dimanche 17 février 2013

Chaudières et pot-de-fleurs : suite dominicale


Quoi de plus approprié durant le repos dominical que de s'occuper de ses pot-de-fleurs ?

D'autant plus que le mien (billet du 5 décembre 2012) est décidément bien dégarni, à en juger d'après cette nouvelle image que je vous en offre plus bas.

Mais puisque mon pot-de-fleurs n'est pas un pot-de-fleurs (billet du 20 janvier 2013), personne ne me tiendra trop rigueur de mon apparente négligence à son égard.

Petit pot-de-fleurs, quand donc te petit-pot-de-fleureras-tu ?


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«Pot-de-fleurs» en aval de l'Union Bridge (pont des Chaudières), rivière des Outaouais,
par Thomas Burrowes (1831). Le pot-de-fleurs est l'îlot plat et dégarni, en aval du pont.
À l'arrière plan, les chutes de la Grande Chaudière.

Titre original : 
Wooden Truss Bridge, erected 1829-39 by Lieut. Col. J. By, R. Eng. Rs 
at the Chaudiere Falls, Ottawa River: Span 212 feet, 1831
Aquarelle, par Thomas Burrowes
Archives publiques de l'Ontario, I0002125, C 1-0-0-0-8

«Avec grande difficulté, un pont à poutre triangulée 
enjambant les chutes de la Chaudière a été construit (peint en 1831).»


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Les chutes de la Grande Chaudière vue depuis l'Union Bridge, par Thomas Burrowes (1831). 
Le niveau des eaux est ici assez bas ; par d'autres temps, seules quelques pointes des bancs de calcaire
émergent et la rivière se précipite dans la «chaudière» de trois côtés à la fois.

 Titre original : The Great Kettle, Chaudiere Falls; 
taken from the Centre of the Truss Bridge, 1831
Aquarelle, par Thomas Burrowes
Archives publiques de l'Ontario, I0002124, C 1-0-0-0-7


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Ces reproductions et le passage cité sont tirés de «Témoin oculaire : Thomas Burrowes au canal Rideau», site des Archives publiques de l'Ontario. Sur cet artiste-ingénieur, voir aussi cette biographie (pdf), par Brian S. Osborne.



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AJOUT. – Même site, (presque) même angle, quarante ans plus tard, pour le plaisir de la comparaison avec la seconde aquarelle de Burrowe.


William James Topley, ca 1870
Bibliothèque et Archives Canada, PA-028569, no MIKAN 3326175


mardi 12 février 2013

Salon du patrimoine et chutes des Chaudières


Pont des Chaudières, ou Union Bridge (section suspendue), Hull, rivière des Outaouais (Québec). 
William James Topley (1870).
Bibliothèque et Archives nationales du Québec,  P600,S6,D5,P1323


Le Salon du patrimoine de l'Outaouais se tiendra les samedi et dimanche 16 et 17 février aux Galeries d'Aylmer.

Le communiqué est disponible ici (site du Conseil régional de la culture de l’Outaouais (CRCO).

Entre autres activités, la géographe Louise Nathalie Boucher nous révélera, le samedi 16 février à 14 h, «la valeur identitaire et patrimoniale des chutes des Chaudières de l’Outaouais».

Mme Boucher a publié une thèse intitulée Interculturalité et esprit du lieu : les paysages artialisés des chutes des Chaudières (Univ. d'Ottawa, 2012) dont nous avons déjà parlé. Elle est téléchargeable gratuitement par Internet : les Chaudières comme vous ne les avez (hélas) jamais connues !

Michel Prévost, historien et archiviste en chef de l'Université d'Ottawa parlera, le samedi 16 février à 11 h 15, de «Thomas Foran d'Aylmer, premier diplômé de l'Université d'Ottawa». À 14 h, toujours dimanche, François-Xavier Simard prononcera une conférence sur l'artiste et comédienne Jean Despréz.


