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mercredi 2 avril 2014

Cantley se développe...


Photo 1. Gneiss granitisé, ou migmatisé ; l'intrusion du granite rose a désorganisé et disloqué le gneiss (au centre) : la migmatite tourne ici à l'agmatite (aspect bréchique). Sablière Hogan, à Cantley (Québec) : site 1 sur la photo 2. (Juillet 2007.)
À la droite de la photo : sa petite jumelle.


Résumé

L'auteur prouve encore une fois qu'il aime chialer.
Localisation
Sablière au sud du chemin Hogan, à Cantley, au nord de Gatineau (Québec). (Ne pas confondre avec la sablière un peu à l'ouest, près de la route 307)
45.57051,-75.7621
Contexte géologique
Gneiss ± migmatisés (granitisés) âgés d'un milliard d'années, province de Grenville du Bouclier canadien. Le site est recouvert du sable et du gravier d'un cône alluvial subaquatique qui débouchait des glaces en retrait dans la mer de Champlain, il y a moins de 12 000 ans.
Autres billets reliés à des sites du même secteur
«Migmatites de Cantley», 7 nov. 2009
«Marbres sculptés de Cantley», 11 nov. 2009
(D'autres liens dans le texte.)


C'était une honnête sablière qui ne faisait de mal à personne. En juillet 2007, j'y ai pris des photos des gneiss et des migmatites qui composent les roches moutonnées mises au jour par l'exploitation du sable. Depuis, aucune occasion de revisiter le site que j'avais exploré à fond, me semblait-il, ne s'est présentée. Le blogue lui a consacré deux billets vite faits et pas très substantiels (en déc. 2009 et en juillet 2011). La sablière et le gneiss méritaient mieux. Après tout, c'est là que j'ai trouvé ce qui me sert de photo d'identité pour le blogue (photo 1).

Un survol de l'endroit par Google Map vient de me révéler que la sablière est cernée par les développements immobiliers. Avoir su, j'y serais allé pour les vues panoramiques que j'avais négligé de prendre en 2007, accaparé que j'étais par le gneiss.

Cantley se développe et plusieurs sites d'intérêt géologiques disparaissent. (Voir le billet du 3 nov. 2013.) On se demande si les nouveaux voisins de la sablière vont prendre soin d'elle ? Certains, après tout, prennent soin de «leurs roches» (billet du 14 juillet 2010).

Je cherche une morale ou une conclusion à cette affaire. La seule chose que je trouve est : vive le développement tant que vous voudrez, mais ne saccagez pas mes terrains de jeux.


Référence

Sharpe D. et Pugin A., Glaciated terrain and erosional features related to a proposed regional unconformity in Eastern Ontario: Field trip Guide Book, GSC, Open File 5596, 2007, 44 pages. [Le guide traite surtout des marbres sculptés par les torrents sous-glaciaires, plus au nord, mais un même esker a alimenté des cônes alluviaux subaquatiques (sable et gravier) aux deux endroits.]


Photo 2. Chemin Hogan en haut ; la sablière, passablement reverdie (centre droit), est cernée par de nouvelles rues que je viens tout juste de découvrir. 1 : photos 1, 3-5, 8 ; 2 : photos 6-7. © Google.


Photo 3. Gneiss gris envahi par un granite rose concordant. Le filon de granite fait un coude discordant pour passer d'un niveau à un autre : à la faveur d'une faille scellée par l'intrusion ? Vue vers l'est ; site no 1 sur la photo 2. (Juillet 2007.)


Photo 4. Même site que photo 3, autre angle. Dos arrondi d'une roche moutonnée, polie par les glaciers. La boussole : son miroir pointe vers le N. (Juillet 2007.)


Photo 5. Site 1 de la photo 2. © Google.


Photo 6. Site 2 de la photo 2. © Google.


Photo 7. Gneiss migmatisé (migmatite lit-par-lit). Site 2 sur la photo 2. Le granite (rose) prend une teinte blanche au contact du gneiss (gris). Boussole : le miroir pointe vers le N. (Juillet 2007.)


Photo 8. Détail du «coude» de la photo 3. Le granite rose coupe de gneiss de façon tranchée et diffuse à la fois. (Juillet 2007.)

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