite la diorite sombre, masse de magma qui s'est installée aux dépens des métasédiments (voir «Note», plus bas). Un granite rouge brique à tourmaline s'est ensuite pointé, découpant la diorite à l'emporte pièce et engouffrant des fragments de celle-ci. Finalement, des intrusions de quartz-calcite-pyrite ont recoupé le granite.

Récapitulons :

Métasédiments + diorite + granite + quartz-calcite-pyrite... 

Nous voilà devant un affleurement organisé en poupées gigognes. La roche est dans la roche qui est dans la roche qui est...

Si tout cela vous laisse de pierre, prendre conscience qu'il n'y a pas que les feuilles des arbres qui arborent un beau rouge en cette saison, le granite aussi peut être d'une couleur splendide. En plus, ce caractère flamboyant a l'avantage de durer toute l'année. Bon, j'avoue que, l'hiver, sous la neige...

D'autres intrusions de calcite, avec ou sans quartz, se trouvent dans le secteur. J'en ai déjà parlées : voyez les dernières photos de ce billet. 


 Détail du granite à tourmaline (minéral noir). Les taches gris clair sont du quartz (constituant du granite, avec le feldspath-K rouge) et le minéral rose pâle est de la calcite (ou dolomite ?). (Photo 7 octobre 2012.)


 Détail du détail ci-haut. Je n'ose pas trop m'avancer quant à l'ordre de cristallisation ou d'installation de tous ces minéraux.


Filon de quartz-calcite-pyrite recoupant le granite rouge. La calcite (couleur crème ici) contient des fragments du granite. Comme le quartz du filon semble identique au quartz constituant du granite (composé de feldspath-K et de quartz), je me demande s'il ne s'agirait pas d'une mise en place tardive des dernières réserves de silice du magma ? Reste à expliquer la provenance de la calcite... D'autres intrusions de calcite dans le secteurs ont déjà été décrites dans ce blogue, certaines associant aussi quartz, calcite et pyrite. Sujet à développer... (Photo 7 octobre 2012.)


Détail de la photo précédente. On remarque une «lamination» dans le quartz, parallèle au bord du filon. La pyrite (éclat métallique, dans la calcite crème) est bien reconnaissable.  


Autres intrusions de calcite dans le secteur
(Voir ce billet.)


Calcite claire repoussant une calcite grise chargée d'impuretés, les deux variétés portant de multiples xénolites. Chelsea, autoroute 5. Voir cet ancien billet. Photo (à l'époque, je les numérotais, quelle patience j'avais...) 17 juin 2000.  


 Filon de calcite à fluorine violette recoupant un gneiss (syénite ?). Un liseré de minéraux formés de l'interaction de la calcite avec la roche hôte (diopside ?), souligne les bords du filon. Voir cet ancien billet. Photo 17 juin 2000.


NOTE
Selon la carte reproduite plus haut, la diorite (I2J) affleurerait au SE et au NE du site décrit ici et la roche en place serait de plutôt une syénite (I2D) dont des variétés grises existent dans la région. Les cartes géologiques n'étant pas toujours exactes au mètre ou à la dizaine de mètres près (les affleurements le long de la A5 n'existaient pas lorsque la carte qui a servi à l'élaboration celle utilisée dans ce billet a été dressée ; voir Béland, 1977), je crois qu'il s'agit plutôt de diorite. Mais diorite/syénite gneissique et paragneiss ne sont pas toujours faciles à distinguer...


TRAVAUX CITÉS
  • BÉLAND R., Région de Wakefield : rapport final. MRNQ, DP-461, 1977, 91 p., avec une carte (1/63 360).
  • HOGARTH D.D., Carbonatites, fenites and associated phenomena near Ottawa. GAC/MAC, Joint Annual Meeting, Ottawa, Field Trip Guidebook A4, 1997, 21 p.
  • Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Québec, Compilation géologique - WAKEFIELD, carte CGSIGEOM31GC011, 1/50 000 (SNRC 31G12)

samedi 6 octobre 2012

Hors sujet : un trou dans les nuages (air connu)




Fallstreak hole (il ne semble pas exister d'équivalent français) au dessus d'Ottawa : ouverture dans un nuage (ici un altostratus) qui se forme lorsque les goutelettes d'eau maintenues à l'état de surfusion se condensent localement en cristaux (neige) qui tombent. Photos : 6 avril 2012 ; la séquence dure vingt minutes.





mardi 2 octobre 2012

Mine Haycock de Cantley


Échantillon que j'ai ramassé dans les haldes de la mine Haycock de Cantley (au nord de Gatineau), vers 1992. 
Le minerai de magnétite donne un certain poids à ce petit morceau de roche.


Intéressant article sur la mine de fer Haycock, à Cantley, active de 1872 à 1874 :

Wes Darou, «Autrefois à Cantley, il y avait une mine... : la mine Haycock», L'Écho de Cantley, septembre 2012, p. 10-11.

Le titre pourrait laisser penser aux lecteurs pressés qu'il n'y aurait eu qu'une seule mine à Cantley et que le souvenir de son existence viendrait tout juste d'être revivifié. En fait, le territoire de cette municipalité est semé de mines maintenant inactives et comblées pour des raisons de sécurité (mine d'apatite et de mica Blackburn, par exemple, exploitée de 1872 à 1964). (Le titre anglais original, «Iron Ore of Yore: The Haycock Mine», évite cet écueil.)