À quel endroit ?
Galeries Aylmer, 181 rue Principale, Gatineau, J9H 6A6
C'est quand ?
Samedi 16 février, de 19 h à 17 h (inauguration à 11 h) ;
Dimanche 17 février, de 12 h à 17 h.

dimanche 10 février 2013

Chutes des Chaudières : autre point de vue


Hull (Gatineau) et Bytown (Ottawa), de part et d'autre de la rivière des Outaouais, ca 1859, 
Thomas Stent et Augustus Laver, lithographie coloriée. À l'avant-plan, les chutes des Chaudières et 
le pont de la Chaudière (Union Bridge).
Bibliothèque et Archives Canada, R11188-3-X-F, ICON181737, no MIKAN 2895939.


Pour en finir avec les chutes des Chaudières, leur aspect et leur géologie (c'est le 12e billet que leur consacre depuis décembre dernier), cette lithographie de Stent et Laver, réalisée avant que le site ne soit trop altéré par l'intervention humaine, l'une des rares à les présenter en entier et sous un angle favorable.


Détail annoté. Le nord est à gauche.
En rouge : voir mes annotations de la carte d'Austin (1882), billet du premier janvier 2013.
P.C.
Chute de la Petite Chaudière, devant le pont Chaudière, ou Union Bridge (A et E sur la carte

d'Austin) ; G.C. Chute de la Grande Chaudière (B et F sur la carte d'Austin) ; H. Trou du Diable 
(au pied du rocher devant le pont) ; J. Îlot du «pot-de-fleurs» (voir les billets du 5 décembre 2012 
et du 20 janvier 2012). Accès au glissoir (X) et sortie du canal (X') qui permettaient au cages ou
radeaux de bois d'éviter les chutes ; notez les cages alignées à l'entrée ; P. Barrack Hill, future Colline
du Parlement. (Bytown ayant changé son nom pour Ottawa en 1855, j'ai commis un
anachronisme en employant ici le premier toponyme.)


Résumé en forme d'exposé
Pour comprendre l'image ci-haut, voici une courte récapitulation de ce qui a été déjà dit (voir mon billet du premier janvier 2013.) (– Moi, me répéter ? Mais non, je ne me répète pas, j'insiste, et j'accumule documents et évidences, c'est pas la même chose du tout !)

La chute de la Grande Chaudière dessine un amphithéâtre dans lequel l'eau s'engouffre de trois côtés. Selon le niveau des eaux, la proportion de roc (calcaire) affleurant à sec est très variable.

La Petite Chaudière, rectiligne, prolonge la Grande vers le nord. Cette mini-Chaudière porte mal son nom et se décrirait mieux comme une tranchée occupée par un chapelet d'îlots, lesquels ont grandement facilité la construction du pont de la Chaudière. Le mur aval de la tranchée, non visible, est masqué ici par l'ouvrage. Orientée NNW, à angle droit avec la rivière qui coule vers le ENE, la tranchée est un élément discordant dans le paysage et il est difficile d'expliquer sa genèse.

Depuis la fin de la dernière glaciation, il y a 10 000 ans, les Chaudières ont reculé de plusieurs centaines de m jusqu'à leur position actuelle, créant le chenal entre les îles Philemon (au nord) et Chaudière-Victoria (au sud).

Pour continuer terminer
Autre vue à vol d'oiseau, plus récente et selon un angle différent ; le chenal îles Philemon / Chaudière-Victoria, juste avant l'élargissement de la rivière, s'appréhende mieux ici  :


Les chutes des Chaudières, emmurées et masquées, entre Gatineau (à gauche) et Ottawa 
(à droite), juin 2006. Le pont des Chaudières se reconnaît à sa superstructure peinte en vert. 

dimanche 3 février 2013

Chutes des Chaudières : description et origine (suite)


Complément illustré à mon billet du premier janvier 2013. Prière de vous y référer pour une meilleure compréhension. L'utilité des documents présentés ici est de permettre de situer exactement la chute de la Petite Chaudière sous les installations industrielles qui la masquent. (Cliquer sur les images pour les afficher à leur pleine grandeur.)

