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mercredi 3 février 2016

Coupe de l'Île-de-Hull (ajout)


Coupe S-N de l'Île-de-Hull passant par le centre du parc Fontaine (ancien lac Flora) réalisée en 1965 par L'Atelier de l'Urbanisme Georges Robert. L'échelle verticale est 20 fois exagérée (d'après mes calculs). La photocopie du rapport disponible à la Bibliothèque municipale de Gatineau d'où cette reproduction est tirée n'est pas fameuse, comme on le constate. J'ai refait la typographie en ajoutant quelques détails, notamment la ligne horizontale qui traverse la coupe («N.d.l.r.?») pour indiquer le niveau (minimum) de la rivière, laquelle se tient approx. entre 135 et 147 pieds (41 et 45 m). Les altitudes sont en pieds : 220 pi. = 67 m ; 200 pi. = 61 m ; 180 pi. = 55 m ; 160 pi. = 49 m ; 140 pi. = 43 m ; 120 pi. = 37 m.

Le calcaire du groupe de Trenton (Ordovicien moyen et supérieur, 458 - 444 Ma) forme le socle de l'Île. L'argile silteuse a été déposée par la mer de Champlain ; bizarrement, le till glaciaire qui devrait se trouver entre le socle calcaire et l'argile n'apparaît pas. Le sable et gravier sont des sédiments laissés par le proto-Outaouais. Le parc Fontaine est sur le site d'un ancien lac (le lac Flora), comblé vers 1911 («Remblayage»). (La page définissant la terre noire manque au rapport : ailleurs, on précise que les terres noires du SW du Québec se sont développées sur le site d'anciens lacs peux profonds qui ont succédé à la mer de Champlain (ou au proto-Outaouais, dans notre cas) par accumulation de résidus végétaux année après année. Les terres noires sont riches en matières organiques.) L'escarpement sur le flanc nord de la colline devrait, me semble-t-il, rendre la pente plus abrupte à cet endroit.


Je tentais de réaliser avec les moyens du bord une coupe de l'Île-de-Hull afin de mieux comprendre la topographie de l'Île et les agents qui l'ont façonnée.

Le hasard faisant parfois bien les choses, je suis tombé sur cette coupe de l'Île-de-Hull agrémentée d'un luxe de détails auquel je n'aurais pas pu prétendre, notamment pour l'épaisseur et le type de dépôts meubles couvrant le nord de l'Île. (Tous ces dépôts n'apparaissent pas sur la carte 1506A des formations meubles publiée par la CGC. Ces insignifiants dépôts atteignent quand même les trente pieds (9 m) ! Voir le billet du 7 sept. 2013, «Pas de «A» pour la 1506A»).

Le document d'origine ne précisant pas ces choses, je présume que la première colline, au sud, représente l'île Philemon, séparée de l'Île-de-Hull par le chenal du glissoir. L'élément le plus remarquable est sans doute le contraste entre le sud et le nord de l'Île, contraste souligné par la fosse au nord de la colline principale. Le tapis d'argile et autres dépôts réussissent à atténuer presque totalement cette profonde entaille (vallée ou bassin ?). Ce n'est pas un hasard si le lac Flora (parc Fontaine et le «Remblayage») s'était installé à son aplomb. Depuis le sommet de la colline jusqu'au fond de ce creux, la dénivellation est de près de 80 pieds (24 m).(24 m).

On peut noter que le plancher du parc Fontaine, à 148 pi. (45,1 m), est très proche du niveau maximal (actuel) de l'Outaouais (147 pi, ou 45 m). Avant le déversement du «Remblayage», le fond du lac Flora était donc, une partie de l'année, plus bas que le niveau de la rivière. Avant d’être comblé vers 1910, il n’était déjà plus qu’un marécage. Des sondages lui avaient mesuré 4 m d’eau stagnante et 11 m de vase.

La coupe rend le caractère principal de la topographie de l'Île est particulièrement visible : collines et vallées, avec les altitudes et reliefs s'atténuant vers le nord.

À venir : qu'est-ce qui a sculpté l'Île-de-Hull ?


La même coupe, en silhouette et comprimée en altitude (à 90 %) afin de donner une meilleure idée du relief réel. Il faudrait encore réduire l'échelle verticale de moitié pour avoir une vue exacte de la topographie, au dépens de la lisibilité. 


Toujours la même coupe, sans les sédiments meubles, le socle calcaire à nu. L'escarpement, au nord de la colline principale, prend un caractère beaucoup plus abrupt.

Source

  • L'Atelier de l'Urbanisme Georges Robert, Reconnaissance et appréciation des conditions urbaines, Hull, 1965 : Rapport numéro 1, Trois-Rivières, 27 pages + plans.

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