Pour ceux que le sujet intéresse et qui aimerait en savoir plus, une conférence et une visite guidée au sujet de la mine Haycock sont organisées en octobre  :

Autrefois à Cantley, il y avait une mine...
Jeudi 11 octobre - 19H30 : Exposé avec diapositives à La Grange de la Gatineau, 80 chemin Summer, Cantley - présenté par Wes Darou et le renommé géologue D. Donald Hogarth. Voir aussi l'article dans l'Écho de Cantley Autrefois à Cantley - il y avait une mine... : la mine Haycock.

Je n'en sais pas plus, je ne fais que retransmettre l'information. Suivez les liens pour plus de détails.

Ailleurs dans ce blogue...
Le présent blogue contient quelques allusions à la mine Haycock (dans le premier des ces deux liens, la mine est identifiée par le no 102, un peu à droite et en bas du centre de la carte à la fin du billet)  :
http://geo-outaouais.blogspot.ca/2009/11/mines-et-carrieres-de-loutaouais-resume.html
http://geo-outaouais.blogspot.ca/2012/03/histoire-miniere-de-loutaouais-ii.html

Localisation
Voir le lien après «Pays/territoire» à la fin de ce billet. Noter que la mine est sur un terrain privé et que le chemin qui y donne accès est privé aussi.

Référence (entre autres)
Hogarth D.D., Moore J.M., dans : Baird D.M. (compil. et édit.), 1972 — Géologie de la région de la Capitale nationale. Commision géologique du Canada, livret guide bilingue, 24e congr. géol. internat., Montréal, excursions B23 à B27, 2 fois 36 p.

lundi 1 octobre 2012

Saint-André-Avellin et Maryhill : vieilles pierres


Église de Saint-André-Avellin. Façade en pierre calcaire taillée, murs en «pierre du pays» (blocs erratiques du Bouclier canadien). Photo © Henri Lessard, janvier 2012.


Au début de l'année, j'ai publié un billet sur l'église de Saint-André-Avellin, dans l'Outaouais, m'attardant à décrire les pierres qui avaient servi à l'édification de ses murs et à me questionner sur leur origine.

Or, voici que je découvre les indices de préoccupations semblables aux miennes dans un document intitulé Glacial Features of Maryhill, document que nous devons à la plume (et à l'appareil photo) de Peter Russell (PDF d'environ 8 Mb, téléchargement un peu lent.)

Ce document traite, entre autres, des pierres qui ont servi à la construction de l'église catholique St. Boniface de Maryhill, village situé à un peu plus de 10 km à l'ouest de Guelph, à l'ouest du lac Ontario. (Certaines sources parlent plutôt d'une cathédrale.)

L'auteur décrit une situation qui ne nous appataît pas totalement exotique par rapport à la nôtre. La même glaciation a affecté nos régions respectives, les glaces laissant derrière elles les même débris (till, blocs erratiques, etc.) arrachés au même secteur du Bouclier canadien (soit la province de Grenville).


Mur de l'église de Maryhill, à l'ouest de Guelph (Ontario) : blocs erratiques (gneiss, granite ou syénite, diabase). Source : Glacial Features of Maryhill, Peter Russell (capture d'écran ; lien donné plus haut).


Mur de l'église de Saint-André-Avelin, en Outaouais (Québec) : blocs erratiques (gneiss granitiques et mafiques). Photo © Henri Lessard, janvier 2012.


Les deux églises (Saint-André-Avellin et Maryhill) semblent avoir été construites selon une philosophie similaire : murs constitué d'un appareil de blocs erratiques disponibles un peu partout (les fieldstones de M. Russell) et parement de la façade en pierres de taille provenant d'une carrière : calcaire ou dolomie de l'Ordovicien (488-444 Ma) dans le cas de Saint-Andrée-Avellin, dolomie du Silurien (444-416 Ma) dans le cas de Maryhill.

L'église de Maryhill date de 1877, celle de Saint-André-Avellin, de 1886. C'est à se demander si on ne s'échangeaient plans et contremaîtres entre paroisses catholiques à cette époque.

M. Russel, à propos de la façade de l'église de Maryhill ne s'avance pas trop quant à la carrière qui aurait fourni les pierres de taille :

«The front of the church is composed of rectangular blocks of stone. Some of these rocks appear to be calcium magnesium carbonate (dolostone), which probably comes from the local bedrock.»
Je serai le dernier à lui jeter la... pierre pour ce flou dans son exposé, ne me souvenant pas avoir été plus précis moi-même au sujet de l'église de Saint-André-Avellin dans mon billet (lien plus haut), y suggérant Grenville, Hull ou Montréal comme lieux possibles d'origine des pierres calcaires de la façade...

Le texte de M. Russell décrit bien les fieldstones utilisées dans la construction de l'église de Maryhill : pegmatite, syénite, gneiss variés, rien de bien exotique qu'on ne trouverait pas à Saint-André-Avellin, se sont les mêmes raclures (pardonnez mon irrespect) du Bouclier canadien auxquelles nous avons affaire.

La principale différence entre les deux villages est que Saint-Andrée-Avellin est située sur le Bouclier canadien, tout près de la plate-forme du Saint-Laurent tandis que Maryhill, à l'inverse, est à l'intérieur de la plate-forme du Saint-Laurent, à un peu moins de 150 km au sud du Bouclier canadien.

Les vieilles pierres n'en finissent pas de faire parler d'elles...


Une église vue du ciel : St. Boniface de Maryhill, Ontario. Le regard céleste est un peu oblique... Photo © Google.