Note. – Depuis le début de décembre 2012, j'ai consacré plusieurs billets aux chutes des Chaudières. Une telle abondance n'ayant été ni envisagée au départ ni endiguée en cours de route, il peut en résulter une impression de méli-mélo. Les billets ayant pour thème l'origine et la description générale des chutes des Chaudières sont, outre le présent billet, ceux-ci :



Détails (montage) de :
Plan of the survey of the upper and lower villages of Hull, the property of Ruggles Wright Esquire (1840),
Bibliothèque et Archives Canada, CARTO1612, no MIKAN 4126337.


J'ai annoté le montage pour faciliter la comparaison avec les 
cartes figurant dans le billet du premier janvier 2013 (lien au début du billet).
Toponymes actuels
Brewery Inlet : ruisseau de la Brasserie ; Brewery Street : rue Montcalm ; 1st St. : rue Wright ;
Wellington Street : rue Wellington. «Entrance to Slide» et «Slide Channel» : glissoir et canal 
permettant au bois de flottage d'éviter les chutes des Chaudières.
Annotations
Annotations reprises de mes annotations (on n'en sort pas !) des cartes d'Austin (1882 ; lettres
et de Wilson (1938 ; chiffres), billet du premier janvier 2013 (lien donné plus haut).
A. Chute de la Petite Chaudière ; D. Tranchée des Chaudières, occupée par un chapelet d'îles et
le pont des Chaudières (Union Bridge) ; E. Escarpement Ouest ; G. Escarpement Est ;  
H. Trou du Diable ;  I. Détail mal interprété ; M, 6. Péninsule (faille Montcalm) ;  
4. Ruisseau de la Brasserie.


© Google
Le même secteur, à vol d'oiseau de satellite. Le canal («Slide Channel») n'est plus visible. Maintenant
souterrain, il sert au transport de produits chimiques nécessaires à la fabrication du papier entre les
bâtiments de la Domtar. (Voir le site du Musée canadien des civilisations.)


© Google
Pour faciliter les comparaisons, annotations reprises de la carte de 1840.


Quelques détails encore :


© Google
Installations de l'ancienne papetière Eddy, maintenant Domtar, et de la centrale Hull-2 Eddy-Hull 
(au centre) et Hull-1 (à gauche) [corrections 5 déc. 2014]. Pour l'historique du site, consulter, entre
autres, le Musée canadien des civilisations : lien et lien.


© Google
Les mêmes lignes que ci-haut surajoutées à ce regard en biais. La ligne blanche brisée à gauche
marque le rebord de la chute de la Petite Chaudière. Le trou du Diable, en eaux «plates» (astérisque
blanc), ne fera plus peur à personne.

samedi 2 février 2013

Une caverne, ou deux, ou trois..., près d'ici




Rockwatching est un blogue consacré aux cavernes de l'Ontario et même un peu plus, si l'on se fie à sa devise : «My blog is on travel and all things rock related.» Tout pour nous plaire, quoi. Il est tenu par Michael Gordon qui a publié un livre* dont je vous ai déjà glissé un mot ou deux.

Géologiquement, nous ne serons pas dépaysés, l'auteur explorant des formations (les calcaires de la plate-forme du Saint-Laurent et les marbre de la province de Grenville – voir mon billet «Histoire géologique de l'Outaouais») qui forment l'essentiel de notre région.

Le livre et le blogue valent le détour.


* Le livre en question :
  • Michael Gordon, Rock watching: Adventures above & below Ontario. The Boston Mills Press, 2005, 192 pages, ISBN 9781550464498
(Un autre livre est paru en 2012 : Caving in Ontario; Exploring Buried Karst. Voir le blogue de Gordon pour plus de détail.)